Pandémie de Covid-19 dans les Hauts-de-France

La presse souligne dès le 3 mars que l'Oise constitue un foyer majeur de propagation du virus en France[4], vers Paris, sa banlieue nord et la Seine-et-Marne à 5 kilomètres de Crépy-en-Valois, tout premier foyer de France selon Le Parisien avec le 31 mars 24 décès[5] sur les 370 des Hauts-de-France[6].

C'est dans cette ville qu'enseignait le premier mort français du coronavirus[7], un homme de 60 ans sans contact récent avec l'étranger, en arrêt de travail depuis le 12 février. Dans l’après-midi du décès, un plan blanc, avec lits supplémentaires et toutes les opérations non urgentes annulées, est annoncé le 26 février pour les hôpitaux de Compiègne et Creil, où les deux hommes ont d'abord séjourné, Le Courrier picard révélant au soir du 26 que le service de réanimation du second vient de fermer. Le préfet de l'Oise confirme le 28 février six cas à la base militaire aérienne de Creil[8], l'un hospitalisé à Lille et trois autres à Saint-Mandé (Val-de-Marne)[8] - [9].

« L'investigation des deux cas initiaux dans l'Oise », malades « assez précocement début février » a permis de détecter un réseau de 36 cas par « contacts professionnels et familiaux » annonce le 29 février, le directeur de la Santé, mais le « patient zéro » reste selon lui à définir[10], même si l'une des personnes contaminées a des « contacts réguliers avec une amie qui travaille » sur la base de Creil, où l'on compte « 10 personnels contaminés, civils et militaires »[10], sur 2 300 à 2 500 salariés[11].

Le lundi, un autre salarié de la base aérienne 110 Creil est hospitalisé à Lille, et l'Oise compte déjà 47 cas[9]. Des consultations médicales d'évaluation du risque démarrent[12] pour 28 000 élèves et 2 300 adultes[12] des écoles, collèges et lycées de 9 communes de l'Oise[12], fermées jusqu'au 14 mars[12]. Le foyer de contagion s'étend au Val-d'Oise avec neuf cas à Méry-sur-Oise entre le 3 et le 5 mars, dans un périmètre restreint[13] ce qui amène à y interdire les rassemblements « de toute nature en milieu clos ».

La fermeture des écoles réduit la fréquentation par les parents des trains vers Paris et facilite l'accès des soignants aux gares. Lille et Amiens ont envoyé des équipes de réanimation pour soulager celles de Creil, Senlis, Beauvais et Compiègne dont une dizaine de patients sont hospitalisés à Lille dès le 3 mars[4], sans « aucun cas de transmission » en Nord-Pas-de-Calais[4].

La sénatrice socialiste de l'Oise Laurence Rossignol demande le 4 mars que Creil et sa petite couronne (Nogent-sur-Oise, Villers-Saint-Paul et Montataire) soient exclus du semi-confinement car le foyer de contagion « est à la base de Creil, pas à Creil », avec « plus de 10 cas »[7] chez les aviateurs, chiffre porté à 16 le 11 mars, dont 2 hospitalisés[14]. C'est de cette base que venait l'Airbus A-340 de l’Escadron 3/60 Estérel, qui avait rapatrié le 31 janvier les 193 premiers Français de Wuhan, tous « asymptomatiques » après contrôle médical[15] et confinés à Carry-le-Rouet, avant 2 autres rapatriements de Français les 2 et 9 février, par des vols et du personnel civil. Les 16 aviateurs de Creil ayant participé au premier[9], équipés de masque FFP2[15], n'ont pas posé pied en Chine[15] puis passé 14 jours à domicile, pour un « protocole de surveillance »[15] mais l'épouse du chauffeur en réanimation, sorti de l'hôpital fin mars, a confirmé ses contacts avec le mari d'une hôtesse de l'équipage.

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