Accueil🇫🇷Chercher

Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 1994

Les épreuves de patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 1994 se sont déroulées du 22 au à l'amphithéâtre olympique de Hamar, en Norvège.

Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 1994
Description de l'image Short track speed skating pictogram.svg. Description de l'image Olympic rings.svg.
Généralités
Sport Patinage de vitesse sur piste courte
Organisateur(s) CIO et ISU
Édition 2e
Lieu(x) Lillehammer, Drapeau de la Norvège Norvège
Date Du au
Nations 19
Participants 83
Épreuves 6
Site(s) Amphithéâtre olympique, Hamar, Drapeau de la Norvège Norvège
Palmarès
Plus titré(s) Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud (4)
Plus médaillés Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud (4)

Navigation

Il s'agit de la deuxième Ă©dition de la discipline, après son introduction dans le programme olympique aux Jeux olympiques d'hiver de 1992 Ă  Albertville. Deux Ă©preuves sont ajoutĂ©es au programme : le 500 mètres masculin et le 1 000 mètres fĂ©minin, rendant les Ă©preuves individuelles identiques pour les hommes et les femmes. La compĂ©tition fĂ©minine est marquĂ©e par l'absence de quatre favorites dont en particulier Maria Rosa Candido et Monique Velzeboer.

Aucun record du monde n'est battu pendant ces Ă©ditions des Jeux olympiques ; cependant, Kim Yoon-mi, une patineuse sud-corĂ©enne de 13 ans, devient la plus jeune mĂ©daillĂ©e d'or de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver après une victoire au relais. Ces Jeux font Ă©galement entrer l'arbitrage vidĂ©o dans les mĹ“urs de la discipline après que Cathy Turner eut remportĂ© le 500 mètres malgrĂ© plusieurs fautes non sanctionnĂ©es.

Préparation de l'événement

DĂ©signation du pays hĂ´te

La ville de Lillehammer se porte une première fois candidate pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 1992, finalement attribués à Albertville[1]. Le , la municipalité décide de présenter une nouvelle candidature pour l'accueil des Jeux de 1994[2]. L'élection de la ville hôte se déroule à Séoul, en Corée du Sud, à l'occasion de la 94e session du CIO. Après le désistement de Lausanne (Suisse) et Leningrad (URSS), quatre villes sont en lice : Lillehammer, Östersund (Suède), Anchorage (États-Unis) et Sofia (Bulgarie). Lillehammer est choisie au 3e tour pour quarante-cinq voix contre trente-neuf allant à la ville suédoise[3]. Elle devient la deuxième ville norvégienne à accueillir les Jeux olympiques d'hiver après Oslo en 1952[4].

Modification des épreuves après 1992

En , Ă  Barcelone, le comitĂ© d'organisation des Jeux olympiques ajoute le 500 m hommes et le 1 000 m femmes au programme olympique. Les patineurs s'affrontent donc sur 500 mètres, 1 000 mètres et relais (3 000 mètres pour les femmes et 5 000 mètres pour les hommes)[5].

Nathalie Lambert, qui annule son départ à la retraite sportive à cette annonce, s'interroge : « On se demande cependant pourquoi ils ont ajouté le 500m aux gars et gardé le 500m féminin alors que tout le monde préférerait le 1500 où il y a moins de risques d'accidents. »[6]

Lieu de la compétition

L'intérieur de l'amphithéâtre olympique de Hamar, avec des patineurs de hockey sur la glace.
L'intérieur de l'amphithéâtre olympique de Hamar lors d'une compétition de hockey en 2008.

L'amphithéâtre olympique de Hamar, où se disputent les compétitions de patinage artistique et de patinage de vitesse sur piste courte, est implanté en plein centre-ville de Hamar[7]. Le patinage de vitesse sur piste courte étant ajouté au programme olympique fin 1988, les plans changent : la patinoire doit accueillir deux sports différents et le comité d'organisation des Jeux décide d'en construire une à Hamar plutôt que les deux temporaires prévues à Lillehammer dans la candidature[8]. En , un plan de construction d'une patinoire à Lillehammer pour le patinage artistique et une à Hamar pour le short-track est approuvé[9]. En , à la demande du CIO, le comité d'organisation des Jeux regroupe les deux types de patinage à Hamar et décide de construire un village olympique à proximité pour y accueillir les patineurs[10].

