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Pen-ek Ratanaruang

Pen-ek Ratanaruang (Thai: เป็นเอก รัตนเรือง) est un réalisateur, scénariste, et producteur thaïlandais[1] né à Bangkok (Thaïlande) le [2].

Pen-ek Ratanaruang
Description de l'image Pen ek Rattanaruang June 5 2007.jpg.

Pen-ek Ratanaruang est un des principaux réalisateurs de la (seconde) nouvelle vague du cinéma thaïlandais, qui commence à partir de 1997[3] (et qui inclut Nonzee Nimibutr, Songyos Sugmakanan, Tinit Jitnukul, Wisit Sasanatieng, les frères Pang, Apichatpong Weerasethakul etc.)[4].

Dès ses deux premiers films, Fun Bar Karaoke et 6ixtynin9, Pen-ek obtient un succès international[5].

Les spécialistes le considèrent tout simplement comme l'un des plus brillants cinéastes de la nouvelle génération. Lorsqu'il s'agit de construire les histoires et les intrigues, il adopte les anciens thèmes de la « recherche du foyer » et « la valeur d'une forte vie de famille »[6] - [7].

Biographie

De 1977 à 1985, Pen-ek Ratanaruang vit aux États-Unis. Il est alors adolescent puis devient jeune adulte. Il étudie au Pratt Institute de New York et il obtient un diplôme en histoire de l'art. Il découvre pendant ses temps libres, en piochant au hasard, le cinéma de Jim Jarmusch, Yasujirō Ozu, Woody Allen et Federico Fellini.

De retour en Thaïlande, il devient directeur artistique de l'agence de publicité Leo Burnet [8]à Bangkok. Il fraternise avec un de ses collègues de travail, Wisit Sasanatieng. Il fait ses débuts dans le cinéma comme décorateur.

En 1993, il commence à travailler pour The Film Factory, une compagnie de production de Bangkok pour la télévision[9].

En 1997, il réalise son premier long métrage : Fun Bar Karaoke[10], qui obtient le Prix spécial du jury au Festival des trois continents de Nantes[11].

Ensuite, en 1999, il tourne 6ixtynin9 (เรื่องตลก 69, Ruang talok 69), un film policier très drôle qui évoque la difficile situation en Thaïlande (crise financière et économique de 1997 en Asie du Sud-Est, corruption, conflit entre mafieux et policiers)[12] et qui s'attaque à l'obsession de l'argent et au développement d'un capitalisme déchaîné[13].

Puis, en 2001, il fait Monrak Transistor (มนต์รักทรานซิสเตอร์) (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2002)[14], un film où il dépeint avec humour et réalisme un pays où l'on rêve de réussite musicale mais où partout règne violence et exploitation des plus démunis par ceux qui détiennent pouvoir et richesse[15].

En 2003, il réalise Last Life in the Universe[16], avec le scénariste Prabda Yoon, le directeur de photographie Christopher Doyle et l'acteur japonais Tadanobu Asano. Asano joue le rôle d'un homme japonais qui va en Thaïlande pour tenter d'échapper à des yakuza [17].

En 2004, il est le narrateur (voix) dans le film surréaliste de son ami Wisit Sasanatieng, Citizen Dog[18].

En 2006, Pen-Ek travaille de nouveau avec Prabda, Doyle et Asano en réalisant le film Vagues invisibles, traitant de l'histoire d'un chef japonais qui commet un meurtre à Macao puis va en Thaïlande [19].

En 2008 sort sur les écrans français un film sur la relation homme/femme au sein du couple, intitulé Ploy. Le cinéaste décortique ici les rapports humains[20] avec poésie et dilatation du temps [21]. Le film sort en DVD à la fin de l'année 2008. Last life in the universe et Ploy sont des paraboles à la fois désenchantées et empreintes d'humour sur la vie dans la mégapole [22]de Bangkok.

Cet étrange sentiment ouaté du décalage (horaire) de Last Life in the Universe, Vagues Invisibles et Ploy s'inspire du cinéma d'Apichatpong Weerasethakul[23].

