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Politique de l'environnement en Chine

En rĂ©publique populaire de Chine, la politique de l'environnement est dĂ©cidĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale populaire et gĂ©rĂ©e par le ministĂšre de la protection de l'environnement. Le think-tank Center for American Progress dĂ©crit la politique menĂ©e avant 2014 comme Ă©tant similaire Ă  celle des États-Unis d'avant 1970. En thĂ©orie, les lois environnementales sont assez strictes, mais leur application est laissĂ©e aux gouvernements locaux, qui sont corrompus et prĂ©fĂšrent favoriser l'industrie. De plus, le rĂŽle que jouent les ONG et les journalistes dans la protection environnementale est limitĂ© par les rĂ©glementations instaurĂ©es par l'État[1].

La croissance économique rapide de la Chine, conjuguée à une politique environnementale laxiste, a entraßné de nombreux problÚmes écologiques. Face aux protestations des citoyens, le gouvernement chinois a dû prendre des mesures afin de diminuer la pollution et améliorer la situation environnementale du pays[2]. Cependant, ces mesures ont été vivement critiquées et jugées inefficaces. En , le gouvernement a néanmoins durci sa politique environnementale.

Juridiction de politique

Le MinistĂšre de Protection de l'Environnement (MPE), autrefois l'Administration de Protection de l'Environnement d'État (APEE), est un ministĂšre qui est responsable de mettre en Ɠuvre des politiques environnementales, aussi bien que l'exĂ©cution de lois sur l'environnement et des rĂšglements[3]. Le MPE est chargĂ© de la protection de l'air de la Chine, et aussi l'eau et la terre de la pollution et la contamination. DirigĂ© par le Conseil d'État, il est autorisĂ© Ă  mettre en Ɠuvre la loi, des rĂšglements et des politiques environnementales. En complĂ©tant de son rĂŽle comme rĂ©gulateur, il finance et organise aussi la recherche et dĂ©veloppement.

Histoire

En 1972, la Chine participe Ă  la premiĂšre confĂ©rence des Nations unies sur l’environnement. Deux ans plus tard, elle crĂ©e une agence de protection de l’environnement. En 1983, le gouvernement chinois annonce que la protection de l’environnement est dĂ©sormais une affaire d’État. En 1998, la Chine subit de trĂšs graves inondations et l’agence de protection de l’environnement acquiert alors un statut quasi-ministĂ©riel, signe que le gouvernement accorde une certaine importance Ă  l’écologie. La rĂ©publique populaire de Chine a signĂ© le protocole de Kyoto le [4].

En 1998 et 2001, ce dernier investit plus de 40 milliards de yuan dans la protection de la flore et dans le reboisement. Entre 1999 et 2002, la Chine aura ainsi reboisĂ© plus de 7,7 millions d’hectares, qui Ă©taient auparavant utilisĂ©s pour l’agriculture[5].

MalgrĂ© ces mesures, la politique environnementale de la Chine n’est toujours pas au point et les autoritĂ©s reçoivent entre 2001 et 2005 plus de 2,5 millions de lettres de protestation[6]. Par ailleurs, le nombre de manifestations liĂ©es Ă  l’écologie ne cesse d’augmenter entre 2001 et 2007. Ces protestations conduisent le gouvernement chinois, plus intĂ©ressĂ© par la croissance Ă©conomique que par l’écologie, Ă  montrer une plus grande attention Ă  la protection environnementale. Ainsi lors de son discours annuel de 2007, le premier ministre Wen Jiabao, fait prĂšs de 50 rĂ©fĂ©rences Ă  la pollution et Ă  la question environnementale. De nouvelles rĂ©gulations sont alors mises en place et les subventions destinĂ©es aux industries polluantes sont annulĂ©es. Cependant, beaucoup de cibles environnementales internes ont Ă©tĂ© manquĂ©es[7].