La patinoire ayant Ă©tĂ© conçue pour n'accueillir qu'un sport et 4 500 spectateurs, il faut dĂ©molir puis reconstruire tous les emplacements prĂ©vus pour la presse et les spectateurs pour augmenter la capacitĂ© des tribunes : l'expansion est approuvĂ©e et financĂ©e en [11]. La rĂ©novation commence en et se termine le [12] - [13]. Les tribunes en bĂ©ton permettent d'accueillir environ 6 000 personnes et le bâtiment est construit Ă  cĂ´tĂ© d'une patinoire existante pour profiter de certaines infrastructures dĂ©jĂ  en place. Parmi les 6 000 places, on compte 330 places pour les personnalitĂ©s, 200 pour la presse et 60 pour les commentateurs de radio et de tĂ©lĂ©vision[14].

Officiels

Le patinage de vitesse sur piste courte étant à l'époque quasi inconnu en Norvège, les officiels bénévoles sont formés par des volontaires de pays voisins et participent à quatre compétitions test dans les mois qui précèdent la compétition[15], en particulier une manche de Coupe du monde pendant l'automne 1993[16].

  • Jean Heckly, rĂ©fĂ©rent technique
  • Ottavio Cinquanta, rĂ©fĂ©rent technique
  • Tron Espeli, competitor steward
  • Anders Olsson, competitor steward
  • Per-Olof Pehrsson, observateur
  • Stein Andersen, observateur
  • Sobue Takeo, starter des Ă©preuves fĂ©minines
  • Lena-Maria Manshanden-Jonasson, juge-arbitre des Ă©preuves fĂ©minines
  • György Martos, juge-arbitre assistant des Ă©preuves fĂ©minines
  • Roch Loignon, juge-arbitre assistant des Ă©preuves fĂ©minines
  • Runar StĂĄlsett, starter des Ă©preuves masculines
  • GĂĽnther Langer, juge-arbitre des Ă©preuves masculines
  • Greta Hall, juge-arbitre assistante des Ă©preuves masculines
  • GĂ©rard Matusalem, juge-arbitre assistant des Ă©preuves masculines

Participants

Nombre de participants par pays

Nombre de participants par pays[17]
Femmes Hommes Total
Afrique du Sud 1 0 1
Australie 1 5 6
Belgique 2 2 4
Bulgarie 1 0 1
Canada 5 5 10
Chine 5 5 10
Corée du Sud 5 4 9
France 5 1 6
États-Unis 5 5 10
Italie 5 5 10
Japon 1 5 6
Kazakhstan 1 0 1
Mongolie 0 1 1
Norvège 0 5 5
Nouvelle-ZĂ©lande 0 5 5
Pays-Bas 5 1 6
Royaume-Uni 1 3 4
Russie 5 2 7
Suède 0 1 1

Participations et non-participations imprévues

Le Mongol Bat-Orgil Batchuluun est qualifié au nom de l'égalité des chances pour les petits pays, bien que son niveau ne soit en théorie pas suffisant pour rejoindre les épreuves des Jeux olympiques[18] : le pays est troisième sur la liste de réserve[19]. Il apprend sa sélection par fax neuf jours avant la cérémonie d'ouverture[18]. Au moment de la décision, il a déjà quitté l'Europe et est dans le train pour Oulan-Bator : une fois arrivé, il est immédiatement renvoyé dans un train pour Saint-Pétersbourg, puis un avion pour Oslo. Il n'arrive pas à temps pour la cérémonie d'ouverture des Jeux, mais participe bien à la compétition[19].

Plusieurs patineuses de haut niveau, favorites de la compĂ©tition, ne sont pas prĂ©sentes aux Jeux olympiques de 1994. L'Italienne Maria Rosa Candido, mĂ©daillĂ©e d'or du relais fĂ©minin en 1988, dĂ©cède dans un accident de voiture en [20]. La NĂ©erlandaise Monique Velzeboer, quatrième du 500 mètres aux Jeux olympiques de 1992, se brise la nuque Ă  l'entraĂ®nement en et devient paraplĂ©gique[21]. Annie Perreault, quant Ă  elle, est victime d'une commotion cĂ©rĂ©brale causĂ©e par une chute aux sĂ©lections olympiques et ne participe pas non plus aux Jeux[22].

