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Panrama

Panrama est un procédé cinématographique français permettant la projection de films sur un écran de cinéma hémisphérique géant. Les films, tournés avec un objectif de type « fish-eye », sont projetés sur un écran hémisphérique qui permet de corriger l’anamorphose et donc de donner au spectateur l’illusion de se trouver au centre d’une scène filmée. Malgré l'antériorité de Panrama, la technologie Omnimax, plus au point notamment au niveau sonore, lui a été préférée pour l'équipement de la Géode de la Villette.

Historique

Lors de sa formation d'architecte, Philippe Jaulmes (1927-2017) remarque que l'architecture et le cinéma sont deux manières complémentaires d'appréhender l'espace. En 1954, il concrétise cette conviction en imaginant, pour son diplôme d'architecture, une salle de cinéma hémisphérique dont il dépose le brevet en 1958[1] - [2]. Cette invention, baptisée Panrama, fut présentée pour la première fois au public lors de l’exposition universelle de Montréal, en 1967. Une salle de projection fut construite à Clapiers, près de Montpellier, en 1969, et une autre salle plus vaste fut ouverte à l’Espace Gaîté, 35, rue de la Gaîté à Paris en 1981. Cette salle ne fonctionnera que quelques années[3].

Les promoteurs de la Géode de la Villette mirent fin aux espoirs de l’inventeur en retenant le procédé canadien et américain Omnimax, dérivé de l’IMAX mais inspiré par le Panrama. La commercialisation du procédé Panrama se poursuit néanmoins mais avec des ambitions fortement réduites[4].

En 2015, le cinéma sphérique (breveté sous le nom de Panrama) a été labellisé patrimoine du XXe siècle par la DRAC.

DĂ©tails du format

Lors de la prise de vues, la sphĂ©ricitĂ© des images s'obtient avec un objectif fisheye (de très courte focale) spĂ©cialement conçu et montĂ© sur une camĂ©ra Mitchell VistaVision (35 mm Ă  dĂ©filement horizontal et Ă  huit perforations par image). Le projecteur Ă  dĂ©filement horizontal, Ă©quipĂ© d'un objectif semblable Ă  celui de la camĂ©ra et d'une lampe au xĂ©non de 4,2 kW, est placĂ© sous les gradins de la salle, et envoie vers le haut les images sur la sphère aluminĂ©e. Le spectateur est situĂ© au centre de l'image, environnĂ© de toute part. ConcurrencĂ© par l'Omnimax (1973) et par l'Iwerksphere 870 (1989), le Panrama connaĂ®tra une très faible diffusion. Ce tout premier procĂ©dĂ© de projection hĂ©misphĂ©rique constitue toutefois une expĂ©rience singulière, source de nouvelles thĂ©ories et formes esthĂ©tiques. Abel Gance Ă©crit par exemple : « Nous voici de plain-pied au cĹ“ur d'un des sujets qui n'a cessĂ© de me harceler depuis un demi-siècle : l'Ĺ“il en libertĂ© du CinĂ©ma »[2] - [5].

Utilisation

Ă€ l'instigation de Philippe Jaulmes, une salle de 50 places est spĂ©cialement construite en 1969 Ă  Clapiers, dans la banlieue de Montpellier, avec un Ă©cran de 12 mètres de diamètre (soit environ 180 m2). Ce bâtiment insolite, fermĂ© depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, est aujourd'hui protĂ©gĂ© au titre des monuments historiques. En 1981,une salle de 235 places Ă©quipĂ©e d'une coupole hĂ©misphĂ©rique de 17 mètres de diamètre (350 m2 de surface) inclinĂ©e Ă  30° est inaugurĂ©e Ă  l'Espace GaĂ®tĂ©, 35, rue de la GaĂ®tĂ© Ă  Paris[5]. Cette salle ne fonctionnera toutefois que quelques annĂ©es[3]. Le Panrama est alors exploitĂ© par les Ateliers du cinĂ©ma total, rassemblant Philippe Jaulmes et plusieurs techniciens Ă  Montpellier[5].

Liens externes

Notes et références

  1. Site du 39e festival de cinéma méditerranéen de Montpellier, consulté le 15 juillet 2017
  2. Sylvie Péseux, Restitution d'images sur grand écran : formats cinématographiques spéciaux, brochure éditée par Techniques de l’Ingénieur, Télécoms
  3. Hommage à Philippe Jaulmes, site de la Gaîté lyrique, article mis en ligne le 23 octobre 2014, consulté le 15 juillet 2017
  4. Claude Lamboley, Petite histoire des panoramas ou la fascination de l’illusion, communication à l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, séance du 26/02/2007, Bulletin no 38, p. 37-52 (édition 2008)[ http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Lamboley2007.pdf]
  5. Site de la Cinémathèque française, consulté le 16 juillet 2017
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