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OpenROV

OpenROV est le nom d'un projet en cours de développement, diffusion et large utilisation d'un petit véhicule télécommandé subaquatique léger (dit « ROV »). Il est conçu en « open-source » et « matériel libre »[1] distribué sous licence libre (CC BY-SA 3.0)[2]. Ce projet est en cours de développement dans le monde.

L'une des versions de l'OpenROv
Vue d'un OpenROv (ici construit par l'Explore Foundation en France)

Facilement transportable, ce robot est destinĂ© Ă  permettre l'exploration sous-marine Ă  vocation scientifique, Ă©ducationnelle et de dĂ©couverte partagĂ©e du monde subaquatique (« crowd-source exploration Â»), Ă  des prix abordables[3] - [4] - [5]. « ROV Â» signifie en anglais « remotely operated vehicle ».

Il peut être acheté entièrement construit, ou ses pièces peuvent être achetées (ou fabriquées) pour être montées par l'acheteur, des élèves, une association, etc.

Il est conçu pour fonctionner en eau douce, saumâtre ou salée, éventuellement dans le noir ou en eau turbide, mais pas dans une zone de fort courant, ni là où des algues filamenteuses pourraient se prendre dans les hélices. Naturellement, la caméra sera moins performante en eau turbide.

Origine et histoire du projet

DĂ©veloppeurs

Les principaux développeurs sont

  • Eric Stackpole, qui a eu le premier l'idĂ©e de l’OpenROV alors qu'il Ă©tait ingĂ©nieur Ă  la NASA (oĂą il avait Ă©tĂ© invitĂ© Ă  travailler sur les technologies satellitales après son diplĂ´me de fin d'Ă©tude[6]) et alors qu'il souhaitait trouver un moyen de savoir si la lĂ©gende du trĂ©sor cachĂ© Ă©tait basĂ©e sur un fait rĂ©el. .
  • David Lang, marin autodidacte du Minnesota. Il a entendu parler de Stackpole qui construisait dans son garage un prototype de petit robot subaquatique se voulant peu couteux, mais robuste. Il lui a proposĂ© son aide.
  • Matteo Borri, c'est lui qui a conçu et produit le système Ă©lectronique, les logiciels et la motorisation d’un prototype qui fut prĂ©sentĂ© en 2011 Ă  la « World Maker Faire ».

Lang et Stackpole a co-fondé le projet OpenROV en tant que projet open-source (open-source hardware project), à la fois conçu comme une start-up, et comme une communauté de makers et communauté DIY (Do it yourself)[7].

La légende du « Hall City Cave »

Le développement du projet OpenROV est en partie alimenté par la légende du far-west selon laquelle de l'or volé est encore caché dans les profondeurs de la grotte inondée de l'Hôtel de Ville (Hall City Cave) situés près d’Hayfork dans le Comté de Trinity, en Californie du Nord.

Selon la légende, quelques indiens renégats auraient volé ~ 100 livres de pépites d'or à des mineurs ou orpailleurs dans les années 1800. Étant pourchassés, pour s’alléger dans leur fuite, ces indiens renégats auraient - toujours selon la légende - jeté leur butin de pépites dans les eaux profondes des "grottes de l’Hôtel de Ville" (Hall City Cave), sans avoir jamais pu le récupérer car ayant rapidement été arrêtés et pendus.

De nombreux aventuriers auraient tenté de retrouver cet or, sans succès, mais personne n'a été en mesure d'en explorer les parties étroites et/ou profondes[7] - [8]. Certains des premiers tests de l’OpenROV ont été faits dans les eaux de cette grotte[3] - [5].

Création d'une communauté ouverte dédiée au projet

En plus d'être un sous-marin robotisé, OpenROV est aussi une communauté de « makers » (bricoleurs et constructeurs) amateurs et professionnels, qui compte en 2014 des membres dans plus de 30 pays. Cette communauté contribue ainsi à l'exploration sous-marine dans de nombreux pays[9].

Utilisations

Les utilisateurs qui le souhaitent peuvent partager leurs retours d'expérience avec la communauté et présenter au public leurs résultats de recherche[10]. Par exemple :

  • l'OpenROv doit ĂŞtre testĂ© en milieu extrĂŞme non loin de l'Everest pour « la collecte de donnĂ©es dans les lacs supraglaciaires au cours de deux campagnes de terrain sur le glacier du Khumbu, le plus Ă©levĂ© dans le monde » afin de « comprendre la variabilitĂ© de l'approvisionnement en eau » des lacs glaciaires dans l'Himalaya ; L'OpenROV sera testĂ© pour la mesure de la tempĂ©rature et la profondeur de ces lacs supra-glaciaires, donnĂ©es ne pouvant ĂŞtre acquises par satellites[11].
  • Il est utilisĂ© par des scientifiques et Ă©tudiants en biologie marine et en science de la conservation en partenariat avec l'UniversitĂ© de Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e (6 Ă©cologues et ingĂ©nieurs/explorateurs et 25 Ă©tudiants lors d'une mission d'exploration d'un mois).

Ce robot a notamment été utilisé pour étudier ou explorer des épaves, des galeries de mines inondées, des lacs naturels ou artificiels, des cours d'eau, etc.

Caractéristiques techniques

Dans sa version classique, l'OpenROV est[12] - [13].

