Parc national de Conkouati-Douli
Le parc national de Conkouati-Douli est un parc côtier de la République du Congo, reconnu par l'UNESCO. Il a été créé par le décret présidentiel no 99-136 du , et couvre une superficie de 504 950 ha dans le département Kouilou,
Pays | |
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DĂ©partement | |
Coordonnées |
3° 54′ 18,617″ S, 11° 28′ 12,85″ E |
Superficie |
504 950 ha |
Type | |
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Catégorie UICN |
II (parc national) |
Création | |
Patrimonialité |
Liste indicative du patrimoine mondial (d) () |
Fonctionnement
Le parc national de Conkouati-Douli (PNCD) est géré par le ministère de l'économie forestière et du développement durable (MEFDD), en partenariat avec la Wildlife Conservation Society (WCS). Les responsabilités des deux partenaires sont consignées dans un protocole d'accord. En 2014, la gestion du parc est assurée par un conservateur/coordinateur du MEFDD et par un conseiller technique principal de WCS. Ils sont assistés par un assistant conservateur (MEFDD) et un administrateur comptable (WCS).
Le parc compte 70 employés permanents, dont 95% sont recrutés localement. Durant la nidification annuelle des tortues marines, entre octobre et mars, 30 personnes supplémentaires sont recrutées localement pour surveiller les plages. Les activités comprennent la sensibilisation des communautés locales, la recherche biologique et le développement du tourisme. L'équipe de surveillance du parc comptait 36 gardes au début de 2014.
Zonage
Le parc est divisé en trois zones :
- une zone de protection intégrale qui n'est légalement accessible qu'au personnel du parc, aux visites guidées de touristes et aux chercheurs détenant les nécessaires autorisations ;
- une zone d'écodéveloppement dans laquelle les résidents sont autorisés à utiliser les ressources naturelles pour leur consommation personnelle, dans le strict respect du développement durable et dans laquelle l'exploitation industrielle n'est autorisée qu'avec l'accord des institutions publiques ;
- une zone tampon de 5 km autour du parc dans laquelle les efforts en matière d'éducation environnementale et de sensibilisation et des activités socio-économiques sont réalisés.
En 2014, près de 7 000 personnes vivaient dans et aux alentours du parc : 3 500 personnes réparties dans quatorze villages, le long de la route côtière et l'autre moitié répartie dans quatorze villages le long de la route forestière.
Les peuples de la côte sont essentiellement d'origine Vili, une ethnie de pêcheurs et de commerçants qui se sont installés dans cet espace depuis le XIIIe siècle. En dehors des Loumbou, qui ont toujours cohabité avec les Vilis dans la région, les villages le long de la route forestière sont habités par un mélange de plus de trente différents groupes ethniques qui sont arrivés avec les industriels du secteur forestier depuis moins de cent ans.
Histoire
Le parc national de Conkouati-Douli a été créé le . Cependant, le parc a fait partie d'une zone active de conservation depuis au moins 1980 et comprend l'ancienne réserve de Conkouati. Cette réserve couvrait auparavant près de 300 000 hectares, mais a été réduite à 144 294 hectares par une disposition légale de 1989[1]. De 1994 à 1999, l'UICN a reconnu que la biodiversité de la région était grandement menacée, et a collaboré avec le PROGECAP-FEM Congo et le financement de la Banque mondiale, en accord avec les autorités congolaises jusqu'en . Promu parc national, Conkouati-Douli est géré par le ministère des eaux et forêts, en partenariat avec la Wildlife Conservation Society (WCS) depuis 1999.
GĂ©ographie et flore
Le parc national de Conkouati-Douli se trouve à cheval sur les districts de Nzambi et de Madingo-Kayes, dans l'extrême nord-ouest du département. Il est situé à proximité des villages de Cotovindou et Louléma, le long de la frontière entre le Congo et le Gabon, au point d'intersection avec la Route Nationale 5[2]. Les riviéres Noumbi, Ngongo et Niambi coulent à travers le parc. En dehors des lacs Tchibenda et Tchivok, la lagune de Conkouati, d'une superficie de 2 400 hectares, constitue l’une des plus grandes étendues d'eau du pays[3].
