Peter Wohlleben
Peter Wohlleben [ËpeËtÉ ËvoËlËleËbnÌ©][1] est un ingĂ©nieur forestier et Ă©crivain allemand nĂ© en 1964 Ă Bonn. Il est connu notamment pour son ouvrage Das geheime Leben der BĂ€ume (2015), traduit en français par La Vie secrĂšte des arbres.
Naissance |
Bonn (Allemagne) |
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Nationalité | Allemand |
Activité principale |
Ingénieur forestier, auteur. |
Langue dâĂ©criture | Allemand |
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Genres |
scientifique |
Ćuvres principales
La Vie secrĂšte des arbres (2015)
Biographie
Peter Wohlleben[2] est nĂ© en 1964 Ă Bonn, capitale de lâAllemagne de lâOuest, oĂč il a passĂ© les premiĂšres annĂ©es de son enfance. Son pĂšre travaillait au ministĂšre fĂ©dĂ©ral des Finances[3]. Ă l'Ăąge de cinq ans, la famille a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă Sinzig. Ă la maison, oĂč vivent ses trois frĂšres et sĆurs, il sâintĂ©resse Ă la nature, et Ă©lĂšve des grenouilles, des tortues et des salamandres[4].
Au lycée Rhein-Gymnasium (de), une génération de jeunes enseignants de gauche dressent un portrait désastreux de l'avenir écologique du monde et il décide que ce sera son but que de protéger la Nature.
En 1983, aprĂšs ses Ă©tudes secondaires au collĂšge et au lycĂ©e, Wohlleben voulait dâabord Ă©tudier la biologie. Au lieu de cela, sur les conseils de sa mĂšre, il sâoriente vers la Landesforstverwaltung (« Administration forestiĂšre rĂ©gionale ») de la RhĂ©nanie-Palatinat qui l'emploie comme inspecteur forestier (Forstinspektor). Il fait ses Ă©tudes Ă lâuniversitĂ© des sciences forestiĂšres de Rottenburg (de). Beaucoup de ses professeurs Ă Rottenburg enseignent ce qu'ils ont appris en tant qu'Ă©tudiants. « J'ai Ă©tĂ© rationalisĂ© Ă l'universitĂ© sur l'Ă©conomie des plantations », explique Wohlleben. Il obtient son diplĂŽme de Forstingenieur (« ingĂ©nieur forestier »).
AprĂšs sa titularisation, en 1987, comme fonctionnaire de lâoffice forestier de RhĂ©nanie-Palatinat, Wohlleben travaille durant cinq ans comme BĂŒroleiter (« directeur ») dâun bureau forestier.
En 1991, il obtient enfin son premier travail comme forestier de terrain sur la communautĂ© de HĂŒmmel dans la rĂ©gion des collines de l'Eifel, Ă environ une heure de Cologne. Peter Wohlleben, sa femme Miriam et leur fille de six semaines amĂ©nagent Ă HĂŒmmel dans un pavillon datant des annĂ©es 1930 avec jardin oĂč ils cultivent du seigle pour faire leur pain et Ă©lĂšvent poulets et chĂšvres, pour les Ćufs et le lait.
A mesure qu'il se familiarise avec la gestion conventionnelle des forĂȘts qu'il supervise, il est dĂ©senchantĂ© Ă cause des dĂ©gĂąts causĂ©s par les techniques et technologies qu'il est censĂ© employer, notamment les coupes rases dâarbres matures et l'utilisation de produits chimiques phytosanitaires.
A la recherche dâautres modĂšles de sylviculture, il se rend Ă Couvet dans le Jura suisse, oĂč dĂšs 1890, le forestier Henri Biolley a expĂ©rimentĂ© une mĂ©thode de conduite en futaie jardinĂ©e[4].