MalgrĂ© ces nouvelles rĂ©glementations, la corruption empĂȘche l’application de la loi et les autoritĂ©s locales refusent d’appliquer les ordres. Le prĂ©sident Hu Jintao propose alors l’initiative du “ P.I.B. vert ”, qui prĂ©voit le P.I.B. de la Chine soit ajustĂ© en fonction de la pollution crĂ©Ă©e par l’industrie. Cependant ce projet est rapidement abandonnĂ© Ă  cause de mauvais rĂ©sultats[7]. Le gouvernement a ensuite essayĂ© d’instaurer une journĂ©e sans voiture, pendant laquelle les voitures sont interdites de circulation sur les grands axes routiers. Cette initiative a cependant Ă©tĂ© largement boycottĂ©e[8]. En 2008, l'Administration de Protection de l'Environnement d'État Ă©tait officielle remplacĂ©e par le MinistĂšre de Protection de l'Environnement pendant le mars des sessions du CongrĂšs National du Peuple[3].

L’activisme environnemental a augmentĂ© dans les annĂ©es 2010, de nombreux citoyens jugeant que l’action gouvernementale est nĂ©faste Ă  l’environnement[9]. Les dĂ©fis faisant face aux politiques environnementales sont intimement reliĂ©s Ă  la corruption. Depuis le 18e CongrĂšs de Parti convoquĂ© en , la Chine a entrepris une campagne Ă©tendue contre la corruption. La campagne a durĂ© plus longtemps et a touchĂ© plus profondĂ©ment le pays que la plupart des analystes avaient initialement pensĂ©[10].

En , des manifestants de Yinggehai obtinrent l’abandon d’un projet de centrale Ă©lectrique, qui aurait coĂ»tĂ© prĂšs de quatre milliards de yuan. Une autre ville fut choisie par les autoritĂ©s pour accueillir le projet mais celle-ci refuse Ă©galement. Finalement le gouvernement dĂ©cida de construire sa centrale Ă  Yinggehai, ce qui provoqua des Ă©meutes oĂč plus de 50 manifestants furent arrĂȘtĂ©s et presque 100 personnes blessĂ©es[11].

En 2012, la question environnementale stimule 50 000 manifestations[12].

En 2013, le gouvernement a annoncĂ© la mise en place d’un plan quinquennal de 277 milliards de dollars afin de lutter contre la pollution atmosphĂ©rique, particuliĂšrement dans le nord de la Chine. Les autoritĂ©s prĂ©voient ainsi de rĂ©duire les Ă©missions carbones de 25 % (par rapport Ă  2012) d'ici 2017.

En , le prĂ©sident Xi Jinping dĂ©clare la guerre Ă  la pollution lors de l’ouverture de l’AssemblĂ©e nationale populaire. En avril, le parlement adopte le nouveau projet de loi sur l’environnement, fruit d’un dĂ©bat de presque deux ans. La nouvelle lĂ©gislation prĂ©voit de donner plus de pouvoir Ă  l'agence de protection de l’environnement ainsi qu’une plus grande libertĂ© aux ONG dĂ©fendant l'Ă©cologie[13]. Cette rĂ©vision de la politique environnementale de la Chine est la premiĂšre depuis 1989. Les politiques mises en Ɠuvre ont conduit Ă  certains rĂ©sultats : les concentrations moyennes de particules fines dans les villes chinoises ont reculĂ© de 12 % entre 2017 et 2018[14].

LĂ©gislation actuelle

La nouvelle politique entrera en application en . À partir de cette date, les agences gouvernementales sont habilitĂ©es Ă  sanctionner les entreprises polluantes ainsi qu’à saisir leurs biens. Les sociĂ©tĂ©s qui enfreignent la loi seront dĂ©noncĂ©es et leurs directeurs pourront ĂȘtre emprisonnĂ©s pour une durĂ©e de deux semaines. Il n’y aura aucune limite sur les amendes encourues par les industries polluantes. Auparavant, il revenait moins cher pour les entreprises de payer l’amende que de mettre en place des mesures anti-pollution. Au total ce sont prĂšs de 70 dispositions que renferme cette loi. Les entreprises seront nommĂ©es et humiliĂ©es pour la violation des lois de protection de l'environnement, tandis que les individus responsables pourraient faire face Ă  l'emprisonnement[15]. Au nom des citoyens, plus de 300 associations pourraient poursuivre en justice les entreprises polluantes.

