Peter-Carl Ott
Peter Karl Ott von Bátorkéz est un officier général hongrois au service de la monarchie des Habsbourg, né le à Esztergom en Hongrie et mort le à Buda, dans cette même région. Entré dans l'armée autrichienne comme enseigne à l'âge de 19 ans, il participe à plusieurs conflits de la seconde moitié du XVIIIe siècle qui l'oppose aux Prussiens et aux Turcs.
Peter-Carl Ott Peter Karl Ott von Bátorkéz | ||
Le Feldmarschall-Leutnant Peter-Carl Ott. | ||
Naissance | Esztergom, Hongrie |
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Décès | (à 70 ans) Buda, Hongrie |
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Origine | Hongrois | |
Allégeance | Saint-Empire | |
Grade | Feld-maréchal-lieutenant | |
Années de service | 1757 – 1800 | |
Conflits | Guerre de Sept Ans Guerre de Succession de Bavière Guerre austro-turque (1787-1791) Guerres de la Révolution française |
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Faits d'armes | Novi GĂŞnes Montebello Marengo |
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Distinctions | Ordre militaire de Marie-Thérèse Freiherr |
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Pendant les guerres de la Révolution française, il est nommé général et fait campagne à deux reprises en Italie face à Napoléon Bonaparte. Il joue notamment un rôle important lors de la campagne de Marengo en 1800, au cours de laquelle il est battu par le général Lannes à Montebello. Il termine sa carrière en tant que propriétaire d'un régiment de hussards autrichiens de 1801 jusqu'à sa mort, en 1809.
Biographie
Du cadet au colonel (1738-1791)
Peter-Carl Ott naît le à Esztergom en Hongrie. Il est le fils d'un capitaine (Rittmeister) du régiment de cuirassiers Seherr. Le , il intègre l'académie des ingénieurs où il étudie pendant deux ans. À sa sortie le , il est affecté en tant que Fähnrich (enseigne) au régiment d'infanterie no 57 Andlau[1]. Pendant la guerre de Sept Ans, le jeune officier prend part à la bataille de Landshut, puis à celle de Liegnitz au cours de laquelle il est blessé. Ott est par la suite transféré au régiment de hussards no 2 Kálnoky en qualité de major, et c'est avec cette unité qu'il participe à la guerre de Succession de Bavière[2].
Servant toujours au sein des hussards Kálnoky avec le grade d'Oberstleutnant, lui et ses cavaliers sont impliqués dans plusieurs combats de la guerre austro-turque, de 1787 à 1791. Le , à Valje Muliere, il tient tête à 2 000 soldats turcs et leur inflige une sévère défaite, exploit dont il est récompensé par le grade d'Oberst (colonel). Un an plus tard, le , il fait une nouvelle fois montre de ses talents en s'emparant de la ville de Calafat, en Valachie. Décoré de la croix de chevalier de l'ordre militaire de Marie-Thérèse à la suite de cette affaire le , il est également titré Freiherr le [2].
Premières campagnes contre les armées françaises (1793-1797)
En 1793, Ott est envoyé à l'armée du Haut-Rhin. Il se distingue une première fois à Offenbach le , où il saisit quatre canons et plusieurs caissons de munitions, ainsi qu'aux affaires de Schaid et de Brumath. Il est promu général-major le et continue à servir sur le Rhin pendant deux ans[2].
En 1796, Ott est transféré en Italie face à l'armée française du général Napoléon Bonaparte. Au cours des opérations connues sous le nom de bataille de Lonato, il commande l'une des quatre brigades placées sous les ordres du Feldmarschall-Leutnant Quasdanovich. Le , il défait une brigade française non loin de Salò et remonte le cours du Chiese en direction du sud. Il s'empare de Lonato le mais en est rapidement délogé par des forces françaises plus importantes aux ordres des généraux Despinoy et Dallemagne. Le , sa brigade à présent renforcée tient en échec les attaques françaises à proximité des villages de Paitone et de Gavardo. Les combats tournent néanmoins au désavantage des Autrichiens dans le secteur de Lonato et de Salò, forçant Quasdanovich à battre en retraite[3].
