Paul Le Cour
Paul Le Cour, Lecour de son vrai nom, né à Blois le et mort le est un écrivain, ésotériste et astrologue français.
Biographie
Le , il fonde la Société d'études atlantéennes avec Roger Dévigne. Cette société s'exprime dans la revue les Études atlantéennes et dans des conférences à la Sorbonne ; en 1927 il quitte la Société des études atlantéennes, et il crée l'association et la revue Atlantis en octobre de cette année. En 1937, il publie L' Ère du Verseau, qui est considéré comme l'un des textes précurseurs du mouvement « New Age »[1], également astrologue, il était essentiellement connu dans les pays anglo-saxons.
Après la guerre, il fonde le groupe Atlantis autour de la revue du même nom (lancée en 1927), consacré à l'ésotérisme et crée un « club privé », la Pignada Atlantis sur un terrain qu’il vient d’acquérir à Arès en bordure du Bassin d’Arcachon[2]. Auteur très prolifique, il fit paraître une trentaine d'ouvrages.
Critiques
Féru d'occultisme, il a dénoncé la « mainmise des juifs sur la franc-maçonnerie », reprenant dans un de ses livres des éléments de biographie concernant un juif allemand très influent dans la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle, Adam Weishaupt[3] - [4]. Pour cela et pour quelques autres de ses écrits Paul le Cour a été accusé d'antisémitisme[5]. Cette accusation repose en particulier sur une lecture de son ouvrage Hellénisme et Christianisme[6] et sur le fait que la première édition de son ouvrage L'Ère du Verseau, parue en 1937, contenait un chapitre sur les Juifs et les Chrétiens dans lequel il écrivait qu'« Un des grands événements de l’Ère du Verseau doit être logiquement la réconciliation des juifs et des chrétiens. Les premiers chrétiens et Jésus lui-même étaient juifs. [...] il y a identité entre la révélation judaïque et celle du Christ » et que ce chapitre n'a plus figuré dans la seconde édition de l'ouvrage, parue en 1940, alors que la France était sous occupation nazie. Son ouvrage sur ce sujet précède de trois ans la première mention de L'Ère du Verseau par Jung, pour qui elle devrait commencer à la fin de l'Ère des Poissons (Ère du Christianisme), alors que pour Le Cour elle devrait commencer en l'an 2160 et correspondre à une époque d'harmonie retrouvée, avec le retour sur terre du Christ et la conversion des Juifs au Christianisme.
René Guénon, continua à soutenir plusieurs controverses avec Paul Le Cour (écrit par lui systématiquement en minuscules : « paul le cour »), sa « tête de turc[7] - [8] » : Paul le Cour se présentait comme l'héritier du groupe ésotérique controversé du Hiéron de Paray-le-Monial créé par Alexis de Sarachaga au XIXe siècle. Paul le Cour pensait que le Christianisme provenait de l'Atlantide et que toute tradition spirituelle venait de l'Occident[9]. Au fil de ses divers comptes-rendus, Guénon a par ailleurs pointé du doigt un nombre important d'erreurs factuelles contenues dans les articles publiés à la fin des années 1930 par Paul Le Cour dans la revue Atlantis, notamment l'article de janvier 1940 consacré aux Cathares, ou dans celui de novembre consacré à la Croix Rouge des Templiers, que Le Cour assimile à celle utilisée par les scouts, tandis qu'il s'agit de la Croix de Jérusalem, ou encore dans le numéro de sur Poséidon et la chevalerie[10].
Principales publications
- A la recherche d'un Monde Perdu. L'Atlantide et ses Traditions, Leymarie Editeur 1926
- L'Ère du Verseau, Atlantis 1937
- Un sanctuaire de la protohistoire: La Crète et ses Mystères, Atlantis 1940
- Hellénisme et Christianisme, Editions Bière 1943
- Dieu et les Dieux, Editions Bière 1949
- L'Évangile ésotérique de Saint Jean, Dervy 1950
- Manifestations Posthumes, Dervy 1950
- L'Atlantide. Origine des civilisations, Dervy 1950
- Le Septième sens: l'Aisthésis, Omnium Littéraire 1952
- Saint Paul et les mystères chrétiens, Dervy 1953
- Ma vie mystique, Omnium Littéraire 1955
- L'Atlantide Atlantique, Atlantis 1971 (avec Jacques d'Arès et Doru Todericiu)
Bibliographie
- Revue Atlantis, n° 171, « Paul le Cour ».
