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Paso péruvien

Le Paso péruvien (espagnol : Peruano de Paso) est une race de chevaux légers, sélectionnés pour la selle. Ce cheval de loisir est connu pour la douceur de ses mouvements. Il se distingue par une allure naturelle supplémentaire à quatre temps, latérale, appelé le paso llano.

Paso péruvien
Jument Paso péruvien alezan et son poulain
Jument Paso péruvien alezan et son poulain
RĂ©gion d’origine
RĂ©gion Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou
Caractéristiques
Morphologie Cheval d'allures
Taille 1,42 m Ă  1,55 m
Robe bai, gris, alezan, noir ou rouan
Autre
Utilisation Randonnée équestre principalement

Cette race est protégée par le gouvernement péruvien à travers le décret n° 25 919, promulgué le . Elle a été déclarée patrimoine culturel de la nation par l'Institut National de la Culture (INC)[1]. En raison de son isolement pendant 400 ans et de la sélection faite par ses éleveurs, cette race est trÚs particuliÚre dans ses proportions corporelles et par son paso llano caractéristique. Elle est typique des régions du nord du Pérou dont elle est originaire. Trujillo est considérée comme le berceau du cheval Paso péruvien[2].

L’équitation sur un Paso pĂ©ruvien demande un Ă©quipement spĂ©cifique, diffĂ©rent de celui utilisĂ© dans les autres types d’équitation. La selle est particuliĂšrement confortable, et comprend des Ă©triers pleins de forme triangulaire.

Terminologie

Cette race est nommée peruano de paso ou paso peruano en espagnol[3]. Le nom de « Criollo péruvien » est un nom générique qui désigne toutes les races de chevaux élevées au Pérou[4].


En raison du nom de Paso, une opinion populaire veut que les races du Paso pĂ©ruvien et du Paso Fino aient une origine commune. Paso signifie simplement « pas » en espagnol, et n'implique aucune origine commune des deux races. Bien qu'il s'agisse de deux races d'origine espagnole ayant quelques similitudes, elles ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©es dans des buts diffĂ©rents[5] et sont trĂšs distinctes l'une de l'autre. Le Paso pĂ©ruvien est cheval national du PĂ©rou, et le Paso Fino provient de diffĂ©rents chevaux d'AmĂ©rique du Sud et des CaraĂŻbes, principalement de Colombie et de Porto Rico. Pour mieux distinguer les deux races, la terminologie « cheval pĂ©ruvien » (peruvian horse) est de plus en plus employĂ©e par les anglo-saxons. Le nom Costeño (espagnol : El caballo costeño de paso aclimatado a la altura[6]) peut Ă©galement ĂȘtre employĂ© pour dĂ©signer ces chevaux.

Histoire

Origine

Des chevaux d'allure, connus sous le nom de palefrois, existent depuis le Moyen Âge. Le genet d'Espagne, en particulier, est remarquĂ© pour son amble[7]. Le Paso pĂ©ruvien descend du genĂȘt d'Espagne, du Barbe, qui lui a lĂ©guĂ© sa force et son endurance, et de l'Andalou qui y a ajoutĂ© son style, sa conformation et ses actions[5] - [8].

Ces chevaux arrivent en AmĂ©rique du Sud avec la conquĂȘte espagnole, Ă  commencer par l'arrivĂ©e de Pizarro en 1535. Ils viennent d'Espagne vers la JamaĂŻque, le Panama et d'autres rĂ©gions de l'AmĂ©rique centrale[9]. Les importations augmentent aprĂšs 1542, quand les Espagnols crĂ©ent la vice-royautĂ© de Nouvelle-Castille, qui devient plus tard la vice-royautĂ© du PĂ©rou, une importante terre coloniale espagnole dans le Nouveau Monde du XVIIIe siĂšcle.

Paso péruvien avec son harnachement traditionnel.

Une fois arrivés au Pérou, ces chevaux sont utilisés pour le transport et comme réserve d'élevage. Dans le nord du Pérou, l'immensité des plantations de sucre et de coton demande des surveillants capables de parcourir de longues distances, souvent en prenant plusieurs jours pour traverser la plantation. Dans le sud du Pérou, les déserts arides qui séparent les colonies demandent de vigoureux chevaux. Dans les deux cas, des allures confortables et une bonne endurance sont nécessaires. D'autre part, le Pérou n'a pas développé d'économie basée sur l'élevage, et n'a donc pas besoin de chevaux rapides et vifs pour l'équitation de travail.

Au fil du temps, les éleveurs péruviens sélectionnent des lignées élevées principalement pour leurs allures, leur conformation, et leur tempérament. Ils veulent des animaux forts et robustes, qui soient confortables à monter et faciles à contrÎler. En plus de quatre siÚcles, leur élevage sélectif donne le Paso péruvien moderne.

XXe et XXIe

Paso péruvien en démonstration au salon national de la race à Lima.

