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Phare d'Eddystone

Le phare d'Eddystone se dresse sur les redoutables Eddystone Rocks, dans la Manche, Ă  9 miles (14 km) au sud-ouest de Rame Head, dans le Sud de l'Angleterre. Bien que Rame Head se trouve en Cornouailles, les rochers sont dans le Devon.

Phare d'Eddystone
Devon
Phare d'Eddystone (1982)
Localisation
Coordonnées
50° 10′ 48″ N, 4° 15′ 54″ O
Site
Localisation
Histoire
Architecte
James Nicholas Douglass (en)
Construction
Mise en service
Électrification
Automatisation
1982
DĂ©sactivation
Gardienné
non
Visiteurs
non
Architecture
Hauteur
49 m
Hauteur focale
41 m ou 28 m
Matériau
Équipement
Lanterne
26.200 candela
Intensité lumineuse
26 200 candela
Optique
250 mm rotatif
Portée
Feux
Aide sonore
1 blast/30s
Racon
T
GĂ©olocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
GĂ©olocalisation sur la carte : Angleterre
(Voir situation sur carte : Angleterre)
GĂ©olocalisation sur la carte : Devon
(Voir situation sur carte : Devon)

Le phare actuel est le quatrième à être implanté sur le site. Le premier et le deuxième ont été détruits. Le troisième, également connu sous le nom de « tour de Smeaton », est le plus connu en raison de son influence sur l'architecture des phares et de son importance dans le développement du béton dans le domaine de la construction.

Le roc d'Eddystone

Vagues enveloppant l'ancien phare d'Eddystone pendant une tempête, d'après une gravure ancienne.

Le roc d'Eddystone est le sommet escarpĂ© d'une montagne de granite cachĂ©e sous les eaux de l'OcĂ©an. Sa surface inclinĂ©e s'Ă©lève de si peu au dessus de leur niveau qu'elle disparaĂ®t deux fois par jour sous la marĂ©e. D'autres sommets moins Ă©levĂ©s qui ne se montrent qu'Ă  marĂ©e basse l'environnent et forment des Ă©cueils qui rendent l'abord du roc principal difficile et dangereux. « D'autres circonstances contribuent encore Ă  repousser le navigateur le plus hardi ». Le rocher est taillĂ© Ă  pic Ă  la hauteur de 85 pieds dans toute sa circonfĂ©rence la mer n'est jamais tranquille dans ces parages et les vagues viennent frapper contre cette espèce de mur avec une violence qui fait rejaillir l'eau Ă  trente ou quarante pieds. Pour donner une idĂ©e des obstacles qui s'opposaient Ă  l'entreprise de Smeaton en 1756, il suffira de dire que dans les mois les plus calmes de l'annĂ©e dans les pĂ©riodes les plus importantes du travail dans lesquelles les matelots et les ouvriers Ă©taient pressĂ©s d'aborder par le puissant motif d'un paiement Ă  tant par heure, M Smeaton et tout son monde sont souvent demeurĂ©s huit jours, quelquefois dix ou quatorze et une fois dix huit jours consĂ©cutifs Ă  l'ancre devant le rocher sans pouvoir en tenter l'abordage quoique la mer ne fĂ»t point fortement agitĂ©e[1].

Les quatre générations du phare d'Eddystone.

Le phare de Winstanley

Phare de Winstanley

Le premier phare sur Eddystone Rocks était une structure octogonale en bois, construite par Henry Winstanley. La construction a commencé en 1696 et la lumière a été allumée le . Pendant la construction, une corsaire français fit Winstanley prisonnier, cause d'un mot célèbre de Louis XIV pour ordonner sa libération : « La France est en guerre contre l'Angleterre, non contre l'humanité ! »

Cet édifice était orné de balcons et de galeries extérieures qui offraient prise au vent. La tour de Winstanley dura jusqu'à la grande tempête qui en effaça presque toute trace le . Winstanley était à ce moment sur le phare, pour achever certains ajouts à la structure : on ne retrouva de lui aucune trace.

