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Paris-Brest-Paris

Paris-Brest-Paris, ou Paris-Brest et retour, est une course cycliste créée en 1891 par Pierre Giffard du Petit Journal. Cinq éditions ont lieu sur un rythme décennal jusqu'en 1931, puis deux autres en 1948 et 1951. L'organisation de la compétition est reprise en 1901 par le journal L'Auto-Vélo puis, après la guerre, par L'Équipe. Le statut des participants est amateur et professionnel de 1891 à 1931, puis uniquement amateur en 1948 et 1951. Par la suite, l'épreuve sera perpétuée uniquement sous la forme d'un brevet cyclotouriste, organisé en parallèle de la course à partir de 1931 : le Paris-Brest-Paris randonneur.

Paris-Brest-Paris
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche de 1901 représentant le vainqueur Maurice Garin
de l'équipe La Française.
Généralités
Sport cyclisme sur route
Création
Disparition
Organisateur(s) Le Petit Journal puis L'Auto-Vélo et L'Équipe
Éditions 7
Lieu(x) Drapeau de la France France

Le premier vainqueur en 1891 est Charles Terront. Maurice Garin, encore italien, gagne en 1901, il remportera le premier Tour de France deux ans plus tard mais sous la nationalité française. Deux autres Français inscrivent leur nom au palmarès : Émile Georget et Maurice Diot. Remportent également l'épreuve les Belges Louis Mottiat et Albert Hendrickx, ainsi que l'Australien Hubert Opperman.

Histoire de Paris-Brest-Paris

1891, premier Paris-Brest-Paris

Paris-Brest-Paris 1891, départ devant le siège du Petit Journal.
Charles Terront, premier vainqueur de la course en 1891.

En 1891, le Petit Journal de Paris dirigĂ© par Hippolyte Marinoni organise le premier Paris-Brest-Paris. Pierre Giffard, directeur de l'information du journal, souhaite dĂ©montrer le caractère pratique de la bicyclette par une course de 1 200 km. Les bicyclettes ont Ă©tĂ© plombĂ©es avant la course pour contrĂ´ler l’utilisation d’une seule et mĂŞme machine par les participants. Les Ă©trangers et les femmes n’étaient pas autorisĂ©s Ă  participer Ă  cette Ă©preuve. C'est un vrai succès au regard des plus de 400 inscriptions. Deux cent six cyclistes s’élancent le 6 septembre, y compris dix tricycles, deux tandems et un grand-bi montĂ© par M. Duval.

Des amateurs et des professionnels participent à cette édition avec des soigneurs, des mécaniciens et surtout des entraîneurs. Les machines sont montées avec des pneus en caoutchouc creux ou des pneumatiques gonflables, ceux-ci faisant leur apparition et se montrant plus légers et plus performants. Seize points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce « la course nationale de bicyclette… ». Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71 h 37 avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 km/h sur le chemin du retour. Jiel-Laval est second, à plus de huit heures derrière Terront, et Henry Coulliboeuf est troisième. Cent cyclistes terminent dont 98 seront homologués, certains utilisant le délai maximal accordé de dix jours, en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit.

La première édition de 1891 eut à souffrir de défauts rédhibitoires, comme l'impuissance des contrôleurs à réduire les fautes évidentes et la confusion née de l'annonce de l'épreuve comme une course de machines. Ainsi, plusieurs concurrents se firent relayer, ce qui entraîna leur élimination.

Le vainqueur avait été embauché par Édouard et André Michelin afin de promouvoir leur toute nouvelle invention de pneumatique démontable pour vélo. Cette victoire permit un succès commercial de ce pneu[1].

Une Peugeot Type 3 participe aussi Ă  l'Ă©preuve, avec Auguste Doriot et Louis Rigoulot.

1901, la course devient internationale

Desgrange Ă  son bureau de "L'Auto" (fin 1904).