Les gouvernements des différentes provinces ne seront plus uniquement jugés sur leur bilan économique. Ceux-ci devront conjuguer croissance économique et respect de l'environnement et devront publier des rapports sur la situation environnementale de leur juridiction.

Questions d'actualité

La Chine a beaucoup de problĂšmes environnementaux urgents, affectant sĂ©vĂšrement son environnement biophysique aussi bien que la santĂ© humaine. La Chine fait face Ă  trois risques majeurs pour la santĂ© de l'environnement : pollution atmosphĂ©rique, pollution de l'eau et contamination de sol. AussitĂŽt que 2007, une Ă©tude de Banque mondiale a constatĂ© que les coĂ»ts de santĂ© et la pollution de l'air et de l'eau en Chine s'Ă©tait Ă©levĂ©e Ă  environ 4,3 % du PIB de la Chine[16]. En 2012, les particules de 2,5 PM, considĂ©rĂ©s pour ĂȘtre plus dangereux Ă  la santĂ© humaine, ont Ă©tĂ© liĂ©s avec 670 000 morts prĂ©maturĂ©es Ă  cause du cancer du poumon, d'insuffisance coronarienne et de broncho-pneumopathie chronique. Une Ă©tude en 2013 a aussi constatĂ© que la pollution atmosphĂ©rique est associĂ©e Ă  une rĂ©duction de l'espĂ©rance de vie Ă  la naissance d'environ 5,5 ans en Chine du nord[17]. De mĂȘme, la production rĂ©pandue et l'utilisation de produits chimiques toxiques dans l'agriculture et des industries manufacturiĂšres ont contaminĂ© de l'eau et des terres agricoles, contribuant Ă  l'apparition de plus de quatre cents "des villages de cancer", des zones oĂč les taux de cancer sont exceptionnellement haut[18].

Qualité de l'eau

Les experts considĂšrent l'Ă©puisement de l'eau et sa pollution comme les plus grands dangers environnementaux du pays. Approximativement les deux tiers de 660 villes manquent d'eau potable, malgrĂ© le fait que la Chine contrĂŽle l'approvisionnement en eau fluviale de treize pays voisins et a endiguĂ© chaque riviĂšre majeure sur le plateau tibĂ©tain. La situation est encore pire dans des zones rurales, oĂč environ 300 Ă  500 millions de personnes manquent de l'accĂšs Ă  l'eau potable[2]. Le total d'eau disponible a diminuĂ© de 41,9 milliards de m3 /an en 1956 Ă  32,5 milliards de m3 /an en 2000. La disponibilitĂ© d'eau par habitant a plongĂ© de 735 m3 / an en 1952 Ă  302 m3 / an en 2009, alors que la consommation globale a grimpĂ© en flĂšche[19].

Les ressources en eau de la Chine sont affectĂ©es tant par des manques d'eau que par la pollution de qualitĂ© de l'eau grave. Une population croissante ajoutĂ© Ă  son miracle Ă©conomique, aussi bien que la surveillance environnementale molle ont augmentĂ© la demande d'eau et la pollution. Presque les deux tiers de villes chinoises, de plus de 200 millions de rĂ©sidents ruraux, font face aux manques d'eau. À la fin de 2008, prĂšs de la moitiĂ© des fleuves majeures et des sections de voie navigable ont Ă©tĂ© classifiĂ©s comme Ă©tant si polluĂ© qu'ils Ă©taient pas recommandĂ©s pour le contact humain[20]. De plus, son approvisionnement en eau souterrain est polluĂ© en raison de rĂšglementation environnementale faible et de l'industrialisation dĂ©bridĂ©e[21]. L'enquĂȘte gĂ©ologique chinoise estime que 90 % des villes dĂ©pendent de rĂ©serves d'eau souterraine polluĂ©es. L'eau qui a Ă©tĂ© purifiĂ©e aux usines de traitement est souvent rĂ©-contaminĂ©e entre cette derniĂšre et les habitations. ÂČ

La Chine fait face à un équilibre difficile - pour d'allouer suffisamment d'eau pour les zones rurales afin d'assurer la production agricole et la stabilité sociale, tout en fournissant suffisamment à l'industrie pour maintenir la croissance économique[19].

