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Place des Deux-Écus

La place des Deux-Écus est une voie du 1er arrondissement de Paris, en France. Elle se trouve entre le quartier du Palais-Royal à l'ouest et celui des Halles à l'est.

1er arrt
Place des Deux-Écus
Voir la photo.
La place en juin 2021.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 1er
Quartier Les Halles
Voies desservies Rue Jean-Jacques-Rousseau
Rue du Colonel-Driant
Rue du Louvre
GĂ©ocodification
Ville de Paris 2782
DGI 2766
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Place des Deux-Écus
GĂ©olocalisation sur la carte : 1er arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 1er arrondissement de Paris)
Place des Deux-Écus

Situation et accès

La place est située au carrefour de la rue du Colonel-Driant, rue Jean-Jacques-Rousseau et de la rue du Louvre. Elle s'ouvre sur l'ouest de cette dernière, en face de la Bourse de commerce.

Odonymie

La place doit son nom à l'adaptation de celui de la rue des Deux-Écus (dont les nos 1 et 3 sont la seule subsistance) qui tirait le sien de l’enseigne « Aux Deux-Écus » qui se trouvait dans l'autre portion de la rue.

La rue des Deux-Écus existait déjà sous ce nom au XIIIe siècle : elle est mentionnée dans Le Dit des rues de Paris (vers 1280-1300) sous le nom de « rue des Escus ».

La rue des Deux-Ecus sous le faux nom de rue Berger, en 1872.

Bien que le décret du 2 mars 1864 bornait explicitement la rue Berger dans son annexion de la rue des Deux-Écus à la rue du Louvre prolongée, cette dernière n'existant alors pas, le service municipal du plan de Paris, dans ses éditions de 1864 à 1872, avait fait disparaître complètement l'odonyme des Deux-Écus, amenant la rue Berger jusqu'à l'angle avec la rue Jean-Jacques-Rousseau. En fait, tant que la percée n'était pas réalisée, le nom de rue des Deux-Écus a subsisté jusqu'à la rue Vauvilliers puisque le tracé et la largeur de cette partie-là n'avaient rien de cohérent avec la moderne rue Berger[1].

Histoire

L'ancienne rue « des deux Escus » et son environnement sur un extrait du plan de Gomboust (1652). Le nord est orienté à gauche.
Marville - Axe de la rue des Deux-Ecus depuis la rue Jean-Jacques-Rousseau, années 1860.

Cette place est le dernier vestige de la rue des Deux-Écus, attestée dès la fin du XIIIe siècle, dont la plus grande section, orientée est-ouest, constitue la rive impaire de la rue Berger. La percée de la rue du Louvre, à la fin des années 1880, a transformé de facto la portion subsistante en place. Mais la partie considérée, sur laquelle s'étend la place actuelle, n'a quant à elle été percée que dans la seconde moitié du XVIe siècle, lors de l'extension des terrains de l'hôtel d'Orléans par Catherine de Médicis. Cette prolongation de la rue isolait le jardin de l'hôtel du tissu bâti, et était ainsi bordée, côté nord-est, par un mur[2]. Le tracé de la portion occidentale de la rue suit donc le mur – préexistant – de ce qui était le couvent des Filles Pénitentes que Catherine de Médicis remplaça dans l'hôtel d'Orléans. À la suite de cette éviction, les lieux portèrent le nom d'hôtel de la Reine et ils sont connus à partir du XVIIe siècle sous le nom d'hôtel de Soissons. La reine transféra la communauté au prieuré Saint-Magloire de la rue Saint-Denis[3].

