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Panique bancaire

Une ruée bancaire, panique bancaire ou course aux guichets[1] (en anglais : bank run, deposit run, deposit run-off ; la traduction littérale « course aux dépôts » n'est pas utilisée, car cette expression a un sens contraire[2]) est un phénomène, souvent auto-réalisateur, dans lequel un grand nombre de clients d'une banque craignent qu'elle ne devienne insolvable et en retirent leurs dépôts le plus vite possible. Quand ce phénomène se déroule dans un temps long et sans panique, on parle de « bank jog » (panique bancaire larvée).

Ruée bancaire à la Northern Rock le
Panique bancaire à la Fourth National Bank, au 20 Nassau Street, New York, 1873. Image tirée du Frank Leslie's Illustrated Newspaper, 4 octobre 1873.

Si elle n'a pas auparavant pris la précaution d'avoir des réserves pour faire face à ces multiples demandes de retrait (le nombre de personnes s'accroît d'heure en heure par mimétisme) et en l'absence de soutien, la banque court le risque de devenir effectivement insolvable. Ceci met en jeu le mécanisme cardinal en finance d'une prophétie auto-réalisatrice.

En France, les risques de crise financière sont limitĂ©s par le fonds de garantie des dĂ©pĂ´ts qui permet aux clients des banques d'ĂŞtre protĂ©gĂ©s et remboursĂ©s jusqu'Ă  hauteur de 100 000 euros, un mĂ©canisme qui a rassurĂ© lors des difficultĂ©s de l'automne 2008[3].

« Les banques et les déposants font face à des problèmes de coordination de leurs comportements qui peuvent être liés soit à des asymétries d'information et à des aléas de moralités inhérents à la décentralisation des décisions, soit à des caractéristiques structurelles et réglementaires, qui expliquent que le système bancaire est vulnérable aux ruées des déposants. »[4]

Lorsque cette « course » des épargnants concerne une grande proportion des banques et que la banque centrale ne parvient pas à fournir des liquidités assez rapidement aux banques privées, le phénomène peut évoluer vers une crise financière.

Historique

La première panique a lieu en 1797 au Royaume-Uni[5]. En pleines guerres napoléoniennes, des rumeurs d'invasion poussent les particuliers à vider leurs comptes et retirer leurs espèces. La Banque d'Angleterre doit suspendre ses opérations pour ne pas risquer l'insolvabilité ce qui aggrave la panique et l'étend à tout le pays, plusieurs banques font faillite. Pour mettre fin au manque de liquidités, la Banque d’Angleterre suspend la convertibilité de ses billets en or (Restriction Act).

D'autres Ă©pisodes de panique bancaire sont restĂ©s cĂ©lèbres, en 1907 lors de la « panique des banquiers Â», pendant la Grande DĂ©pression aux États-Unis, en 1998 lors de la crise Ă©conomique argentine, en septembre 2007 lors de la crise des subprimes quand un mini-phĂ©nomène de ruĂ©e bancaire touche l'institution britannique de crĂ©dit hypothĂ©caire Northern Rock, en avec la faillite de la banque IndyMac et la ruĂ©e des dĂ©posants vers ses guichets[6].

La tentative de panique bancaire volontaire

Au début du mois de décembre 2010, un appel est lancé sur Internet, entre autres par le biais de Facebook, à retirer son argent des banques[6].

Notes et références

  1. http://lecercle.lesechos.fr/cercle/abecedaire/b/221147060/bank-run-suite
  2. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  3. https://fr.news.yahoo.com/afp/20081005/tbs-usa-banque-finance-france-prev-f41e315.html
  4. François Marini, 1992, p. 322
  5. Lacoste 2009, p. 36
  6. Soren Seelow, « Cantona va-t-il faire sauter la banque ? », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).

Voir aussi

Liens externes et sources

Bibliographie

  • Olivier Lacoste, Comprendre les crises financières, Paris, Eyrolles, coll. « Eyrolles pratique », , 155 p. (ISBN 978-2-2125-4322-3)
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