Qualité de l'air

La consommation d'Ă©nergie de la Chine a augmentĂ© de 130 % de 2000 Ă  2010. L'impact sur la qualitĂ© de l'air a Ă©tĂ© Ă©norme, le charbon Ă©tant le principal responsable. La Chine est le plus grand producteur de charbon du monde et reprĂ©sente presque la moitiĂ© de la consommation mondiale, mĂȘme si une Ă©tude en 2015 suggĂšre que ses Ă©missions de dioxyde de carbone peuvent avoir Ă©tĂ© surestimĂ©es de plus de 10 %[22]. Surtout brĂ»lĂ© au nord, il fournit autour de 70 % des besoins d'Ă©nergie de la Chine[17]. Le charbon est la source de 90 % des Ă©missions de dioxyde de soufre et la moitiĂ© de ses Ă©missions de fines particules de 2.5 PM. Les niveaux d'Ă©missions des centrales Ă©lectriques alimentĂ©es au charbon en 2011 ont potentiellement contribuĂ© Ă  un quart de million de morts prĂ©maturĂ©es cette annĂ©e, selon une analyse de Greenpeace[23]. En , PĂ©kin a Ă©prouvĂ© un accĂšs prolongĂ© de smog si sĂ©vĂšre que la concentration de particules dangereuses Ă©tait quarante fois supĂ©rieur au niveau considĂ©rĂ© comme sĂ»r par l'OMS. Le , PĂ©kin a annoncĂ© sa premiĂšre alerte rouge pour le smog important (parfois 40 fois le niveau sĂ»r selon l'OMS). Une interdiction partielle de conduire en fonction de la plaque d'immatriculation a Ă©tĂ© mis en vigueur jusqu'au , alors que PĂ©kin n'est pas une des villes chinoises les plus polluĂ©s[24].

En 2015, Berkeley Earth a analysĂ© les donnĂ©es Ă  partir de 1 500 stations au sol pendant 4 mois et a conclu que 90 % des villes chinoises n'ont pas rĂ©ussi Ă  satisfaire aux normes nationales de qualitĂ© de l'air et a contribuĂ© Ă  17 % de tous les dĂ©cĂšs - ou de 1,6 million de personnes par an[25]. La Chine est le plus grand Ă©metteur du monde de gaz Ă  effet de serre, ayant rattrapĂ© les États-Unis en 2007[17].

Des Ă©valuations de Deutsche Bank rĂ©vĂšlent que le nombre de voitures particuliĂšres en Chine s’élĂšvera Ă  400 millions avant 2030, par rapport de 90 millions en 2013. De plus les niveaux de soufre produits par des camions diesel en Chine sont au moins 23 fois plus mauvais que ceux aux États-Unis .

Qualité de la terre

Trois dĂ©cennies de dĂ©veloppement Ă©conomique rapide en Chine ont aussi induit une pollution des sols qui a contaminĂ© des cultures vivriĂšres et a mis en danger la santĂ© publique. Les fonctionnaires chinois commencent lentement Ă  reconnaĂźtre ce problĂšme grave[26]. Par exemple, Yixing et sa campagne environnante dans le delta du Yangtze Ă©tait une source importante de grain pour la Chine, cĂ©lĂ©brĂ©e pour son climat doux et son sol fertile. Mais aujourd'hui Yixing est marquĂ© dans le nouveau paysage industriel de la Chine. Depuis les annĂ©es 1990, presque 3 000 usines ont Ă©tĂ© construites sur les rivages du lac. Le boom chimique a fait Yixing une des villes les plus riches de la Chine. Mais beaucoup de fermiers locaux ont renoncĂ© Ă  manger leur propre rĂ©colte. Ils savent que leurs lĂ©gumes sont plantĂ©s dans le sol polluĂ© avec le cadmium, le plomb et les mĂ©taux de mercure, lourds qui sont dangereux Ă  la santĂ© humaine[26].

