Pavel Dourov
Pavel Valerievitch Dourov (en russe : Павел Валерьевич Дуров), Paul Du Rove après sa naturalisation française, né le à Leningrad, est un informaticien et chef d'entreprise russe, naturalisé français en 2021. Il est le cofondateur en 2006 du site web de réseautage social VKontakte, dont il est le directeur général jusqu'en . Il a co-fondé l'application Telegram en 2013[1]. Sa fortune est estimée à 15 milliards de dollars en 2021[2].
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| Directeur général Telegram Messenger (d) | |
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| Nom dans la langue maternelle |
Павел Валериевич Дуров |
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russe (depuis le ) christophienne (depuis ) émirienne (depuis ) française (depuis le ) |
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depuis |
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Valeri Dourov (en) |
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| A travaillé pour |
Telegram Messenger (d) |
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Biographie
Bien que né à Leningrad, il passe une grande partie de son enfance en Italie, à Turin notamment, où il est scolarisé à l'école primaire[3]. Son père, Valeri, y travaillait[4].
En 2006, il est diplômé de la Faculté de philologie de l'université d'État de Saint-Pétersbourg[5]. En septembre de cette même année il met en place le réseau social VKontakte, initialement influencé par Facebook[6].
En 2007, le journal Business-Petersburg le nomme comme l'un des gagnants du concours « Meilleurs Jeunes Entrepreneurs 2007 ».
Pavel Dourov est également connu pour être à l'origine d'autres projets d'étudiants, en particulier Durov.com, site destiné principalement aux étudiants en sciences humaines, et SPBGU.ru, forum pour les étudiants de l'université.
Très vite il devient une des 10 personnes qui comptent dans Internet en Russie[7].
En 2013, il demande et obtient la nationalité de l'État caribéen de Saint-Christophe-et-Niévès[5] - [8].
À la suite de son éviction de VKontakte, Pavel Dourov décide de quitter la Russie et, le , il part pour une destination inconnue. Il affirme que son départ est « sans retour. » et que la Russie est à ce jour incompatible avec le modèle de développement économique des start-ups de l'Internet[9]. Le magazine américain Wired affirme qu’il surjoue ses désaccords avec le pouvoir russe et qu’il aurait continué à fréquenter Saint-Pétersbourg pendant au moins trois années après ses supposés démêlés avec le Kremlin[10]. Il obtient en 2014 la citoyenneté des îles Saint-Christophe-et-Niévès, une fédération d'îles des Caraïbes[11].
Le 25 août 2021, Pavel Dourov est naturalisé français[8] - [12]. Son nom est francisé en Paul du Rove par décret du [13] - [14].
Opinions
Pavel Dourov se présente volontiers comme un opposant à Vladimir Poutine[15]. Il a des idées politiques et économiques libérales. Il se définit lui-même comme un libertarien partisan du laisser-faire, mais se dit aussi inspiré par Che Guevara et Steve Jobs[16] - [17].
En , pendant les protestations contre les résultats contestés des élections législatives, le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie (FSB) demande à Dourov de bloquer cinq communautés sur VKontakte (dont quatre contiennent dans leur titre « contre Russie unie ») et deux événements sur ce même réseau. Dourov refuse de le faire. Après cela, il est convoqué pour s'expliquer devant le procureur de Saint-Pétersbourg[18].
Une perquisition est menée à son domicile le , pour une enquête sur un policier victime d'un accident de voiture. Son frère estime que la perquisition est un signe de pression du gouvernement[18].
Particularités
Pavel Dourov affirme ne consommer ni alcool, ni caféine, ni médicaments, ni viande et depuis 2018 aucun produit laitier ni gluten. En 2019, il annonce ne manger que du poisson, avant de s'essayer à un jeûne d'un mois[19].
Le , lors de la conférence « Digital Life Design » à Munich, Pavel Dourov rencontre Jimmy Wales sur la scène de la conférence Digital Life Design (en), et fait don à la Wikimedia Foundation d’un million de dollars[20].
VKontakte
Création de VKontakte
Il lance en VKontakte (en contact) : le « Facebook russe »[21] est créé avec l'aide de Viatcheslav Mirilachvili[22]. La référence au modèle américain n'est pas cachée, de l'architecture jusqu'au design, tout s'en inspire.