Il débute ensuite le tournage de Nymph (Nang Mai). Il s'agit d'une histoire baignée de surnaturel, basée sur la légende thaïlandaise des Nang Mai, esprits vivants dans les arbres. Il s'agit donc d'un certain changement de ton et de style pour le cinéaste, d'autant plus que le film est rangé dans la catégorie "horreur". Le film a été sélectionné au festival de Cannes 2009 dans la section Un certain regard[24].

En 2011, Pen-ek Ratanaruang réalise de nouveau un polar, Headshot [25].

En 2017, il réalise le superbe et troublant Samui Song[26].

Filmographie

  • 1997 : Fun Bar Karaoke (ฝันบ้าคาราโอเกะ , Fan ba karaoke)
  • 1999 : 6ixtynin9 (เรื่องตลก 69, Ruang talok 69)
  • 2001 : Monrak Transistor (มนต์รักทรานซิสเตอร์)
  • 2003 : Last Life in the Universe (เรื่องรัก น้อยนิด มหาศาล, Ruang rak noi nid mahasan)
  • 2006 : Douze heures vingt (Twelve twenty) (court métrage)[27]
  • 2006 : Vagues invisibles (คำพิพากษาของมหาสมุทร, Invisible Waves)
  • 2007 : Ploy (พลอย)
  • 2009 : Nymph (นางไม้)
  • 2009 : Sawasdee Bangkok (สวัสดีบางกอก)[28]
  • 2011 : Headshot (ฝนตกขึ้นฟ้า), adaptation de la nouvelle Fon Tok Khuen Fa (ฝนตกขึ้นฟ้า), écrite par Win Lyovarin en 2007[29] - [30] - [31]
  • 2011 : 60 Seconds of Solitude in Year Zero (un très court-métrage d'une minute du film collectif)
  • 2013 : Paradoxocracy (ประชาธิป'ไทย) (documentaire)
  • 2014 : The Life of Gravity ( แรงดึงดูด )(téléfilm)[32]
  • 2018 : Samui Song (ไม่มีสมุยสำหรับเธอ[33])

Notes et références

Pen-ek Ratanaruang a été décoré Chevalier des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture français[34].

Patamanadda Yukol, fille du réalisateur Chatrichalerm Yukol, a assuré le montage de tous les films de Pen-ek Ratanaruang de Fun Bar Karaoke à Headshot[35].

