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Pappus (botanique)

Un pappus (terme botanique issu du latin pappus, « duvet des chardons »)[1], appelé aussi aigrette, est une petite touffe ou un faisceau de poils ou de soies (lisses, denticulés ou barbelés, plumeux) qui surmontent certains akènes, notamment chez les Astéracées, et permettent une dispersion optimale par le vent, à l'instar d'un parachute, mais aussi par les animaux. Le pappus est ainsi adapté à l'anémochorie et à la zoochorie.

Pappus d'un Pissenlit.
Schéma d'un fleuron ligulé d'asteracée :
A : ovaire ;
B : pappus ;
C : Ă©tamines ;
D : pétales ;
E : style .

Caractéristiques

La tête de l'infrutescence (fructification du capitule, l'inflorescence devenue mature) de nombreuses astéracées présente de nombreux akènes surmontés chacun d'un pappus. Ce faisceau de poils en forme de parachute « sème à tout vent » comme sur l'image classique du dictionnaire Larousse[2].

Origine

Le pappus est issu du calice accrescent et du stigmate de l'ovaire[3].

Étude du vol

L'observation des akènes dans une soufflerie verticale a permis d'identifier un phĂ©nomène de mĂ©canique des fluides original concernant l'aigrette du pissenlit. Ce pappus poreux contient de 90 Ă  110 filaments (en dehors de cette plage, le phĂ©nomène ne s'observe pas)[4]. Sa gĂ©omĂ©trie et la rĂ©partition des filaments crĂ©ent une bulle d'air stable en forme de vortex toroĂŻdal (en) (vortex en forme d'anneau comme le rond de fumĂ©e de cigarette) dĂ©tachĂ© du corps de la graine. Cette bulle forme une zone de basse pression qui tire l'akène vers le haut et lui permet de profiter de courants ascendants pour ĂŞtre dissĂ©minĂ© sur des distances pouvant atteindre facilement 10 km[5]. Si les courants aĂ©riens sont favorables, le pappus permet une dispersion transocĂ©anique des graines par le vent, ce qui favorise la spĂ©ciation allopatrique[6].

Ce résultat expérimental ouvre « une piste pour concevoir des drones miniatures bioinspirés qui pourraient se mouvoir dans l’air en utilisant un système léger et peu encombrant[7] ».

Galerie

Notes et références

  1. Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin-français, Hachette, , p. 1112.
  2. Étienne Guyon, Matière et matériaux. De quoi est fait le monde ?, Éditions Belin, , p. 89.
  3. (en) J. Small, « The origin and development of the Compositae. V. The pappus », New Phytol, no 11,‎ , p. 98-123.
  4. « Le secret du long vol unique aux aigrettes des pissenlits », sur gurumed.org, .
  5. (en) Cathal Cummins, Madeleine Seale, Alice Macente, Daniele Certini, Enrico Mastropaolo, Ignazio Maria Viola & Naomi Nakayama, « A separated vortex ring underlies the flight of the dandelion », Nature, vol. 562,‎ , p. 414–418.
  6. (en) Leendert Pijl, Principles of dispersal in higher plants, Springer-Verlag, , p. 91.
  7. Sean Bailly, « Les graines de pissenlit volent grâce à un vortex », sur pourlascience.fr, .

Voir aussi

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