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Paul Cabet

Jean-Baptiste Paul Cabet, né à Nuits-Saint-Georges le et mort à Paris le , est un sculpteur français.

Paul Cabet
Paul Gasq, Monument à Paul Cabet (1933, détail),
beffroi de Nuits-Saint-Georges[1].
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Jean-Baptiste Paul Cabet
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Maître
Élève
Distinction
MĂ©daille de seconde classe Ă  l'Exposition universelle de 1855
Médaille de première classe au Salon de 1861
SĂ©pulture de Paul Cabet.

Biographie

Le père de Paul Cabet, Antoine François Cabet, est tonnelier à Nuits-Saint-Georges.

Après un premier apprentissage à l’École des beaux-arts de Dijon en 1834, sous la direction du peintre Jean-Claude Naigeon et du sculpteur Pierre-Paul Darbois[2], Paul Cabet entre l’année suivante à l'École des beaux-arts de Paris où il est l'élève des deux plus grands noms de la sculpture romantique, Pierre-Jean David d’Angers et François Rude.

Il débute au Salon de 1835 avec un Buste du poète Julien Paillet.

Rapidement acquis aux idées révolutionnaires, il est arrêté le pour délit politique dans la tentative d’évasion d’Auguste Blanqui[3].

Élève favori de Rude, Paul Cabet collabore pendant plus de dix ans à plusieurs commandes de son maître et prend même la responsabilité de son atelier quand François Rude effectue un séjour en Italie, pour raisons de santé, en 1843.

Républicain convaincu, il n’hésite pas à afficher son hostilité au roi Louis-Philippe et juge plus prudent, en 1846, de s’exiler en Russie où il effectue plusieurs ouvrages dont des bas-reliefs pour la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg, ou une fontaine monumentale à Odessa.

À son retour, en , il s’installe au voisinage du grand sculpteur. Leur collaboration devient de plus en plus étroite et leurs liens d’affection se resserrent au point que Rude propose à Cabet d’épouser sa nièce par alliance Martine Henriette Victorine Vanderhaert[4], fille de Victorine Frémiet, sœur de Mme François Rude, née Sophie Frémiet. Le mariage est célébré le à l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas[5]. Le [6], Mme Cabet met au monde une petite fille, prénommée Françoise Victorine Sophie, dont François Rude sera le parrain. Elle épousera René Louis Faber et est morte à Paris le [7].

À l’Exposition universelle de 1855, il obtient une médaille de seconde classe et une médaille de première classe au Salon de 1861.

Par décret du , il est nommé chevalier de la Légion d’honneur[8].

Paul Cabet meurt le chez lui, au no 90, rue des Feuillantines dans le 5e arrondissement de Paris[9], et est inhumé au cimetière du Montparnasse (1re division)[10].

Une rue de Dijon porte son nom, ainsi qu'à Nuits-Saint-Georges, où un monument sculpté par Paul Gasq inauguré le orne la façade du beffroi[11].

