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Ouvrage du Michelsberg

L'ouvrage du Michelsberg est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur les communes de Dalstein et d'Ébersviller, dans le département de la Moselle[1].

Ouvrage du Michelsberg
Vue de l'usine de l'ouvrage.
Vue de l'usine de l'ouvrage.

Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Boulay
└─ sous-secteur de Hombourg-Budange
Numéro d'ouvrage A 22
Année de construction 1930-1935
RĂ©giment 164e RIF et 153e RAP
Nombre de blocs 6
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
Effectifs 495 hommes et 20 officiers
CoordonnĂ©es 49° 18′ 09″ nord, 6° 25′ 07″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

C'est un ouvrage d'artillerie, comptant six blocs. Construit entre 1930 et 1935, il a été épargné par les combats de .

Position sur la ligne

Faisant partie du sous-secteur d'Hombourg-Budange dans le secteur fortifié de Boulay, l'ouvrage du Michelsberg, portant l'indicatif A 22, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates CORF d'intervalle de Menskirch (C 57) au nord-ouest et de Huberbusch Nord (C 58) au sud-est, soutenus chacun par un blockhaus STG[2] (Bb 44 Kirchenberg et Bb 43 Steck), à portée de tir des canons des gros ouvrages d'une part du Hackenberg (A 19) et du Mont-des-Welches (A 21) plus au nord-ouest et d'autre part d'Anzeling (A 25) plus au sud-est[3].

L'ouvrage est installé sur la cote 273, appelée le Michelsberg, surplombant la vallée de l'Anzeling (Anzelingerbach, un affluent de la Nied).

Description

L'ouvrage est composĂ© en surface de cinq blocs de combat et d'un bloc d'entrĂ©e, avec en souterrain une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, des magasins Ă  munitions (plusieurs M 2) et une usine Ă©lectrique, le tout reliĂ© par des galeries profondĂ©ment enterrĂ©es. Ces galeries sont construites au minimum Ă  30 mètres de profondeur pour les protĂ©ger des bombardements. L'Ă©nergie est fournie par quatre groupes Ă©lectrogènes, composĂ©s chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 33 (fournissant 120 chevaux Ă  500 tr/min)[4] couplĂ© Ă  un alternateur, complĂ©tĂ©s par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch Ă  1 000 tr/min)[5] servant Ă  l'Ă©clairage d'urgence de l'usine et au dĂ©marrage pneumatique des gros moteurs Diesel. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

  • Galeries.
    Galeries.
  • Cuisine.
    Cuisine.
  • EntrĂ©e mixte.
    Entrée mixte.
  • Tourelle de 75 mm du bloc 5.
    Tourelle de 75 mm du bloc 5.
  • Tourelle de mitrailleuses du bloc 1.
    Tourelle de mitrailleuses du bloc 1.
  • Façade du bloc 2.
    Façade du bloc 2.

Histoire

L'ouvrage connaît son heure de gloire le lorsqu'il repousse violemment une attaque allemande. Invaincus, les défenseurs du Michelsberg quitteront l'ouvrage début pour se rendre dans les camps de prisonniers en Allemagne.
Pendant l'Occupation, les Allemands y installeront une usine de pièces mécaniques. Après avoir été abandonné comme de nombreux ouvrages, il sera utilisé pendant quelques années pour la culture de champignons.

Visite

Aujourd'hui, et depuis 1993, ce fort est sauvegardé par une association de bénévoles qui le fait visiter tous les dimanches d'avril à septembre inclus. Les départs des groupes de visite ont lieu l'après-midi, dès 14 h 30. À savoir qu'il est possible également de prendre rendez-vous le reste de l'année pour les groupes.

La visite permet de dĂ©couvrir l'importance de ses locaux souterrains, avec d'abord l'usine Ă©lectrique, l'atelier, le casernement avec les sanitaires, le foyer de la troupe et les cuisines, puis le cerveau de l'ouvrage qui n'est autre que le poste de commandement, en 1940 sous les ordres du commandant Pelletier. Enfin, après avoir remontĂ© près de 30 mètres, les visiteurs dĂ©couvrent la tourelle de 75 mm modèle 1933 pesant 265 tonnes, le modèle le plus important de la ligne Maginot : ses canons de 75 mm sont capables d'agir sur un rayon de près de 12 kilomètres avec une cadence de tir de 30 coups Ă  la minute.

Accès :

  • depuis Thionville, prendre direction Saarlouis/Bouzonville jusqu'au village de Dalstein.
  • Depuis Metz, prendre direction Bouzonville, puis Hestroff, Ebersviller et Dalstein.
  • Depuis Saarlouis, prendre direction Thionville jusque Dalstein.

Notes et références

  1. A Ebersviller, plongez au cœur de l'ouvrage du Michelsberg, Le Républicain lorrain, 22 août 2020
  2. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dĂ©pend de son modèle et de sa pĂ©riode de construction. De 1928 Ă  1935 sont construits les modèles les plus puissamment protĂ©gĂ©s : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des rĂ©gions fortifiĂ©es), avec des murs et dalles Ă©pais jusqu'Ă  3,5 mètres de bĂ©ton). Puis viennent Ă  partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'Ĺ“uvre militaire), avec de 0,60 Ă  1,5 m de bĂ©ton, avec des modèles très variĂ©s selon la rĂ©gion : RFM (rĂ©gion fortifiĂ©e de Metz), RFL (rĂ©gion fortifiĂ©e de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (rĂ©gion militaire). Les MOM les plus protĂ©gĂ©s sont appelĂ©s FCR (fortification de campagne renforcĂ©e). De 1937 Ă  1940, le STG (Service technique du GĂ©nie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 Ă  2 m de bĂ©ton.
  3. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 99.
  4. La SGCM, SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale de constructions mĂ©caniques, construisait des moteurs de marine Ă  La Courneuve sous licence MAN. Les moteurs SGCM GVU 33 du Billig ont quatre cylindres, chacun avec 6 600 cm3 de cylindrĂ©e (un alĂ©sage de 200 mm et une course de 330 mm).
  5. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installĂ©e Ă  Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriquĂ© sous licence Junkers ») et Ă  son alĂ©sage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrĂ©e).
  6. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 104.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, Ă©ditions Histoire & collections, coll. « L'EncyclopĂ©die de l'ArmĂ©e française » (no 2), (rĂ©impr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes

Localisation
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