Pistolet-mitrailleur Type 100
Le pistolet-mitrailleur Type 100 (äžăăćŒæ©éąçé) est un pistolet-mitrailleur japonais mis au point par KijirĆ Nambu et utilisĂ© par l'armĂ©e impĂ©riale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Japon n'ayant jamais Ă©tĂ© un grand producteur de pistolets-mitrailleurs, ce type d'arme Ă©tait achetĂ© dĂšs les annĂ©es 1920 auprĂšs de SIG en Suisse, essentiellement le SIG Bergmann 1920 qui fut intensivement utilisĂ© par l'infanterie de marine japonaise lors de l'invasion de la Chine. Mais en 1940, l'ArmĂ©e impĂ©riale japonaise adopta principalement pour les troupes parachutistes le Type 100 de KijirĆ Nambu, qui fut fabriquĂ© en petit nombre jusqu'en 1945. Une variante de fabrication apparut en 1944.
Type 100 | |
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Présentation | |
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Pays | ![]() |
Type | Pistolet-mitrailleur |
Munitions | 8 Ă 22 mm Nambu |
Fabricant | Manufacture d'armes Nambu |
Production | 25 000 exemplaires |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 3,8 kg |
Masse (chargé) | 4,4 kg |
Longueur(s) | 900 mm 1 118 mm (avec baĂŻonnette) |
Longueur du canon | 230 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | Automatique |
Portée maximale | 2 km |
Cadence de tir | 450 coups par minute |
Vitesse initiale | 340 m/s |
Capacité | 30 cartouches |
Viseur | Mire ajustable/lunette pour le tir à longue portée |
Variantes | Type 100A |
Une baĂŻonnette, un bipied ou une lunette pouvaient ĂȘtre adaptĂ©s Ă cette arme qui pouvait tirer jusqu'Ă 450 coups par minute et Ă©tait utilisĂ©e par les gradĂ©s Japonais. Comme tous les pistolets mitrailleurs, il Ă©tait destructeur Ă courte portĂ©e et imprĂ©cis Ă longue portĂ©e. Il fut utilisĂ© tout au long du conflit par les troupes de la Marine ImpĂ©riale.
Contexte
Lors de l'entre-deux-guerres, l'armĂ©e impĂ©riale japonaise usa dâune tactique de combat consistant Ă utiliser une section de soldats dĂ©pendant d'un fusil-mitrailleur. Cette tactique, dĂ©jĂ utilisĂ©e par l'armĂ©e française durant la PremiĂšre Guerre mondiale avec le fusil-mitrailleur Chauchat, avait Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e au cours de la guerre russo-japonaise de 1904 Ă 1905, avec des mitrailleuses refroidis par air, comme la Hotchkiss modĂšle 1914, et Ă©tait encore utilisĂ©e par un grand nombre de pays dans le monde[1].
L'armée japonaise ne s'était jamais intéressée aux pistolets-mitrailleurs développés pendant la PremiÚre Guerre mondiale, notamment par l'armée allemande avec le Maschinenpistole 18. Car bien que plus léger qu'un fusil-mitrailleur, sa portée inférieure et sa puissance moindre n'avaient pas focalisé l'attention des japonais[1].
Cependant, aprĂšs la guerre d'Hiver, l'armĂ©e japonaise achĂšta plusieurs pistolets-mitrailleurs Bergmann Ă la sociĂ©tĂ© suisse SIG, sous le nom de SIG 1920 et Ă©quipa certaines unitĂ©s dites de « choc » destinĂ©es Ă effectuer des missions ponctuelles, rapides et souvent au cours de corps Ă corps[1] - [2]. Les pistolets-mitrailleurs ayant en effet prouvĂ© leur grande utilitĂ© au cours d'embuscades et lors dâaffrontements en forĂȘt lors de la guerre d'Hiver entre la Finlande et l'ArmĂ©e rouge de lâUnion soviĂ©tique[2]. L'industrie de l'armement japonaise commença donc Ă produire des copies du SIG 1920 pour en Ă©quiper plusieurs de ses corps de fusiliers marins, lesquelles constituaient le fer de lance de l'expansionnisme du Japon ShĆwa[1]. L'armĂ©e impĂ©riale japonaise prĂ©voyant d'opĂ©rer sur plusieurs front et sur divers terrains, dont certains en pleine jungle[2].
