AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Piste Sihanouk

La piste Sihanouk Ă©tait une route logistique au Cambodge utilisĂ©e par l'ArmĂ©e populaire vietnamienne et le Front national de libĂ©ration du Sud ViĂȘt Nam durant la guerre du ViĂȘt Nam (1960-1975). Elle fonctionnait sur le mĂȘme modĂšle que la piste HĂŽ Chi Minh. Les AmĂ©ricains tentĂšrent d'interrompre son utilisation Ă  partir de 1969.

Piste Sihanouk
GĂ©ographie
Pays
Fonctionnement
Statut
Histoire
Fondation

Connexion avec Sihanoukville (1966-1968)

Le prince Norodom Sihanouk dirigeait le Cambodge depuis l'indĂ©pendance du pays acquise envers la France le . Sihanouk considĂ©rait comme inĂ©vitable le triomphe des communistes en Asie du Sud-Est et que la force armĂ©e cambodgienne serait incapable de dĂ©faire la Nord-ViĂȘt Nam mĂȘme avec l'appui amĂ©ricain. Le , il rompit les relations diplomatiques du pays avec les États-Unis[1]. Il se mit en quĂȘte d'un appui Ă©tranger auprĂšs de la Chine autant du point de vue Ă©conomique que politique[2].

Sihanouk fit un arrangement avec les Chinois : en , les ressources militaires du Nord-ViĂȘt Nam commencĂšrent Ă  transiter par le port cambodgien de Sihanoukville. De lĂ , elles Ă©taient acheminĂ©es dans les zones frontiĂšres jusqu'aux bases nord-vietnamiennes[3].

Opération Menu (1969-1970)

Le , Sihanouk reprend les relations diplomatiques avec les États-Unis[4]. Le , Richard Nixon, qui avait anticipĂ© cet Ă©vĂ©nement, ordonna secrĂštement le bombardement par des B-52 des bases d'acheminement de la piste Sihanouk dans l'est du Cambodge, c'est l'opĂ©ration Breakfast. Elle est suivie par les opĂ©rations Lunch, Snack, Dinner, Dessert et Supper qui consistent, pendant 14 mois, Ă  3 630 sorties de bombardiers[5]. L'ensemble de ces opĂ©rations est baptisĂ© opĂ©ration Menu[6].

Coup d'Ă©tat de Lon Nol et prise du pouvoir par Pol Pot (1970-1975)

Le , alors que Sihanouk est en visite officielle Ă  Moscou et PĂ©kin, le prince est dĂ©posĂ© par l'AssemblĂ©e nationale (Cambodge) qui annonce la crĂ©ation de la RĂ©publique Khmer. Le pouvoir tombe entre les mains du gĂ©nĂ©ral Lon Nol[7]. L'armĂ©e cambodgienne s'oppose alors au Nord-ViĂȘt Nam avec l'aide des AmĂ©ricains pendant que le Nord-ViĂȘt Nam soutient le gouvernement en exil et le Front uni national du KampuchĂ©a.

Le , les accords de paix de Paris sont signĂ©s. Le , les bombardements amĂ©ricains au Cambodge s'arrĂȘtent[8]. En 1975, les Khmers Rouges menĂ©s par Pol Pot prennent le contrĂŽle du pays. Son rĂ©gime sera connu pour les crimes atroces qu'il a perpĂ©trĂ©.

Notes et références

  1. Karnow, p. 590–591.
  2. Lipsman & Doyle, p. 127.
  3. Shawcross, chap. IV, (« La guerre »), pp. 57-58.
  4. Lipsman & Doyle, p. 140.
  5. Morocco, p. 10–13.
  6. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, prĂ©sentation en ligne), chap. 5 (« Changing the rules 1967 – 1969 »), p. 184
  7. Shawcross, chap. VIII, (« Le coup d'État »), pp. 112-123.
  8. Shawcross, chap. XIX, (« Le bombardement »), pp. 284-285.

Bibliographie

  • (en) Karnow, Stanley, Vietnam: A History. New York, Viking Press, 1983.
  • (en) Lipsman, Samuel & Edward Doyle, Fighting for Time, Boston: Boston Publishing Company, 1983.
  • (en) Morocco, John, Rain of Fire. Boston: Boston Publishing Company, 1985.
  • William Shawcross (trad. Françoise Bonnet), Une TragĂ©die sans importance : Kissinger, Nixon et l'anĂ©antissement du Cambodge [« Sideshow »], F. Adel, , 438 p. (ISBN 9782715802186).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.