Place Saint-Ferdinand
La place Saint-Ferdinand est une place située dans le quartier des Ternes du 17e arrondissement de Paris.
17e arrt Place Saint-Ferdinand
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Situation | |||
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Arrondissement | 17e | ||
Quartier | Ternes | ||
DĂ©but | Rue Brunel | ||
Fin | Rue Saint-Ferdinand | ||
Morphologie | |||
Forme | Circulaire | ||
Historique | |||
Création | Vers 1850 | ||
DĂ©nomination | |||
Ancien nom | Rond-point de Ferdinandville | ||
GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 8831 | ||
DGI | 8605 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Origine du nom
Elle tient son nom de sa proximité avec l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes[1] - [2].
Historique
Ancienne place de la commune de Neuilly-sur-Seine nommée « rond-point de Ferdinanville », elle prend le nom de « place Saint-Ferdinand » le après son rattachement à la voirie parisienne.
Souvent confondue par les habitants du quartier avec le parvis de l’église Saint-Ferdinand (place Tristan-Bernard), la place Saint-Ferdinand est à mi-chemin entre cette église et l’avenue de la Grande-Armée.
Le lieu, quasi désert, s’appelle la plaine de l'Éperon jusqu'au début du XIXe siècle.
Au milieu du XIXe siècle, cette plaine, isolée du reste de Neuilly par les fortifications de Thiers, devient le centre d'un grand lotissement lancé sous le nom de « Ferdinanville ».
La plaine de l'Éperon
L'espace situé entre la route du Roule et la route de Neuilly fut longtemps appelé « la plaine de l'Éperon » car il contenait les réserves de chasse nommées « la Grande Réserve de l'Éperon du roi» (près de l'Étoile) et « la Petite Réserve du grand Éperon du roi » (près de la porte Maillot), qui figurent à cet endroit sur les cartes anciennes dont la carte dite des chasses royales (1764-1774)[3].
Cet espace figure aussi sur les plans de 1825[4] sous les noms « de la Potence » et du « Carcan » qui permettent « aisément d'imaginer ce coin charmant à l'époque révolutionnaire : on était très loin de l'espace résidentiel qu'il devait devenir[5] ».
Ferdinanville
Vers la fin de la monarchie de Juillet, en 1847, peu après la mise en service de la nouvelle église des Ternes, des promoteurs entreprennent de fonder entre l'avenue des Ternes et l'avenue de la Grande-Armée un quartier nouveau qu'ils appellent Ferdinanville.
Calquée sur le modèle de Sablonville voisin, la Société d'épargne immobilière lance le lotissement de Ferdinanville. La société, qui garantit ses opérations « sans aucune chance de perte » (sic), met en vente 108 000 m2 « entre l'avenue des Ternes et l'avenue de la Grande-Armée, près de l’Étoile ». La promotion prévoit des noms de prestige pour les nouvelles rues : rue du Comte-de-Paris, rue de la Reine-Amélie, rue de l'Éperon-(du Roi)[6].
Le rond-point de Ferdinanville (future place Saint-Ferdinand) forme le centre du nouveau quartier. Il est prévu trois rues transverses importantes : la rue Saint-Ferdinand, la rue Sainte-Marie (future rue Brunel) et la rue de l’Éperon ; il doit également en rayonner deux autres : la rue Denis-Poisson et la rue du Débarcadère[Notes 1].
Le prospectus vantant les mérites de cette opération ne manque pas d'arguments pour parvenir à appâter le client, allant jusqu'à envisager la possibilité de décupler le capital investi en quelques années[Notes 2].
Malgré toutes ces qualités, la construction démarre difficilement, les lots ayant du mal à trouver preneurs, la crise économique freinant les investisseurs[7].
Globalement, cette opération est un fiasco[Notes 3]. Ce n'est qu'après plusieurs années de chantiers que le projet connaît le succès, bien des années plus tard.
Alphonse Daudet décrit sa visite au 36, rue Saint-Ferdinand dans Le Nabab, roman paru en 1877, et il relate l'état de ce quartier, ancien faubourg populaire en friches, les terrains vagues, les maisons basses délabrées entourées de quelques immeubles plus hauts et non terminés[8].
La rue de l’Éperon figure sur les plans, mais n'a jamais été réalisée. Une partie des terrains est cédée à des entrepreneurs comme les 10 000 m2 du dépôt de la Compagnie parisienne de voitures l’Urbaine[9] puis plus tard aux premiers constructeurs de cycles et d'automobiles qui s’établissent dans le quartier. De nombreux immeubles du quartier ne datent que du début du XXe siècle.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Statue de LĂ©on Serpollet
On devait élever sur cette place le monument à la mémoire des francs-tireurs des Ternes, réalisé par Jules Jouant. Il est finalement érigé devant l’église (place Tristan-Bernard) et sera refondu en 1942.