  1. (fr + en) Collectif (sous la direction de Bastian Meiresonne), Thai Cinema : Le cinéma thaïlandais, Asiaexpo Edition, , 255 p. (ISBN 978-2-9528018-0-5), Quelque part entre Thong Lor, les Talking Heads, le public local et la foule des festivals, Pen-ek Ratanaruang a trouvé sa place (par Lim Li Min du Journal Thai Day) pages 120 à 126
  2. (th) « 5 หนังดีต้องห้าม(พลาด) ของ “เป็นเอก รัตนเรือง” ก่อนดู ไม่มีสมุยสำหรับเธอ! », sur prachachat.net,
  3. Brice Pedroletti, « Des réalisateurs thaïs dans la vague asiatique », sur lemonde.fr, Le Monde,
  4. « Le temps du cinéma thaïlandais », sur lemonde.fr, Le Monde,
  5. (en) Anchalee Chaiworaporn, « Thai Cinema Since 1970 : The Emergence of Novelty and New Independent Sector », sur academia.edu, p. 159-161
  6. (fr + en) Bastian Meiresonne (sous la direction de), Thai Cinema : Le cinéma thaïlandais, Asiexpo Edition, , 256 p. (ISBN 978-2-9528018-0-5), Foyer, Nostalgie et Mémoire : le remède à la crise identitaire dans le Nouveau Cinéma Thaïlandais par Anchalee Chaiworaporn (pages 127 à 144) / Pen-ek Ratanaruang : Le foyer familial est toujours le dernier endroit sûr (pages 131 à 141) / Home, Nostalgia and Memory: the Remedy of Identity Crisis in New Thai Cinema (pages 145 à 158) / Pen-ek Ratanaruang: Home Is Always A Final Safe Place (pages 149 à 155)
  7. (en) Anchalee Chaiworaporn, « Home, Nostalgia and Memory: The Remedy of Identity Crisis in New Thai Cinema (pages 108 à 123) / Pen-ek Ratanaruang: Home Is Always A Final Safe Place (pages 113 à 119) », sur academia.edu,
  8. (en) « Samui Song », sur biff.kr, festival international du film de busan 2017
  9. (en) Mary J. Ainslie et Katarzina Aucuta (Eds), Thai Cinema : The Complete Guide, I.B. Tauris (éditions), , 288 p. (ISBN 978-1-78831-141-0), Chapitre Réalisateur Article Pen-ek Ratanaruang (par Katarzyna Ancuta) pages 14 et 15
  10. « Introduction au cinéma thaïlandais (par Gérard Fouquet) », sur cinematheque.fr, du 20 septembre 2006 au 1 octobre 2006
  11. « Fun Bar Karaoke », sur 3continent.com, Festival des 3 continents de Nantes
  12. (en) « Roommates, When Dead, Know How to Keep Quiet », sur nytimes.com, The New-York Times,
  13. (fr + en) Collectif (sous la direction de Bastian Meiresonne), Thai Cinema : Le cinéma thaïlandais, Asiexpo Edition, , 256 p. (ISBN 978-2-9528018-0-5), La renaissance du cinéma thaïlandais par Julien Sévéon (pages 86 à 119 ; page 89)
  14. Jean-Michel FRODON, « Mon-rak Transistor Film thaïlandais de Pen-ek Ratanaruang », sur lemonde.fr, Le Monde,
  15. Sous la direction d'Adrien Gombeaud, Dictionnaire du cinéma asiatique, Paris, nouveau monde (éditions), , 640 p. (ISBN 978-2-84736-359-3), Article Pen-ek RATANARUANG page 436 (par Hubert Niogret)
  16. « "Last Life in the Universe": La cohabitation forcée d'un bibliothécaire morbide et d'une jolie prostituée », sur lemonde.fr, Le Monde,
  17. (en) « FILM REVIEW; Asians With Nothing to Lose in Translation », sur nytimes.com, The New-York Times,
  18. Vincent Ostria, « Citizen Dog », sur lesinrocks.com, Les Inrockuptibles,
  19. « Vagues invisibles », sur lesinrocks.com, Les Inrockuptibles,
  20. Kizushii et Kaelu San (Interview et traduction au Festival du film asiatique de Deauville 2008), « Pen-ek Ratanaruang », sur sancho-asia.com,
  21. « Ploy », sur lesinrocks.com, Les Inrockuptibles,
  22. Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte (éditions), , 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6), La palette de saveurs d'un cinéma créatif et impertinent page 205
  23. Sous la direction d'Adrien Gombeaud, Dictionnaire du cinéma asiatique, nouveau monde édition, , 640 p. (ISBN 978-2-84736-359-3), Apichatpong WEERASETHAKUL pages 563 et 564 (par Bastian Meiresonne)
  24. « Les films en compétition et les films hors compétitions », sur lemonde.fr, Le Monde,
  25. « "Headshot" : karma instantané », sur lemonde.fr, Le Monde,
  26. (en) « On unhappy woman and clumsy hitmen », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  27. « Douze heures vingt », sur 3continents.com, Festival des 3 continents (Nantes),
  28. (en) « Sawasdee Bangkok », sur biff.kr, Festival international du film de Busan,
  29. (en) Wise Kwai The Nation, « A HITMAN SHOOTING UPSIDE-DOWN », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),
  30. (en) Wise Kwai The Nation, « Flooded with films », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),
  31. Bruno Icher, « Headshot», Tête à cloaques : Polar virtuose mais alambiqué du Thaïlandais Pen-ek Ratanaruang », sur liberation.fr, Libération,
  32. (en) Kanokporn Chanasongkram, « Small screen, big effort », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  33. (th) คนมองหนัง, « “ไม่มีสมุยสำหรับเธอ” หนังใหม่ของ “เป็นเอก” ในเทศกาลภาพยนตร์ “เวนิส” », sur matichonweekly.com, Matichon,
  34. (en) Kaona Pongpipat, « Pichet conferred with French decoration », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  35. « Dossier de presse Headshot 13 pages : Patamanadda Yukol, Monteuse page 8 » [PDF], sur medias.unifrance.org, (consulté le )

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