Pierre François Godot
Pierre François Godot, ou Pierre-François Godot, aussi écrit Godeau[1], est un architecte français, né à une date inconnue, mort en 1762. Il se disait parfois ingénieur.
Pierre François Godot | |
Présentation | |
---|---|
Naissance | ? |
Décès | |
Nationalité | Royaume de France |
Mouvement | Architecture néoclassique |
Élèves | Antoine Joseph de Bourge |
Ĺ’uvre | |
Réalisations | Abbaye Saint-Médard de Soissons Logis du château de Vic-sur-Aisne château d'Hérouville |
Distinctions | Membre de l'Académie royale d'architecture |
Biographie
Le plus ancien bâtiment que l'on puisse lui attribuer est une maison située au no 42 rue de l'Arbre-Sec construite pour André Eynaud, marchand de vin du roi. Le contrat passé par l'entrepreneur Denis Morin est daté du [2].
En 1724, à la demande de l'abbé Bitaut, prieur commendataire de Louÿe de l'ordre de Grandmont, Messire Alexandre Lefèvre de la Fallière, Grand-Maître « enquesteur » et général réformateur des Eaux et Forêts de France fait venir Pierre François Godot, demeurant rue du Petit Lion, pour faire « une estimation des ouvrages de vétusté qui sont à faire dans les bâtiments, et fermes dépendantes du prieuré royal ». Il a refait le portail nord de l'église du prieuré[3].
En 1727, il refait la voûte de la nef de l'église Saint-Leu-Saint-Gilles en la surhaussant. Elle est réalisée en charpente hourdée de plâtre. Il est alors l'architecte de l'œuvre et fabrique de Saint-Leu-Saint-Gilles[4].
Pierre François Godot a été l'architecte de l'ordre de la Merci qui rachetait les voyageurs capturés en mer par les Barbaresques. Il a reconstruit simultanément les couvents de Lyon et de Paris. Le couvent de Paris était situé rue de Chaume, actuel no 45 rue des Archives[5]. Le couvent de Paris a été édifié grâce aux fonds légués par la famille de Bléry. Les contrats ont été passés à l'entrepreneur Claude Bonneau le et le . L'escalier est un ouvrage ovale à noyau creux, porté sur limon. Il rappelle celui construit par Palladio à la Charité de Venise.
Pour l'abbé Charles Henri Arnauld de Pomponne, Godot rebâtit l'abbaye Saint-Médard de Soissons et le château de Vic-sur-Aisne, de 1725 à 1729 environ.
Il a construit de nombreux immeubles dans Paris.
Il est l'architecte du marquis de Harville en 1729 pour fournir les plans et suivre la construction d'une maison rue Saint-Martin[6].
En 1733, il intervient dans une maison sise no 47 rue Vieille-du-Temple, dite hĂ´tel de Bizeuil, appartenant Ă Jean Pingault[7] - [8].
En 1739, pour le sieur Siré, il intervient rue de l'Arche-Marion et quai de la Mégisserie. En 1741, il travaille pour le comte de Clermont-d'Amboise, rue Saint-Honoré, près de l'Orangerie.
Il a été l'architecte du château d'Hérouville dont il ne subsiste que deux ailes.
Il a construit l'escalier d'honneur à trois volées droites de l'évêché de Chartres pour l'évêque Mgr de Rocozels.
Il est intervenu Ă l'abbaye de Faremoutiers.
Il propose, en 1746, un projet pour le premier concours de la place Louis XV consistant Ă Ă©largir le carrefour de Buci.
Il a terminé sa carrière comme contrôleur des Bâtiments du roi à Compiègne.
Pierre François Godot a été nommé académicien de la 2e classe de l'Académie royale d'architecture en 1739. Il est nommé académicien de la 1re classe en 1758. À l'Académie royale d'architecture il s'est consacré beaucoup aux problèmes de technique et de pratique comme le montrent les discussions sur son Traité du toisé qu'il y a lu en février- et repris en 1752[9]
En 1752, il propose la démolition du jubé de la cathédrale de Noyon[10]. On lui a attribué à tort le maître-autel à la romaine de la cathédrale qui a été réalisé par Jacques Gondouin. Mais il a peut-être donné les dessins des garde-corps en ferronnerie des tribunes et des portes des sacristies[11] En 1754, il donne son avis sur le projet de maître-autel dans les discussions entre l'évêque de Noyon et le chapitre. Il propose le réaménagement de l'espace liturgique. Le conseil d'État décide de construire le maître-autel suivant le plan du sieur Godot en 1755, mais le projet s'arrête en 1761, probablement à la suite d'une maladie de l'architecte[12].
Il habitait rue de Bourbon en 1726, rue de Gravilliers en 1733 et rue Saint-Honoré en 1746.
Il a d'abord été marié à Marie-Marguerite Dubois. Devenu veuf, il signe son contrat de mariage, le , avec Jeanne Néreau, fille mineure d'Antoine Néreau, procureur au Châtelet[13].
Sa mort est annoncée au cours de la réunion de l'Académie royale d'architecture du [14].
Notes et références
- Henry Lemonnier, W. Viennot, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome X Table générale, p. 118, Librairie Armand Colin, Paris, 1926 (lire en ligne)
- voir : Sous la direction de Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos, Le guide du patrimoine Paris, p. 99, Hachette, 1994 (ISBN 978-2-01-016812-3).
- Ordre de Grandmont : LoĂże
- Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art (1700-1750) - tome I : voir document du 13 mars 1727
- Note : Les pères de la Merci ou de Notre-Dame-de-la-Rédemption-des-Captifs avaient été installés dans ce lieu par Marie de Médicis en 1613. L'église, œuvre de Pierre Cottard, faisait l'angle avec la rue de Braque. La façade avait été reconstruite par Germain Boffrand en 1709. L'église a été détruite à la Révolution (voir : Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du patrimoine Paris, p. 100, Hachette, 1994 (ISBN 978-2-01-016812-3)).
- Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art (1700-1750) - tome I : voir document du 28 juin 1729
- Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art (1700-1750) - tome I : voir document du 30 novembre 1733
- Archives nationales : Quittance par Pierre-François Godot, ingénieur et architecte, demeurant rue des Gravilliers, et par les entrepreneurs ayant travaillé aux réparations faites en 1727, 1728 et 1729 dans une maison sise vieille rue du Temple, dite l'hôtel de Bizeuil, à Jean Pingault, bourgeois de Paris
- Henry Lemonnier, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome VI 1744-1758, p. XX, Librairie Édouard Champion, Paris, 1920 (lire en ligne)
- Henri Lemmonier, tome VI, p. XX.
- Voir : Michel Galet, p. 240.
- Voir : Bulletin monumental.
- Documents du minutier central concernant l'histoire de l'art (1700-1750) - tome I : voir document du 6 avril 1732
- Henri Lemmonier, tome VII, p. 116 (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle. Dictionnaire biographique et critique, p. 239-240, éditions Mengès, Paris, 1995 (ISBN 2-8562-0370-1)
- Henry Lemonnier, W. Viennot, Procès-verbaux de l'Académie Royale d'Architecture, 1671-1793, Tome X Table générale, p. 34, Librairie Armand Colin, Paris, 1926 (lire en ligne)
- Éloi Delbecque, La vue de la pompe funèbre de Charles de Broglie et l'espace liturgique de Noyon. Les œuvres de Pierre-François Godot et de Jacques Gondouin, p. 263-280, Bulletin monumental, 2007, volume 165, no 3