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Truganini

Truganini ou Truganinny (en palawa kani : Trukanini[1]) née vers 1812 et morte le , est considérée comme la « dernière des Aborigènes de Tasmanie ». Elle est également connue pour sa participation à la « Guerre noire ».

Truganini
Truganini, en 1866.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité

Milieu familial et mariage

Truganini est née sur l'île Bruny. Son nom désigne aussi l’Atriplex cinerea. Avant qu'elle n'atteigne ses dix-huit ans, elle perdit sa mère (tuée par des baleiniers), son premier fiancé (tué alors qu'il la défendait contre des ravisseurs), et ses deux sœurs, Lowhenunhue et Maggerleede, enlevées et emmenées sur l'île Kangourou pour y être vendues comme esclaves. Elle épousa par la suite Woorrady, qui mourut peu après.

Transfert à l'île Flinders

Lorsque le gouverneur Sir George Arthur, 1st Baronet (en) arriva en Tasmanie en 1824, il mit en place des politiques visant à mettre fin aux conflits entre Aborigènes et colons blancs. La solution proposée par Arthur était la ségrégation raciale : il tenta d'inciter les Aborigènes à s'installer dans des camps spécifiques, et récompensa les colons qui y emmenèrent des Aborigènes. Cette politique fut appliquée à l'Île Bruny.

Ainsi, en 1830, le « Protecteur Â» officiel des Aborigènes, George Augustus Robinson, fit dĂ©placer Truganini et Woorrady sur l'Ă®le Flinders avec une centaine d'autres Aborigènes — considĂ©rĂ©s comme les derniers Aborigènes de Tasmanie encore en vie. Le but officiel Ă©tait de les sauver en les isolant de la sociĂ©tĂ© blanche, mais beaucoup succombèrent Ă  des maladies telles la grippe. L'opĂ©ration de Georges Augustus Robinson s'est avĂ©rĂ©e infructueuse et dĂ©sastreuse pour le peuple autochtone de Tasmanie.

SĂ©jour Ă  Port Phillip

En 1839, Truganini fit partie des 16 aborigènes d'Australie qui aidèrent Robinson à établir un camp à Port Phillip pour les Aborigènes du territoire métropolitain australien[2].

Entrée en résistance

Elle quitta le camp de G.A. Robinson en 1841 avec quatre autres aborigènes, parmi lesquels le Tasmanien Tunnerminnerwait, et participa à leur guérilla contre les colons. Ils menèrent des raids au sud de Melbourne contre les Blancs, mettant le feu à des fermes, et tuant deux chasseurs de baleines. Poursuivis par les forces de l'ordre pendant huit semaines, ils furent finalement capturés et jugés.

Procès et déportation dans l'île Flinders

Les deux hommes du groupe d'aborigènes, Tunnerminnerwait et Maulboyheenner, furent condamnés à mort, en 1842 ; ce sont les premières personnes à être pendues par le gouvernement dans le district de Port Phillip. Les trois femmes, dont Truganini, furent déportées aux îles Flinders.

Transfert Ă  Oysetr Cove

En 1856, les Aborigènes tasmaniens survivants furent déplacés vers Oyster Cove, au sud de Hobart.

Décès et exposition du corps

En 1873, Truganini, dernière survivante de ce groupe, fut emmenée à Hobart. Elle y meurt le à l'âge de 64 ans. Sur son lit de mort, elle aurait dit au médecin qui l'assistait « Ne les laissez pas me couper en morceaux ».

Elle craignait que son corps ne soit mutilé à des fins scientifiques perverses comme l'avait été celui de son dernier mari William Lanne (en).

Après son enterrement, son corps fut exhumé et son squelette suspendu dans une vitrine au Tasmanian Museum en 1904, où il resta jusqu'en 1947[3].

Ce n'est qu'en 1976, pour le centenaire de sa mort, que malgré les objections du Tasmanian Museum — qui mettait en avant l'intérêt du patrimoine — son squelette fut incinéré et ses cendres jetées à la mer dans le détroit d'Entrecasteaux près du lieu où elle naquit, selon ses dernières volontés.

En 1993, le groupe australien Midnight Oil lui a rendu hommage dans l'album Earth and Sun and Moon avec la chanson homonyme : Truganini.

En 2002, un musée britannique qui avait conservé des prélèvements de ses cheveux et de sa peau rendit ces restes à la Tasmanie[4].

Notes

  1. (en) Christopher D. Berk, « Palawa Kani and the Value of Language in Aboriginal Tasmania », Oceania, vol. 87, no 1,‎ , p. 2–20 (ISSN 1834-4461, DOI 10.1002/ocea.5148, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Lyndall Ryan et Neil Smith, « Trugernanner (Truganini) (1812–1876) », dans Australian Dictionary of Biography, National Centre of Biography, Australian National University (lire en ligne)
  3. (en-US) Zara Choudhary, « Exhibited in Life and Death: Western Imperialism and the Exhibition of Colonised Bodies », sur Sacred Footsteps, (consulté le )
  4. (en) « Museum returns sacred samples: Remains of last Tasmanian Aborigine to be put to rest », The Guardian, 31 mai 2002

Voir aussi

Liens externes

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