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Ouvrage du Haut-Poirier

L'ouvrage du Haut-Poirier est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune d'Achen, dans le département de la Moselle.

Ouvrage du Haut-Poirier
Bloc 3 du Haut-Poirier.
Bloc 3 du Haut-Poirier.

Type d'ouvrage Petit ouvrage d'infanterie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de la Sarre
└─ sous-secteur de Kalhausen
Numéro d'ouvrage O 220 ou WRA
Année de construction 1934-1938
RĂ©giment 133e RIF
Nombre de blocs 4
Type d'entrée(s) Entrée par un bloc (casemate)
Effectifs 160 hommes et 7 officiers
CoordonnĂ©es 49° 02′ 59″ nord, 7° 10′ 01″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
Bloc 1 du Haut-Poirier
Bloc 2 du Haut-Poirier
Bloc 4 du Haut-Poirier

C'est un petit ouvrage d'infanterie, comptant quatre blocs. Construit à partir de 1934, il a été abimé par les combats de juin 1940.

Position sur la ligne

Faisant partie du sous-secteur de Kalhausen à l'extrémité orientale du secteur fortifié de la Sarre, l'ouvrage du Haut-Poirier, portant l'indicatif O 220, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates CORF d'intervalle du Grand-Bois à l'ouest et du Nord-Ouest d'Achen à l'est, hors de portée des canons des gros ouvrages d'artillerie[1].

L'ouvrage est installé sur la cote 340, dominant tous les environs.

Description

L'ouvrage est composĂ© en surface de trois blocs de combat et d'un bloc d'entrĂ©e, avec en souterrain des magasins Ă  munitions, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, une usine Ă©lectrique et une caserne, le tout reliĂ© par une galerie profondĂ©ment enterrĂ©e. L'Ă©nergie est fournie par deux groupes Ă©lectrogènes (un seul suffisait en rĂ©gime normal), composĂ©s chacun d'un moteur Diesel SMIM 3 SR 19 (fournissant une puissance de 75 ch Ă  600 tr/min)[2] couplĂ© Ă  un alternateur, complĂ©tĂ©s par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch Ă  1 000 tr/min)[3] servant Ă  l'Ă©clairage d'urgence de l'usine et au dĂ©marrage pneumatique des gros moteurs. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Ouvrage d'infanterie de type « nouveaux fronts », les projets de second cycle prĂ©voyaient quatre blocs de combat supplĂ©mentaires (deux tourelles de 75 mm, une de 135 mm et une casemate pour trois 75 mm) et deux entrĂ©es. Tout comme le petit ouvrage de Lembach, le Haut-Poirier bĂ©nĂ©ficie d'une entrĂ©e de type rĂ©duit dont l'accès se fait par un Ă©gout visitable.

Le bloc 1 est une casemate d'infanterie flanquant vers l'est. Elle est armée avec un créneau pour arme mixte (remplacé par un jumelage de mitrailleuses), deux cloches d'arme mixte et une cloche GFM B (guetteur fusil-mitrailleur, servant d'observatoire avec un périscope, indicatif O 84).

Le bloc 2 est un bloc-tourelle d'infanterie, avec une tourelle pour deux armes mixtes et une cloche GFM.

Le bloc 3 sert Ă  la fois d'entrĂ©e et de casemate d'infanterie flanquant vers l'est. Elle est armĂ©e avec un crĂ©neau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), un autre crĂ©neau pour jumelage de mitrailleuses, un crĂ©neau pour arme mixte (remplacĂ© par un JM) tirant vers l'arrière, une cloche d'arme mixte et deux cloches GFM B (dont une sert d'observatoire avec un pĂ©riscope, indicatif O 83).

Le bloc 4 sert d'entrée réduite (et d'issue de secours), armée avec trois créneaux pour FM[4].

Histoire

Les travaux de construction s'Ă©talent de 1934 Ă  1938.

Le vendredi , les Allemands qui viennent de percer à travers le secteur de la Sarre attaquent le Haut-Poirier par le sud, soit par l'arrière de l'ouvrage. Dépourvu d'armement d'infanterie tirant vers l'arrière, comme de tout soutien d'artillerie, le bloc 3 est percé, en provoquant la mort de trois soldats. Le commandement se résout à la reddition, juste avant l'armistice du 22 juin 1940.

L'ouvrage est réparé dans les années 1950-1955 et est entretenu jusqu'en 1970.

L'ouvrage aujourd'hui

L'Ouvrage est fermé et est administré par l'AMEPA (Association pour la Mémoire et le Patrimoine de ACHEN). Cependant, elle appartient à la ville d'Achen.

Son extérieur peut être visité toute l'année, mais l'intérieur ne peut être visité que sur demande.

Notes et références

  1. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 117.
  2. La SMIM, SociĂ©tĂ© des moteurs pour l'industrie et la marine, est basĂ©e Ă  Paris, construisant des moteurs sous licence Körting. Les SMIM 3 SR 19 ont trois cylindres, chacun avec 7 000 cm3 de cylindrĂ©e (alĂ©sage de 190 mm, pour 260 mm de course).
  3. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installĂ©e Ă  Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriquĂ© sous licence Junkers ») et Ă  son alĂ©sage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrĂ©e).
  4. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 120-121.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, Ă©ditions Histoire & collections, coll. « L'EncyclopĂ©die de l'ArmĂ©e française » (no 2), (rĂ©impr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

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