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Pompeo Leoni

Pompeo Leoni, nĂ© Ă  Milan au dĂ©but des annĂ©es 1530[1] et mort Ă  Madrid en , est un sculpteur et un mĂ©dailleur italien.

Pompeo Leoni
Leone et Pompeo Leoni, Buste de Charles Quint, Madrid, Prado

Biographie

Pompeo a appris l'art de la sculpture et des mĂ©dailles dans la maison de son père Leone Leoni Ă  Milan appelĂ©e Casa degli Omenoni oĂą il avait mis en place une Ă©cole[2].

En plus de la clientèle milanaise, Pompeo a, comme son père, surtout travaillé pour la monarchie espagnole. Il travaille notamment sur le chantier de l'Escurial, avec les sculpteurs Jacopo Nizzola, Bautista Comane et Juan Bautista Monegro ; la plupart de ses sculptures sont conservées en Espagne.

Pompeo Leoni, MĂ©daille d'Ercole II d'Este, 1554.

Il rassemble pour le compte de son père une collection d'art importante. Dans son ouvrage Trattato dell'arte de la pittura publiĂ© en 1584, Giovanni Paolo Lomazzo indique que sont conservĂ©s dans la maison de Leoni Ă  Milan deux tableaux mythologiques du Corrège, Jupiter et Io et Danae (aujourd'hui respectivement au Kunsthistorisches Museum de Vienne et Ă  la Galerie Borghese de Rome[3]), envoyĂ©s par PompĂ©e depuis l'Espagne, de la Lombardie ; on ignore s'il a obtenu les Ĺ“uvres du souverain lui-mĂŞme ou s'il les a achetĂ©s au favori Antonio Perez après sa disgrâce en 1579.

Les manuscrits de LĂ©onard de Vinci

En 1589 il entre en possession des carnets, manuscrits et dessins que LĂ©onard de Vinci avait lĂ©guĂ© Ă  son Ă©lève Francesco Melzi. Lorsque Melzi meurt en 1570, son fils Orazio Melzi disperse les manuscrits ; il en vend une partie et en donne d'autres, Ă  des amis ou Ă  des collectionneurs ; Pompeo Leoni en recevra de Melzi, et en achètera d'autres. En 1630 Antonio Mazenta parle de la dispersion des manuscrits de LĂ©onard et accuse Pompeo Leoni d'en ĂŞtre l'un des principaux responsables et d'en avoir modifiĂ© l'ordre. En effet, pour distinguer les dessins artistiques et les dessins techniques ou scientifiques, Leoni dĂ©membre les manuscrits originaux et crĂ©e deux recueils distincts : le premier, Disegni di Machine e delle Arti Secreti et Altre Cose di Leonardo da Vinci Racolti da Pompeo Leoni, regroupait les dessins scientifiques et techniques : il s'agit du Codex Atlanticus conservĂ© Ă  la bibliothèque Ambrosienne de Milan. Le second, Disegni di Leonardo da Vinci restaurati da Pompeo Leoni devait regrouper les dessins de botanique et d'anatomie ; il a Ă©tĂ© dĂ©membrĂ© et les feuillets se retrouvent dans plusieurs collections europĂ©ennes[4], comme le Codex Windsor conservĂ© dans la collection royale du château de Windsor depuis le XVIIe siècle[5] ou le Codex Madrid Ă  la Bibliothèque nationale d'Espagne[6].