Le relais féminin de Corée du Nord se qualifie pour les Jeux olympiques, mais annule sa venue à la dernière minute. Avec seulement quelques jours pour s'organiser, seule la troisième équipe de réserve, celle des Etats-Unis, peut compléter la compétition[19].

Déroulement de la compétition

Programme

Calendrier des Ă©preuves[23]
12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27
FĂ©vrier 1994
Cérémonies d'ouverture et de clôture • •
Hommes
500 m o o
1 000 m o
Relais 5 000 m o o
Femmes
500 m o
1 000 m o
Relais 3 000 m o

Cérémonie d'ouverture

Trois pays ont nommé un porte-drapeau patineur de vitesse sur piste courte. Le premier est la Belgique, qui envoie Bea Pintens en tête de cortège[24]. Vient ensuite la Corée du Sud, représentée par Lee Joon-ho[25], et la Nouvelle-Zélande dont le porte-drapeau est Tony Smith[26].

500 m hommes

Le 500 mètres masculin a lieu en alternance avec la compĂ©tition fĂ©minine. Dans la première course, Richard Nizielski, d'Australie, fixe un record olympique de 44 s 86 devant le SuĂ©dois Martin Johansson. Li Lianli est victime d'une chute. Marc Gagnon remporte la deuxième sĂ©rie Ă©liminatoire avec un nouveau record de 44 s 69, suivi par l'Australien Steven Bradbury, alors que Wilf O'Reilly termine dernier de la course. Derrick Campbell et Lee Joon-ho se qualifient ensuite au dĂ©triment de Bruno Loscos. Au cours de la manche suivante, l'Italien Orazio Fagone est disqualifiĂ© pour faute ; Chae Ji-hoon bat Ă  nouveau le record olympique avec un temps de 44 s 36, devant Jun Uematsu. Viennent ensuite Li Jiajun et Kim Ki-hoon. Mirko Vuillermin est le suivant Ă  battre le record olympique de la distance en 44 s 29, devant FrĂ©dĂ©ric Blackburn qui participe Ă  ses troisièmes Jeux olympiques. Le Britannique Nicky Gooch bat immĂ©diatement le record en 44 s 03, suivi par Andy Gabel, Ă©liminant Mike McMillen et Stephan Huygen. Enfin, Bjørnar Elgetun bat le record olympique pour la sixième fois en une heure avec un temps de 44 s 01[27].

Le 500 mètres masculin reprend le . Dans la première course, le Canadien Marc Gagnon dĂ©passe l'Italien Mirko Vuillemin et fixe un septième record olympique de la distance en 43 s 84. Kim Ki-hoon Ă©choue en troisième place et ne passe pas en demi-finale. Dans le deuxième quart de finale, l'Australien Steven Bradbury se qualifie avec une lĂ©gère avance sur le Britannique Nicky Gooch, lui-mĂŞme seulement deux centièmes de seconde devant le Japonais Satoru Terao. Derrick Campbell arrive dernier après une chute. Li Jiajun est disqualifiĂ© dans la troisième course, mais Andy Gabel, qu'il a gĂŞnĂ©, n'est pas avancĂ© en demi-finale : ce sont donc Chae Ji-hoon et Martin Johansson qui se qualifient. Enfin viennent FrĂ©dĂ©ric Blackburn et Lee Jun-ho ; les quatre compĂ©titeur de cette dernière course ont tous franchi la ligne d'arrivĂ©e avec moins de trois dixièmes de seconde d'Ă©cart[28].

Mirko Vuillermin remporte la première demi-finale avec encore un record olympique de 43 s 58 devant Chae Ji-hoon. Frédéric Blackburn et Martin Johansson sont éliminés. En demi-finale B, Steven Bradbury chute ; Marc Gagnon et Nicky Gooch s'assurent une place en finale[29].

