PlĂnio Salgado
PlĂnio Salgado, nĂ© le Ă SĂŁo Bento do SapucaĂ (BrĂ©sil) et mort le Ă SĂŁo Paulo (BrĂ©sil), Ă©tait un homme politique, Ă©crivain, journaliste et thĂ©ologien brĂ©silien. Il a fondĂ© et dirigĂ© l'Action intĂ©graliste brĂ©silienne, un parti politique inspirĂ© par le rĂ©gime fasciste de Benito Mussolini.
PlĂnio Salgado | |
PlĂnio Salgado en 1959. | |
Fonctions | |
---|---|
Député fédéral brésilien | |
– (16 ans) |
|
Élection | 3 octobre 1958 (pt) |
RĂ©Ă©lection | 7 octobre 1962 (pt) 15 novembre 1966 (pt) 15 novembre 1970 (pt) |
Circonscription | Paraná (1959-1963) São Paulo (1963-1975) |
Député à l'Assemblée législative de São Paulo (en) | |
– (~ 2 ans) |
|
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | São Bento do Sapucaà (Brésil) |
Date de décès | |
Lieu de décès | São Paulo (Brésil) |
Nature du décès | Œdème aigu du poumon |
Nationalité | Brésilienne |
Parti politique | PM (1918-1920) Ind. (1920-1928) PRP (en) (1928-1930) Ind. (1930-1934) AIB (1934-1937) Ind. (1937-1946) PRP (en) (1946-1966) ARENA (1966-1974) |
Conjoint | Maria Amélia Pereira (1918–1919), Carmela Patti Salgado (1934–1975) |
Profession | Auteur, journaliste, politicien et théologien |
Religion | Catholicisme romain |
Biographie
Jeunesse
NĂ© dans la petite ville conservatrice de SĂŁo Bento do SapucaĂ, dans l'État de SĂŁo Paulo, PlĂnio Salgado Ă©tait le fils du colonel Francisco das Chagas Salgado, dirigeant politique local, et d'Ana Francisca RennĂł Cortez, enseignante. Enfant très actif Ă l'Ă©cole, il s'intĂ©ressait particulièrement aux mathĂ©matiques et Ă la gĂ©omĂ©trie. Après la perte de son père, Ă l'âge de 16 ans — un fait qui aurait fait de lui un jeune homme amer —, ses intĂ©rĂŞts se tournèrent vers la psychologie et la philosophie.
Ă€ l'âge de 20 ans, Salgado a fondĂ© et dirigĂ© l'hebdomadaire Correio de SĂŁo Bento. En 1918, il a commencĂ© sa vie politique en prenant part Ă la fondation du Parti municipaliste[1]. Ce parti a rassemblĂ© des dirigeants municipaux de municipalitĂ©s de la rĂ©gion de la vallĂ©e du ParaĂba et a plaidĂ© pour l'autonomie municipale.
Également cette annĂ©e-lĂ , Salgado Ă©pouse Maria AmĂ©lia Pereira. Le , sa fille unique, Maria AmĂ©lia Salgado, est nĂ©e. Quinze jours après avoir donnĂ© naissance Ă la fille du couple, son Ă©pouse, Maria AmĂ©lia, dĂ©cède. Rempli de chagrin, PlĂnio refusa l'Ă©tude des philosophes matĂ©rialistes et trouva du rĂ©confort dans la thĂ©ologie catholique romaine. Il commença Ă Ă©tudier les Ĺ“uvres de penseurs catholiques brĂ©siliens, tels que Raimundo Farias Brito et Jackson de Figueiredo[1]. Encore une fois, la mort d'un ĂŞtre cher a eu un impact considĂ©rable sur le cours de la vie de Salgado. Il ne se remarierait que 17 ans plus tard, avec Carmela Patti.
À travers ses articles dans le Correio de São Bento, Salgado fut connu de ses collègues journalistes à São Paulo et fut invité en 1920 à contribuer au Correio Paulistano (pt), journal officiel du Parti républicain pauliste (en), où il devint un ami du poète Menotti Del Picchia[1]. Il était un membre discret de la Semaine d'art moderne en 1922[1]. Il a publié son premier roman, O Estrangeiro en 1926[1]. Après cela, aux côtés de Cassiano Ricardo (en), del Picchia et Cândido Mota Filho (en), il a lancé le mouvement Vert-Jaune, un groupe nationaliste au sein du mouvement moderniste. L'année suivante, également aux côtés de del Picchia et de Ricardo, Salgado lança l'école d'Anta, qui exaltait les peuples autochtones, en particulier les Tupi, en tant que véritables porteurs de l'identité brésilienne.
La même année, il publie son livre Literature and Politics, dans lequel il défend les idées nationalistes avec une forte position antilibérale et pro-latifundia, inspiré par Alberto Torres (en) et Oliveira Viana. Son passage à la politique d'extrême droite a amené Ricardo à lancer le Mouvement Drapeau, une dissidence social-démocrate des mouvements Vert-Jaune et Anta[2].