Le parc est caractérisé par des forêts denses avec les zones humides, des forêts de plaines inondables et des lagunes. Rhizophora racemosa et Avicennia nititta sont abondantes dans les mangroves du parc et la végétation aquatique dans les lacs et les lagunes est composée de Vossia cuspidata, Cteniumnewtnii, etc.
Les savanes du sud-ouest sont dominées par Ctenium newtonili, Elytonrus brazzae et Pobeguinea arrecta tandis que celles de Cotovindou dans le nord-est, sont constituées de Hypparrhenia diplandra, Panicum phragmitoides, Pobeguinea arrecta, etc.
Faune
Le Parc national de Conkouati-Douli (PNCD) dispose de la plus grande biodiversité du pays et constitue la seule aire marine protégée au Congo. C'est un site prioritaire pour le plan d'actions de l'UICN, visant la conservation des grands singes, car il comprend environ 8 000 chimpanzés (Pan troglodytes) et 2 000 gorilles des plaines occidentales (Gorilla Gorilla Gorilla). Le parc abrite aussi quelque 1 000 éléphants de forêt (Loxodonta africana cyclotis) et est un site Ramsar de par son importance pour les oiseaux migrateurs des zones humides. Ses plages sont parmi les plus importantes dans le monde pour la nidification de la tortue luth (Dermochelys coriacea) et cinq espèces de tortues marines visitent régulièrement ces plages. Le parc marin comprend également un groupe de cinquante dauphins à bosse (Sousa teuzsi). Le parc national abrite une grande faune typique des écosystèmes forestiers du Congo, y compris des crocodiles à front large, lamantins, éléphants, buffles, gorilles, les léopards, les chimpanzés,les potamochères, sitatunga et mandrill. HELP Congo a élaboré un programme de réintroduction dans le parc national de Conkouati-Douli pour étudier la possibilité d'un retour des chimpanzés dans leur milieu d'origine[4]. Le parc dispose en outre, d'un certain nombre d'espèces de tortues et de dauphins.
Menaces Ă la conservation
Dans une approche écologique de Conkouati, une diversité d'écosystèmes locaux ont dû faire face à plusieurs menaces, notamment industrielles, les menaces de l'exploitation forestière, l'exploitation minière, du pétrole et de la pêche commerciale. L'existence d'une route côtière à travers le parc et d'une route forestière longeant sa limite sud-est facilitent l'accès au parc par des braconniers. La population locale est faible (moins de 2 hab./km2), mais la proximité de la ville de Pointe-Noire (à 150 km) augmente le besoin en combustibles, l'exploitation des ressources naturelles pour satisfaire la demande croissante en viande de brousse et en bois. Des chalutiers appartenant à la flotte chinoise sont une grave menace pour le parc marin. Les menaces locales comprennent essentiellement les techniques non durables de pêche, de chasse et agricoles.
Partenariats
Le parc a collaboré avec l'Observatoire et conservatoire des insectes du Sénégal venu réaliser des études entomologiques.
Accès au site
L'accès au site distant de 152 km à partir de la partie nord de Pointe-Noire, se fait par la Route nationale 5, bitumée jusqu’à Madingo-Kayes, via Diosso et Loango, On emprunte ensuite une piste sableuse jusqu’au parc. Le passage du fleuve côtier Noumbi par le bac constitue l'ultime étape du trajet.
Notes et références
- « The National park of Conkouati-Douli », HELP (consulté le ).
- « Le Parc National de Conkouati-Douli », UNESCO (consulté le ).
- Office du tourisme du Congo, « Conkouati-Douli », OPIT,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « HELP Congo », HELP (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de l'UNESCO
- (en) H.E.L.P. International, The National park of Conkouati-Douli
- Pointe-Noire Vivant, Dernières nouvelles pour les visiteurs du Parc
- (en) Eric Arnhem, Nouabale-Ndoki National Park, WCS Congo Program