- Revue Atlantis, n° 263,« À la rencontre d'un maître : Paul Le Cour. - Les aspects multiples et pleins d'enseignements de la vie et de l'œuvre du fondateur d'Atlantis (textes inédits) ».
- Revue Atlantis, n° 265, nov. - déc. 1971, « L'exposition du centenaire de la naissance de Paul le Cour » (à la MJC de Vincennes, - ).
- Revue Atlantis, n° 426, « Les Grands événements de la vie de Paul Le Cour », par Henri Bodard.
- Jacques Halbronn, La Vie Astrologique, années Trente-Cinquante, Trédaniel, 1995, p. 103-105.
- Evelyne Latour, La Théorie de l'ère du Verseau, depuis les origines jusqu'à Paul Le Cour et ses successeurs (1780 - XXIe siècle), mémoire non soutenu sous la direction d'Antoine Faivre.
Notes et références
- Evelyne Latour, La Théorie de l'ère du Verseau, depuis les origines jusqu'à Paul Le Cour et ses successeurs (1780 - XXIe siècle), mémoire sous la direction d'Antoine Faivre, 1995.
- « Pignada Atlantis de Paul Le Cour », sur visites.aquitaine.fr (consulté le )
- « Il y avait eu le Congrès maçonnique de Wilhelmsbad en 1782 et l'influence malfaisante d'un juif allemand Weishaupt, qui entraîna le mouvement rationaliste des loges et provoqua la révolution sanglante de 1793. C'est depuis lors que domina, semble-t-il, l'influence juive dans la maçonnerie. (Les loges anglaises n'admettaient ni les juifs ni les mahométans.) Or, si le premier temple fut juif (Temple de Salomon) , le deuxième, après la conquête de Jérusalem par les croisés, fut chrétien, c'est donc revenir en arrière que de reconstituer le Temple juif. » « La véritable Maçonnerie », Atlantis, Nr 68, 21 novembre 1938, ‘Église - Maçonnerie - Tradition’, pages 70-75,.
- « Nous retrouverons l’Église johannite avec la maçonnerie écossaise fondée le 24 juin 1717 à Londres, laquelle semble avoir été inspirée par les descendants des Templiers réfugiés en Écosse après la destruction de l'ordre du Temple. Sur l'autel des "Temples" maçonniques figurait l’Évangile selon saint Jean. Mais elle perdit ce caractère en France à partir de la Révolution sous l'action du juif Weishaupt et elle est considérée par ses adeptes comme "ayant pour but la glorification de la race juive" (d'après O. Wirth, 1926) ». , L'évangile ésotérique de saint Jean, Paris, Dervy, 2008 (nouv. éd.), pages 241-242.
- Notamment par Jacques Halbronn dans son ouvrage sur La vie astrologique, années Trente-Cinquante et dans un article sur l'aquarisme et l'œuvre de Le Cour pendant la seconde guerre mondiale.
- Paul le Cour s'en défend, en écrivant dans Hellénisme et Christianisme, p. 104-105: "L'Antisémitisme - Il résulte de cette étude que l'on peut être contre le judaïsme à l'endroit de sa tradition, sans être contre les juifs. [...] Nous avons vu que les enseignements métaphysiques du judaïsme sont en opposition avec les doctrines traditionnelles."
- Jean Ursin, René Guénon, Approche d'un homme complexe, 2005, p. 96
- Que Pierre A. Riffard surnomme le « souffre-douleur de René Guénon » (L'ésotérisme. Qu'est-ce que l'ésotérisme ?, p. 215.).
- D. Bisson : Une politique de l'esprit, p. 101
- René Guénon, Comptes-rendus, Paris, Éditions traditionnelles, , 240 p. (ISBN 978-2-7138-0061-0, lire en ligne), p. 152-161 (notamment)