Patrick Destremau
Patrick Destremau, né le à Alger, est un militaire français. Général de corps d'armée, il est directeur de l’Institut des hautes études de défense nationale et de l’Enseignement militaire supérieur du au .
Directeur Institut des hautes études de défense nationale Enseignement militaire supérieur en France | |
---|---|
- | |
Benoît Durieux (d) |
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Biographie
Origine et formation
Son grand-père, Jean Destremau officier des troupes coloniales a fait les campagnes d'Italie en 1943 et de France en 1944, et a été tué en 1948 en Indochine alors qu’il commandait comme colonel la demi-brigade stationnée à Vinh Long[1].
Patrick Destremau entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en . Diplômé en 1983, il choisit de servir dans la composante des Troupes de Marine, spécialité Blindés et rejoint l’École d’application de l’arme blindée cavalerie (EAABC) de Saumur. Il est également diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications (Sup’Telecom) en 1996[2] et breveté de l’École de guerre en 1998[3], il est auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)[4] et du Centre des hautes études militaires (CHEM) de 2006 à 2007.
Carrière militaire
Entre 1984 à 2006, Patrick Destremau sert principalement au sein du Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) et participe à de nombreuses opérations en Afrique sahélienne et centrale, dans les Balkans et dans le Pacifique Sud. Il est notamment déployé au sein de l’opération Manta au Tchad en 1984, de l'opération Épervier en République Centrafricaine en 1987 et 1989, de la FORPRONU (Force de protection des Nations unies) en Croatie en 1992 et au sein de la SFOR (Stabilization Force) de l’OTAN en Bosnie en 1998.
En , il est nommé chef de peloton à l’escadron blindé du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie (RIMaP-NC).
Détaché auprès du général Jacques Vidal, il tente de négocier le la libération des otages de la prise d'otages d'Ouvéa[5] avec les preneurs d’otages kanaks devant la grotte où sont retenus des gendarmes, mais il est à son tour pris en otage. Il restera détenu dans la grotte durant 9 jours, avant d’en être libéré le avec l’opération « Victor » qui fera 19 tués chez les militants mélanésiens et deux chez les militaires[6].
Lors de la reprise des combats de entre les parties, une unité de son GTIA est bombardée à Bouaké[7] par des avions ivoiriens tuant 9 militaires et un civil et blessant plus de 40 autres soldats dont certains resteront lourdement handicapés.
Lors des émeutes d’Abidjan qui suivent, il est chargé avec son unité d’évacuer les ressortissants français menacés dans la ville d’Abidjan. Son détachement est mis en cause dans la fusillade qui éclate le devant l’hôtel Ivoire au centre de la capitale. A la suite d’échauffourées avec des manifestants ivoiriens, des tirs provoquent la mort et blessent plusieurs manifestants. Le bilan est contesté : des sources médicales ivoiriennes font état d’« au moins sept morts et de plusieurs dizaines de blessés », tandis que le ministère français de la Défense reconnait « un peut-être deux morts » imputables à des tirs français. Dans le quotidien Libération Patrick Destremau déclare que les soldats sous ses ordres n’ont pas tiré à balles réelles sur des Ivoiriens non armés. Il demande à pouvoir témoigner devant une commission d’enquête pour défendre l’honneur de ses soldats[8].
En 2007, il est nommé à la tête du programme « Scorpion »[9] de modernisation et de numérisation des véhicules de combat de l’Armée de Terre. Il développe l'info-valorisation du projet en incluant dans le programme le système d’information de combat Scorpion (SICS)[10].
En 2011 il est promu général de brigade et conduit jusqu’en 2014 la réforme du haut commandement des armées et représente le chef d’Etat-major des Armées dans la réforme de la gouvernance du ministère[11].
