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Rue des Deux-Écus

La rue des Deux-Écus est une ancienne rue qui était située dans les anciens 3e et 4e arrondissements de Paris et qui a été absorbée entre 1864 et 1906 lors de la création de la rue Berger, de la rue du Louvre et dans le cadre de la réorganisation des abords des Halles de Paris.

Anc. 3e et 4e arrts
Rue des Deux-Écus
(absorbée en 1864)
Image illustrative de l’article Rue des Deux-Écus
La rue des Deux-Écus à la fin du XVIIIe siècle (en superposition, le tracé des rues en 2014).
Situation
Arrondissements Anc. 3e et Anc. 4e
Quartiers Saint-Eustache
Banque de France
DĂ©but Rue des Prouvaires
Fin Rue de Grenelle-Saint-Honoré et rue Mercier
Morphologie
Longueur 245 m
Largeur m
Historique
Ancien nom Rue des Escus
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue des Deux-Écus(absorbée en 1864)

Situation

En 1817, la rue des Deux-Écus commençait aux 19-21, rue des Prouvaires et finissait aux 24-26, rue de Grenelle-Saint-Honoré et rue Mercier.

Les numéros impairs de 1 à 11 et les numéros pairs de 2 à 10 étaient situés dans l'ancien 3e arrondissement dans le quartier Saint-Eustache[1].

Les numéros impairs de 13 à 35 et les numéros pairs de 12 à 48 étaient situés dans l'ancien 4e arrondissement dans le quartier de la Banque de France[2].

Les numĂ©ros de la rue Ă©taient rouges[3]. D'une longueur de 245 mètres le dernier numĂ©ro impair Ă©tait le no 35 et le dernier numĂ©ro pair Ă©tait le no 48.

Origine du nom

La rue doit son nom Ă  l’enseigne « des Deux-Écus Â» qui s’y trouvait.

Historique

Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris (1280-1300) de Guillot de Paris sous le nom « rue des Escus ».

Au XVe siècle[3], de la rue des Prouvaires à la rue des Vieilles-Étuves-Saint-Honoré, elle portait le nom de « rue Traversaine », « rue Traversane » et « rue Traversine » ; de la rue des Vieilles-Étuves-Saint-Honoré à la rue d'Orléans-Saint-Honoré, elle portait le nom de « rue de la Hache » et « rue des Deux-Haches » ; la partie qui s'étendait de la rue d'Orléans-Saint-Honoré à la rue de Grenelle-Saint-Honoré ne fut ouverte qu'en 1577 sur l'emplacement du couvent des Filles-Pénitentes.

Voici la lettre adressée à ce sujet par Catherine de Médicis au prévôt des marchands de Paris :

« Monsieur le prevost, pour ce que je désire faire, fermer la rue qui est près ma petite maison et au mesme instant faire ouvrir celle que j'ay ordonné estre faicte où estoit la porte de l'hostel des Pénitantes, qui passera entre la rue de Grenelle j'ai donné charge à Marcel, mon receveur-général, de vous aller trouver et vous bailler la présente que je vous faict à ceste fin en vous priant de ma part comme je fais par ycelle de bailler incontinent la permission nécessaire pour fermer la dicte rue et ouvrir l'austre, et pour que vous entendiez par eun bien au long mon intention la dessus, je ne vous ferez la présente plus longue que pour prier Dieu, monsieur le prevost, vous tenir en sa saincte et digne garde : ce faict à Poictiers le 6je jour de septembre 1577. Signé Catherine. »

Conformément aux ordres donnés par la reine mère, on supprima la partie de la rue des Vieilles-Étuves comprise entre les rues des Deux-Écus et d'Orléans, et l'on prolongea la rue des Deux-Écus jusqu'à celle de Grenelle.

La rue « des deux Escus » et son environnement sur un extrait du plan de Gomboust (1652).

Elle est citée sous le nom de « rue des Deux escuz », dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique qu'elle est « salle, boueuse et remplie d'immundices et de plus avons particulièrement veu quantité de fumiers compiliez avec boues, qui arrestent le cours des eaues des ruisseaux ».

Une dĂ©cision ministĂ©rielle en date du 9 germinal an XIII (), signĂ©e Champagny, fixe la moindre largeur de la rue des Deux-Écus Ă  9 mètres.

La rue des Deux-Écus est l'une des rues disparues au profit du prolongement de la rue Berger qui implique l'Ă©largissement de la voie Ă  16 mètres au dĂ©triment des maisons du cĂ´tĂ© septentrional (impair)[4]. Les dĂ©molitions se font en plusieurs Ă©tapes. La section allant de la rue des Prouvaires Ă  la rue du Four-Saint-HonorĂ© disparaĂ®t en 1853. L'annĂ©e suivante, sa largeur est dĂ©finitivement fixĂ©e Ă  20 mètres[5]. Ă€ partir de 1866 sont dĂ©molies les maisons du cĂ´tĂ© impair de la section suivante, qui s'Ă©tend jusqu'Ă  la rue d'OrlĂ©ans-Saint-HonorĂ©. Vingt ans plus tard, en 1886, les maisons de la dernière section, entre la rue d'OrlĂ©ans-Saint-HonorĂ© et la rue Jean-Jacques Rousseau (prĂ©cĂ©demment rue de Grenelle-Saint-HonorĂ©) sont dĂ©clarĂ©s cessibles immĂ©diatement[6] en vue du prolongement de la rue du Louvre et dĂ©truites en 1887 Ă  l'exception des deux dernières (anciens nos 33 et 35 rue des Deux-Écus). Devenues les nos 1 et 3, place des Deux-Écus, ce sont les seules encore debout de la rue des Deux-Écus. Le cĂ´tĂ© pair entre la rue du Four-Saint-HonorĂ© et la rue d'OrlĂ©ans-Saint-HonorĂ©, restĂ© intact jusqu'en 1934, est dĂ©mantelĂ© cette mĂŞme annĂ©e pour dĂ©blayer l'emplacement du futur pavillon no 2 des Halles centrales[7] - [8].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Paul Poiret (1879-1944) qui fera carrière comme grand couturier, parfumeur et décorateur a passé son enfance dans cette rue où son père Auguste Poiret (vers 1840-1903), était établi comme marchand-drapier[9].

Notes et références

  1. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 11e quartier « Saint-Eustache », îlot no 10, F/31/78/10, îlot no 11, F/31/78/11.
  2. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 16e quartier « Banque de France », îlot no 1, F/31/80/02, îlot no 2, F/31/80/03, îlot no 3, F/31/80/04, îlot no 16, F/31/80/17, îlot no 17, F/31/80/18, îlot no 18, F/31/80/19.
  3. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  4. Décret du président de la République Louis Napoléon Bonaparte, du 10 mars 1852 prescrivant l'expropriation et la démolition des maisons de 1 à 11, rue des Deux-Écus.
  5. Décret impérial du 21 juin 1854.
  6. Arrêté préfectoral du 9 octobre 1886.
  7. « Rue des Deux-Écus, c. 1866 », vergue.com.
  8. « Rue des Deux-Écus, c. 1868 », vergue.com.
  9. Paul Poiret, Revenez-y, Gallimard, Paris, 1932, p. 11 (en ligne).

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

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