Ĺ’uvres

Buste de Rude (1856), Paris, cimetière du Montparnasse.
Suzanne au bain, Paris, musée d’Orsay.
Statue de La Résistance du Monument à la gloire des défenseurs de la ville de Dijon en 1870, à Dijon.
  • La Douleur, 1866, plâtre teintĂ©, 73 Ă— 54 Ă— 4 cm, Dijon, musĂ©e des beaux-arts de Dijon
  • Buste du poète Julien Paillet[12], Salon de 1861
  • Portrait en mĂ©daillon de Jeanne-Virginie Cabet (sa sĹ“ur, nĂ©e en 1824), 1838, plâtre, musĂ©e du Louvre, Paris[13]
  • Jeune pâtre dĂ©nichant des oiseaux, 1853, groupe en plâtre (mĂ©daille Ă  l’Exposition universelle de 1855)[14]
  • Buste de François Rude, 1856, bronze ornant la sĂ©pulture de François Rude et de son Ă©pouse Sophie Rude au cimetière du Montparnasse Ă  Paris[15] et [16]. Une rĂ©plique de ce buste se trouve au parc Noisot Ă  Fixin
  • Chasseresse au repos, 1856, statue en pierre pour une niche de la cour Visconti du Palais du Louvre, Paris[17]
  • Le Vendangeur, 1857, statue en pierre, Palais du Louvre, Paris[18] - [19]
  • Buste de Claude Noisot, plâtre, Salon de 1859, musĂ©e Bonaparte Ă  Auxonne[20]. Le bronze est conservĂ© au musĂ©e et Parc Noisot Ă  Fixin (CĂ´te-d'Or)
  • Suzanne au bain, 1861, marbre, Salon de 1861 (mĂ©daille de première classe), acquis par l’impĂ©ratrice EugĂ©nie pour le palais de l’ÉlysĂ©e, conservĂ© au musĂ©e d’Orsay Ă  Paris[21] - [22]
  • Le Commerce maritime, 1865, une des quatre statues ornant le vestibule du Tribunal de commerce de Paris. Les autres sont Le commerce terrestre, L’art mĂ©canique et L’art industriel[23]
  • Chant et PoĂ©sie, entre 1866 et 1867, bas-relief du fronton de la façade latĂ©rale ouest de l’OpĂ©ra Garnier, rue Scribe Ă  Paris. La maquette en plâtre est conservĂ©e au musĂ©e d’Orsay Ă  Paris[24]
  • Baigneuse[25] et PĂŞcheuse[26], 1868, Palais du Louvre, Paris
  • La Toilette de VĂ©nus[27] et Le Triomphe d’Amphitrite[28], 1865, bas-reliefs ornant les frontons du second Ă©tage de la grande galerie occidentale de la cour du Carrousel, Palais du Louvre, Paris
  • Mille huit cent onze, annĂ©e terrible, bas-relief en bronze destinĂ© Ă  la tombe de son Ă©pouse (morte le ) au cimetière du Montparnasse, d'après un premier modèle de 1866. Il reprend sa conception en 1871, annĂ©e de la dĂ©faite face aux Prussiens. Le plâtre original (Salon de 1872) est conservĂ© au musĂ©e des beaux-arts de Beaune. Le marbre se trouve au musĂ©e d’Orsay Ă  Paris[29]. Un exemplaire au bronze a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1922 comme Monument aux morts au cimetière de Saint-LĂ´[30]
  • La RĂ©sistance : le , la ville de Dijon fut le théâtre d’évĂ©nements tragiques et la municipalitĂ© dĂ©cida de commĂ©morer ce fait en Ă©rigeant un monument place de Gray (devenue place du Trente-Octobre) ; sa conception fut confiĂ©e Ă  l’architecte FĂ©lix Vionnois et Paul Cabet fut chargĂ© de rĂ©aliser la statue sommitale : il reprĂ©senta la ville de Dijon sous la forme d’une allĂ©gorie fĂ©minine coiffĂ©e d’une couronne crĂ©nelĂ©e, ce qui fut acceptĂ© par le jury et le prĂ©fet. Mais Cabet ayant ajoutĂ© un bonnet phrygien affleurant au-dessus de la couronne[31], cette statue Ă  la posture hĂ©roĂŻque fut jugĂ©e trop vĂ©hĂ©mente par le prĂ©fet qui donna l’ordre de sa destruction Ă  quelques jours de son inauguration prĂ©vue le . C’est l’armĂ©e qui fut chargĂ©e de cet ouvrage, aucun entrepreneur local n’ayant voulu se prĂŞter Ă  cette tache. La statue fut endommagĂ©e ; elle est maintenant exposĂ©e sur une Ă©minence de Nuits-Saint-Georges[32]. En , la municipalitĂ© vota un crĂ©dit pour le rĂ©tablissement de l’œuvre de Cabet, mais celui-ci Ă©tant mort entretemps, une rĂ©plique en marbre d'Henri-LĂ©on GrĂ©ber fut inaugurĂ©e le [33]
  • Saint Martin partageant son manteau, groupe en marbre commandĂ© pour l’église Sainte-Geneviève de Paris (devenue le PanthĂ©on) et achevĂ© par Just Becquet, Ă©galement Ă©lève de Rude. Il est conservĂ© Ă  la cathĂ©drale d’Arras[34]. Une esquisse en terre-cuite se trouve au musĂ©e d’Orsay Ă  Paris[35]
  • Buste de François-Joseph Moreau[36], plâtre, musĂ©e Bonaparte Ă  Auxonne[37]

Par ailleurs, après la mort de François Rude, le , Paul Cabet acheva plusieurs œuvres de son maître :

  • Christ crucifiĂ©, statue en marbre commandĂ©e Ă  Rude pour le maĂ®tre-autel de l'Ă©glise Saint-Vincent-de-Paul Ă  Paris et achevĂ©e en 1857. Elle a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  l’Exposition universelle de 1862 Ă  Londres. MusĂ©e du Louvre, Paris[38]
  • HĂ©bĂ© et l'aigle de Jupiter, groupe reliĂ© en fonte dont le marbre original, inachevĂ© Ă  la mort de Rude, est conservĂ© au musĂ©e de Dijon. L’esquisse en terre-cuite est conservĂ©e au musĂ©e du Louvre Ă  Paris[39]