En 2002, il rĂ©serve une section de la forĂȘt pour y installer un « cimetiĂšre forestier » (RuheForst HĂŒmmel : la « ForĂȘt de la Paix » d'HĂŒmmel)[5] oĂč les gens peuvent dĂ©poser les urnes funĂ©raires de leur dĂ©funt incinĂ©rĂ© sous de vieux arbres ĂągĂ©s, portant une plaque au nom de la personne. Plus de 1000 urnes sont installĂ©es dans 14 hectares de bois. Ce projet est un succĂšs financier[6]. Ses patrons sont mĂ©contents de ses activitĂ©s peu orthodoxes, et lui refusent par exemple le remplacement des lourdes machines dâexploitation forestiĂšres, endommageant les sols, par des chevaux.
AprĂšs des annĂ©es dâopposition avec sa hiĂ©rarchie, en , il dĂ©cide de dĂ©missionner de lâOffice rĂ©gional forestier de RhĂ©nanie-Palatinat. MariĂ© et pĂšre de deux enfants, il renonce ainsi Ă la sĂ©curitĂ© de lâemploi de fonctionnaire allemand, convaincu quâil ne peut pas appliquer la gestion forestiĂšre productiviste, exigĂ©e par ses supĂ©rieurs, toute sa vie. La famille envisage dans un premier temps dâĂ©migrer en SuĂšde.
Au mĂȘme moment, la municipalitĂ© de HĂŒmmel, acquise aux idĂ©es dĂ©veloppĂ©es par Wohlleben met fin au contrat de gestion avec lâOffice rĂ©gional forestier et lâembauche en direct. La commune se constitue en Forstbetrieb (« entreprise forestiĂšre »)[7].
Ă partir de ce moment, le dĂ©bardage des bois se fait avec des chevaux, lâutilisation de produits chimiques en forĂȘt est bannie, et une sylviculture proche de la Nature (en) est mise en place. En deux ans, la forĂȘt qui enregistrait des pertes devient bĂ©nĂ©ficiaire.
La gestion forestiĂšre Ă©cologique de la forĂȘt dâHĂŒmmel reçoit la certification forestiĂšre Forest Stewardship Council, attestant dâune gestion forestiĂšre durable.
Sur les conseils de sa femme, il commence Ă Ă©crire en 2007, et devient un auteur Ă succĂšs au cours des annĂ©es suivantes. En 2009, il fait un burn-out et une maladie cardiaque en 2016, ce qui lâoblige Ă renoncer Ă son district forestier.
Il Ă©crit en 2015 La vie secrĂšte des arbres, best-seller mondial qui lui permet de devenir le forestier le plus cĂ©lĂšbre de la planĂšte, et de fonder en 2017 une acadĂ©mie de la forĂȘt[8], la Wohlleben Waldakademie. Son objet est, entre autres, l'organisation d'Ă©vĂ©nements, de sĂ©minaires et de randonnĂ©es, la vente de matĂ©riel didactique et de documentation technique ainsi que la gestion et la supervision des entreprises forestiĂšres[9].
Il rĂ©cidive en 2018 en Ă©crivant La Vie secrĂšte des animaux, dans lequel les critiques disent le voir sâextasier « d'Ă©vidences grossiĂšres en bĂ©atitude molle[10] ».
Wohlleben multiplie les activitĂ©s dans sa forĂȘt : construction de cabanes en rondins, formation Ă des stages de survie, mais surtout actions pĂ©dagogiques pour la jeunesse. Ainsi, des Ă©lĂšves dâĂ©coles primaires effectuent des stages dans la forĂȘt plusieurs fois par an, durant quatre ans, avant dâobtenir un certificat de Junior Förster (« forestier junior »)[3].
La gestion forestiĂšre selon le modĂšle de HĂŒmmel sâest Ă©tendue Ă dâautres communes comme celle de Wershofen et Ohlenhard et couvre dĂ©sormais 1200 ha. Un deuxiĂšme forestier professionnel a Ă©tĂ© embauchĂ© en la personne de la jeune Försterin (« garde forestiĂšre ») Lidwina Hamacher[11].
