Accueil🇫🇷Chercher

Palawa kani

Le palawa kani est une langue reconstituée créée comme une renaissance générique, à partir de mots répertoriés et conservés des langues de Tasmanie éteintes, parlées par les Aborigènes de Tasmanie[1] - [2]. Palawa kani est le nom que donnent les locuteurs à la langue aborigène tasmanienne[3].

Carte illustrant approximativement les territoires ethniques de la Tasmanie pré-coloniale.
Palawa kani
Pays Australie
RĂ©gion Tasmanie
Classification par famille
Langues tasmaniennes
Codes de langue
ISO 639-3 none

Les langues tasmaniennes originelles ont décliné après la colonisation britannique de la Tasmanie, et la guerre noire. Le dernier locuteur natif est mort en 1905[4]. Afin de récupérer autant que possible la culture tasmanienne originelle, des efforts ont été déployés afin de reconstruire une langue pour la communauté autochtone.

En 1972, Robert M. W. Dixon et Terry Crowley ont enquêté sur la possibilité de la reconstruction d'une langue tasmanienne à partir de données existantes dans le cadre d'un projet financé par l'Institut australien d'études autochtones. Cela comprenait une interview de deux petites-filles de Fanny Cochrane Smith, qui a fourni cinq mots, une phrase et une chanson courte.

Histoire

Le programme palawa kani a été lancé en 1992 dans le cadre d'un programme de récupération linguistique financé par le Commonwealth et à l'échelle nationale[5]. L'intérêt du Commonwealth pour le maintien et la revitalisation des langues autochtones faisait partie d'un effort mondial plus vaste. Un point de comparaison est la langue des peuples Wampanoag du Massachusetts, reprise en grande partie par le membre de la tribu Jessie Little Doe Baird[6]. De nombreux efforts de récupération dans le monde impliquent des programmes d'immersion linguistique, comme ceux qui ont débuté dans les années 1980 pour les Maoris[7]. Alors que le projet initial devait être "géré conjointement par la communauté autochtone et Riawunna, le « Centre pour l'Éducation Aborigène de l'Université de Tasmanie »[8], le programme palawa kani aurait finalement été géré presque exclusivement par le biais du Centre (TAC), une organisation communautaire éminente et puissante. Le projet a été financé par le programme d'appui aux langues autochtones du gouvernement australien (et de ses prédécesseurs) et a bénéficié d'un financement substantiel[5].

Supports du projet

Le projet utilise diverses sources en tant que support telles que :

Exemples

Expressions de base[9] - [10]

Palawa kani Français
Ya pulingina Salut, bienvenue
Nayri nina-tu Merci
Wulika Au revoir[11]

Phrases[12]

Ya pulingina milaythina mana mapali tu Salutations Ă  vous tous ici sur notre terre
Mumirimina laykara milaythina mulaka tara C’est ici que les Mumirima ont chassé le kangourou sur leurs terres
Raytji mulaka mumirimina It was here that the white men hunted the Mumirimina
Mumirimina mapali krakapaka laykara Beaucoup de Mumirima sont morts en courant
Krakapaka milaythina nika ta Morts ici sur leurs terres
Waranta takara milaythina nara takara Nous marchons lĂ  oĂą ils marchaient autrefois
Waranta putiya nayri Et leur absence nous désole
Nara laymi krakapaka waranta tu manta waranta tunapri nara Mais ils ne seront jamais morts pour nous aussi longtemps que nous nous en souviendrons.
Tapilti ningina mumara prupari patrula Va chercher un peu de bois et mets-le sur le feu[9]

Mots divers[11]

