PMUC
Le Pari Mutuel Urbain Camerounais (PMUC) est une société de paris hippiques basée à Douala. Elle est majoritairement détenue par des intérêts corses. Devenue l'un des principaux employeurs privés du pays, l'entreprise diffuse le journal Le Turf, et est reconnaissable à ses petits kiosques de pari, de couleur rose.
Pari Mutuel Urbain Camerounais | |
Logo Officiel du PMUC | |
Création | 31 août 1993 |
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Forme juridique | Société Anonyme |
Siège social | Douala |
Activité | Pari sportif, loterie et course de chevaux |
Effectif | +500 |
Site web | www.pmuc.cm |
Chiffre d'affaires | 37 000 000 000 de Franc CFA () |
Création
Le PMUC est créé en 1992 par Michel Tomi et Jean-Pierre Tosi, deux entrepreneurs corses proches de Charles Pasqua[1]. Un protocole d'accord avec le gouvernement camerounais est signé le , et un contrat de concession le , affichant pour objectif de diversifier les activités équestres du Cameroun[2]. Ce protocole autorise le PMUC à exploiter sur le territoire camerounais les paris sur les courses de chevaux[3], tout en lui assignant deux objectifs : contribuer à la création d'emplois et d’autre part, contribuer à l’accroissement des sources de financement du budget de l’État.
Évolution
Le PMUC a ouvert ses portes le , jour du Prix d'Amérique, remporté par le cheval Sea Cove drivé par le belge Jos Verbeeck.
Le PMUC est tout d'abord uniquement présent à Douala, avant de s'étendre, quatre mois plus tard, à Yaoundé. Suivent ensuite de nombreuses villes de provinces périphériques de Douala et Yaoundé.
Le , le PMUC installe des points de vente à l’Ouest et au Nord-Ouest, puis, le , il s'installe à Maroua, dans la province de l’Extrême-Nord et par la suite dans les villes périphériques de Maroua.
Par la suite, les implantations du PMUC au travers du pays se sont multipliés de 1996 à 1998, jusqu'à couvrir l'ensemble des provinces.
En , l'archevêque de Douala signe un bail de trente ans pour louer le terrain adjacent à la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul au PMUC : cette décision fait controverse, le PMUC étant soupçonné de servir ainsi les intérêts du régime présidentiel[1].
Missions, fonctionnement et chiffre d'affaires
Le PMUC est un équivalent camerounais du PMU en France[4]. Il gère la prise de paris hippiques sur tout le territoire camerounais[3], et diffuse gratuitement un journal intitulé Le Turf[1]. Les paris démarrent (en 2018) à 100 francs CFA, ce qui les rend très populaires[4]. Les courses jouées sont courues majoritairement en France[4]. En revanche, la diversification vers d'autres formes de paris sportifs rencontre peu de succès[4]. Les kiosques du PMUC, pour recueillir les paris, sont en tôle ou en bois, et de couleur rose[4].
En 2009, le montant des paris pèserait pour 29 milliards de francs CFA au Cameroun, soit l'équivalent de 45 millions d'euros ; de plus le PMUC compte cette même année 739 salariés, et 1 800 revendeurs payés à la commission[1]. Le PMUC est devenu l'un des principaux employeurs privés du pays[1]. L'Etat camerounais détient 15 % de son capital[1]. Le PMUC sponsorise de nombreuses manifestations de sport et de musique[1].
Le siège social, reconnaissable à son crépi de couleur saumon, se trouve à Douala, dans le quartier d'Akwa, sur un terrain appartenant originellement à l'église catholique[1].
En 2022, le PMUC diversifie ses actifs en lançant l'Africa Millions, une loterie panafricaine présente dans 8 pays au lancement le 26 mars 2022[5] puis les paris sportifs avec sa marque sport bet237 le 18 mai 2022[6]. Enfin, la société diversifie ses canaux de prises de paris avec le lancement de l'USSD le 10 octobre 2022[7] et son premier site de paris sportifs le 16 février 2022 avec www.bet2africa.cm[8].
RĂ©ception et controverses
La direction du PMUC par des Français a ravivé les controverses liées à la présence des anciens colonisateurs, et à l'exploitation des travailleurs Camerounais par la France : lors des émeutes de février 2008, 800 kiosques du PMUC ont été endommagés à travers tout le Cameroun, en raison de leur symbolisme d'exploitation des Camerounais par la France[1]. En effet, très peu de Camerounais sont représentés parmi les instances décisionnaires du PMUC[9].
Les paris hippiques suscitent aussi le développement de réseaux de parieurs parallèles, et ont conduit des familles camerounaises à l'endettement et à la ruine[1]. Les journaux camerounais sont fortement dépendants des recettes publicitaires versées par le PMUC, ce qui laisse à supposer que les controverses, en particulier celles relatives au statut très précaire des travailleurs commissionnés dont le statut est comparé à de l'esclavage, sont tues[1] - [10].
Notes et références
- Bernard 2009.
- Mohamadou 2007, p. 26-27.
- Mohamadou 2007, p. 26.
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, CAMEROUN 2018/2019, Petit Futé, coll. « Country Guides », 336 p. (ISBN 979-10-331-5762-5).
- Le PMUC lance l'Africa Millions
- Ouverture des paris sportifs en kiosques
- Lancement de l'USSD au PMUC
- Lancement du 1er site de paris sportifs au PMUC
- Fosso, Carole de Féral, Dynamique du français au Cameroun : problèmes sociolinguistiques et stylistiques, enjeux didactiques et glottopolitique, Presses universitaires d'Afrique, , 270 p. (ISBN 2-912086-89-2 et 9782912086891), p. 189-190.
- Alexie Tcheuyap, Autoritarisme, presse et violence au Cameroun, KARTHALA Editions, , 312 p. (ISBN 978-2-8111-1171-7 et 2-8111-1171-9, lire en ligne), p. 284.
Annexes
Bibliographie
- [Bernard 2009] Philippe Bernard, « Le Cameroun a la fièvre du cheval », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- [Mohamadou 2007] Mohamadou, Contribution à l'identification des métiers du cheval au Cameroun, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, (lire en ligne).