Ćuvres
Ouvrages traduits en français
- L'Horloge de la nature : Prévoir le temps. Comprendre les saisons, les animaux et les plantes [« Kranichflug und Blumenuhr, 2012 »] (trad. Jean Palet), Cesena (Italie), Editions Macro, coll. « Le fil vert », , 210 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
- Une petite ferme chez soi, c'est facile ! [« Meine kleine Farm. Anleitung fĂŒr Selbstversorger, Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart, 2015 »], Delachaux et NiestlĂ©,
- La Vie secrĂšte des arbres : Ce qu'ils ressentent. Comment ils communiquent [« Das geheime Leben der BĂ€ume. Was sie fĂŒhlen, wie sie kommunizieren - die Entdeckung einer verborgenen Welt, 2015 »] (trad. Corine Tresca), Paris, Les ArĂšnes, , 210 p. (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne)
- La Vie au cĆur de la forĂȘt : Ses hĂŽtes, ses secrets, ses fragilitĂ©s [« Wohllebens WaldfĂŒhrer, 2016 »] (trad. Didier Debord), Ă©ditions TrĂ©daniel, , 256 p. (prĂ©sentation en ligne)
- La Vie secrĂšte des animaux : Amour, deuil, compassion : un monde cachĂ© s'ouvre Ă nous [« Das Seelenleben der Tiere. Liebe, Trauer, MitgefĂŒhl â erstaunliche Einblicke in eine verborgene Welt, 2016 »] (trad. Lise Deschamps), Les ArĂšnes, , 278 p. (prĂ©sentation en ligne)
- Le réseau secret de la nature : De l'influence des arbres sur les nuages et du ver de terre sur le sanglier [« Das geheime Netzwerk der Natur, 2017 »], Les ArÚnes, , 256 p. (présentation en ligne)
- Lâhomme et la nature: Comment renouer ce lien secret [ Das geheime Band zwischen Mensch und Natur, 2020 ] (Traduit de l'allemand par Lise Deschamps) Les ArĂšnes, 03 , 288 p.
- Marcher dans les bois : le guide amoureux de la forĂȘt (traduit de l'allemand par HĂ©lĂšne Boisson), Les ArĂšnes, 1 avril 2021, 312 p.(site web de l'Ă©diteur [12]) [13]
Ouvrages non traduits en français
- (de) Wald ohne HĂŒter : Im WĂŒrgegriff von Jagdinteressen und Forstwirtschaft. Ein Förster erzĂ€hlt [« ForĂȘt sans gardiens: Dans le conflit des intĂ©rĂȘts de chasse et de la foresterie. Un forestier raconte »], Sankt Augustin, Adatia, , 131 p. (ISBN 978-3-940461-01-8, prĂ©sentation en ligne) Il a expliquĂ© plus tard dans une interview rejeter la chasse comme loisir et l'accepter Ă©ventuellement pour la protection de la flore[14].