À la fin du XIXe siècle, d'importants travaux d'urbanisme affectent sensiblement l'emprise de la rue subsistante, entre rue d'Orléans et rue Jean-Jacques-Rousseau[4]. Le prolongement de la rue du Louvre supprime à lui seul la moitié de la longueur subsistante de la rue ; se pose dès lors la question du destin de cette moitié occidentale se trouvant hors du tracé de la percée. Le premier projet prévoyait la disparition complète de cette portion de la rue et l'inscription de son emprise dans le bâti du triangle formé par les rues Jean-Jacques-Rousseau, Saint-Honoré et du Louvre [5]. Le second, publié en 1888, conservait le tracé de la rue des Deux-Écus à l'ouest de la rue du Louvre, ainsi que les deux immeubles côté impair et prévoyait la reconstruction d'un immeuble cadastré sur les trois rues à la pointe, à l'image de ce qui a été réalisé, dans des espaces strictement analogues, à la jonction des rues du Louvre, Coquillière et Coq-Héron, ainsi qu'à l'îlot rue du Louvre, rue Étienne-Marcel, rue d'Argout. C'est l'espace dégagé par l'abandon de cette construction qui a permis la création d'une place sur son emprise. Une rotonde d'angle était prévue dans ces deux premiers projets, de mêmes dimensions que celles qui font les angles des deux immeubles post-haussmanniens monumentaux érigés sur la rue du Louvre vis-à-vis de la place[6].

  • Superposition des tracĂ©s de 1793-1795 et contemporain.
    Superposition des tracés de 1793-1795 et contemporain.
  • Projet de 1887.
    Projet de 1887.
  • Projet de 1888.
    Projet de 1888.
  • RĂ©alisation en 1895.
    RĂ©alisation en 1895.

L'achèvement de la percée de la rue du Colonel-Driant, au début des années 1950, a ouvert encore davantage l'espace de la place, qui était jusqu'alors un renfoncement de la rue du Louvre dont ne s'échappait que la rue Jean-Jacques-Rousseau.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

La place des Deux-Écus pendant la Première guerre mondiale.
  • nos 1 et 3 : Ces deux immeubles, qui sont les seuls Ă  avoir la place pour adresse (sur le bord sud-ouest), datent du XVIIIe siècle et sont protĂ©gĂ©es au titre des protections patrimoniales du PLU de la Ville de Paris. DiffĂ©rents Ă©lĂ©ments de leurs façades sont signalĂ©s[7]. Ils sont la seule subsistance de la rue des Deux-Écus. Les deux bâtiments du no 1 sont desservis par d'amples escaliers prĂ©sentant d'intĂ©ressantes ferronneries d'Ă©poque ; la porte cochère, d'Ă©poque Ă©galement, est encadrĂ©e par deux pas-de-mule ; la cour prĂ©sente une pierre Ă  bois typique du vieux Paris. Avant que la rue ne devienne place, ces deux immeubles portaient respectivement les numĂ©ros 33 et 35[8].

Lien externe

Notes, sources et références

  1. Voir par exemple la superposition de l'Ă©tat primitif et du projet sur l'Atlas municipal de 1878.
  2. Catherine Madoni, « L'hôtel de la Reine », dans Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek (dir.), Paris et Catherine de Médicis, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , 190 p., 29 cm (ISBN 2-905118-16-4), p. 108-127.
  3. Sauval, Histoire et recherches des antiquités..., 1724, tome 1, p.175.
  4. En réalité, la disparition de la rue des Deux-Écus était actée dès l'arrivée d'Haussmann, par le décret impérial des 15-22 novembre 1853, et comme le figure le plan d'expropriations publié par Avril Frères en 1853 (voir en ligne).
  5. En vertu du jugement d'expropriation du 23 octobre 1886 et de la décision du 26 janvier 1887.
  6. Voir les différentes éditions des Atlas municipaux, notamment les millésimes 1887, 1888 et 1895 dont sont extraites les illustrations de ce chapitre.
  7. PLU de la Ville de Paris, tome 2, annexe VI, p.5 et p.7.
  8. Ville de Paris, Ier arrondissement, Quartier des Halles et St-Germain l'Auxerrois, Plan Parcellaire, 2e Feuille, Section A, 1905. Voir en ligne
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