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Pierre de Gaulle

Pierre Julien Joseph Marie de Gaulle, nĂ© le Ă  Paris (7e) et mort le Ă  Neuilly-sur-Seine, est un rĂ©sistant et homme politique français. Il est le frère du gĂ©nĂ©ral de Gaulle qui le surnommait « le cadet de mes soucis Â»[1].

Pierre de Gaulle
Illustration.
Pierre de Gaulle et la reine Juliana des Pays-Bas, Paris, 23 mai 1950.
Fonctions
Député français
–
(4 ans, 4 mois et 26 jours)
Circonscription Seine
Législature IIe (Quatrième République)
Président du Conseil de Paris
–
Prédécesseur Henri Vergnolle
Successeur Paul Coirre
Sénateur français
–
(2 ans, 8 mois et 24 jours
Circonscription Seine
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 7e
Date de décès
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (Seine)
Nationalité Français
Parti politique RPF
Fratrie Charles de Gaulle

Biographie

Fils d’Henri de Gaulle, avocat, puis directeur d’un cours privé d’enseignement secondaire, et de Jeanne Maillot, il fait des études de droit et de sciences politiques puis entre dans la Banque de l'Union parisienne en 1921 dont il devient codirecteur de la branche lyonnaise puis directeur adjoint.

Le , il épouse Madeleine Delepouve (1908-1974) dont il eut cinq enfants : Chantal, Olivier, Véronique, René et Alain.

Il participe Ă  la Première Guerre mondiale (sous-lieutenant dans l'artillerie), puis Ă  la Seconde (commandant d'une batterie d'artillerie). Il participe Ă  la RĂ©sistance avec « ceux de la LibĂ©ration Â». ArrĂŞtĂ© le lors d'un sĂ©jour auprès de sa famille Ă  Neuilly, il est emprisonnĂ© durant le printemps et l'Ă©tĂ© et enfin dĂ©portĂ© en tant que « personnalitĂ©-otage » par le transport du de Paris au château d'Eisenberg, en BohĂŞme (actuellement en RĂ©publique tchèque), en mĂŞme temps que le gĂ©nĂ©ral RenĂ© Altmayer, Michel Clemenceau et le colonel de La Rocque[2]. Les AlliĂ©s le libèrent Ă  la fin de la guerre, il rentre Ă  Paris le et reprend son activitĂ© dans la banque[3].

Son frère l'incite à participer à l'aventure du Rassemblement du peuple français (RPF). Il est élu au Conseil municipal de Paris en 1947 et préside l'assemblée municipale de la capitale jusqu'en 1951[3] - [4]. Il est membre du Conseil de la République de 1948 à 1951 puis siège comme RPF / URAS à l'Assemblée nationale de 1951 à 1956. Dans les deux assemblées, il préside le groupe parlementaire RPF puis URAS. Il se signale notamment par un appui aux lois proposées par André Marie et Charles Barangé en faveur de l'enseignement libre et il s'oppose à la CED.

En parallèle de son activité politique, il poursuit une carrière dans le privé, en participant à différents conseils d'administration de la Société générale de courtage d'assurances, la Société immobilière et financière africaine, Multiplex, etc. Il est également le directeur littéraire de Del Duca, éditeur entre autres des magazines Nous Deux et Intimité. Il ne se représente pas à la députation et Pierre Mendès France, président du Conseil, le nomme commissaire général de la section française à l’Exposition universelle de 1958.

Il meurt à 62 ans le , quelques jours après avoir été frappé d'un malaise cardiaque lors d'une visite au Palais de l’Élysée. Son épouse est morte en .

Vie privée

Il est le plus jeune frère du général de Gaulle (sept ans plus jeune que lui) et le seul à faire une carrière politique dans le sillage de son ainé.

Il Ă©pouse Ă  Saint-Pierre-de-Manneville le , Madeleine Delepouve (1908-1974), rencontrĂ©e au mariage de Xavier de Gaulle alors qu’elle n’avait que 11 ans. Cinq enfants sont nĂ©s de leur union : Chantal, Olivier, VĂ©ronique, RenĂ© et Alain.

Son épouse Madeline Delepouve est également résistante[5].

