Patrick Mimouni
Patrick Mimouni est un réalisateur, scénariste, monteur de films, romancier et essayiste français, né en 1954 à Constantine. Il est le frère du réalisateur Gilles Mimouni.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Genre artistique |
roman, essai, film |
---|---|
Distinction |
|
Formation
Il fait des études d’architecture à l’école des Beaux-Arts de Paris (Up 6) et de cinéma à l’Institut des hautes études cinématographiques (34e promotion).
Biographie
Patrick Mimouni se fait connaître par ses courts métrages primés dans plusieurs festivals à la fin des années 1980. C’est « l’un des très rares cinéastes français de court métrage, qui sait faire cohabiter harmonieusement des caractères disparates sans moralisme dominant », selon Raphaël Bassan dans Libération[1].
L’homosexualité est présente dans la plupart des films de Mimouni. Villa Mauresque, son premier long métrage en 1992, hanté par le spectre du sida, offre le spectacle « d’une indéfectible élégance face au matérialisme et à la barbarie ordinaire », selon Les Cahiers du cinéma[2]. Le film reçoit le Prix du Long Métrage au festival de Belfort[3].
Le Traité du hasard, le second long-métrage de Mimouni sorti en 1998, « s’attaque à l’effet foudroyant du sida sur les comportements sexuels », selon Gérard Lefort dans Libération, « un film dur, mais pas triste pour autant, ou pire, pleurnichard, un film ferme sur ce qui n’a pas de prix »[4]. « Cette captation du vécu des pédés d’aujourd’hui est d’une grande force », souligne Olivier Nicklaus dans Les Inrockuptibles[5].
Mimouni obtient le Prix Jean-Vigo pour Quand je serai star en 2004, un film où il étudie l’effet du sida sur une nouvelle génération : « un film complètement libre. De droit et sur parole, mais surtout libre comme l’air qui y circule » selon Lefort[6]. Un film qui repose sur « la croyance absolue qu’il faut devenir souverain(e) de sa propre vie, qu’il faut avoir le courage de s’inventer, et aussi de défier la pesanteur », selon Olivier Nicklaus[7].
« Le projet un peu fou d’adapter au cinéma A la recherche du temps perdu »[8], débute vers 2007 pour Mimouni. Il se consacre alors à l’étude de Marcel Proust. Il publie Les Mémoires maudites, Juifs et homosexuels dans l’œuvre et dans la vie de Marcel Proust aux éditions Grasset en 2018. « Attention, chef-d'œuvre ! Patrick Mimouni vient d'achever l'un des livres vraiment géniaux de la décennie », selon Alexis Lacroix dans L’Express[9].
Il obtient le Grand prix de la Critique littéraire en 2018[10].
En novembre 2021, Mimouni publie Proust amoureux, vie sexuelle, vie sentimentale, vie spirituelle, toujours chez Grasset. Ouvrage « passionnant », selon Nelly Kaprièlian dans Les Inrockuptibles[11]. Livre « proustien, non pas dans le style – l’écriture est nerveuse et directe –, mais dans la composition tout en spirales et en illuminations rétrospectives », remarque Frédéric Pagès dans Le Canard enchaîné[12]. « Mimouni montre comme les mœurs du jeune Marcel, avant même qu’il ait écrit une ligne, étaient plus cachées par son entourage que par lui-même », voilà notamment ce qui fait « l'un des charmes de Proust amoureux », selon Mathieu Lindon dans Libération[13]. « Mimouni nous livre ici un portrait inédit et tout à fait captivant », note Vincent Roy dans L'Humanité[14].
Mimouni est un des rares cinéastes à avoir développé une œuvre de critique littéraire. « Il est surtout un immense lettré qui a consacré plus de dix ans de sa vie à explorer A la Recherche du temps perdu dans ses moindres détails », signale son éditeur[15].
Mimouni a également réalisé plusieurs documentaires pour la télévision. Et il a publié un roman en 2006, consacré à Arielle Dombasle, dont il fait un personnage de fiction.
Au début des années 2020, il prend plusieurs fois à partie Antoine Compagnon dans la revue La Règle du jeu, à propos de ses remarques sur Marcel Proust[16] - [17] - [18].
Filmographie
Longs métrages
- 1992 : Villa Mauresque
- 1998 : Le Traité du hasard
- 2004 : Quand je serai star
Courts et moyens métrages
- 1986 : Bertrand disparu
- 1987 : L'Inattendue
- 1987 : Les Amis
- 1989 : L'Éternelle
- 1994 : La Maison
Documentaires
- 1989 : Don Carlos de Beistegui
- 1990 : Charles et Marie-Laure de Noailles
- 1998 : À Groussay
- 2006 : Un portrait d'André Ostier
Scénario
Montage
- 1989 : Histoires d'Amérique de Chantal Akerman
Publications
- 2006 : Arielle, roman, Flammarion, (ISBN 9782080690845).