À partir de 2014, il est adjoint au sous-chef « Performance »[12] où il représente le chef d’Etat-major des Armées dans la commission Bernard Pêcheur portant sur l' Association professionnelle nationale de militaires jusqu'en 2016. Il est aussi administrateur de l'Établissement public des fonds de prévoyance militaire et de l'aéronautique[13].
En 2016 il est promu sous-chef « Performance »[14] à l'Etat-major des Armées et à ce titre responsable de la préparation et du moral, ainsi que de l’organisation générale et du modèle des ressources humaines des armées. Il est vice-président du conseil d'administration de l'établissement public Économat des Armées[15].
Le 1er septembre 2018, Patrick Destremau est nommé directeur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et de l’Enseignement militaire supérieur (EMS). Il est chargé par le Premier Ministre d’en conduire la réforme[16].
Patrick Destremau fait son adieu aux armes le 25 juin 2021, au cours d'une cérémonie présidée par le général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des armées (CEMA)[17].
Grades militaires
DĂ©coration
- Commandeur de l'ordre national du MĂ©rite: 2012
- Croix de la Valeur militaire: citation à l'ordre de l'armée: 1988, citation à l’ordre du Corps d'Armée : 2005
Notes et références
- « Saint-Cyr : 1923-1925 - 110e promotion du chevalier bayard »
- Arrêté du 11 mars 1997 portant attribution du diplôme d'ingénieur de l'Ecole nationale supérieure des télécommunications (lire en ligne)
- Arrêté du 26 août 1998 portant attribution du brevet d'études militaires supérieures (lire en ligne)
- Arrêté du 26 septembre 2007 conférant la qualité d'ancien auditeur de la 59e session nationale de l'Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2006-2007) (lire en ligne)
- Enquête sur Ouvéa : rapport et témoignages sur les évènements d'avril-mai 1988, Editions de l'Atelier, , 202 p. (ISBN 978-2-85139-096-7, lire en ligne)
- Sylvain Rakotoarison, « L'histoire précise de la prise d'otages d'Ouvéa en 1988 (3) », sur Le Blog de Sylvain Rakotoarison (consulté le )
- « RICM : les chefs de corps depuis 1914 - Site officiel ANA RICM », sur www.anciens-du-ricm.org (consulté le )
- Thomas Hofnung, «Pour l'honneur de mes soldats», sur Libération (consulté le )
- « Pensée mili-terre - Accueil », sur www.penseemiliterre.fr (consulté le )
- « Selon le colonel Destremau, les Soukhoï étaient "rattachés au premier cercle" de Laurent Gbagbo », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Thomas Hofnung, «Pour l'honneur de mes soldats», sur Libération.fr, (consulté le )
- « Scorpion », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
- Arrêté du 29 octobre 2014 portant nomination au conseil d'administration de l'Etablissement public des fonds de prévoyance militaire et de l'aéronautique (lire en ligne)
- « Version électronique authentifiée publiée au JO n° 0158 du 08/07/2016 | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- Arrêté du 20 octobre 2016 portant nomination du vice-président du conseil d'administration de l'établissement public Economat des armées (lire en ligne)
- « Projet de loi de finances pour 2020 : Direction de l'action du Gouvernement : Coordination du travail gouvernemental », sur www.senat.fr (consulté le )
- « Adieu aux armes du général de corps d’armée Patrick Destremau », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Nomination - Patrick Destremau », sur Inetum (consulté le )
- fchaltiel, « Patrick Destremau rejoint Inetum en tant qu’Executive Vice President, Defence & Security General Manager », sur ITnumeric, (consulté le )
- Décret du 10 novembre 1997 portant nomination et promotion dans l'armée active (lire en ligne)
- Décret du 9 juillet 2002 portant nomination et promotion dans l'armée active (lire en ligne)
- « Version électronique authentifiée publiée au JO n° 0142 du 21/06/2011 | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Version électronique authentifiée publiée au JO n° 0294 du 19/12/2015 | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- DĂ©cret du 1er juillet 2016 portant promotion (lire en ligne)