Iconographie

Notes et références

  1. [PDF]« MusĂ©e d'Histoire et d'ArchĂ©ologie 12, rue Camille Rodier 21700 Nuits-Saint-Georges Â», sur mobile.statuedefrance.fr.
  2. Pierre-Paul Darbois, né à Dijon le 11 janvier 1785, devint professeur de sculpture en 1829, à l’école des beaux-arts de la ville et conservateur adjoint au musée. Il est l’auteur de la Minerve colossale qui orne la façade de l’hôtel de ville de Dijon. Il est mort le (cf. 1861 : Décès de Pierre-Paul Darbois, sculpteur – Célébrations de Bourgogne).
  3. Archives de la police, AA423, événements de 1835 et 1836 dans eclatdebois.org.
  4. François Rude, Mme Cabet (cf. Notice no M5037011901, base Joconde, ministère français de la Culture).
  5. Gazette des beaux-arts, T. 5, 1891, p. 216.
  6. État-civil numérisé de la Ville de Paris.
  7. Les Rude, qui avaient perdu un fils unique de sept ans, Amédée (1823-1830), avaient reporté leur affection sur leur nièce, Martine, qu’ils avaient adoptée, en 1839, après le décès de sa mère.
  8. [PDF] archivesnationales.culture.gouv.fr.
  9. Archives de Paris 5e, acte de décès no 2702, année 1876 (vue 23/32)
  10. Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1876, en date du 25 octobre (vue 25/31)
  11. Journal des débats politiques et littéraires, 24 octobre 1933).
  12. Il était souvent appelé Julien Paillet de Plombières car originaire de Plombières-lès-Dijon
  13. Notice no M5037010727, base Joconde, ministère français de la Culture
  14. « Avez-vous vu cela, dit Rude à ses élèves"? Allez vite, c'est un chef-d’œuvre, Cabet ira plus loin que moi… » (Gazette des Beaux-arts)
  15. Tomb of French sculptor Francois Rude, Montparnasse cemetery | Flickr
  16. « RUDE François (1784-1855) », sur landrucimetieres.fr (consulté le ).
  17. Notice no M5037000921, base Joconde, ministère français de la Culture
  18. Notice no M5037000920, base Joconde, ministère français de la Culture
  19. « "Le Vendangeur", sculpture de Paul Cabet, décor du palais du Louvre, Paris », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
  20. Notice no 01320016883, base Joconde, ministère français de la Culture
  21. Notice no 000SC013052, base Joconde, ministère français de la Culture
  22. La Sortie du bain
  23. « Tribunal », sur amitrtlu.free.fr (consulté le ).
  24. « Chant et Poésie », sur musee-orsay.fr (consulté le ).
  25. Aile de Flore. Cabet. Baigneuse
  26. Aile de Flore. Cabet. PĂŞcheuse
  27. Grande Galerie Occidentale. Cabet. Toilette de VĂ©nus
  28. GalerieOccidentale_CabetAmphitrite
  29. Notice no 000SC013050, base Joconde, ministère français de la Culture
  30. monument aux morts du cimetière de Saint-Lô (Manche)
  31. Dijon en 1900: La place du Trente-Octobre : le monument de la RĂ©sistance
  32. « Dijon », sur nella-buscot.com (consulté le ).
  33. Les disputes de Dijon sur le site Fontes d’art
  34. « Arras, cathédrale Saint-Vaast », patrimoine-histoire.fr, consulté le 23 novembre 2021.
  35. Notice no 000SC013053, base Joconde, ministère français de la Culture
  36. MĂ©decin du roi Louis-Philippe.
  37. Notice no 01320016808, base Joconde, ministère français de la Culture
  38. Notice no M5037011911, base Joconde, ministère français de la Culture
  39. Notice no M5037011892, base Joconde, ministère français de la Culture
  40. Une épreuve en terre cuite du même buste avait été adressée au maire de Nuits-Saint-Georges (cf. Courrier de l'art : chronique hebdomadaire des ateliers, des musées, des expositions, des ventes publiques…).
  41. [PDF]« Musée d'Histoire et d'Archéologie 12, rue Camille Rodier 21700 Nuits-Saint-Georges », sur mobile.statuedefrance.fr.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 16.

Liens externes

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