En 1901, l'organisation est reprise par L'Auto-VĂ©lo, rĂ©cemment fondĂ© par Henri Desgrange, qui recherchait une Ă©preuve d'envergure pour lancer son journal. La course devint internationale et deux catĂ©gories furent crĂ©Ă©es : les coureurs de vitesse, 25 partants, et les touristes-routiers (les ancĂŞtres des randonneurs), 114 partants.

Les randonneurs amateurs existent dĂ©jĂ , mais ils ne s’étaient pas encore lancĂ©s dans de telles aventures. Comme en 1891, on autorise les participants Ă  avoir des entraĂ®neurs. Ă€ 4 h 53 le 16 aoĂ»t, 41 coureurs s’élancent, suivis 17 minutes plus tard des touristes-routiers. Maurice Garin gagne en 52 h 11, battant Gaston Rivierre de 1 h 55. Hippolyte Aucouturier, le Suisse Michel FrĂ©dĂ©rick et l’AmĂ©ricain Charly Miller terminent dans cet ordre. Parmi les touristes-routiers, Rosière est le premier en 62 h 26, sur les 72 qui terminent l'Ă©preuve, y compris Pierre Rousset, le doyen âgĂ© de 65 ans, qui effectue le trajet en 202 heures.

Le succès de la course décida Henri Desgrange à l'organiser tous les dix ans.

En 1909, la pâtisserie Paris-brest est créée en hommage à la course.

1911, changement des règles

Les règles sont modifiĂ©es. Les entraĂ®neurs et l’assistance entre les contrĂ´les sont interdits mais les coureurs peuvent changer de vĂ©lo. Seuls les touristes-routiers ne peuvent pas effectuer de changement de vĂ©lo ; pour Ă©viter toute tentative de triche, ils sont donc encore plombĂ©s. Les coureurs modifient leur stratĂ©gie et restent en peloton jusqu’à Brest. 13 coureurs et 120 touristes-routiers participent Ă  cette Ă©dition. Le gagnant est Émile Georget en 50 h 13, battant Octave Lapize de 21 minutes. Ernest Paul est troisième Ă  35 minutes et Henri Cornet finit quatrième. Le premier touriste-routier est Pierre Heusghen, qui est ensuite Ă©liminĂ© pour avoir reçu de l'aide en cours de route. Auguste Ringeval et Maurice Garin (qui Ă©tait coureur en 1901) deviennent les gagnants dans cette catĂ©gorie.

1921

Le 2 septembre 1921, 43 coureurs et 63 touristes-routiers participent Ă  la course. Le nombre de contrĂ´les secrets est augmentĂ©. Le Belge Louis Mottiat gagne en 55 h 7 min 8 s. Eugène Christophe, Pierre Heusghem, Masson, et Sellieer terminent ensuite dans cet ordre. Le huitième arrivant est le touriste-routier Ernest Paul en 62 h qui sera finalement dĂ©classĂ© (cf l'Auto du 6/1/1922). Il Ă©tait coureur lors de la prĂ©cĂ©dente Ă©dition.

1931, arrivée des randonneurs allure libre

En 1931, 28 coureurs et plus de 150 touristes sont inscrits (64 allure libre et 91 audax).

L'Australien Hubert Opperman gagne en 49 h 23 dans un sprint final, battant Marcel Bidot. Il y avait 64 randonneurs allure libre inscrits ; 62 se sont Ă©lancĂ©s du cafĂ© « Le Mauco » Ă  Paris le 2 septembre Ă  22 h et 44 ont terminĂ©, malgrĂ© la pluie et du fort vent d’ouest. Dans les arrivants figuraient 4 tandems mixtes, un tandem homme et deux femmes en solo (dont une arrivĂ©e 35 minutes après le dĂ©lai et non homologuĂ©e). Comme l’ACP et l’UACP Ă©taient deux clubs rivaux et que les blessures du schisme de 1921 n’étaient pas refermĂ©es, on note avec plaisir que l’UACP ramène avec difficultĂ© 20 arrivants Ă  Paris. Alexis Cottard, Gaston Ruard et Julien Tranchant finissent ensemble en 68 h 30 ; le quatrième arrive 50 minutes plus tard. Le cinquième, Louis Cointepas, finit 2 h plus tard. Le sixième et le septième arrivent 2 h 20 après le premier et ensuite, il faut attendre plus de 10 h. M. et Mme Danis terminent meilleur tandem mixte en 88 h 10, 25 minutes avant Louis et Juliette Pitard. Quatre femmes terminent en tandems mixtes (Danis, Pitard, Gorgeon et Du Bois) et Mlle. Vassard devient la première femme solo Ă  terminer PBP en 93 h 25. Les Pitard reviendront en 1948 et 1951.

