Petite Métropole
La Petite Métropole (grec moderne : Μικρή Μητρόπολη), anciennement l'église Saint-Eleuthérios (Άγιος Ελευθέριος) ou Panagía Gorgoepíkoos (Παναγία Γοργοεπίκοος, « Panagía qui accorde les demandes rapidement »[1]), est une église de style byzantin située sur la place Mitropóleos, à côté de la cathédrale métropolitaine d’Athènes (la « Grande Métropole »)[2].
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37° 58′ 30″ N, 23° 43′ 48″ E |
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Historique et datation
L'église est construite sur les ruines d'un ancien temple dédié à la déesse Ilithyie[2]. Plusieurs dates possibles pour sa construction ont été proposées par le passé, allant du IXe siècle sous le règne de l'impératrice Irène l'Athénienne jusqu'au XIIIe siècle[1] - [3]. Jusqu'à récemment, l'opinion commune parmi les chercheurs, en particulier en Grèce, l'attribuait à la période du mandat de Michel Choniatès en tant que métropolite d'Athènes, au début du XIIIe siècle[4]. Cependant, la Petite Métropole diffère considérablement des autres églises byzantines datant de la même période et situées à Athènes, ainsi qu'ailleurs ; bien qu'elle suive le style typique d'église à croix-inscrite, elle est, de manière unique, presque entièrement construite en spolia provenant de bâtiments datant de période antérieure[5], allant de l'antiquité classique jusqu'au XIIe siècle voire au XIIIe siècle, ce qui exclut une date de construction antérieure[6]. L'historien Bente Kiilerich souligne en outre que, lors de sa visite à Athènes en 1436, l'antiquaire Cyriaque d'Ancône mentionne une des inscriptions des spolia de l'église comme se trouvant au sein de l'agora antique d'Athènes, à savoir loin de son emplacement actuel. Cela suggère que l'église est construite postérieurement à 1436[7]. Kiilerich suggère une date du début de la période ottomane pour l'église, peut-être liée à la prise de l'ancienne cathédrale de la ville - la Théotokos Athiniótissa située au sein du Parthénon - par les Ottomans et sa conversion en mosquée[8].
Initialement dédiée à la Panagía Gorgoepíkoos d'après une icône miraculeuse de la Vierge Marie qui y est abritée, elle prend le nom de « Petite Métropole » car elle se trouve au sein de la résidence du métropolite d'Athènes[1] - [2]. Après la guerre d'indépendance grecque, l'église est abandonnée. À partir de 1841, elle abrite la bibliothèque publique d'Athènes, jusqu'en 1863, date à laquelle elle est à nouveau dédiée en tant qu'église, d'abord au Christ-Sauveur, puis à Saint Éleuthérios[1] - [2]. En 1856, l'église est restaurée dans son état d'origine et les ajouts les plus récents, comme le clocher, sont supprimés[1].
Description
L'église suit un plan typiquement byzantin, en croix-inscrite, avec une nef à trois bras dont le bras central est plus haut que les bras latéraux[2]. Le dôme, de forme octogonale, est soutenu à l'origine par quatre colonnes, mais celles-ci sont remplacées au XIXe siècle par des piliers[9]. Il s'agit d'une structure de petite taille, d'à peine 7,6 mètres de long et 12,2 mètres de large[9]. Les murs sont construits exclusivement en spolia de marbre, comprenant une maçonnerie non décorée jusqu'à la hauteur des fenêtres, et comportant au total quatre-vingt-dix sculptures au-dessus de celles-ci ; cette caractéristique rend l'église unique parmi l'architecture sacrée byzantine. Contrairement à la pratique courante dans l'architecture byzantine contemporaine, aucune brique n'est utilisée, sauf pour le dôme[2]. Son intérieur est à l'origine entièrement décoré de fresques, cependant une seule d'entre elles est conservée aujourd'hui : une image de la Panagía située au-dessus de l'abside de l'entrée[9].
Galerie
- Croquis datant de 1887.
- Photographie datant de 1901.
- Représentation de l'église sur un timbre russe datant de 1994.
- Détails des spolia.
- Vue intérieure.
- Représentation de la Panagía dans l'abside.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Little Metropolis » (voir la liste des auteurs).
Références
- Freely 2004, p. 231.
- (el) « Παναγία Γοργοεπήκοος: Περιγραφή » [archive du ], Ministère de la Culture de Grèce (consulté le )
- Kiilerich 2005, p. 95.
- Kiilerich 2005, p. 95, 106.
- Kiilerich 2005, p. 95, 108.
- Kiilerich 2005, p. 103–104.
- Kiilerich 2005, p. 107–108.
- Kiilerich 2005, p. 108–111.
- Freely 2004, p. 232.
Annexes
Bibliographie
- (el) María Kazanáki-Láppa et Faní Malloúchou-Tufano, Τα βυζαντινά μνημεία της Ελλάδος στη Διεθνή Έκθεση της Ρώμης του 1911 [« Les monuments byzantins de la Grèce à l'Exposition internationale de Rome de 1911 »], Athènes, Société historique et ethnologique de Grèce, , 358 p. (ISBN 9789606812057), p. 44–51.
- (en) John Freely, Strolling through Athens: Fourteen Unforgettable Walks through Europe's Oldest City, Tauris Parke Paperbacks, (ISBN 978-1-85043-595-2, lire en ligne).
- (en) Bente Kiilerich, « Making Sense of the Spolia in the Little Metropolis in Athens », Arte Medievale, vol. n.s. IV, no 2, , p. 95–114 (lire en ligne).
- (el) Andréas Xyngópoulos (el), « Τα βυζαντινά και τουρκικά μνημεία των Αθηνών [« Les monuments byzantins et ottomans d'Athènes »] », dans Konstantínos Kourouniótis et Geórgios Sotiríou (el) (eds.), Ευρετήριον των μνημείων της Ελλάδος [« Index des monuments de Grèce »], t. 2, , 230 p. (lire en ligne), p. 71–72.