Le dernier record olympique de la distance tombe en finale du 500 mètres, qui commence Ă  21 heures. Chae Ji-hoon s'empare de la victoire en 43 s 45, devant Mirko Vuillermin et Nicky Gooch. Marc Gagnon Ă©choue au pied du podium[30].

1 000 m hommes

Portrait de Eric Flaim souriant.
Le patineur de vitesse amĂ©ricain Eric Flaim, qui participe en parallèle aux Ă©preuves de patinage de vitesse sur piste courte, est Ă©liminĂ© en quarts de finale du 1 000 m.

La première course de patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 1994 est la sĂ©rie Ă©liminatoire du 1 000 m masculin. Le premier Ă  se qualifier pour les quarts de finale est le Canadien Marc Gagnon, suivi de près par Kieran Hansen, qui reprĂ©sente l'Australie. Andy Gabel passe ensuite avec Richard Nizielski, puis c'est au tour de Satoru Terao et de Nicky Gooch. Dans la quatrième course, il n'y a que trois patineurs : Erik Duyvelshoff, des Pays-Bas, arrive dernier tandis que se qualifient Kim Ki-hoon et Eric Flaim, patineur de vitesse amĂ©ricain qui participe aussi au longue piste. Viennent ensuite FrĂ©dĂ©ric Blackburn et Orazio Fagone, tous deux vĂ©tĂ©rans de 1992, puis Lee Joon-ho et Li Lianli, qui ont la mĂŞme expĂ©rience. Dans cette course, le Belge Geert Blanchart est disqualifiĂ© pour avoir fait tomber Steven Bradbury, qui n'est pas avancĂ© en quart de finale malgrĂ© cette faute. Derrick Campbell et Li Jiajun se qualifient ensuite. La dernière course voit la qualification de Chae Ji-hoon et de Bjørnar Elgetun[31].

Le quart de finale a lieu le même jour. Dans la première course, Chae Ji-hoon empoche son ticket pour les demi-finales avec Derrick Campbell, tandis qu'Orazio Fagone est disqualifié et Kieran Hansen éliminé. La deuxième course voit un record olympique de 1 min 29 s 58 fait par Lee Joon-ho devant Satoru Terao. Dans la troisième course, Frédérick Blackburn passe en demi-finales avec Kim Ki-hoon. La dernière course voit la disqualification de Li Jianji ; Marc Gagnon se qualifie devant Nicky Gooch[32].

En première demi-finale, Marc Gagnon chute et finit dernier. Les deux patineurs qualifiés sont Kim Ki-hoon et Nicky Gooch. Dans la deuxième demi-finale, Chae Ji-hoon se qualifie avec deux secondes d'avance sur Derrick Campbell, lui-même loin devant Frédéric Blackburn et Satoru Terao, envoyés en finale B[33].

En finale B du 1 000 mètres, Marc Gagnon remporte la course devant Satoru Terao et Lee Jun-ho, tandis que FrĂ©dĂ©ric Blackburn est disqualifiĂ© pour faute. Dans la finale A, Nicky Gooch est disqualifiĂ© pour avoir fait tomber Derrick Campbell, qui se relève et finit de patiner sans se rendre compte qu'il lui reste un tour Ă  parcourir : il est donc Ă©liminĂ© de la compĂ©tition[34]. La première place revient Ă  Kim Ki-hoon, la deuxième Ă  Chae Ji-hoon, et la mĂ©daille de bronze, Ă  dĂ©faut d'autres compĂ©titeurs en finale A, revient Ă  Marc Gagnon, qui a remportĂ© la finale B[35].

Relais masculin

Le se dĂ©roule la demi-finale du relais masculin, couru sur 5 000 mètres. Dans la première demi-finale, l'Italie bat le record olympique en 7 min 13 s 34 et se qualifie avec l'Ă©quipe amĂ©ricaine, Ă©liminant les Chinois et les NorvĂ©giens. En deuxième demi-finale, le Canada se qualifie avec l'Australie ; le Japon et la Nouvelle-ZĂ©lande sont Ă©liminĂ©s[36].