Création et entrée en service
DĂ©jĂ Ă l'origine de la plupart des armes Ă feu japonaises de la Seconde Guerre mondiale, le gĂ©nĂ©ral KijirĆ Nambu est de nouveau appelĂ© pour concevoir un pistolet-mitrailleur. L'arme est fabriquĂ©e Ă la manufacture d'armes Nambu. Le modĂšle prototype est testĂ© puis approuvĂ©. Le modĂšle dĂ©finitif entre en service dans l'armĂ©e en 1940 sous la dĂ©nomination « Type 100 ». Son principal dĂ©faut rĂ©side dans le fait qu'il utilise la cartouche 8 Ă 22 mm Nambu du pistolet Ă©ponyme. En effet, cette cartouche Ă la forme spĂ©cifique nĂ©cessite d'Ă©quiper le Type 100 d'un chargeur de forme courbe qui ne permet pas d'exploiter toutes les performances de lâarme. En comparaison Ă la Thompson, la Sten, le M3A1 Grease gun ou encore Ă l'Owen Mk 1, la Type 100 est souvent dĂ©crite comme infĂ©rieure[2].
Description et aspects techniques
Le pistolet-mitrailleur Type 100 est une arme Ă feu Ă©paisse. Elle est dotĂ©e d'une culasse non calĂ©e et tire en culasse ouverte. La Type 100 n'est pas Ă©quipĂ©e d'un sĂ©lecteur de tir et par consĂ©quent, elle ne tire qu'en automatique. En outre, son cran de sĂ»retĂ©, simpliste, est muni d'une plaque Ă glissiĂšre bloquant la queue de dĂ©tente. Le magasin, d'une capacitĂ© de trente cartouches est de forme courbe, sâemboite latĂ©ralement du cĂŽtĂ© gauche de l'arme. La Type 100 est Ă©galement Ă©quipĂ©e d'un support de baĂŻonnette, placĂ© sous le manchon du canon. Enfin, dans sa premiĂšre version en 1940, la Type 100 est munie d'un bipied. Encombrant, il sera finalement abandonnĂ©[2] - [3].
L'un des avantages du Type 100 provient de son dĂ©montage extrĂȘmement simple. ArĂšs avoir retirĂ© la goupille transversale placĂ©e au niveau de la crosse, il est possible de dĂ©loger la culasse et le ressort rĂ©cupĂ©rateur de l'arme en passant le boĂźtier vers l'avant. Son percuteur, jusqu'alors vissĂ©e Ă la culasse, peut-ĂȘtre remplacĂ©[3].
Histoire des différentes versions de la Type 100
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Comme on peut le voir sur cette image, la version de 1940 possĂšde un manchon de refroidissement plus gros que la version de 1944. Elle possĂšde Ă©galement un bipied qui fut retirĂ© en 1944, cet accessoire Ă©tant peu utile sur cette arme conçu pour ĂȘtre utilisĂ©e dans des environnements clos ou peu ouverts tel que des bĂątiments, des tranchĂ©es ou des jungles denses. Les types 100 datant de 1944 possĂšdent Ă©galement un compensateur de recul au bout du canon.
Bibliographie
- Martin J. Dougherty, Armes à feu : encyclopédie visuelle, Elcy éditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 219.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Michael Heidler et Luc Guillou, « Pistolet-mitrailleur : Le pistolet-mitrailleur japonais Type 100 », Gazette des Armes, no 508,â , p. 68-71
Notes et références
- Heidler et Guillou 2018, p. 68.
- Heidler et Guillou 2018, p. 69.
- Heidler et Guillou 2018, p. 70.