AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Francesco Melzi

Francesco Melzi, né en 1491 ou 1492 à Milan et mort vers 1570 à Vaprio d'Adda, est un peintre italien de la Renaissance, élÚve et héritier de Léonard de Vinci.

Francesco Melzi
Autoportrait de Francesco Melzi, vers 1510, aquarelle, Musée Bonnat, Bayonne
Naissance
Vers 1491
Milan
DĂ©cĂšs
Activité
MaĂźtre
Lieux de travail
Mouvement
Famille
Melzi (d)
ƒuvres principales

Biographie

Le disciple de LĂ©onard de Vinci

Vertumne et Pomone (1518/22) par Francesco Melzi

Giovanni Francesco Melzi est issu d’une famille de la noblesse milanaise. Son pĂšre est sĂ©nateur de Milan, et sert comme capitaine de l’armĂ©e de Louis XII[1]. Il entre dans l’atelier de LĂ©onard de Vinci vers 1508 et l’accompagne lorsqu’il est appelĂ© Ă  Rome par Julien de Medicis. LĂ©onard note au dĂ©but du carnet F: « Je quitte Milan pour Rome, le avec Giovanni Francesco (Melzi), Salai, Lorenzo et Fanfoia[2]. ».

LĂ©onard est aussi invitĂ© dans la propriĂ©tĂ© familiale, la villa Melzi, Ă  Vaprio d'Adda. Il y rĂ©flĂ©chit Ă  des travaux d‘agrandissement, comme le montrent les croquis 225 r-a et 283 r-e du Codex Atlanticus, que l'on date de 1513[3].

Melzi suit Salai, LĂ©onard et son serviteur, Battista da Villanis en France en 1516. On sait par un document conservĂ© dans les archives nationales[4] qu’il reçoit du roi François Ier une pension de 800 Ă©cus pour deux annĂ©es (1517 et 1518) : « A mes. Francisque de Melce, ytalien gentilhomme qui se tient avec le dit Me Lyenard, 800 ecus pour 2 ans. »

Le , Léonard meurt au Clos Lucé. Par le testament du [5], Melzi hérite une partie de ses biens[6].

Il Ă©crit Ă©galement aux demi-frĂšres de LĂ©onard pour leur apprendre la nouvelle. Il reste un temps en France, puisqu’un document indique que, le , il est toujours Ă  Amboise, pensionnĂ© par le roi. Il retourne en Italie sans doute vers 1520 ou 1521.

Le retour à Vaprio d’Adda

Villa Melzi à Vaprio d’Adda

Melzi emporte avec lui les manuscrits de LĂ©onard de Vinci, qu’il conserve dans la villa familiale, Ă  Vaprio d’Adda. Il s’efforce alors de tirer de ces manuscrits le TraitĂ© de la peinture (Trattato della pittura) que LĂ©onard avait projetĂ© toute sa vie d’écrire. Pour cela, il les dote de sigles alphabĂ©tiques, note d’un petit cercle chacun des passages qui lui semblent susceptibles d’y figurer, puis Ă©crit « rien sur la peinture » sur les pages qu'il juge sans rapport avec son projet, et engage deux scribes pour les recopier. Ce travail, « trĂšs avancĂ©, mais inachevĂ© »[7], entre Ă  la BibliothĂšque des ducs d’Urbino, puis au Vatican, lorsque celui-ci acquiert le duchĂ© en 1626 (sous la rĂ©fĂ©rence Codex Urbinas latinus 1270).

En 1523, Alberto Bendadeo Ă©crit au duc d’Este que Melzi possĂšde « tels de ses carnets qui traitent d’anatomie et maintes autres belles choses».

En 1566, Vasari rencontre Melzi : « Un bon nombre de ces feuillets d’anatomie humaine se trouvent chez messire Francesco Melzi, gentilhomme milanais qui du temps de LĂ©onard Ă©tait un bel adolescent, trĂšs cher au maĂźtre, et aujourd’hui un noble et beau vieillard[8]. »

Melzi meurt en 1570, laissant un fils, Orazio, né de son mariage avec Angiola Landriani (qui dispersera les manuscrits de Léonard).

ƒuvres

Le Jeune Homme au perroquet, de Francesco Melzi
Flore, par Francesco Melzi

Le corpus des peintures de Melzi est particuliĂšrement difficile Ă  reconstituer, faute de documents. Depuis les recherches de Wilhelm Suida[9], on s’accorde Ă  lui attribuer trois tableaux, le Jeune homme au perroquet de la collection Gallarati Scotti, le Vertumne et Pomone du Staatliche Museum de Berlin, et la Flore du musĂ©e de l’Ermitage Ă  Saint-PĂ©tersbourg[10].

Le Jeune Homme au perroquet, collection Gallarati Scotti

C’est le seul tableau de Melzi qui soit Ă  la fois signĂ© et datĂ© (1525).

Vertumne et Pomone, Staatliche Museum de Berlin

Huile sur bois, 185 Ă— 134 cm.