En finale B du relais masculin olympique, deux équipes sont disqualifiées pour faute : la Chine et la Nouvelle-Zélande. Les Japonais sont donc premiers de la finale B, devant les Norvégiens. En finale A, l'Italie s'empare de l'or avec un record olympique à 7 min 11 s 74 devant les Etats-Unis et l'Australie, qui prend le bronze. Le Canada, pourtant favori de la distance, arrive au pied du podium[37].

500 m femmes

Le deuxième jour de compĂ©tition s'ouvre sur le 500 mètres fĂ©minin, distance dĂ©jĂ  prĂ©sente aux Jeux olympiques d'Albertville. Dans la première course, Wang Xiulan passe en quart de finale avec Nathalie Lambert du Canada, Ă©liminant l'adolescente bulgare Evgenia Radanova. Dans la deuxième course, Cathy Turner Ă©tablit un nouveau record olympique Ă  46 s 22, loin devant Won Hye-Kyung. Sylvie Daigle se qualifie ensuite avec Chun Lee-Kyung, puis c'est au tour d'Isabelle Charest et de Sandrine Daudet. Ayako Tsubaki s'illustre ensuite avec l'Australienne Karen Kah, qui parvient Ă  se qualifier Ă  trois centièmes de seconde devant la Russe Viktoria TroĂŻtskaĂŻa-Taranina. Marinella Canclini passe devant Kim So-hee. Dans l'avant-dernière course, Yang Yang (S) passe en quarts de finale devant Marina Pylaeva. La dernière course voit la victoire de l'AmĂ©ricaine Amy Peterson devant la Chinoise Zhang Yanmei[38].

Isabelle Charest remporte le premier quart de finale devant Yang Yang. Dans la deuxième course, Marinella Canclini chute et laisse la place à Amy Peterson et Zhang Yanmei, soit la même arrivée qu'au cours de la manche précédente. Kim So-hee et Cathy Turner sont les prochaines à se qualifier, quelques minutes avant Wang Xiulan et Won Hye-Kyung — dans cette dernière course, Sylvie Daigle a chuté mais n'est pas avancée en demi-finale malgré la disqualification de Marina Pylaeva pour faute[39].

Chacune des deux demi-finales voit une disqualification. Dans la première, Zhang Yanmei arrache un nouveau record olympique de 46 s 01, devant Amy Peterson. Kim So-hee arrive troisième et ne se qualifie pas, tandis que Yang Yang subit une disqualification pour faute. Dans la deuxième demi-finale, c'est Cathy Turner qui passe première devant Won Hye-Kyung, éliminant Wang Xiulan, alors qu'Isabelle Charest est à son tour disqualifiée[40].

Zhang Yanmei dĂ©marre en première position de la course, qu'elle conserve pendant trois tours[41]. Cathy Turner dĂ©passe ensuite Zhang : au moment du dĂ©passement, elle tend clairement le bras droit pour gĂŞner son adversaire qui, dĂ©stabilisĂ©e, finit la course en deuxième position[42]. Dès le passage de la ligne d'arrivĂ©e, la compĂ©titrice chinoise se prĂ©cipite vers les juges pour protester contre le contact, interdit par les règles du sport. Cathy Turner remporte la course avec un nouveau record olympique Ă  45 s 98 ; Zhang Yanmei est deuxième, Amy Peterson troisième[41]. Isabelle Charest, tombĂ©e en raison d'une faute non sanctionnĂ©e de Cathy Turner en demi-finale du 500 mètres, affirme qu'elle « ne mĂ©rite pas sa victoire (...) Elle met une mauvaise ambiance dans notre sport »[18]. Nathalie Lambert est Ă©galement disqualifiĂ©e sur une faute qui semble pourtant faite par Cathy Turner, puis la finale cause une controverse Ă  la suite de sa faute sur Zhang Yanmei[42]. Lors des remises de mĂ©dailles, Zhang Yanmei quitte le podium dès qu'elle reçoit sa mĂ©daille, ne restant pas pour l'hymne amĂ©ricain et jetant son bouquet de fleurs derrière elle[43]. Turner reçoit un email de menaces d'un supporter canadien[44].