Un premier dĂ©clin dans l'utilisation du cheval Paso pĂ©ruvien intervient dans la partie sud du PĂ©rou dĂšs les annĂ©es 1900, Ă  la suite de la construction de grands axes routiers qui permettent aux premiers vĂ©hicules Ă  moteur de remplacer le cheval. La plupart des Ă©leveurs importants de la rĂ©gion donnent leurs meilleurs chevaux aux paysans qui vivent Ă  l'Ă©cart, dans les quebradas (vallĂ©es) des alentours. C'est Ă  cette occasion que l'Ă©leveur Gustavo de la Borda obtient le cheval qui devient l'Ă©talon fondateur moderne le plus important de la race, Sol de Oro (Viejo)[10]. Le Paso pĂ©ruvien continue Ă  prospĂ©rer dans les rĂ©gions septentrionales, car il est nĂ©cessaire au transport sur les haciendas. Cette situation change avec les rĂ©formes agraires instituĂ©es par le gouvernement de Juan Velasco Alvarado dans les annĂ©es 1960, qui ont un effet dĂ©vastateur sur le cheval Paso pĂ©ruvien. Les zones de reproduction sont divisĂ©es et le cheptel reproducteur est perdu. L'intĂ©rĂȘt pour le cheval Paso pĂ©ruvien, de plus en plus grand aux États-Unis et en AmĂ©rique centrale, entraĂźne l'exportation d'un grand nombre des meilleurs chevaux, ce qui conduit Ă  une pĂ©riode de dĂ©clin du Paso dans sa propre patrie.

Les trente années qui suivent voient un regain pour le cheval Paso au Pérou. Le salon annuel national à Lima devient un événement majeur dans la vie culturelle du pays. Le Paso péruvien est déclaré patrimoine culturel du Pérou dans le but de consolider la race. Il y a maintenant des lois qui restreignent l'exportation des chevaux champions nationaux.

Description

TĂȘte d'un Paso pĂ©ruvien

Les Paso péruviens sont réputés internationalement pour leur bon tempérament et leurs allures confortables. C'est un cheval de taille moyenne d'une grande élégance[5], avec une poitrine profonde, une encolure et un corps lourds.

Robes

La palette de robes admises est variĂ©e, incluant l'alezan, le noir, le bai, les diffĂ©rentes manifestations du gĂšne Dun, le palomino, le gris et le rouan. Les robes unies, grises avec la peau foncĂ©e sont considĂ©rĂ©s comme les plus souhaitables. Les marques blanches sont acceptables sur les jambes et la tĂȘte[5].

Allures

Lorsque le Paso péruvien utilise son allure naturelle supplémentaire, le paso llano, le cavalier ne ressent aucune secousse et est parfaitement stable.

Le Paso pĂ©ruvien a fait l'objet d'une Ă©tude visant Ă  dĂ©terminer la prĂ©sence de la mutation du gĂšne DMRT3 Ă  l'origine des allures supplĂ©mentaire : l'Ă©tude de 22 sujets a permis de dĂ©tecter la prĂ©sence de cette mutation chez 100 % d'entre eux, et l’existence de chevaux d'allures parmi la race[11].  

SĂ©lection

La Paso péruvien fait l'objet d'une sélection trÚs poussée[12].

Utilisations

Le Paso est un cheval de selle, monté pour la randonnée équestre et toutes les formes d'équitation de loisir, les présentations et parades équestres, et l'endurance.

Diffusion de l'Ă©levage

En 2003, le nombre de chevaux Paso dans le monde est estimĂ© Ă  25 000. La race est Ă©levĂ©e dans de nombreux pays, notamment au Salvador, en Uruguay et aux États-Unis[3]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e Ă©dition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de selle connues au niveau international[13].

Dans la culture

Statue d'un Paso péruvien

Notes et références

  1. (en) « Peruvian Paso Horse-Cultural Heritage of the Nation » [archive du ], INC (consulté le ).
  2. (en) Ministerio del Ambiente, Ministry of Environment, Tourist Climate Guide : PerĂș -Senamhi, editorial=Q&P Impresiones S.R.L. Lince-Lima, Trujillo, Av. Ignacio Merino N ° 1546 Lince Lima, Q&P Impresiones SRL, , p. 115.
  3. Rousseau 2014, p. 508.
  4. Porter et al. 2016, p. 495.
  5. (en) « Peruvian Paso », Horse Breeds of the World, International Museum of the Horse (consulté le ).
  6. Hendricks 2007, p. 142.
  7. (en) Deb Bennett, Conquerors : The Roots of New World Horsemanship, Solvang, CA, Amigo Publications, Inc., , 1re Ă©d., 422 p. (ISBN 978-0-9658533-0-9, lire en ligne)
  8. (en) Verne Albright, « Peruvian Paso », Université d'Oklahoma (consulté le ).
  9. Hendricks 2007, p. 340.
  10. (en) « Sol De Oro », sur www.peruvian-pasos.com (consulté le ).
  11. (en) M. PromerovĂĄ, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2,‎ , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. Porter et al. 2016, p. 456.
  13. (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e Ă©d., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 61.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e Ă©d., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e Ă©d., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et NiestlĂ©, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Paso pĂ©ruvien », p. 508-509
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