Ce n'est que que le ministĂšre de protection de l'environnement (MPE) a finalement admis que des villages ayant de forts taux de cancer existent en Chine et a sorti une liste qui a inclus la zone autour du Lac Tai et les villages de Fenshui et Zhoutie. Quelques experts ont Ă©valuĂ© qu'il existerait 450 de ces villages en Chine et ils croient que le phĂ©nomĂšne s'Ă©tend. En , l'enquĂȘte gĂ©ologique de Jiangsu a publiĂ© un rapport qui a montrĂ© la lourde pollution mĂ©tallique dans le Wuxi, Suzhou et des domaines de Changzhou. Le riz Ă  Dingshu a longtemps Ă©tĂ© au-delĂ  de limites de sĂ©curitĂ© sur le montant de cadmium, Ă©lĂ©ment augmentant continuellement depuis 2004[27]. Beaucoup de fonctionnaires admettent que la contamination du sol aux mĂ©taux lourds de la Chine est un Ă©norme dĂ©fi. Le responsable du dĂ©partement de nature et la conservation d'Ă©cologie (MEP) a dĂ©clarĂ© que le nettoyage de pollution des sols a Ă  peine commencĂ©[27].

Lutte contre la pollution

Parmi le tollĂ© public sur le plus haut taux aux particules fines en Chine du nord, le premier ministre a dĂ©clarĂ© la guerre Ă  la pollution. En 2013, la commission, nationale pour le dĂ©veloppement et la rĂ©forme, a publiĂ© son premier plan national liĂ© au changement climatique, dĂ©crivant une liste d'objectifs pour 2020. En , le gouvernement est publiĂ© un plan d'action pour la prĂ©vention et le contrĂŽle de la pollution atmosphĂ©rique, qui a pour but de rĂ©duire la pollution atmosphĂ©rique de plus de 10 % de 2012 Ă  2017[18] - [28]. Cependant, une Ă©tude rĂ©cente menĂ©e par le service d'information de l'Ă©nergie des États-Unis (et confirmĂ©e par les Statistiques de l'Ă©nergie annuaire de la Chine) indique que la consommation et la production de charbon de la Chine a Ă©tĂ© sous-estimĂ©e de quelque 14 % et 7 % respectivement entre 2000 et 2013[29] - [30]. Par consĂ©quent, ces objectifs de rĂ©duction des Ă©missions Ă  effet de serre serait encore plus difficiles[31]. Mais des donnĂ©es rĂ©centes confirment que la consommation de charbon est en baisse constante. En , la consommation de charbon a baissĂ© pendant 12 mois consĂ©cutifs, indiquant un changement sans prĂ©cĂ©dent[32].

Depuis 2014, le gouvernement a exigĂ© que 15 000 usines, y compris des grandes entreprises publiques, rapportent publiquement des chiffres en temps rĂ©el de leurs Ă©missions d'air et Ă©missions d'eau polluĂ©e. Le gouvernement s'est engagĂ© Ă  dĂ©penser 275 milliards de dollars au cours des cinq prochaines annĂ©es pour amĂ©liorer la qualitĂ© de l'air. En 2015, PĂ©kin a dĂ©voilĂ© un plan qui cible la fermeture des usines qui polluent l'eau; et aussi Ă  augmenter de plus de 70 % la part d'eau potable dans sept bassins fluviaux majeurs avant 2020[18].

