Pagurus bernhardus
Le pagure commun ou simplement pagure (Pagurus bernhardus), plus connu sous le nom de bernard-l'ermite (ou encore bernard-l'hermite, parfois écrit sans trait d'union) est une espèce de crustacés décapodes. Son nom vient du grec « pagauros » (qui a la queue en forme de cône).
ou pagure
Anatomie
Le pagure est un crustacé, il est donc invertébré. Contrairement à ses larves qui présentent une symétrie bilatérale parfaite, les appendices chez l'adulte sont très asymétriques : il possède dix pattes dont une première paire terminée par deux pinces inégales, les deuxième et troisième paires servent à la locomotion sur le fond marin ; il présente deux yeux composés pédonculés. Il ressemble à un crabe de cocotier mais son abdomen est allongé et mou, non protégé par une carapace.
Alimentation
Il se nourrit de divers animaux vivants ou morts tels que des vers, des mollusques et d'autres crustacés mais également de résidus végétaux.
Habitat
Il se trouve sur les roches humides ou le sable à travers les algues dans la zone sublittorale jusqu'à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Il est réparti de la Baltique occidentale jusqu'à la Méditerranée.
Reproduction
La reproduction a lieu dans l'eau, la femelle, ovipare, ne peut engager la reproduction qu'après avoir mué. Les larves subissent différentes mues et finalement une métamorphose.
Prédateurs
Ce sont surtout d'autres crustacés, quelques poissons, des loutres et phoques là où ils n'ont pas disparu, des oiseaux marins, ainsi que l'Homme.
Symbioses et commensalisme
- Il est souvent surmonté d'une anémone de mer et/ou d'une éponge encroûtante. Cette association présente des avantages pour chacun d'eux : l'anémone ou l'éponge profite des restes de nourriture du pagure et celui-ci trouve une excellente protection sous les tentacules urticants de l'anémone ou sous l'éponge qui n'est pas recherchée par la plupart des prédateurs.
- Il porte également souvent un Cnidaire anthozoaire (proche de l'anémone de mer), Calliactis parasitica, qui le protège également grâce à ses tentacules urticants et qui profite "en échange" des débris de ses repas.
- Un ver annélide polychète, Nereis fucata lui est parfois associé (commensalisme).
Livres
Particularité
Il a la particularité de devoir utiliser des carapaces ou des coquilles vides pour protéger son abdomen des prédateurs. Lorsque sa croissance fait que sa carapace devient trop étroite, il en change pour une plus spacieuse. Il n'hésite pas parfois à déloger l'éventuel occupant de la coquille qu'il convoite.
Pline l'Ancien en parle ainsi (Hist. nat., 9, 98) : "On appelle pinnotère le plus petit de toute cette classe, exposé par suite aux mauvais traitements. Il a l’habileté de se cacher dans des coquilles d’huîtres vides, et, lorsqu’il a grandi, de déménager pour en occuper de plus spacieuses." (trad. E. de Saint-Denis) (Pinotheras vocatur minimus ex omni genere, ideo opportunus iniuriæ. Huic solertia est inanium ostrearum testis se condere, et cum adcreuerit migrare in capaciores). Voir Aristote, Hist. An. 525 b, Oppien, Halieutica, 1, 320 ; Elien, 7, 31 ; Guillaume Rondelet, 1558, p. 398 (livre XVIII, chap. 12).
Actuellement, pinnothère (ou crabe petit pois) désigne un petit crabe commensal de bivalves (moules etc.).
Voir aussi
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Pagurus bernhardus (Linnaeus, 1758)
- (fr+en) Référence ITIS : Pagurus bernhardus
- (en) Référence NCBI : Pagurus bernhardus (taxons inclus)
- (fr) Référence DORIS : espèce Pagurus bernhardus
- (fr) Référence INPN : Pagurus bernhardus (Linnaeus, 1758) (TAXREF)
Bibliographie
- Luchesi, Michel Coquillages et Crustacés... Le guide de la pêche à pied, Larousse 2006, (ISBN 2-03-582250-5)