John Smeaton
John Smeaton ( - ) est un ingénieur britannique, souvent surnommé le pÚre du génie civil britannique dans la littérature anglo-saxonne, il est réputé pour sa dextérité et son sens de l'analyse. Il est responsable de la construction de ponts, canaux, ports et de phares. Il est aussi ingénieur en mécanique et physicien. Son nom est associé avec la Lunar Society.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 68 ans) Austhorpe |
SĂ©pulture |
St Mary's Church, Whitkirk (en) |
Nationalité | |
Formation |
Leeds Grammar School (en) |
Activités |
Membre de | |
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Distinction |
Coldstream Bridge (d) |
Il naßt à Austhorpe prÚs de Leeds. AprÚs avoir étudié à la Leeds Grammar School il travaille dans le cabinet juridique de son pÚre.
Le physicien
Il cesse de travailler avec son pÚre pour se lancer dans la fabrication d'instruments scientifiques. Il travaille avec Henry Hindley (en) et développe entre autres un pyromÚtre, pour étudier l'expansion des matériaux, ainsi qu'un horizon artificiel.
Il est élu membre de la Royal Society en 1753 qui lui décerne la médaille Copley en 1759 pour ses travaux sur les moulins à vent et les norias. Ses papiers explicitent la relation entre la pression et la vitesse des objets se déplaçant dans l'atmosphÚre.
L'ingénieur
RecommandĂ© par la Royal Society, Smeaton construit le troisiĂšme phare d'Eddystone (1755-1759) et met au point un mortier hydraulique basĂ© sur un calcaire mĂȘlĂ© d'argile. Les mortiers hydrauliques deviendront le sujet de prĂ©occupation des constructeurs du XIXe siĂšcle, et Smeaton sera alors citĂ© comme un prĂ©curseur. Ce phare reste en service jusqu'en 1877 date Ă laquelle il est dĂ©mantelĂ© et partiellement reconstruit Ă Plymouth Hoe (en).
Smeaton décide de se consacrer à l'ingénierie civile, plus lucrative, et travaille sur une série d'ouvrages d'art incluant :
- La Tour de Smeaton ;
- le canal de Calder et Hebber (en) joignant Wakefield et Halifax (1758-1770) ;
- le phare de Spurn (1767) ;
- le pont de Coldstream au-dessus de la riviĂšre Tweed (1762-1767) ;
- l'amélioration du canal de la riviÚre Lee (1765-1770) ;
- le pont de Perth sur la riviĂšre Tray (1766-1770) ;
- Le canal Ripon (1766-1773) ;
- Le viaduc de Newark-on-Trent sur la riviĂšre Trent dans le Nottinghamshire (1768-1770)
- le canal connectant les riviĂšres Forth et Clyde de Grangemouth Ă Glasgow (1768-1777) ;
- le port de Banff (1770-1775) ;
- le pont d'Aberdeen (1775-1780) ;
- le port de Peterhead (1775) ;
- des installations portuaires à Ramsgate (bassin de rétention 1776-1783; jetée 1788-1792) ;
- le pont de Hexham (1777-1790) ;
- le canal de Birmingham Ă Fazeley (1782-1789) ;
- le port de Sintt Austell Ă Charlestown en Cornouailles (1792).
Son expĂ©rience de l'ingĂ©nierie lui vaut d'ĂȘtre citĂ© pour tĂ©moigner dans un procĂšs sur l'ensablement du port de Wells-next-the-Sea Ă Norfolk en 1782. Il est considĂ©rĂ© comme le premier expert Ă avoir Ă©tĂ© appelĂ© Ă tĂ©moigner lors d'un procĂšs dans une cour de justice anglaise.
Le mécanicien
Il met au point un systÚme d'irrigation utilisant une vis d'ArchimÚde pour les jardins botaniques royaux de Kew en 1761 et un moulin à eau à Alston en Cumbria. Il améliore la machine à vapeur de Thomas Newcomen et en installe une dans une mine de Cornouailles en 1775.
Le mécanicien des fluides (le fameux Coefficient de Smeaton)
En 1759, John Smeaton publia un texte titrĂ© « Une Ă©tude expĂ©rimentale concernant les pouvoirs naturels de lâeau et de lâair de faire tourner les moulins et autres machines en mouvement circulaire »[1] - [2].