Intégralisme
En 1930, Salgado a soutenu la candidature Ă la prĂ©sidence de JĂşlio Prestes contre GetĂşlio Vargas. Ă€ cette Ă©poque, lors d'un voyage en Europe, il Ă©tait impressionnĂ© par le mouvement fasciste de Benito Mussolini en Italie. Après son retour au BrĂ©sil, le , un jour après le dĂ©but de la rĂ©volution de 1930 qui a destituĂ© le prĂ©sident Washington LuĂs, Salgado Ă©crivit deux articles dans les colonnes du Correio Paulistano (pt) pour dĂ©fendre son administration. NĂ©anmoins, avec la victoire des rĂ©volutionnaires, il a commencĂ© Ă soutenir le rĂ©gime de Vargas.
Dans le journal A RazĂŁo, fondĂ© par Alfredo EgĂdio de Sousa Aranha (pt), Salgado dĂ©veloppa une intense campagne contre la constitutionnalisation du BrĂ©sil. En tant que tel, il a suscitĂ© la colère des activistes anti-dictature, qui ont incendiĂ© le bureau du journal juste avant le dĂ©clenchement de la rĂ©volution constitutionnaliste.
En , Salgado crĂ©a la Sociedade de Estudos PolĂticos, qui rĂ©unissait des intellectuels sympathisants du fascisme. Le , il a lancĂ© un manifeste qui fournissait les lignes directrices d'un nouveau parti politique, l'Action intĂ©graliste brĂ©silienne.
Salgado reprend pratiquement tout le symbolisme fasciste — tout en rejetant publiquement le racisme — en développant une organisation paramilitaire avec des rangs en uniforme à la chemise verte, [1] des manifestations de rue hautement réglementées et une rhétorique agressive. Le mouvement a été directement financé, en partie, par l'ambassade d'Italie dirigée par Roberto Cantalupo (it). Le salut romain était accompagné du cri du mot tupi Anauê, qui signifie « tu es mon frère », tandis que la lettre grecque sigma (Σ) était le symbole officiel du mouvement. [1] Bien que Salgado n'ait jamais été un antisémite, de nombreux cadres du parti comme Gustavo Barroso (en) ont adopté des points de vue antisémites.
L'Action intégraliste brésilienne a tiré son soutien des immigrants italiens de la classe moyenne inférieure, d'une grande partie de la communauté portugaise, des Brésiliens de la classe moyenne inférieure et des officiers de l'armée, en particulier de la marine[1]. Au fur et à mesure que le parti grandissait, Vargas s'est tourné vers l'intégralisme en tant que seule base de soutien mobilisée sur la droite, exaltée par sa répression de type fasciste contre la gauche brésilienne[1]. En 1934, le mouvement de Salgado cibla le Parti communiste - alors dirigé par Luiz Carlos Prestes, en tant que parti clandestin - mobilisant une base de soutien conservatrice pour se livrer à des bagarres de rue et au terrorisme urbain (en).
En 1937, Salgado lança sa candidature à la présidence pour les élections générales prévues en . Cependant, conscient de l'intention de Vargas de rester au pouvoir, il appuya son coup d'État, nommé Estado Novo, en espérant que l'intégralisme devienne la doctrine du nouveau régime, car Vargas lui avait promis le ministère de l'Éducation (en). Mais Vargas a, contrairement à sa promesse, interdit le parti intégraliste en même tout que tous les autres partis politiques le [3].
En 1939, des militants intégralistes ont tenté deux fois, en et en , de promouvoir des soulèvements contre Vargas. Salgado a été arrêté après le soulèvement de - emprisonné au fort de Santa Cruz à Niterói (Rio de Janeiro) - et envoyé environ un mois plus tard pour un exil de six ans au Portugal salazariste[1]. Pendant cette période, Salgado a cherché constamment à se réconcilier avec le régime, en louant plusieurs de ses initiatives, notamment sa déclaration de guerre à l'Allemagne nazie et à l'Italie fasciste en 1942.
Après la guerre, PlĂnio retourne au BrĂ©sil en 1946, modère son discours et fonde le Parti de la reprĂ©sentation populaire (en), mais perd rapidement en influence[4].
Références
- (pt) PlĂnio Salgado biography at UOL Educação.
- GONÇALVES, Leandro Pereira. PlĂnio Salgado: um catĂłlico integralista entre Portugal e o Brasil (1895-1975). Rio de Janeiro: FGV Publishing, 2018.
- (en) « DECREE BY VARGAS ENDS ALL PARTIES », The New York Times,‎ (lire en ligne)
- Interview de l'historien Odilon Caldeira Neto dans Le Monde du 25 avril 2021 p. 21