Orchestre philharmonique de Munich
L’Orchestre philharmonique de Munich (Münchner Philharmoniker) est un orchestre symphonique allemand fondé en 1893 ; c’est l’un des principaux orchestres de la ville de Munich, avec l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise et l’Orchestre de l’Opéra d’État de Bavière.
Orchestre philharmonique de Munich MĂĽnchner Philharmoniker | |
L'Orchestre philharmonique de Munich et son chef Christian Thielemann en 2008 sur la scène du Gasteig. | |
Pays de résidence | Allemagne |
---|---|
Ville de résidence | Munich |
Lieux d'activité | philharmonie du Gasteig |
Années d'activité | depuis 1893 |
Type de formation | Orchestre symphonique |
Genre | Musique classique |
Direction | Lahav Shani (directeur musical désigné, prise de fonction en 2026) |
Création | 1893 |
Site web | www.mphil.de |
Historique
Fondé en 1893 par Franz Kaim (de) sous le nom d’Orchestre Kaim (Kaim-Orchester)[1], l’orchestre attire très vite les plus grands chefs, tel Gustav Mahler qui le dirige dès 1897, puis y crée ses Quatrième et Huitième Symphonies. De même Bruno Walter assure la création du Chant de la terre en 1911. Felix Weingartner est le premier chef de renom à assurer la direction musicale, de 1898 à 1905, alors que le jeune Wilhelm Furtwängler y fait ses débuts le .
À partir de 1910, l’orchestre se nomme Orchestre de la Société de concerts de Munich (Orchester des Münchener Konzertvereins).
La formation doit cesser ses activités pendant la Première Guerre mondiale, en raison du manque de financement – il ne recevait que des capitaux privés – et de la mobilisation de certains de ses membres. Il les reprend après la guerre avec le soutien de la ville de Munich, sous la direction du compositeur Hans Pfitzner, puis du brucknérien Siegmund von Hausegger. En 1928, l’orchestre prend son nom actuel de Münchner Philharmoniker.
Après la victoire des nazis en 1933, le talentueux Oswald Kabasta se fourvoie dans le soutien au régime d’Adolf Hitler.
Après la guerre, des questions matérielles se posent avec la reconstruction de la salle de concert détruite. Hans Rosbaud puis Rudolf Kempe redonnent tout son prestige à la formation munichoise. En 1979, l’emblématique Sergiu Celibidache façonne l’orchestre à sa manière, comme en témoignent les nombreux enregistrements de concerts publiés à sa mort.
En 1985 est inaugurée la philharmonie du Gasteig, résidence actuelle de l'orchestre[1].
Depuis 1999, les nominations des chefs réputés James Levine et Christian Thielemann ont démontré l’intérêt accordé à cette formation, ainsi que Valery Gergiev depuis 2015.
Le , l’Orchestre philharmonique de Munich renvoie son chef d’orchestre Valery Gergiev qui ne s'est pas prononcé au sujet de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 malgré les demandes, étant « réputé proche de Vladimir Poutine »[2].
Est nommé en 2023 pour lui succéder le chef d'orchestre israélien Lahav Shani, qui prendra ses fonctions en 2026[3].
Chefs permanents
Comme chefs permanents de la formation se sont succédé[1] :
- Hans Winderstein (en) (1893–1895) ;
- Hermann Zumpe (1895–1897) ;
- Ferdinand Löwe (1897–1898) ;
- Felix Weingartner (1898–1905) ;
- Georg Schnéevoigt (1905–1908) ;
- Ferdinand Löwe (1908–1914) ;
- Hans Pfitzner (1919–1920) ;
- Siegmund von Hausegger (1920–1938) ;
- Oswald Kabasta (1938–1944) ;
- Hans Rosbaud (1945–1948) ;
- Fritz Rieger (1949–1966) ;
- Rudolf Kempe (1967–1976) ;
- Sergiu Celibidache (1979–1996) ;
- James Levine (1999–2004) ;
- Christian Thielemann (2004-2011) ;
- Lorin Maazel (2012-2014) ;
- Valery Gergiev (2015-2022 ; limogé en mars 2022[2]) ;
- Lahav Shani (nommé en 2023, en poste à partir de 2026)[4].