- (de) Holzrausch. : Der Bioenergieboom und seine Folgen [« Désinformation sur le bois : Le boom de la bioénergie et ses conséquences »], Sankt Augustin, Adatia, , 159 p. (ISBN 978-3-940461-03-2, présentation en ligne) Dans une interview, il met en exergue les dommages du recours au bois-énergie[15]
- (de) Naturschutz ohne Natur : Von den Grenzen der Umweltpolitik [« Conservation de la nature sans nature: des limites de la politique environnementale. »], Berlin, Ăditeur Wolf Jobst Siedler, , 149 p. (ISBN 978-3-937989-50-1, prĂ©sentation en ligne) L'auteur met en Ă©vidence l'absence de forĂȘts originelles en Europe [16]
- (de) Der eigene Wald. Privatwald optimal bewirtschaften, Stuttgart, Verlag Eugen Ulmer, (ISBN 978-3-8001-5902-4)
- (de) Evolution 2.0. Macht und Ohnmacht des Homo sapiens, Berlin, wjs, , 187 p. (ISBN 978-3-937989-64-8)
- (de) BÀume verstehen. Was uns BÀume erzÀhlen, wie wir sie naturgemÀà pflegen, Darmstadt, pala, , 192 p. (ISBN 978-3-89566-365-9)
- (de) Kranichflug und Blumenuhr. NaturphÀnomene im Garten beobachten, verstehen und nutzen, Darmstadt, pala, , 156 p. (ISBN 978-3-89566-310-9)
- (de) Der Wald â ein Nachruf. Wie der Wald funktioniert, warum wir ihn brauchen und wie wir ihn retten können â ein Förster erklĂ€rt, Munich, Ludwig, , 255 p. (ISBN 978-3-453-28041-0)
- (de) Mein Wald. Nachhaltig, sanft, wirtschaftlich, Stuttgart, Verlag Eugen Ulmer, , 240 p. (ISBN 978-3-8001-7982-4)
- (de) Die GefĂŒhle der Tiere. Von glĂŒcklichen HĂŒhnern, liebenden Ziegen und trĂ€umenden Hunden â Ein PlĂ€doyer fĂŒr Respekt und Achtsamkeit, Darmstadt, pala, , 157 p. (ISBN 978-3-89566-364-2)
- (de) Menschenspuren im Wald. Ein WaldfĂŒhrer der besonderen Art â erkennen, verstehen, einmischen, Darmstadt, pala, , 155 p. (ISBN 978-3-89566-352-9)
- (de) Gebrauchsanweisung fĂŒr den Wald, Munich, Piper, (ISBN 978-3-492-27684-9)
- (de) Hörst du, wie die BÀume sprechen ? (ill. Stefanie Reich) (jeunesse), Oetinger,
Notes et références
- Prononciation en haut allemand (allemand standard) retranscrite selon la norme API
- Nom prĂ©destinĂ© puisque la signification de Wohlleben, est « Vivre en bien-ĂȘtre »
- (de) « ZurĂŒck zum Buchen-Urwald » [« Retour Ă la jungle de hĂȘtres »], sur general-anzeiger-bonn.de, (consultĂ© le )
- (de) « Der Rebell im Walde » [« Le rebelle dans la forĂȘt »], sur zeit.de, (consultĂ© le )
- (de) « Site de la RuheForst (la forĂȘt de la paix) » (consultĂ© le )
- (en) « German Forest Ranger Finds That Trees Have Social Networks, Too » [« Un forestier allemand trouve que les arbres ont aussi des réseaux sociaux »], sur nytimes.com, (consulté le )
- (de) « Site de la Forstbetrieb-Huemmel (entreprise forestiĂšre d'HĂŒmmel) », sur forstbetrieb-huemmel.de (consultĂ© le )
- « Peter Wohlleben, lâenchantĂ© de la forĂȘt », sur leparisien.fr, (consultĂ© le )
- (de) « Site de l'Académie forestiÚre Wohleben », sur wohllebens-waldakademie.de (consulté le )
- Florent Georgesco, « Peter Wohlleben, câest trop bĂȘte », sur lemonde.fr,
- (de) « HĂŒmmel: Wie der Wald die Gemeindekasse bereichert » [« HĂŒmmel: Comment la forĂȘt enrichit la trĂ©sorerie de la communautĂ© »], sur rhein-zeitung.de, (consultĂ© le )
- Peter Wohlleben, Marcher dans les bois : le guide amoureux de la forĂȘt., (ISBN 979-10-375-0347-3, OCLC 1246294566, lire en ligne)
- « Marcher dans les bois », sur les arÚnes (consulté le )
- (de) Von Holger Willcke, « Wohl leben im Wald » [« Vivre agrĂ©ablement dans la forĂȘt »], sur general-anzeiger-bonn.de, (consultĂ© le )
- (de) « Wohl leben im Wald » [« « Mieux vaut laissez le bois en forĂȘt » »], sur klimaretter.info, (consultĂ© le )
- (de) « Ab in die Taiga » [« Au large de la taïga »], sur welt.de, (consulté le )