Place Saint-Vincent (Nantes)
La place Saint-Vincent est située dans le centre-ville de Nantes, en France.
Place Saint-Vincent | |
Situation | |
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Coordonnées | 47° 13′ 02″ nord, 1° 33′ 12″ ouest |
Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Ville | Nantes |
Quartier(s) | Centre-ville |
Morphologie | |
Type | Place |
Histoire | |
Création | Moyen Âge |
Anciens noms | Place Mably |
Description
La place Saint-Vincent, bitumée, est ouverte à la circulation automobile. Elle est desservie par les rues de Briord, Fénelon, Fanny-Peccot, Saint-Vincent et Beausoleil. Elle se situe à une centaine de mètres de l'hôtel de ville.
Dénomination
La place doit son nom à la présence de l'église Saint-Vincent jusqu'au début du XIXe siècle. Pendant la Révolution, l'esplanade est baptisée « place Mably »[1], du nom de Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785), philosophe français.
Historique
Dans la première partie du Ve siècle, l'église Saint-Aubin est bâtie. Au XVIe siècle, elle change de vocable et devient l'église Saint-Vincent[1].
Le , le duc Pierre II de Bretagne et son épouse Françoise d'Amboise achètent l'« hôtel de Rochefort ». Cette vaste demeure et son terrain, situés à l'angle des actuelles rues Saint-Vincent et Fénelon, au nord-est de la place Saint-Vincent, est acquise par les souverains pour fonder un couvent de Clarisses (appelées « Saintes-Claires »), qui héberge à son ouverture des religieuses en provenance du monastère de Decize[2].
Au XVIIe siècle, l'église est reconstruite[1]. Au nord de celle-ci, durant cette même période existait également l'hôtel de Portriq, ou hôtel d'Espinose, qui appartenait alors à Michel d'Espinose, descendant d'une famille de négociant espagnols, qui venait d'acquérir la seigneurie de la Porterie (actuel Saint-Joseph de Porterie)[3]. Il passe ensuite au marquis de Rosmadec en 1757. Cette hôtel, datant du XVe siècle, disparait en 1892.
Lors de la Révolution, elle est désaffectée en 1791, occupée par un club politique jusqu'en 1793 (la société Vincent-la-Montagne)[2]. Le tribunal criminel (puis cour d'assises), s'y installe entre 1795 et 1822[4].
Vers 1797, la « petite rue Saint-Vincent » (actuelle rue Fanny-Peccot) est percée à l'angle nord-ouest de la place[5].
Les religieuses de l'ordre de Notre-Dame de Charité, ou « Dames de la Retraite », s'installent dans l'hôtel de Portriq. Elle quittent ce bâtiment pour le couvent des Cordeliers en 1812[4].
Après le départ des religieuses, c'est le mont-de-piété qui s'installe à son tour dans cet hôtel, à partir de 1815. C'est également là que la cour d'assises s'installe, après la constatation de l'état de vétusté de l'église Saint-Vincent[4].
La place est touchée par les bombardements sur Nantes lors de la Seconde Guerre mondiale. À l'angle de la rue Fénelon et de la rue de Briord, un bâtiment a été entièrement détruit et est resté de longues années un square avant de recevoir une nouvelle construction[6].
Église Saint-Vincent
Dans la première partie du Ve siècle, l'église Saint-Aubin est bâtie. L'évêque de Nantes Didier y aurait déposé une relique de saint Vincent, rapportée d'Espagne[7].
Au XVe siècle, Pierre Landais fait construire la chapelle de Sainte-Adrien-et-Sainte-Marthe, qui donne sur la rue Beausoleil. En 1593, le Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, fait reconstruire, sur cette chapelle (ou peut-être est-ce une autre chapelle[7]), une nouvelle, la chapelle Notre-Dame-de-la-Victoire, pour commémorer la bataille de Craon qu'il a remportée le . L'église elle-même change de vocable au XVIe siècle et devient église Saint-Vincent, puis est reconstruite au XVIIe siècle[1].
Lors de la Révolution, l'église est désaffectée en 1791. Le club politique « La société Vincent-la-Montagne », s'installe dans l'édifice, qu'il occupe jusqu'au , et auquel il emprunte son nom. Le bâtiment étant jugé trop petit, ce club migre ensuite dans l'église Sainte-Croix[2].
Le tribunal criminel (puis cour d'assises), auparavant hébergé au château du Bouffay, s'installe dans l'ancienne église à partir de 1795, jusqu'en 1822[4].
Il reste des vestiges du lieu de culte au no 1 de la place, dans un restaurant, où des voûtes d'ogives de style angevin qui se trouvaient dans le chœur et l'abside sont toujours visibles[7].
Références
- Pied 1906, p. 293-294.
- de Berranger 1975, p. 136.
- « Annales de Nantes et du Pays Nantais - Histoire de Saint-Joseph de Porterie », (consulté le ), no 292, p. 2
- de Berranger 1975, p. 137.
- Pied 1906, p. 225.
- de Berranger 1975, p. 135.
- Olart 2009, p. 57.
Voir aussi
Bibliographie
- Henri de Berranger, Évocation du vieux Nantes, Paris, Les Éditions de Minuit, (réimpr. 1994), 2e éd. (1re éd. 1960), 300 p. (ISBN 2-7073-0061-6, OCLC 312748431).
- Catherine Olart (photogr. Laurent Allenou), Nantes secret et insolite, Paris, Les Beaux Jours/Compagnie parisienne du livre, , 176 p. (ISBN 978-2-35179-040-3), p. 57.
- Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 293-294.