1 000 m femmes

Dans la première sĂ©rie Ă©liminatoire du 1 000 m fĂ©minin, Sylvie Daigle remporte la course en fixant un nouveau record olympique avec un temps de 1 min 41 s 88, trois centièmes de seconde devant la Française Sandrine Daudet. Le record chute dans la course suivante quand Isabelle Charest patine en 1 min 39 s 55 et se qualifie devant Zhang Yanmei. Kim So-hee passe en quart de finale avec Amy Peterson, puis c'est au tour de Marina Pylaeva et Yang Yang, suivies d'Ayako Tsubaki et Marinella Canclini. Karen Kah profite d'une chute de ses deux concurrentes pour se qualifier avec plusieurs secondes d'avance sur Cathy Turner, alors que Won Hye-kyung passe en quart de finale avec Wang Xiulan. Enfin viennent Nathalie Lambert et Chun Lee-kyung[45].

En quarts de finale, le record olympique tombe pour la troisième fois aux mains d'une troisième Québécoise, Nathalie Lambert, qui s'assure une place en demi-finale avec un temps de 1 min 38 s 75. Isabelle Charest et Chun Lee-kyung arrivent première et deuxième de la seconde course, à exactement un centième de seconde d'écart. Kim So-hee marque le quatrième record olympique de la distance en une journée avec un chronomètre à 1 min 38 s 61, devant Cathy Turner. Enfin, Sylvie Daigle et Zhang Yanmei passent en demi-finale[46].

Dans la première demi-finale, Cathy Turner est disqualifiĂ©e pour faute : Kim So-hee et Zhang Yanmei passent en finale au dĂ©triment d'Isabelle Charest[47]. La faute de Turner est pourtant minime : Nathalie Lambert, qui a critiquĂ© le style de patinage de Turner la veille, commente cette fois qu'elle n'a pas vu de faute mais qu'elle suppose que les juges ont fait un excès de zèle pour compenser leur laxisme sur le 500 mètres[44]. Dans la seconde demi-finale, Sylvie Daigle est disqualifiĂ©e pour faute sur Yang Yang, qui est avancĂ©e en finale malgrĂ© une chute, aux cĂ´tĂ©s de Nathalie Lambert et Chun Lee-kyung[47].

Isabelle Charest court seule la finale B, puisque deux personnes ont été disqualifiées et une repêchée : elle raconte n'avoir « jamais été aussi gênée de [sa] vie », terrifiée à l'idée de se ridiculiser en tombant toute seule, puis avoir dû retenir un fou rire en voyant les spectateurs en tribunes faire la ola pendant sa course solitaire[48]. En finale A, Chun Lee-kyung bat une dernière fois le record olympique avec le temps de 1 min 36 s 87, récupérant une médaille d'or devant Nathalie Lambert et Kim So-hee[49].

Relais féminin

Les demi-finales du relais fĂ©minin du 3 000 mètres se dĂ©roulent après les qualifications individuelles masculines. Dans la première demi-finale, l'Ă©quipe canadienne bat le record olympique et passe en finale en 4 min 26 s 94 devant la CorĂ©e, Ă©liminant la Russie et l'Italie. Dans la deuxième demi-finale, c'est au tour de la Chine et des AmĂ©ricaines de se qualifier pour la finale au dĂ©triment des Pays-Bas et de la France[50].

La journĂ©e se termine avec la finale du relais fĂ©minin. La Chine y est disqualifiĂ©e pour faute ; les CorĂ©ennes remportent l'or et un record olympique de 4 min 26 s 64. Au sein de l'Ă©quipe, Kim Yoon-mi, 13 ans, devient la plus jeune mĂ©daillĂ©e d'or de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver. MalgrĂ© une chute de Christine Boudrias, le Canada parvient Ă  revenir en troisième position, profitant de la chute des Françaises, et finit en deuxième place avec la disqualification (dont le motif n'est jamais expliquĂ©) de l'Ă©quipe Chinoise[51]. Les AmĂ©ricaines ferment le podium[52].