George Cayley commente ainsi le texte de Smeaton et surtout la table de Mr. Rouse[3] qu'y cite Smeaton : « Le rĂ©sultat des expĂ©riences et observations de Mr Smeaton Ă©tait quâune surface plane dâun pied carrĂ© rencontre une rĂ©sistance dâune Livre-force quand elle se dĂ©place dans lâair perpendiculairement Ă elle-mĂȘme Ă une vitesse de 21 pieds par seconde »[4].
La plupart des auteurs exprimÚrent plutÎt, cependant, la vitesse de la surface plane en Miles/heure. à cet aune, ils énonçaient que :
- « Une surface plane dâun pied carrĂ© rencontre une rĂ©sistance de 0,005 Livres-force[5] Ă la vitesse de 1 Mile/h. »
Les dĂ©pendances de cette rĂ©sistance envers le carrĂ© de la vitesse relative de lâair et envers la surface de la plaque Ă©tant constatĂ©es par Smeaton et beaucoup dâautres, le constat prĂ©cĂ©dent pouvait ĂȘtre Ă©tendu Ă toutes les plaques exposĂ©es Ă toutes les vitesses de vent selon la formule :
- pourvu que soit exprimĂ© en Livre-force, que la surface de la plaque soit exprimĂ©e en pieds carrĂ©s et que la vitesse relative de lâair soit exprimĂ©e en Miles/heure.
Pendant 150 ans (jusqu'Ă lâessor des frĂšres Wright) les chercheurs utilisĂšrent les concepts et mesures de Smeaton ainsi que cette constante de proportionnalitĂ© 0,005 (nommĂ©e Coefficient de Smeaton)[6] pour quantifier cette notion basique de pression de Smeaton sur les plaques planes[7] sur des plaques se dĂ©plaçant frontalement dans lâair, cette pression (ou plutĂŽt cette surpression) variant comme le carrĂ© de la vitesse du fluide.
Il faut noter que ledit Coefficient de Smeaton intĂšgre la Masse volumique de lâair[8]. De mĂȘme, il faut remarquer que l'antique pression de Smeaton qu'on en tirait fut jugĂ©e longtemps comme sâappliquant Ă lâintĂ©gralitĂ© de la face avant de la plaque plane exposĂ©e au mouvement de lâair[9] - [10].
Mais la valeur 0,005 de ce fameux Coefficient de Smeaton Ă©tait erronĂ©e. Ce constat inquiĂ©ta beaucoup les frĂšres Wright qui sâĂ©taient basĂ©s dessus pour concevoir leurs premiers planeurs[11] - [12].
Cette dĂ©ception les incita Ă effectuer eux-mĂȘmes des mesures dâefforts dans une soufflerie de leur construction[13] - [14]. Par ce moyen, ils purent corriger lâantique Coefficient de Smeaton et lui donner la valeur exacte de 0,003 (valeur que nous calculons ci-dessous).
Ses legs
Il est trĂšs estimĂ© par les autres ingĂ©nieurs. Il contribue activement Ă la Lunar Society, une sorte de club de discussion rĂ©unissant ingĂ©nieurs, scientifiques et industriels. Il invente le terme de civil engineering -- gĂ©nie civil, pour le distinguer de l'ingĂ©nierie militaire et des grands corps de l'Ă©tat. Il fonde la Society of Civil Engineers en 1771 qui est renommĂ© Smeaton Society aprĂšs sa mort, sociĂ©tĂ© savante ancĂȘtre de l'Institution of Civil Engineers en 1818.
Ses élÚves incluent les constructeurs de canaux James Brindley et William Jessop et l'architecte et ingénieur Benjamin Latrobe.
Il meurt d'une attaque tandis qu'il marche dans les jardins familiaux à Austhorpe et est enterré dans la paroisse de Whitkirk (en).
Bibliographie
- (en) John Smeaton, FRS, A W Skempton, 1981, (ISBN 072770088X)
- Biographie succincte
- (en) Les ouvrages d'art de Smeaton
- (en) Jennifer Karns Alexander, « Static and dynamic efficiency : The waterwheels of Smeaton and the Franklin institute », dans The mantra of efficiency: From waterwheel to social control, JHU Press, 2008, p. 15 (ISBN 0801886937 et 9780801886935). Extraits en ligne sur Google livres
Notes et références
- Mr J Smeaton, « An Experimental Enquiry concerning the Natural Powers of Water and Wind to Turn Mills, and Other Machines, Depending on a Circular Motion. », Philosophical Transactions of the Royal Society, vol. 51,â , p. 100â174 (DOI 10.1098/rstl.1759.0019 )
- Peter L. Jakob, Visions of a Flying Machine, Washington and London: Smithsonian Institution, 1990 : cité dans :
- Smeaton prĂ©sente Mr. Rouse comme son ami et comme « un gentleman ingĂ©nieux dâHarborough, dans le Leicestershire, ayant construit un manĂšge dâessais (dispositif Ă bras tournant) pour la mesure des plaques planes et des voilures de moulin Ă vent.