Dissensions avec le Kremlin
Ilia Cherbovitch, PDG de United Capital Partners et membre des conseils d'administration de Transneft (pipelines) et de Rosneft (pétrole et gaz), est également un proche du pouvoir. Il profite d'une mésentente entre différents actionnaires du groupe VKontakte pour en acheter secrètement 48 %[23].
Éviction
Le , sur le ton d'une blague de potache, il annonce au conseil d'administration de VKontakte qu'il démissionne. Le conseil d'administration ne prend pas la chose à la légère et enregistre la démission. Pavel Dourov retire sa démission trois jours plus tard. Mais le retrait de sa démission lui est refusé pour « vices de formes » le [24].
Il paie aussi son refus de donner au pouvoir russe les données d'opposants politiques utilisant VKontakte[5].
Pavel Dourov décide, dès le lendemain, de quitter le pays et de rendre sa carte d'identité russe par la même occasion. Végétarien affirmé, se définissant comme un libertarien, il est depuis cette date citoyen des îles Saint-Christophe-et-Niévès, une fédération d'îles des Caraïbes.
Fondateur de Telegram
La vente de ses parts de VKontakte (13 %) lui rapporte 300 millions de dollars, qu'il met à profit pour créer la messagerie Telegram, avec son frère, un mathématicien[5].
Distinctions
En 2021, le média Politico le classe parmi les 28 personnalités européennes les plus puissantes d'Europe. Il est numéro un de la catégorie « disrupteurs »[25].
Notes et références
- « Why Telegram has become the hottest messaging app in the world », sur The Verge (consulté le )
- (en) « Pavel Durov », sur Forbes (consulté le )
- (it) « Pavel Durov: "La Russia non è più un paese per Internet », sur La Repubblica,
- « Is Pavel Durov, Russia's Zuckerberg, a Kremlin Target? », sur BloombergView (consulté le )
- Pascal Grandmaison, « Pavel Durov, l'homme des messages chiffrés », Le Figaro Magazine, semaine du 7 septembre 2018, p. 22-23.
- Danny Hakim, « Once Celebrated in Russia, the Programmer Pavel Durov Chooses Exile », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) « The Top 30 Russian internet business people », sur www.gigaom.com,
- Damien Leloup, « Telegram, base arrière et opaque du militantisme en ligne », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- (en) « Durov, Out For Good From VK.com, Plans A Mobile Social Network Outside Russia », sur Techcrunch,
- « Comment fonctionne l’application Telegram ? Qui s’en sert côté ukrainien et côté russe ? Nos réponses à vos questions », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Vkontakte Founder Pavel Durov Becomes Citizen of St. Kitts and Nevis », sur The Moscow Times,
- « Décret du 23 août 2021 portant naturalisation, réintégration, mention d'enfants mineurs bénéficiant de l'effet collectif attaché à l'acquisition de la nationalité française par leurs parents, francisation de noms et de prénoms et libération de l'allégeance française », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Décret du 11 mai 2022 portant francisation de noms et prénoms d'étrangers ayant acquis ou recouvré la nationalité française », Journal officiel de la République française,
- « Le mystérieux passeport français de Pavel Durov, fondateur de Telegram », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Pavel Dourov, l'enfant terrible du Web russe », (consulté le )
- « Pavel Durov, prophète libertarien de l’ Internet russe », Business Herald (consulté le )
- (en) Anthony Bond, « Russia’s Zuckerberg, 27, folds notes into paper aeroplanes and spends weekend throwing them from his window (until people were acting ‘like animals’) », Daily Mail, (consulté le )
- (en) « The Kremlin social media takeover », sur New-York Times,
- (en) « Durov's Channel », sur Telegram (consulté le ).
- « Rebelle, libertarien : Pavel Dourov, créateur de la sulfureuse appli Telegram », sur L'Obs (consulté le ).
- « Pavel Dourov, le fondateur du "Facebook russe", a quitté la Russie », sur RTBF Info, (consulté le )
- Thomas Gras, « Chez VKontakte à Saint-Pétersbourg », sur Le Courrier de Russie, (consulté le )
- (en) « Pavel Durov in big trouble », sur Business Insider,
- « Pavel Durov dit niet à Moscou », sur www.latribune.fr,
- (en-US) « POLITICO 28 », sur POLITICO, (consulté le )