Malgré ses nombreux voyages et sa carrière, il reste un frère fidèle et dévoué. Le , il rend visite à l’Élysée à son ainé, qui lui a remis trois jours plus tôt les insignes de grand officier de la Légion d’honneur, lorsqu’il est pris d’un malaise. Le Général tentera de le réanimer, en vain. Transporté d’urgence à l’Hôpital américain, il y mourra cinq jours plus tard d’une rupture d’anévrisme à 62 ans.

Il Ă©tait commandeur de la LĂ©gion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre (1914-1918 et 1939-1945).

Le GĂ©nĂ©ral fera une confidence sur son frère Ă  ValĂ©ry Giscard d’Estaing, lorsque celui-ci le rencontra pour prĂ©senter ses condolĂ©ances : « Il a fait une carrière très brillante. Mais chaque fois qu’il rĂ©ussissait quelque chose, les gens disaient : c’est parce qu’il est le frère du GĂ©nĂ©ral. Si bien que ma tristesse se double de la crainte de lui avoir fait du tort »[6].

Vie militaire

En , il veut rejoindre ses frères au front et sera incorporĂ© au 82e rĂ©giment d’artillerie. Il est blessĂ© mais sort lieutenant d’artillerie et il est dĂ©corĂ© de la Croix de guerre. Il reçoit des fĂ©licitations de son frère Charles : « Cette citation 'jeune officier très brave' satisfait mon orgueil fraternel ».

Mobilisé en 1939 comme capitaine d’artillerie, il gagne la zone libre dès sa démobilisation et s’installe à Lyon. Il est engagé à la Banque de l'Union parisienne (BUP) comme secrétaire général et il a de fréquents contacts avec le ministère des Finances. Charles de Gaulle dissuade son frère de le rejoindre à Londres, rejet qui, selon la fille aînée de Pierre de Gaulle, aurait été très blessant pour son père.

MĂŞme s’il est menacĂ© Ă  la suite de son adhĂ©sion au mouvement intitulĂ© « Ceux de la RĂ©sistance Â», il se rend Ă  Paris en mars 1943 pour voir sa femme et ses enfants. Il est arrĂŞtĂ© par la Gestapo Ă  Neuilly, jetĂ© en prison, oĂą il sera dĂ©tenu plusieurs mois au Cherche-Midi, puis Ă  Fresnes pour après ĂŞtre transfĂ©rĂ© au château d'Eisenberg, en BohĂŞme (actuellement RĂ©publique tchèque).

Pendant ce temps, sa femme passe la frontière espagnole à pied avec six enfants : leurs cinq enfants (dont leur aînée, Chantal est alors âgée de 11 ans) et Elisabeth Taurin, âgée de 13 ans qui avait été recueillie par la famille après que son père André Taurin, membre des mêmes réseaux de résistance a été fusillé le 1er juin 1942.

Il est libĂ©rĂ© par les troupes amĂ©ricaines en 1945 et rentre Ă  Paris le . Il reprend quelque temps ses fonctions Ă  la Banque de l’Union parisienne. 

Vie professionnelle

Il entre en 1921 à la Banque de l'Union parisienne dont il sera, par la suite, directeur-adjoint puis codirecteur de la branche lyonnaise. Il est un intime d'Henri Lafond, président de la banque, assassiné par Jean de Brem en 1963.

Sa vie professionnelle est interrompue lors des deux guerres mondiales auxquelles il participera activement. Après le mariage d’Elizabeth, la fille de son frère, Pierre de Gaulle et son frère Charles prennent le train le  pour le cap d’Antibes, oĂą la villa « Sous le vent Â» leur est prĂŞtĂ©e Ă  Eden-Roc. LĂ , il sera consultĂ© par son frère pour l’une des plus grandes dĂ©cisions de la vie de Charles de Gaulle, son possible dĂ©part de la prĂ©sidence du gouvernement provisoire.