- 2007 : La vocation talmudique de Proust, essai, dans La Règle du jeu, n° 35, Grasset, (ISBN 9782246690887).
- 2009 : Fumer avec Proust, essai, dans La Règle du jeu, n° 40, Grasset, (ISBN 9782246741244).
- 2011 : La douceur de Swann, essai, dans La Règle du jeu, n° 47, Grasset, (ISBN 9782246786290).
- 2012 : L'être zéro, essai, dans La Règle du jeu, n° 48, Grasset, (ISBN 9782246786764).
- 2012 : L'être tout le monde, essai, dans La Règle du jeu, n° 50, Grasset, (ISBN 9782246786825).
- 2018 : Les MĂ©moires maudites : Juifs et homosexuels dans l'Ĺ“uvre et la vie de Marcel Proust, essai, Grasset, (ISBN 2246814553).
- 2018 : Entre les lignes : Proust et la littérature juive, dans La Règle du jeu, publié en ligne
- 2018 : Qu’est-ce que la littérature homosexuelle ?, dans La Règle du jeu, publié en ligne
- 2019 : Les vertus hébraïque du grand-père de Proust, dans La Règle du jeu, publié en ligne
- 2019 : Proust et le sionisme, dans La Règle du jeu, publié en ligne
- 2020 : Antoine Compagnon et la judéité de Proust, dans La Règle du jeu, publié en ligne
- 2021 : Proust amoureux, vie sexuelle, vie sentimentale, vie spirituelle, essai, Grasset, (ISBN 9782246829843).
- 2022 : Proust, « vecteur de la propagande sioniste », selon Antoine Compagnon, dans La Règle du jeu, publié en ligne
Distinctions
Cinéma
- 1987 : Prix de la Presse pour Bertrand disparu au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand.
- 1987 : Prix de la Presse pour Bertrand disparu au festival du court-métrage de Brest.
- 1990 : Prix spécial du Jury pour L'Éternelle au festival du court-métrage de Brest.
- 1992 : Prix du Long MĂ©trage pour Villa Mauresque au festival de Belfort.
- 1992 : Prix du Public pour Villa Mauresque aux Rencontres cinématographiques de Dunkerque.
- 2004 : Prix Jean-Vigo pour Quand je serai star.
Publications
- 2018 : Grand prix de la Critique littéraire pour Les Mémoires maudites : Juifs et homosexuels dans l'œuvre et la vie de Marcel Proust, essai, Grasset.
Notes et références
- Raphaël Bassan, Il court, il court le métrage, dans Libération, 8 février 1988.
- Frédéric Strauss, L’élégance même, dans Les Cahiers du cinéma, juillet 1993.
- Palmares 1992, Entrevues, Belfort, Festival international du film
- Gérard Lefort, Profitons de ce hasard, dans Libération, 10 juin 1998.
- Olivier Nicklaus, Le Traité du hasard, dans Les Inrockuptibles, 10 juin 1998.
- Gérard Lefort, Un steward et sa mère, appel d’air, dans Libération, 19 janvier 2005.
- Olivier Nicklaus, Prise de risque, dans Les Inrockuptibles, 19 janvier 2005.
- Patrick Mimouni, propos recueillis par Daoud Boughezala, Juif et homosexuel, Proust le maudit dans Causeur, 16 septembre 2018.
- Alexis Lacroix, Proust, agent secret, dans L’Express, 30 juin 2018.
- Patrick Mimouni, Grand Prix de la Critique littéraire 2018, dans Texture, 7 décembre 2018.
- Nelly Kaprièlian, Un amour de Proust , dans Les Inrockuptibles, novembre 2021.
- Frédéric Pagès, Marcel perdu et retrouvé, dans Le Canard enchaîné, 24 novembre 2021
- Mathieu Lindon, En 2022, sept livres pour commémorer Proust, dans Libération, 30 décembre 2021.
- Vincent Roy, Les cahiers noircis de Marcel Proust, dans L'Humanité, 13 au 19 janvier 2022.
- Grasset, Les MĂ©moires maudites, sur le site en ligne des Ă©ditions Grasset ]
- « Proust et le sionisme » [Patrick Mimouni], sur La Règle du Jeu, (consulté le )
- Patrick Mimouni, « Antoine Compagnon et la judéité de Proust », sur La Règle du Jeu, (consulté le )
- Patrick Mimouni, « Proust, «vecteur de la propagande sioniste», selon Antoine Compagnon », sur La Règle du Jeu, (consulté le )