Podiums

Hommes

Femmes

MĂ©dailles

Place Nation Total
1er Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 4 1 1 6
2e Drapeau des États-Unis États-Unis 1 1 2 4
3e Drapeau de l'Italie Italie 1 1 0 2
4e Drapeau du Canada Canada 0 2 1 3
5e Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 0 1 0 1
6e Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 0 0 1 1
Drapeau de l'Australie Australie 0 0 1 1

Postérité

Couverture médiatique et affluence

La patinoire inclut 5 838 sièges : avec 13 154 billets[53], l'Ă©vĂ©nement enregistre une moyenne de 5 600 spectateurs[54]. Il est Ă  noter que si les spectateurs ont presque rempli la patinoire, leur nombre est bien infĂ©rieur Ă  celui prĂ©sent aux Jeux olympiques prĂ©cĂ©dents et suivants[55] : il s'agit par ailleurs du sport avec le moins de spectateurs de toute cette Ă©dition des Jeux olympiques[53]. Le box des mĂ©dias, trop petit Ă  l'origine, doit ĂŞtre reconstruit pour les besoins du patinage artistique et du patinage de vitesse sur courte piste. Ces travaux sont financĂ©s par la chaĂ®ne canadienne CTV face au manque de moyens de l'association norvĂ©gienne chargĂ©e de la couverture mĂ©diatique des Ă©preuves de la patinoire de Hamar[56]. Au QuĂ©bec, les Ă©preuves sont commentĂ©es par le patineur de vitesse GaĂ©tan Boucher[51].

L'attention médiatique se porte sur les irrégularités de la compétition féminine au point que certains se demandent si le Comité international olympique va supprimer la discipline du programme des Jeux olympiques de 1998[42] - [57]. À la suite des Jeux olympiques, toutes les fédérations nationales à l'exception de la fédération américaine signent une pétition pour intégrer l'arbitrage vidéo aux Championnats du monde de patinage de vitesse sur piste courte 1995 : la méthode devient systématique dans les compétitions internationales de la discipline[58].

RĂ©utilisation des infrastructures

L'amphithéâtre olympique de Hamar derrière des arbres.
L'amphithéâtre olympique de Hamar aujourd'hui.

L'amphithéâtre olympique de Hamar est aujourd'hui le siège du club des Storhamar Dragons[59]. La patinoire accueille d'autres compétitions de hockey, comme les championnats 1992 junior[60] et le championnat du monde de hockey sur glace 1999[61]. L'équipe municipale de patinage artistique s'y entraîne ; le lieu a accueilli les championnats du monde juniors de patinage artistique en 2002[62].

D'autres compétitions hors glace y ont aussi lieu, comme le championnat du monde de handball féminin 1999[63].