En 1911, on érige au milieu de la place la statue monumentale et curieuse de Léon Serpollet, génial inventeur né en 1858 et constructeur de la première automobile « industrielle » mue par la force de la vapeur d'eau grâce à une chaudière à « vaporisation instantanée », présentée à l'Exposition universelle de 1889.
Offerte à la ville par l'Automobile-Club de France et le Touring-Club de France[10], sculptée par Jean Boucher, la statue montre Léon Serpollet, debout dans la voiture dont on aperçoit les roues environnées de vapeur, et qui reçoit les hommages d'admiratrices et d'un piéton imprudent, prêt à succomber sous la poussée de l'engin.
La présence de ce monument dans le quartier des Ternes rappelle la vocation automobile de cette partie du 17e arrondissement de Paris.
Un square Léon-Serpollet est créé en 1991 à la place de son atelier dans le 18e arrondissement de Paris.
Notes
- « On sait que les terrains à grande proximité des barrières sont souvent plus chers que les derniers terrains intra-muros, par le seul fait qu'on y est dispensé des droits d'octroi. Il en sera de plus en plus ainsi, car depuis l'établissement des omnibus, les Parisiens, comme les habitants de Londres, commencent à comprendre qu'il est bien préférable d'avoir deux domiciles, l'office ou simple chambre au centre des affaires, qu'on occupe de neuf à quatre heures, et la maison de famille, la résidence du soir » [lire en ligne], Gazette des tribunaux, .
- « Les opérations de la Société d'épargne immobilière se bornent uniquement à la revente avec plus-value des terrains dont elle s'est assuré la propriété, barrière de l'Étoile, au prix de 25 fr. le mètre ; TOUTE PERTE EST DONC IMPOSSIBLE ; c'est un véritable placement hypothécaire, sans les inconvénients de l'hypothèque, et avec la possibilité de doubler, tripler, quintupler et même décupler son capital en quelques années » [lire en ligne]Gazette des tribunaux, .
- Lors de la succession du marquis d'Aligre, cinq ans plus tard en 1852, une vente sur saisie immobilière, de dix-huit pièces de terre de la contenance totale de 6 hectares sera mise à prix à 600 000 francs au total, soit 1 franc le mètre, acheté sans doute 25 [lire en ligne] Gazette des tribunaux, .
Références
- « Place Saint-Ferdinand », sur www.v2asp.paris.fr (consulté le ).
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. ???.
- Carte topographique des environs de Versailles dite des Chasses impériales, levée de 1764 à 1773, terminée en 1807, BNF, [voir en ligne].
- Archives départementales des Hauts-de-Seine 1825, section B dite des Thermes, [voir en ligne].
- Pierre Flageolet, Vie et histoire de Neuilly, extrait Ă lire en ligne.
- Grand plan de Paris illustré de 1861 en 20 arrondissements et 80 quartiers [voir en ligne].
- Alexandre-Germain-Constant Bellanger, Notice historique sur les Ternes (Seine) et les environs, Paris, J. Virey, , 96 p. (lire en ligne), p. 77, « Dans la plaine voisine de l'église Saint-Ferdinand, qui lui a donné son nom Ferdinanville, on a tracé plusieurs rues, qui ne sont qu'ébauchées, et que nous ne pouvons mentionner plus parfaitement. Ces rues nouvelles sont en remblais, et appartiennent a un plan général, qui a été retouché plusieurs fois. »
- « On arriva tout de même, sans encombre, au bout d'une rue provinciale, inachevée, et à la dernière de ces bâtisses, un immeuble à cinq étages, que la rue semblait avoir envoyé en reconnaissance pour savoir si elle pouvait continuer de ce côté isolé qu'il était entre des terrains vagues attendant des constructions prochaines ou remplis de matériaux de démolitions, avec des pierres de taille, de vieilles persiennes posées sur le vide, des ais moisis dont les ferrures pendaient, immense ossuaire de tout un quartier abattu […] L'Irlandais se mit à monter un escalier étroit et tout neuf avec des paliers pas plus grands qu'une marche, une seule porte par étage, et des fenêtres coupées qui laissaient voir une cour aux pavés tristes et d'autres cages d'escalier, toutes vides : une de ces affreuses maisons modernes, bâties à la douzaine par des entrepreneurs sans le sou et dont le plus grand inconvénient consiste en des cloisons minces qui font vivre tous les habitants dans une communauté de phalanstère. » [lire en ligne], Alphonse Daudet, Le Nabab, mœurs parisiennes, 1877, p. 20-22, BNF 8-Y2-22381.
- Dépôt de l’Étoile de la Compagnie parisienne de voitures l’Urbaine (future rue du Colonel-Moll).
- Pierre Wachenheim, 17e arrondissement. Itinéraire d'histoire et d'architecture, Mairie de Paris, coll. « Paris en 80 quartiers », 2000 (ISBN 2-913246-17-6).