Plus rĂ©cemment, la loi de protection de l'environnement a Ă©tĂ© changĂ©e pour imposer des sanctions plus sĂ©vĂšres contre des entreprises ou des individus polluants en Ă©liminant le plafond d'amendes[2]. Ainsi, un des fournisseurs de frites de Mac Donald a reçu une amende record de 629 000 dollars pour la pollution de l'eau Ă  Shanghai en 2015[33]. La nouvelle loi donne aussi aux activistes plus de pouvoir : pour la premiĂšre fois, des ONG chinoises ont le droit de poursuivre en justice des pollueurs[33].

La Chine est aussi l'un des plus grands investisseurs dans des Ă©nergies renouvelables. Ses dĂ©penses pourraient totaliser 300 milliards de dollars dans les cinq ans, Ă  partir de 2015, dans le cadre de son engagement pour rĂ©duire ses Ă©missions de carbone. Les sources d'Ă©nergie renouvelable ont reprĂ©sentĂ© 57 % des nouvelles capacitĂ©s d’électricitĂ© du pays durant les dix premiers mois de 2013[2]. L'expansion rapide d'Ă©nergies renouvelables a induit la chute de consommation de charbon de 2,9 % en 2014 et de 8 % dans les 4 premiers mois de 2015. En fait, depuis 2014 plus de la moitiĂ© des nouveaux besoins Ă©nergĂ©tiques en Chine ont Ă©tĂ© pourvus Ă  partir de sources renouvelables telles que l'hydroĂ©lectricitĂ©, le nuclĂ©aire, le vent et l'Ă©nergie solaire[34]. Selon l'ONG Greenpeace, le plan du gouvernement de limiter la consommation de charbon et des Ă©missions de CO2 sera rĂ©alisĂ© plusieurs annĂ©es avant sa cible de 2030[35].

Le rÎle des médias sociaux est devenu de plus en plus important. Un documentaire sur le smog en Chine intitulé "Sous le DÎme" a frappé le pays. Sorti en , cette vidéo de 104 minutes a été vue 71 millions fois dans les 24 premiÚres heures et les discussions et des débats sur le film et sa productrice Chai Jing, une ancienne présentatrice de TV, ont continué sur des médias sociaux[36]. Ce film montre le pouvoir croissant des médias sociaux.

En 2014 les États-Unis et la Chine ont annoncĂ© des cibles environnementales. Les États-Unis ont annoncĂ© rĂ©duire leurs Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de 26 Ă  28 % au-dessous des niveaux de 2005 avant 2025 et la Chine a annoncĂ© atteindre un niveau maximal d'Ă©missions autour de 2030 en augmentant la part d'Ă©nergie non fossile Ă  environ 20 % avant 2030. Ces cibles ont Ă©tĂ© un signal fort marquant leur engagement au succĂšs de pourparlers de la COP21 prĂ©vu Ă  la fin de 2015, Ă©tant donnĂ© leur statut de deux plus gros pollueurs du monde[37].

Le , la Chine a annoncé le lancement en 2017 d'un systÚme d'échange de quotas d'émissions de carbone qui couvrira les industries lourdes fortement polluantes. Ces industries représentent environ les trois quarts des émissions de carbone de la Chine. S'il est mis en place, cela serait le plus grand systÚme de commerce d'émissions de carbone dans le monde. La Chine a aussi dévoilé des plans de prioriser la production électrique à faible teneur en carbone et d'éliminer progressivement les installations électriques les moins efficaces et polluantes[37].

En outre, la Chine a pris un rĂŽle plus proactif dans les nĂ©gociations internationales sur le financement du climat Ă  la COP21 en . Elle a doublĂ© sa contribution au fond de coopĂ©ration climat Sud-Sud l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, et a promis 20 autres milliards de yuans (3,1 milliards de dollars) Ă  d'autres initiatives Ă  faible Ă©mission de carbone dans les pays en voie de dĂ©veloppement, pour les pays dont le PIB par habitant est moins d'un tiers de celui des États-Unis[38].