Après la défaite du maréchal Wurmser à la bataille de Bassano le , Ott mène avec talent l'avant-garde autrichienne pendant la fuite de Wurmser vers Mantoue. À Cerea, le , il résiste aux assauts d'une colonne française suffisamment longtemps pour permettre à Wurmser d'arriver et de remporter la victoire[4]. Le jour suivant, il tend une embuscade à la 12e demi-brigade légère, tuant son commandant, le général Charton, et capturant 400 hommes[2]. Au cours de la bataille de La Favorite le , il dirige l'aile gauche autrichienne avec laquelle il se replie en dernier[5]. Réfugié dans la forteresse de Mantoue, il tente une sortie sur Governolo le mais est repoussé avec de lourdes pertes[6]. Il est fait prisonnier avec le reste de la garnison lors de la reddition de la place au mois de ; le 1er mars, l'empereur François II l'élève au grade de feld-maréchal-lieutenant[7].
Seconde campagne d'Italie
Ott participe à la reconquête de l'Italie pendant l'année 1799, cette fois sous les ordres de Kray et du général russe Souvorov. Durant cette période, il est à la tête d'une division lors de la prise de Brescia le , ainsi qu'à la bataille de Cassano le 27 et à la bataille de la Trebbia du 17 au [8]. Il concourt également à la victoire de Novi le [9]. En récompense de ses services, il est fait commandeur de l'ordre de Marie-Thérèse le [1].
Lors de la reprise des hostilités en 1800, l'armée autrichienne du maréchal Melas contraint le général Masséna à s'enfermer dans Gênes avec ses troupes. Ott se voit confier la direction du siège : il affronte Soult à trois reprises entre le et le , le bat en deux rencontres et réussit finalement à le faire prisonnier[2]. Sommé d'abandonner les opérations le , il décide de désobéir et reste sous les murs de la place[10]. Quelques heures plus tard, Masséna entre en négociations et se rend formellement à Ott le . Le 9, à l'issue d'un combat acharné, ce dernier perd la bataille de Montebello face aux Français du général Lannes. Au début de l'action, alors que le chef d'état-major de Melas, le général Zach, lui déconseille de livrer bataille, il réplique : « mes avant-postes sont attaqués. Je marche à leur secours »[11]. Ses pertes s'élèvent à 4 300 tués, blessés ou prisonniers[12].
Le , Ott est aux commandes de l'aile gauche autrichienne lors de la bataille de Marengo. En raison de l'encombrement des ponts sur la Bormida, ses troupes tardent à se déployer. Cependant, une fois son attaque lancée vers midi, le général parvient à rompre l'aile droite française qu'il force à se replier sur Marengo[13]. Vers la fin de la bataille, tandis que l'arrivée de renforts permet aux Français de mettre en déroute l'armée principale, Ott parvient à se retirer en bon ordre et échappe à la destruction[14].
Dernières années
Quelques semaines après Marengo, Ott se retire avec pension le . En 1801, il devient propriétaire du régiment de hussards no 5 et occupe diverses fonctions auprès de la milice insurrectionnelle hongroise[1]. Il meurt à Buda le , sans avoir exercé de nouveau un commandement actif[2].
Notes et références
- Enzenthal 2013, p. 524.
- (en) Digby Smith et Leopold Kudrna, « Biographical Dictionary of all Austrian Generals during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815 », sur napoleon-series.org (consulté le ).
- Boycott-Brown 2001, p. 385 et 392.
- Smith 1998, p. 123-124.
- Boycott-Brown 2001, p. 434-435.
- Boycott-Brown 2001, p. 439.
- Chandler 1979, p. 323 et 465.
- Smith 1998, p. 151-152 ; 159.
- Smith 1998, p. 163.
- Arnold 2005, p. 75.
- Arnold 2005, p. 122.
- Enzenthal 2013, p. 525.
- Arnold 2005, p. 161 et 162.
- Arnold 2005, p. 183.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Peter Karl Ott von Bátorkéz » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- Karl Friedrich von Enzenthal, Dictionnaire biographique des généraux autrichiens sous la Révolution et l'Empire : 1792-1815, vol. 1, Paris, Librairie historique Teissèdre, , 572 p..
- Jacques Garnier, « Ott (Peter-Carl, baron), 1738-1809, feld-maréchal autrichien », dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, (1re éd. 1987), 1866 p. (ISBN 2-213-02286-0), p. 1276.
- (en) Martin Boycott-Brown, The Road to Rivoli : Napoleon's First Campaign, Londres, Cassell & Co, , 560 p. (ISBN 0-304-35305-1).
- (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9).
- (en) David Chandler, Dictionary of the Napoleonic Wars, New York, Macmillan, (ISBN 0-02-523670-9).
- (en) James Arnold, Marengo & Hohenlinden : Napoleon's Rise to Power, Barnsley, Pen & Sword, , 301 p. (ISBN 1-84415-279-0).