Pour des raisons évidentes, il n'y a aucun PBP en 1941. Le président ACP, Pierre Bontemps, décide de le remplacer par une édition en 1948 puis par une autre en 1951 pour reprendre le rythme décennal.

1948

Les PBP 1948 et 1951 voient la fin des coureurs professionnels, avec une baisse irrémédiable de leur participation.

En 1948, ils sont 52 à s’élancer mais seuls 11 terminent. Albert Hendrickx gagne dans un temps de 41 h 36 min 42 s.

1951

En 1951, seulement 41 coureurs rĂ©partis dans 10 Ă©quipes sont inscrits et Maurice Diot gagne en 38 h 55, le record absolu, mais le nombre de participants randonneurs progresse[2].

Après 1951, L'Équipe ne peut plus organiser l'épreuve par manque de participants. L’organisation de la course professionnelle a eu lieu en 1956 et 1961, mais a ensuite été déprogrammée en raison du manque d'intérêt.

Les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Paris-Brest-Paris randonneur qu’avec la formule Paris-Brest-Paris Audax. Si la compétition a disparu, l'esprit d'origine est conservé grâce à ces deux organisations, la volonté d'aller au-delà de ses capacités supposées, ou l'envie de participer au plus grand événement mondial de la randonnée.

Palmarès

Henri Coullibeuf, futur troisième en 1891.

Les vainqueurs

  • 1891 - Charles Terront
    1891 - Charles Terront
  • 1901 - Maurice Garin
    1901 - Maurice Garin
  • 1911 - Émile Georget
    1911 - Émile Georget
  • 1921 - les trois premiers vainqueurs, Garin, Terront, et Georget
    1921 - les trois premiers vainqueurs, Garin, Terront, et Georget
  • 1921 - Louis Mottiat
    1921 - Louis Mottiat
  • 1931 - Hubert Opperman
    1931 - Hubert Opperman
  • 1948 - Albert Hendrickx
    1948 - Albert Hendrickx
  • 1951 - Maurice Diot
    1951 - Maurice Diot

Voir aussi

Filmographie

Bibliographie

  • Paris-Brest-Paris 1891, La Revue des Sports, n°967, samedi 12 septembre 1891, p.2095-2102.
  • Paris-Brest-Paris 1901, Le Sport Universel illustrĂ©, 6 juillet 1901, p.548-551.
  • La Vie au Grand Air du 18 aoĂ»t 1901 : numĂ©ro spĂ©cial pour les dix ans de la course, p.470 Ă  475 (avec nombreuses photos).
  • Bernard DĂ©on, Paris-Brest et retour : une lĂ©gende centenaire, Ravières, B. DĂ©on, , 397 p. (ISBN 2-9511584-0-8)
  • Jacques Seray, Paris-Brest-Paris, 1897-2007, Clamecy, Nouvelle impr. Laballery, , 144 p. (ISBN 978-2-9508500-3-4)

Références

  1. Herbert Lottman, Michelin 100 ans d'aventures, Flammarion, 1998, (ISBN 2-08-067049-2), p. 39 Ă  41.
  2. Actualités Françaises, « Course cycliste Paris Brest Paris », L'Ouest en Mémoire (INA), (consulté le ).

Liens externes

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