  • un mini sous-marin commandĂ© Ă  distance (par fil, avec interface sans fil possible en surface) ;
  • poids : environ 2,5 kg ;
  • volume et dimensions : 15 cm x 20 cm x 30 cm ;
  • matĂ©riaux : matĂ©riaux courants (mĂ©tal, plastique) ;
  • alimentation en Énergie : piles Ă©lectriques ;
  • Ă©lectronique embarquĂ©e : carte et composants informatiques de Nano-ordinateur BeagleBoard (micro-contrĂ´leur arduino) fonctionnant sous Linux (pièces les plus coĂ»teuses de l'engin, avec environ $90) ;
  • moyen de contrĂ´le : Le sous-marin est contrĂ´lĂ© Ă  partir d'un ordinateur portable connectĂ© au sous-marin par un câble, et via un logiciel dĂ©diĂ©, au clavier ou via un joystick ;
  • Ă©clairage embarquĂ© : Deux sources lumineuses (Led) ;
  • moyen de vision : camĂ©ra embarquĂ©e (avec possibilitĂ© de dĂ©clencher Ă  distance une prise de photo), l’objectif Ă©tant orientable de haut en bas[3]. Un logiciel permet de visualiser Ă  distance sur un Ă©cran ce que « voit Â» le robot, avec sur le mĂŞme Ă©cran de nombreuses autres informations sur le comportement du ROV[14]

Projet ouvert

L’OpenROV est un projet de type open-source hardware (la liste des pièces et les plans de construction et d’assemblage sont disponibles pour tous, gratuitement). Les développeurs souhaitent ainsi démocratiser l’exploration des environnements subaquatiques[9].

Prospective, nouvelles pistes d'utilisation

Ce robot a notamment été proposé pour l'étude de systèmes résilients de robots subaquatiques collaborant entre eux, système qu'on voudrait rendre plus tolérant aux pannes ou aléas (ex robot piégé dans les algues...), dans ce cas grâce à un système d'« actionneur virtuel » tel que proposé par Steffen en 2005[15] et la mise en place d'une forme de centralisation ou au contraire de mise en œuvre décentralisée.

  • Dans l'approche centralisĂ©e, chaque robot peut envoyer des informations sur son propre Ă©tat Ă  un actionneur virtuel unique qui calcule la reconfiguration nĂ©cessaire de l'ensemble du système, un robot pouvant alors en aider un autre ;
  • Dans l'option dĂ©centralisĂ©e, chaque robot dispose de son propre actionneur virtuel capable de traiter les dĂ©fauts et failles locales au sein d'une unitĂ© de robots collaborateurs.
    Lidia Furno a& al ont ainsi simulé le transport et positionnement d'une perceuse sous-marine par trois robots de type OpenRov devant collaborer pour mener cette mission à bien[16].

La version trident commercialisée et issue de ce projet est dotée d'une connexion filaire et d'une radio sans fil vers un smartphone, un ordinateur portable ou la tablette de l'opérateur, et une attache Kevlar permet de le manipuler et récupérer plus facilement. Des modules complémentaires sont prévus pouvant être attachés au ROV via des attaches standard, l'interface avec le ROV pouvant alors se faire par WiFi[17].

Notes et références

  1. OpenROV website". 2012-05-28, consulté 2012-05-28
  2. OpenROv : All content here is licensed under the open source Creative Commons CC BY-SA 3.0 license
  3. Brian Lam, « A Mini Sub Made From Cheap Parts Could Change Underwater Exploration ("Un Mini Sous Fabriqué à partir de pièces bon marché pourrait changer Underwater Exploration".) », The New York Times: Bits, (consulté le )
  4. David Lang, « My underwater robot », TED, (consulté le )
  5. Gareth Branwyn, « OpenROV Testing at Hall City Cave », Make (en): Robotics, (consultĂ© le )
  6. Collectif (2013) voir chapitre : Eric Stackpole, dans le livre "Makers at Work" sous-titré Folks Reinventing the World One Object or Idea at a Time ;p. 139-152 DOI:10.1007/978-1-4302-5993-0_11 Print (ISBN 978-1-4302-5992-3) Online- (ISBN 978-1-4302-5993-0) Ed:Apress (résumé)
  7. Sarah Buhr, « OpenROV wants to get to bottom of underwater mystery », USA Today: Tech, (consulté le )
  8. Dave McCracken, « Talking about putting yourself way out there beyond where you should not be! », The New 49′ers Club: Gold Mining Adventures (consulté le )
  9. « OpenROV website », (consulté le )
  10. Page OpenExplorer (avec carte)
  11. Mapping Supra-glacial lakes along the Khumbu Glacier, Nepal
  12. « OpenROV Hardware Overview »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), OpenROV Wiki (consulté le )
  13. « OpenROV - The Open Source Underwater Robot », Kickstarter, day funded: july 31, 2012 (consulté le )
  14. OpenROV #272 WSW of Passage Island, 104m deep, consulté 215-07-28
  15. Steffen T (2005) Reconfiguration Using a Virtual Sensor. In Control Reconfiguration of Dynamical Systems (p. 69-79). Springer Berlin Heidelberg.
  16. Furno, L., Nielsen, M. C., & Blanke, M. Centralised versus Decentralised Control Reconfiguration for Collaborating Underwater Robots. PDF 8 p
  17. Page d’accueil, OpenROv, consulté 2017-09-09

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • El Jalaoui, A. (2007). Gestion Contextuelle de Tâches pour le contrĂ´le d'un vĂ©hicule sous-marin autonome (Doctoral dissertation, UniversitĂ© Montpellier II-Sciences et Techniques du Languedoc).
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