Reliure du Codex Atlanticus

Ĺ’uvres

Sculptures

Isabelle de Portugal
Pierre tombale du marquis de Las Navas del Marqués
  • Pierre tombale du marquis de Las Navas del MarquĂ©s.
  • Buste de Charles Quint (en collaboration avec son père).
  • Statue de Charles Quint terrassant l'hĂ©rĂ©sie, Madrid, MusĂ©e du Prado.
  • Tombeau en albâtre de l'inquisiteur et archevĂŞque de SĂ©ville, Fernando de ValdĂ©s, 1576-1582, dans l'Ă©glise collĂ©giale de Santa MarĂ­a la Mayor Ă  Salas (Asturies).
  • Groupe monumental du mausolĂ©e de Charles Quint et de Philippe II, au monastère de San Lorenzo de El Escorial ; il a Ă©tĂ© sculptĂ© en partie Ă  Milan en collaboration avec Adrien de Vries et assemblĂ© dans la basilique en 1587[7].
  • Tombeau du cardinal Espinosa de los Monteros dans l'Ă©glise paroissiale de MartĂ­n Muñoz de las Posadas Ă  SĂ©govie.
  • Statue en marbre blanc de Jeanne d'Autriche en prière au monastère des DĂ©chaussĂ©es royales (monasterio de las Descalzas Reales) Ă  Madrid.
  • Statue d'Antonio de Sotelo y Cisneros en prière dans l'Ă©glise San AndrĂ©s Ă  Zamora.
  • Buste de Philippe II, en marbre (Metropolitan Museum de New York).
  • Pierre tombale de Pedro Dávila y Zúñigae de MarĂ­a de CĂłrdoba, au couvent San Domenico et de San Paolo Ă  Las Navas del MarquĂ©s (conservĂ©e au MusĂ©e archĂ©ologique national de Madrid).
  • Cristo de las Mercedes, une image qui est montrĂ©e lors des processions de la Semaine Sainte Ă  Valladolid, qui appartient Ă  la CofradĂ­a de las Siete Palabras.
  • Statue d'Isabelle de Portugal (Madrid, Prado).

MĂ©dailles

Charles Quint, Madrid, musée du Prado

Notes

  1. En 1530 selon Markus Schmidt (Escorial und Valle de los Caidos, Betrachtung zweier spanischer Bauwerke, Munich, 2009, p. 7) ; en 1533 selon le dictionnaire Bénézit.
  2. Le palais est encore existant
  3. Danaé a été vendue par Pompeo à l'empereur Rodolphe II ; la toile, ramenée de Prague à Stockholm comme butin de guerre par Gustave Adolphe de Suède, échoit à sa fille Christine de Suède, qui l'apporte avec elle à Rome.
  4. Paolo De Silvestri, LĂ©onard, ATS Italia Editrice, , p. 28
  5. A. H. Scott-Elliot, « The Pompeo Leoni Volume of Leonardo Drawings at Windsor », dans The Burlington Magazine, vol. 98, n° 634, janvier 1956), p. 11-14 et 17.
  6. (es)N. García Tapia, « Los códices de Leonardo en España », dans Boletín del Seminario de estudios de arte y arqueología, vol. LXIII, 1997, p. 372-384.
  7. (en) Rosemarie Mulcahy, « Adriaen de Vries and Pompeo Leoni : the high altarpiece of El Escorial », dans Apollo, n° 139, février 1994, p. 35-38.
  8. (es) « Francisco Fernández de Liébana », sur Musée du Prado.
Philippe II

Bibliographie

  • Eugène Plon, Les maĂ®tres italiens au service de la maison d'Autriche : Leone Leoni, sculpteur de Charles-Quint, et Pompeo Leoni, sculpteur de Philippe II, Paris, E. Plon, Nourrit et cie, , 439 p..
  • (it) Catalogo delle medaglie. II, Secolo XVI. Benvenuto Cellino, Pompeo Leoni : Milano, Civiche raccolte numismatiche, Rome, Istituto poligrafico e zecca dello stato, , 288 p. (ISBN 88-240-3831-X).
  • (it) Walter Cupperi, « Pompeo Leoni », dans Dizionario biografico degli Italiani, vol. 64, 2005 Lire en ligne.
  • (es) Leone & Pompeo Leoni : actas del congreso internacional = proceedings of the international symposium, Madrid, Museo nacional del Prado, Turnhout, Brepols, , 196 p. (ISBN 978-2-503-54616-2).

Lien externe


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