Le , tout le monde retourne Ă  Paris, et après le diner, Pierre de Gaulle reste seul avec son frère ainsi que son beau-frère pour un entretien. Durant cet entretien, le GĂ©nĂ©ral leur demande leur avis sur la « probabilitĂ© Â» de sa retraite. Pierre de Gaulle parle le premier en Ă©tant dĂ©favorable au dĂ©part de son frère. Pour lui, un dĂ©part serait mal compris pour une population qui lui est restĂ©e en majoritĂ© favorable. C’est aussi prendre un risque de s’incomber toute la responsabilitĂ© des difficultĂ©s. Pierre de Gaulle « estime que la Constituante devrait ĂŞtre mise en demeure de prĂ©senter dans un dĂ©lai de deux mois une Constitution qui renforcerait l’autoritĂ© du pouvoir exĂ©cutif »[6]. Pour lui, il faut procĂ©der Ă  de nouvelles Ă©lections et, en fonction des rĂ©sultats, dĂ©cider ou non dĂ©part.

Il est l’un des organisateurs du RPF (Rassemblement du Peuple Français) auquel il adhère dès sa création. En , il est à Aix-les-Bains pour rameuter des électeurs au RPF comme de multiples compagnons de Charles de Gaulle dans différentes villes de France.

Il entre en 1947 au Conseil municipal de Paris (premier secteur) dont il sera élu président avec 51 voix contre le communiste Raymond Bossus, 25 voix, et le socialiste Gaston Gévaudan, 8 voix.

Le , il devient sénateur de la Seine et préside l’intergroupe RPF du Conseil de la République, avant d’être député de l’Union Républicaine d’Action Sociale. Il démissionne de ce mandat à la suite de son élection comme député de la Seine (par 113 953 voix sur 433 262 suffrages exprimés en ). Il le sera de 1951 à 1956. Durant cette période, il sera membre de la Commission de la justice et de législation, de la Commission de la presse, de celle de l'intérieur et de celle des affaires étrangères. En 1955, il dépose une proposition de loi à caractère local : accorder aux sapeurs-pompiers de Paris des guerres 1914-1918 et 1939-1945 la carte du combattant. Il prend part à la discussion du projet de loi de finances pour 1953 et au débat sur la redevance radiophonique, ainsi que sur les dépenses des ministères.

Durant sa législature, il est aussi président du groupe RPF au Palais-Bourbon. C'est dans ce rôle déterminant qu'il vote pour les lois Marie et Barangé en faveur de l'enseignement privé (), contre la ratification du traité instituant la Communauté charbon-acier () et s'abstient lors du vote de confiance à Antoine Pinay (). De même, le , il s'abstient lors du vote de la confiance à Joseph Laniel. Il ne prend pas part au vote le lors de l'investiture de Pierre Mendès France. Il vote la question préalable opposée par le général Aumeran et Édouard Herriot au traité sur la Communauté européenne de défense, vote équivalent au rejet du traité (). Il est absent lors de l'investiture d'Edgar Faure et ne prend pas part au vote de son projet de réforme électorale ().

En , il est nommĂ© par Mendès-France, qui est alors prĂ©sident du Conseil, commissaire gĂ©nĂ©ral de la section française de l’Exposition universelle internationale qui doit se tenir Ă  Bruxelles en 1958.  

À la fin de 1955, il abandonne donc la politique et retrouve le monde des affaires. Il entre bientôt au conseil d’administration de la Société générale de courtage d’assurances, de la Société immobilière et financière africaine, de la Société Multiplex, etc. Il assume les fonctions de directeur littéraire du groupe d’édition Del-Duca, éditeur notamment des magazines Nous deux et Intimité.

DĂ©corations et hommage

Il y a un Square Pierre-de-Gaulle dans le 7e arrondissement de Paris

Notes et références

  1. P. Demaret, C. Plume : « L'assassinat du banquier Lafond, Ă  Neuilly, en 1962 Â», Historama, 293, Avril 1976
  2. Fondation pour la mémoire de la déportation, Banque de données multimédia, I.128
  3. « de GAULLE Pierre », sur Sénat.fr (consulté le )
  4. (en) « Pierre De Gaulle 1947 » [vidéo], sur British Pathé, (consulté le ).
  5. Ordre de la Libération - Base Médaillés de la Résistance française, « Fiche Madeleine Marie Claire Constance Gaulle (de), née Delepouve » (consulté le )
  6. Jean Lacouture, De Gaulle, Paris, Seuil, 1985.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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