Giovanni Paolo Lomazzo parle bien d’une Pomone peinte par LĂ©onard de Vinci, mais sa description, « par LĂ©onard, la riante Pomone, dont un cĂŽtĂ© est couvert de trois voiles, ce qui est trĂšs difficile dans cet art » (Di Leonardo Ăš la ridente Pomona da una parte coperta da tre veli che Ăš cosa difficilissima in quest' arte)[11] ne correspond pas au tableau de Berlin.

La reprĂ©sentation de l’orme et de la vigne par Melzi est fidĂšle au mythe, tel que le rapporte Ovide dans les MĂ©tamorphoses. Vertumne sĂ©duit la nymphe solitaire Pomone, en prenant les traits d’une vieille femme, et se sert d’un orme auquel des grappes de vigne « faisaient une Ă©clatante parure » pour lui vanter les vertus de l’amour.

Flore, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg

Bois transposĂ© sur toile, 76 Ă— 53 cm.

Abraham Bosse cite une Flore attribuĂ©e Ă  LĂ©onard de Vinci parmi les collections de Marie de MĂ©dicis. C’est sans doute le mĂȘme tableau que celui de Saint-PĂ©tersbourg. Flore est la divinitĂ© des fleurs et du printemps. Le tableau est aussi appelĂ© Colombine Ă  cause de la fleur d’ancolie (colombine signifiant ancolie en anglais), symbole de fertilitĂ©, que le personnage tient entre ses mains[12].

L'Ɠuvre apparaüt sur la pochette de l'album Gli amori son finestre du chanteur italien Mango[13].

Vaprio d'Adda

Il existe une fresque inconnue, jamais photographiĂ©e, d'environ 2m x 2m, situĂ©e dans une salle du premier Ă©tage de la Villa Melzi (Vierge Ă  l'enfant, en portraits) de la main de Francesco dont le traitement est sous forte influence de LĂ©onard, sinon en partie de la main mĂȘme du Vinci. Cette influence se retrouve surtout dans le graphisme trĂšs "ondulatoire" des mĂšches de cheveux de la Sainte Vierge et que l'on retrouve dans tous les dessins du maĂźtre toscan. Cette peinture a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par Cyril de La PatelliĂšre.

Dessins

Le seul dessin autographe de Melzi est une sanguine conservĂ©e Ă  la pinacothĂšque Ambrosienne, signĂ©e et datĂ©e du . D’aprĂšs Martin Kemp et MichaĂ«l Kwakkelstein[14], Melzi a pris comme modĂšle un buste aujourd’hui perdu de Giovanni Francesco Rustici, une Ă©bauche de son LĂ©vite chauve de la PrĂ©dication de saint Jean-Baptiste, rĂ©alisĂ©e pour le BaptistĂšre de Florence (1509).

Notes et références

  1. Serge Bramly, LĂ©onard de Vinci, 1998, p. 403.
  2. LĂ©onard de Vinci, Ms F, r1.
  3. Carlo Pedretti, the Villa Melzi, in The Royal Castle at Romorantin, Cambridge, Massachusetts, 1972.
  4. Archives Nationales, dossier KK 289.
  5. L‘original du testament de LĂ©onard est perdu, nous le connaissons par une copie faite par Venanzio de Pagave, conservĂ©e Ă  la BibliothĂšque Melzi de Milan.
  6. Gallica Histoire de la peinture en Italie. Tome premier / Stendhal ; [Ă©tablissement du texte et prĂ©f. par Henri Martineau]. Éditeur : Le divan (). 1929 in page 311. BibliothĂšque Nationale de France : « Par son testament (fait au Cloux prĂšs d’Amboise), il donne tous ses livres, instruments et dessins Ă  François de Melzi ; il donne Ă  Baptiste de Villanis, suo servitore, c’est-Ă -dire son domestique, la moitiĂ© de la vigne qu’il possĂšde hors des murs de Milan, et l’autre moitiĂ© Ă  SalaĂŻ, aussi suo servitore, le tout en rĂ©compense des bons et agrĂ©ables services que lesdits de Villanis et SalaĂŻ lui ont rendus. Enfin il laisse Ă  de Villanis la propriĂ©tĂ© de l’eau qui lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e par le roi Louis XII.»
  7. André Chastel, préface au Traité de la Peinture de Léonard de Vinci, Berger-Levrault, 1987
  8. Vasari, Le Vite de' piĂč eccellenti pittori, scultori e architettori, 1550 puis 1568 (Ă©dition française sous la direction d’AndrĂ© Chastel, Berger-Levault, 1983).
  9. Wilhelm Suida, Leonardo und sein Kreis, Munich, 1929.
  10. L’attribution de la Vierge Ă  l’Enfant et l’agneau du MusĂ©e Brera de Milan Ă  Melzi a Ă©tĂ© abandonnĂ©e par la critique contemporaine.
  11. Giovanni Paolo Lomazzo, Idea del Tiempo della Pittura, 1590, Milan
  12. CĂ©cile Scaillierez, La Joconde, rmn, p. 30-31
  13. (it) « Mango: esce l’album “Gli amori son finestre” », sur musicroom.it (consultĂ© le )
  14. CitĂ©s par Françoise Viatte dans le Catalogue de l’Exposition LĂ©onard de Vinci, Dessins et manuscrits, rmn 2003, p. 360 - 362.

Annexes

Bibliographie

Liens externes


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.