Notes et références

  1. (en) John E. Findling et Kimberly D. Pelle, Encyclopedia of the Modern Olympic Movement, Westport (Connecticut, États-Unis), Greenwood Publishing Group, , 602 p. (ISBN 0-313-32278-3, présentation en ligne), p. 397.
  2. Rapport officiel, volume 1, p. 16.
  3. Le siècle olympique, p. 1481.
  4. Monnin 2013, p. 50.
  5. (en) « Addition of four new winter sports good news for Canada », The Daily News (Halifax),‎
  6. François Béliveau, « « Bonnes nouvelles pour le Canada » », La Presse,‎
  7. Rapport officiel, volume 3, p. 57.
  8. (no) Håkon Dehlin, « Også OL-status til Hamar og Gjøvik? », Aftenposten,‎ , p. 44
  9. (no) Pål Mathisen, « Skøyte-komite anbefaler kortbane-løp på Hamar, kunstløp i Håkons Hall », Norsk Telegrambyrå,‎
  10. (no) Gunnar Tore Larsen, « OL-kunstløp til Hamar? », Aftenposten,‎ , p. 35
  11. (no) « Hamar Ishall blir større og dyrere », Norsk Telegrambyrå,‎
  12. Comité d'organisation des Jeux olympiques, Rapport officiel des XVIIes Jeux olympiques d'hiver, partie 3, Lillehammer, , 195 p. (lire en ligne), p. 57
  13. (no) Gunn Gravdal, « Den første puck på olympisk is », Aftenposten,‎ , p. 6
  14. Comité d'organisation des Jeux olympiques, Rapport officiel des XVIIes Jeux olympiques d'hiver, partie 3, Lillehammer, , 195 p. (lire en ligne), p. 59
  15. Comité d'organisation des Jeux olympiques, Rapport officiel des XVIIes Jeux olympiques d'hiver, partie 3, Lillehammer, , 195 p. (lire en ligne), p. 6
  16. Comité d'organisation des Jeux olympiques, Rapport officiel des XVIIes Jeux olympiques d'hiver, partie 3, Lillehammer, , 195 p. (lire en ligne), p. 7
  17. Lillehammer '94, Patinage de vitesse sur piste courte : protocole, , 47 p. (lire en ligne), p. 5-9
  18. Jérôme Fenoglio, « LES JEUX OLYMPIQUES DE LILLEHAMMER PATINAGE DE VITESSE Les épreuves sur courte piste Du rififi sur la glace », Le Monde,‎
  19. (en) Aril Gjerde, « Simply Too Good to be True: An Evaluation of the Lillehammer Winter Olympics », Citius, Altius, Fortius,‎ , p. 43-47 (lire en ligne [PDF])
  20. Un Tir uccide due azzurre della velocitĂ  Archiviolastampa.it
  21. « Attention au vendredi 13 », La Presse,‎
  22. « Quand l'or vaut de l'argent », Le Quotidien,‎
  23. Lillehammer '94, Patinage de vitesse sur piste courte : protocole, , 47 p. (lire en ligne)
  24. (en) « Olympic History of Belgium », sur Olympics at Sports-Reference.com (consulté le )
  25. (en) « Olympic History of South Korea », sur Olympics at Sports-Reference.com (consulté le )
  26. (en) « Olympic History of New Zealand », sur Olympics at Sports-Reference.com (consulté le )
  27. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 31
  28. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 32
  29. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 33
  30. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 34
  31. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 37
  32. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 38
  33. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 39
  34. (en) « Short Track Speed Skating at the 1994 Lillehammer Winter Games: Men's 1,000 metres », sur sports-reference.com (consulté le )
  35. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 40
  36. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 45
  37. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 46
  38. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 14
  39. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 15
  40. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 16
  41. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 17
  42. Yvon Pedneault, « Un sport qui court vers le suicide », Le Droit,‎
  43. (en) « Turner Wins Short Track Gold; Zhang Claims Foul », sur Washington Post, (consulté le )
  44. (en) Jere Longman, « WINTER OLYMPICS; Turner Is Tossed By Judges », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  45. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 20
  46. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 21
  47. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 22
  48. « Charest: «Mes joues tremblaient» », La Presse,‎
  49. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 23
  50. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 28
  51. Daniel Lemay, « La courte paille », La Presse,‎
  52. (en) Short track speed skating : Protocol, (< lire en ligne), p. 29
  53. (en) « Flashback to Lillehammer. », Olympic Review,‎ , p. 222-223 (lire en ligne)
  54. Comité d'organisation des Jeux olympiques, Rapport officiel des XVIIes Jeux olympiques d'hiver, partie 2, Lillehammer, , 251 p. (lire en ligne), p. 245
  55. (en) Wolf Lyberg, « Facts and Figures: Olympic Winter Games 1988-2002. », Journal of Olympic History,‎ , p. 70-71 (lire en ligne [PDF])
  56. Comité d'organisation des Jeux olympiques, Rapport officiel des XVIIes Jeux olympiques d'hiver, partie 2, Lillehammer, , 251 p. (lire en ligne), p. 214
  57. Michel Lajeunesse, « Les arbitres et Cathy Turner coulent le spectacle », Le Soleil,‎
  58. François Béliveau, « Nadeau «Tous, sauf les Etats-Unis, ont demandé d'utiliser les reprises sur vidéo» », La Presse,‎
  59. « Vurderer håndball i ishallen », Hamar Dagblad,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  60. (no) « Anleggene », Aftenposten,‎ , p. 18
  61. « VM-programmet », Verdens Gang,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  62. « 2002 World Junior Figure Skating Championships: Day 1 » [archive du ], International Skating Union (consulté le )
  63. (no) « Håndball: VM-byene klare », Norsk Telegrambyrå,‎
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.