Le phare de Rudyard

Second phare d'Eddystone (gravure de 1713)

Après la destruction du premier phare, un certain capitaine Lovett acquit le bail du rocher et, par une loi du Parlement, fut autorisé à percevoir des navires de passage une taxe d'un penny par tonne. Il chargea John Rudyard (ou Rudyerd) de concevoir un nouveau phare, fait d'une structure conique en bois fixée autour d'un noyau de brique et de béton, qui put être allumé en 1709 et s'avéra plus résistant, puisqu'il dura près de 50 ans.

Dans la nuit du , le haut de la lanterne prit feu, probablement par une étincelle de l'une des chandelles qui servaient à donner la lumière. Les trois gardiens tentèrent de jeter des seaux d'eau, mais le feu continua et ils purent être recueillis sur leur rocher. Le gardien Henry Hall, paraît-il âgé de 84 ou 94 ans à l'époque, mourut de saturnisme après avoir avalé du plomb de la couverture de la lanterne pendant sa lutte contre l'incendie. Un rapport sur ce cas d'empoisonnement au plomb a été soumis à la Royal Society par le médecin Edmund Spry, et le morceau de plomb est désormais conservé dans les collections du National Museum of Scotland.

Le phare de Smeaton

Le phare de Smeaton, reconstruit Ă  Plymouth Hoe
Le phare de Smeaton

Le troisième phare a marqué une étape majeure dans la conception de ces structures.

Recommandé par la Royal Society, l'ingénieur civil John Smeaton a donné à la tour la forme d'un tronc de chêne construit en blocs de granite. John Smeaton, pionnier de la chaux hydraulique, sorte de béton qui durcit sous l'eau, a développé une technique de fixation des blocs de granite en utilisant les queues d'arondes et les chevilles de marbre. La construction a débuté en 1756 à Millbay.

Le phare de Smeaton mesurait 59 pieds (18 m) de haut, pour un diamètre Ă  la base de 26 pieds (m) et, au sommet, de 17 pieds (m). Il resta en usage jusqu'en 1877, quand l'Ă©rosion des roches sous le phare le fit osciller chaque fois que de grosses vagues venaient Ă  le frapper. La tour de Smeaton a Ă©tĂ© reconstruite sur la hauteur de Plymouth Hoe, Ă  Plymouth, comme mĂ©morial. 50° 21′ 52,09″ N, 4° 08′ 31,67″ O

Les fondations et la base de la tour sont encore en place près du phare actuel, car, à l'époque, elles ont été jugées trop solides pour être démantelées.

Le phare de Douglass

Le phare actuel, avec la base de la tour de Smeaton.

Le phare d'Eddystone actuel, quatrième du nom, a été conçu par l'ingénieur James Douglass. Sa lumière brille depuis 1882. Il a été automatisé en 1982. La tour a été modifiée par la construction d'une hélisurface au-dessus de la lanterne, pour permettre l'accès des équipes d'entretien.

La tour, en pierre de taille (gneiss du prĂ©cambrien), a une hauteur de 49 mètres, et sa lumière blanche donne deux Ă©clats toutes les 10 secondes. Le faisceau, visible Ă  22 milles nautiques (41 kilomètres), est complĂ©tĂ© par une corne de brume qui Ă©met trois coups de trompe toutes les 60 secondes.

Notes et références

  1. M.Le Sage, cité dans Jean-Baptiste Rondelet. Traité théorique et pratique de l'art de bâtir, 7 volumes, 1817

Annexes

Bibliographie

  • Esquiros (Alphonse), « L’Angleterre et la vie anglaise : Les Lumières flottantes et les phares, Trinity House, les Ă®les Scilly et le rocher d’Eddystone », Revue des deux Mondes, vol. 53,‎ , p. 90-134 (lire en ligne).

Articles connexes

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