- The Wind and Beyond: A Documentary Journey into the History of Aerodynamics in America, Volume 1: The Ascent of the Airplane, James R. Hansen, Editor | https://history.nasa.gov/SP-4409%20vol1.pdf
- La Livre-force, sur le modÚle du Kilogramme-force, est le poids que pÚse une Livre sur notre planÚte, la Livre étant une unité de masse et non de force.
- Cette constante Ă©tait nommĂ©e « Coefficient de Smeaton » bien qu'elle ait Ă©tĂ© tirĂ©e des mesures dâun certain Mr. Rouse
- En fait c'est une surpression, la surpression créée par le mouvement relatif du fluide sur le corps.
- On dĂ©couvrit plus tard que le fluide,pour contourner la plaque, est obligĂ© dâaccĂ©lĂ©rer en sâapprochant des bords de la plaque, ce qui, en application du lâĂ©quation de Bernoulli conduit Ă une diminution importante de sa surpression spĂ©cialement sur les bords de la plaque oĂč elle peut ĂȘtre nĂ©gative. Les anciens auteurs ignoraient Ă©galement la dĂ©pression existant Ă l'aval (ou culot) de la plaque (dĂ©pression de culot dĂ©couverte par Pierre du Buat.), cette dĂ©pression augmentant la traĂźnĂ©e et venant diminuer l'effet de l'accĂ©lĂ©ration du flux sur la face amont (voir Ă ce sujet l'image les mesures de pressions de Stanton citĂ©es par Eiffel montrant la rĂ©partition des pressions sur diverses plaques).
- Pour ces notions de pression et de surpression, voir lâarticle Coefficient de pression
- Le planeur de 1901 des frĂšres Wright avait Ă©tĂ© conçu pour soulever son propre poids (100 Livres-force) plus celui dâun pilote (150 Livres-force) quand il Ă©tait utilisĂ© comme un cerf-volant Ă 5 degrĂ©s dâincidence dans un vent de 15 Miles par heure. Mais il sâavĂ©ra que ce planeur pouvait difficilement soulever son propre poids dans un tel vent de 15 M/h et encore avec une incidence plus forte.
- Smeaton Coefficient, Glenn Research Center, https://wright.nasa.gov/airplane/smeaton.html
- Centennial of Flight Commision,
- Ce fut sans doute la deuxiĂšme soufflerie des Ătats-unis, mise en service quelques mois aprĂšs celle de Zham. Si la soufflerie de frĂšre Wright mesurait 1,8 m de long et sa section d'essais carrĂ©e 40 cm , celle de Zham, mesurait cependant 12,2 m de long et sa section dâessais carrĂ©e 1,8 m (Zham fut plus tard lâun des fondateurs du NACA, ancĂȘtre de la NASA).
- Nous utilisons lâexpression traĂźnĂ©e exacte pour signifier la traĂźnĂ©e que calculerait, en premiĂšre intention, un ingĂ©nieur moderne.
- 1,225 est la Masse volumique de l'air sec au niveau de la mer sous une pression de 1 013,25 hPa. Voir Ă ce sujet l'article Masse volumique de l'air. Bien sĂ»r ce calcul peut ĂȘtre fait avec d'autres valeurs pour la Masse volumique de l'air.
- Le dâune plaque plane exposĂ©e frontalement nâĂ©volue pas beaucoup lorsque son rapport longueur / largeur varie : Le de la plaque carrĂ©e vaut 1,18 alors que celui dâun plaque de rapport longueur/largeur = 5 vaut 1,2 ; cette relativement faible variation rendait assez rĂ©aliste lâassimilation par Smeaton et ses successeurs de toutes les plaques planes Ă une plaque plane moyenne.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Royal Academy of Arts
- (en) Art UK
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (en) National Gallery of Art
- (en) National Portrait Gallery
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative Ă l'architecture :