  • Raytji : homme blanc, europĂ©en
  • Tuylini : canoe en Ă©corce filandreuse[5]>
  • Mina: je, moi
  • Nina: tu, il/elle
  • Waranta: nous, vous
  • nara-mapali: ils
  • mana: mon
  • nanya: ton, his/her
  • mana-mapali: notre, votre
  • nika: leur
  • kani : langue, language
  • kaparunina : thylacine, tigre de Tasmanie[13]
  • katin : nombre (nom)
  • katina : plage
  • kitana : petite fille
  • kunnikung : face de truie
  • lakri : fougère arborescente
  • laymi : jamais
  • luna : femme
  • lutana : lune
  • luwana : fille
  • luwutina : enfant
  • luyni : pierre, rocher
  • mapali : beaucoup, plusieurs
  • milaythina : terre
  • muka : mer
  • mukra : chien
  • munawuka : poulet
  • mungalina : pluie
  • nala : terre
  • nayri : bon, joyeux
  • nika : ça, cela
  • nuyina : esprit
  • oanyi : arc-en-ciel
  • pakana : peuple
  • palawa : autochtone tasmanien
  • payathanima : wallaby
  • pliri : garçon
  • poatina : caverne
  • purinina : diable de Tasmanie
  • putiya : non, pas
  • rayakana : chanson
  • redpa : moustique
  • ringina : terrier (nom)
  • rrala : type, sorte
  • temma : cabane, abri
  • timita : opossum
  • tiya : excrĂ©ments (vulgaire)
  • tiyuratina : vent
  • warina : un type de mollusque
  • waypa : homme
  • wura : canard
  • wurangkili : ciel
  • yula : puffin Ă  bec grĂŞle

Verbes

  • kipli : manger
  • krakapaka : mourir
  • laykara : courir
  • liyini : chanter
  • makara : arrĂŞter
  • mulaka : chasser
  • ningina : obtenir
  • takara : marcher
  • tapilti : aller
  • tunapri : comprendre, savoir (sens 1), se rappeler (sens 2)
  • yangina : nager
  • kanaplila : danser

Toponymes

Anthroponymes[5]

Numération[11]

pama : 1

paya : 2

luwa : 3

wulya : 4

mara : 5

nana : 6

tura : 7

pula : 8

tali : 9

kati : 10

pamakati : 11

payakati : 12

luwakati : 13

payaka : 20

luwaka : 30

wulyaka : 40

pamaki : 100

payaki : 200

luwaki : 300

wulyaki : 400

maraki : 500

nanaki : 600

turaki : 700

pulaki : 800

taliki : 900

pamaku : 1000

payaku : 2000

luwaku : 3000

wulyaku : 4000

maraku : 5000

nanaku : 6000

turaku : 7000

pulaku : 8000

taliku : 9000

Notes et références

  1. « palawa kani language program, Tasmanian Aboriginal Centre »
  2. Harman, « Explainer: how Tasmania's Aboriginal people reclaimed a language, palawa kani », The Conversation
  3. (en) Acton Peninsula National Museum of Australia, « National Museum of Australia - palawa kani – teaching Tasmanian Aboriginal languages », sur www.nma.gov.au (consulté le )
  4. « language » [archive du ], Web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) Christopher D. Berk, « Palawa Kani and the Value of Language in Aboriginal Tasmania », Oceania, vol. 87, no 1,‎ , p. 2–20 (ISSN 1834-4461, DOI 10.1002/ocea.5148, lire en ligne, consulté le )
  6. 2013.
  7. King 2001
  8. Bevilacqua 1992: 1
  9. (en-US) « Ya Pulingina. Bringing These Words To Life is an Extension of Our Identity », sur Our Languages, (consulté le )
  10. (en-GB) Monica Tan, « Ya pulingina. Bringing these words to life is an extension of our identity », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Damien Brown et staff, « Breathing new life into Indigenous language », sur www.abc.net.au, (consulté le )
  12. Sculthorpe, Heather. "The Invasion of Northern Territory Aboriginal Communities and its Implications for Tasmania". United Nations Office of the High Commisioner Human Rights. OHCHR. Retrieved 9 June 2019.
  13. (en-US) TiME, « Endlings: The story of the last live Tasmanian tiger », sur TiME · This is My Earth, (consulté le )
  14. « Tasmanian Aboriginal Centre – Official Aboriginal and Dual Names of places », sur tacinc.com.au (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.