Créations
L'Orchestre philharmonique de Munich est le crĂ©ateur de plusieurs Ĺ“uvres, de GĂĽnter Bialas (en) (Concerto pour violon, 1949 ; Preisungen,1964 ; Lamento di Orlando, 1986), Victoria Borisova-Ollas (Angelus, 2008), Hans-JĂĽrgen von Bose (Symbolum, 1988), Walter Braunfels, Cesar Bresgen (Totentanz, 1958), Anton Bruckner (Symphonie no 5 en si bĂ©mol majeur, 1935 ; Symphonie no 6 en la majeur, version originale, 1932 ; Symphonie no 9 en rĂ© mineur, version originale, 1932), Johann Nepomuk David (Variations symphoniques sur un thème de Heinrich SchĂĽtz, 1943), Werner Egk (Vier Italienische Lieder, 1932 ; Columbus, 1934), Gottfried von Einem (MĂĽnchner Symphonie, 1985), Harald Genzmer (Symphonie no 3, 1986), Detlev Glanert (Symphonie no 2, 1990), Friedrich Gulda: Paradise Island, 1990), Joseph Haas, Peter Michael Hamel (en) (Die Lichtung, 1988), Georg Friedrich Haas (BruchstĂĽck, 2007), Karl Amadeus Hartmann (Scherzo pour percussion, 1990), Wilfried Hiller (en) (Chagall-Zyklus, 1993), Karl Höller (Hymnen fĂĽr Orchester, 1934 ; Sweelinck-Variationen, op. 56, 1951), Rudolf Kelterborn (Symphonie no 2, 1970), Wilhelm Kempff (Positano-Suite pour cordes, op. 72, 1995), Wilhelm Killmayer (Concerto pour piano, 1956), NikolaĂŻ Korndorf (Sempre tutti, 1987), Witold LutosĹ‚awski (Interludium, 1990), Gustav Mahler (Symphonie no 4 en sol majeur, 1901 ; Symphonie no 8 « Les Mille » en mi bĂ©mol majeur, 1910 ; Le Chant de la Terre, 1911), Philipp Maintz (trĂptico vertical pour soprano et grand orchestre, 2014), Joseph Marx, Siegfried Matthus (Die Windsbraut, 1986), Jan MĂĽller-Wieland (en) (Egmonts Freiheit oder Böhmen liegt am Meer pour rĂ©citant, soprano, chĹ“ur, orgue et grand orchestre, 2014), Luigi Nono (Camminantes... Ayacucho, 1987), Krzysztof Penderecki (Symphonie no 3, commande, 1995), Hans Pfitzner (Symphonie, op. 36a, 1933), Max Reger (Symphonisches Rhapsodie, op. 147, pour violon et orchestre, 1932), Wolfgang Rihm (Unbenannt, 1986), Armin Schibler (Concerto pour piano, 1970), Alfred Schnittke (Concerto pour violoncelle, 1986), Ferit TĂĽzĂĽn (de), Manfred Trojahn (Symphonie no 5, commande, 2004), Jörg Widmann (Messe fĂĽr Orchester, commande, 2005), Hugo Wolf (Scherzo et finale, 1940), Ermanno Wolf-Ferrari (Concerto pour violon, 1944) et Hans Zender (Kalligraphien, 1999), notamment[5].
Bibliographie
- Alain Pâris (dir.), Le nouveau dictionnaire des interprètes, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (1re éd. 2004), 1366 p. (ISBN 978-2-221-14576-0).
Notes et références
- Pâris 2015, p. 1070.
- « L’orchestre philharmonique de Munich congédie le chef pro-Poutine Valery Gergiev », (consulté le )
- Philippe Gault, « Lahav Shani nommé directeur musical de l'Orchestre Philharmonique de Munich », sur Radio Classique,
- Nathalie Filloux, « Lahav Shani à la direction du Philharmonique de Munich », sur ResMusica,
- Pâris 2015, p. 1070-1071.
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- Last.fm
- (en) AllMusic
- (en) Carnegie Hall
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (en) Rate Your Music
- (en) Songkick
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (de) Chronologie sur le site de Oehms Classics.de