Le pays annonce qu'Ă  partir du , il n'accepterait plus aucun dĂ©chet plastique venant de l'Ă©tranger, refusant ainsi d'ĂȘtre la poubelle du monde[39]. Les importations de plastique ont chutĂ© de 600.000 tonnes par mois en 2016 Ă  30.000 tonnes par mois en 2018, selon un rapport de Greenpeace[40].

Lutte contre le réchauffement climatique

La Chine, pour lutter contre le réchauffement climatique, investit dans plusieurs domaines de pointe :

  • l'Ă©lectricitĂ© nuclĂ©aire : en , la Chine exploite 21 rĂ©acteurs nuclĂ©aires rĂ©partis sur sept sites nuclĂ©aires et compte 28 rĂ©acteurs en construction[41], dont deux rĂ©acteurs pressurisĂ©s europĂ©ens (EPR). En mars 2021 la Chine compte 50 rĂ©acteurs nuclĂ©aire (pour une puissance installĂ©e de 47 528 MW), 12 autres rĂ©acteurs sont en construction (pour une puissance installĂ©e de 11 923 MW)[41] ;
  • les Ă©oliennes : la Chine est depuis 2010 au 1er rang mondial pour sa puissance installĂ©e Ă©olienne[42] ; elle Ă©tait en 2012 au 2e rang mondial pour la production d'Ă©lectricitĂ© Ă©olienne et l'Ă©olien reprĂ©sentait 1,9 % de sa production d'Ă©lectricitĂ© en 2011 et 2,4 % en 2012[43] ;
  • l'Ă©nergie photovoltaĂŻque : la Chine s'est placĂ©e largement en tĂȘte du marchĂ© mondial en 2013, avec 11,8 GW installĂ©s en photovoltaĂŻque, se hissant au 2e rang mondial pour sa puissance installĂ©e : 18,3 GW fin 2013, derriĂšre l'Allemagne[44] ;
  • le solaire thermique (chauffe-eau solaire, etc.) : la Chine est de trĂšs loin le 1er pays au monde pour la puissance thermique installĂ©e en capteurs thermiques, avec 67 % du total mondial en 2012[45] ;
  • la capture de CO2 dans les centrales Ă©lectriques Ă  charbon : la Chine vend dĂ©sormais sa technologie aux États-Unis[46] ;
  • la promotion subventionnĂ©e par l'État chinois des lampes Ă  basse consommation d'Ă©lectricitĂ©[47] ;
  • la voiture Ă©lectrique : l'objectif de ventes de vĂ©hicules hybrides et Ă©lectriques a Ă©tĂ© revu Ă  la hausse : cinq millions d'unitĂ©s Ă  l'horizon 2020, avec un temps intermĂ©diaire de 500 000 immatriculations en 2015. Le gouvernement prĂ©voit des allocations budgĂ©taires pour soutenir la filiĂšre de l'Ă©lectrification, promettant une enveloppe de 12 milliards d'euros de subventions pour les entreprises, notamment dans le domaine des infrastructures. Le client final n'est pas oubliĂ© et les autoritĂ©s chinoises Ă©voquent un dispositif de prime Ă  l'achat renforcĂ©[48].

Notes et références

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  2. « China's Environmental Crisis » (consulté le )
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  23. À PĂ©kin, Shanghai, Guangzhou et Xi'an, les niveaux de concentration de PM2.5 excĂšdent les directives de qualitĂ© de l'air d'Organisation de SantĂ© Mondiale. Cela signifie des risques plus hauts au systĂšme cardio-vasculaire, le systĂšme cĂ©rĂ©bro-vasculaire et une augmentation de la probabilitĂ© de cancer et la mort prĂ©maturĂ©e. Si les quatre villes avaient rĂ©alises les directives de qualitĂ© de l'air en 2012, le nombre de morts prĂ©maturĂ©es auraient diminuĂ© d'au moins 81 %. Voir http://www.greenpeace.org/eastasia/campaigns/air-pollution/
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