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Opération Lehrgang

L'opération Lehrgang (en allemand : Unternehmen Lehrgang, stage en français) est le nom de code donné à la mission d'évacuation de la Sicile par les troupes de l'Axe du 10 au .

Opération Lehrgang

Pendant l'Opération Husky

Description de cette image, également commentée ci-après
Image satellite du détroit de Messine, lieu de l'évacuation.
Type Évacuation
Localisation DĂ©troit de Messine (Sicile)
Planification Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Planifiée par Ernst-Günther Baade et Gustav Freiherr von Liebenstein
Cible Calabre (péninsule italienne)
Date 10 -
Participants Troupes de l'Axe
Issue Victoire tactique italo-allemande ; Ă©vacuation des troupes italo-allemandes de Sicile
Pertes Quelques navires de faible tonnage

Contexte

Le , les alliés débarquent en Sicile.

Le , le Grand Conseil fasciste dépose Mussolini. Hitler ordonne alors au Generalfeldmarschall Albert Kesselring commandant en chef des forces du Sud, « de prendre les dispositions nécessaires en vue de l'évacuation des troupes allemandes de la Sicile, la Sardaigne et la Corse »[1].

Le repli vers Messine

Dès le , Kesselring demande au gĂ©nĂ©ral Hans-Valentin Hube, commandant le 14e corps blindĂ©, d'envisager un plan d'Ă©vacuation de l'Ă®le. Sans attendre l'aval de OKW, Kesselring dĂ©clenche l'opĂ©ration Lehrgang le . Hube dĂ©cide de se replier vers Messine en Ă©tablissant cinq lignes de fronts successives. Les trois dernières raccourcissent le front et permettent d'Ă©vacuer chaque nuit 8 Ă  10 000 hommes vers les points d'Ă©vacuation. Du fait de la maĂ®trise de l'air par les alliĂ©s, les changements de position se font de nuit. Les trois dernières lignes sont Ă©vacuĂ©es respectivement les 13, 14 et [1].

Pendant toute la durée des opérations, les Allemands ralentissent efficacement les alliés en détruisant les infrastructures, en minant les rares axes routiers et en menant des actions retardatrices dans les villages[1].

Évacuation

Côté Allemand

L'opération de franchissement du détroit a été planifiée et contrôlée par l'Oberst Ernst-Günther Baade, commandant du district allemand du détroit de Messine, en collaboration avec le Fregattenkapitän Gustav Freiherr von Liebenstein de la marine allemande[2]. Malgré une supériorité aérienne écrasante des alliés, les deux officiers ont fait preuve d'une grande efficacité pendant les évacuations avec des ressources limitées, une discipline de fer et une planification extrêmement flexible afin d'optimiser l'utilisation de leurs transports (neuf traversiers Siebel (en), sept barges de transbordeur, traversier naval, 12 bateaux de débarquement, 41 bateaux d’assaut et 50 canots pneumatiques) permettant de transporter hommes, équipements et fournitures de 12 points d’évacuation distincts[3].

En prĂ©vision de l’évacuation proprement dite, Baade a organisĂ© du 10 au le rassemblement d'environ 12 000 hommes, 4 500 vĂ©hicules et 5 000 tonnes de ravitaillement vers le continent italien, le tout Ă©tant prĂŞt pour le dĂ©but de l’opĂ©ration principale Ă  18 heures. Le , sous le couvert de puissantes dĂ©fenses de la Flak (la 3e Flakbrigade de l'Oberst Werner Anton (en) et la 22e Flakbrigade de l'Oberst Max MĂĽller, le tout sous le commandement du Generalmajor Julius Kuderna de la 5. Flak-Division) de part et d'autre du dĂ©troit, les dĂ©fenses contre une possible attaque alliĂ©e incluaient jusqu'Ă  150 pièces d'artillerie entre 75 et 280 mm (2,95 et 11 pouces), Ă  l’exception du bataillon d’artillerie lourde du 15e Panzergrenadier Division du Generalleutnant Eberhard Rodt, avec deux batteries de canons de 170 mm (6,7 pouces)[3]. Du au l'aviation alliĂ©e rĂ©alise 2500 sorties sur les deux rives du dĂ©troit sans rĂ©sultat probant. La dĂ©fense anti-aĂ©rienne est si efficace qu'il est dĂ©cidĂ© de faire aussi des traversĂ©es de jour[1].

L’effectif de la flottille d’évacuation variait avec le temps et les opĂ©rations aĂ©riennes alliĂ©es imposaient de frĂ©quents changements dans les procĂ©dures opĂ©rationnelles des Allemands et sur les itinĂ©raires des traversiers. L’évacuation s’est achevĂ©e Ă  17 h 35 le . Pendant la pĂ©riode du 10 au , quelque 39 569 allemands, dont 4 444 blessĂ©s, ainsi qu'une très grande partie de leur Ă©quipement (9 605 vĂ©hicules Ă  moteur, 47 chars, 94 pièces d'artillerie, plus de 2 000 tonnes de munitions et de carburant, et environ 15 000 tonnes d'autres matĂ©riels de guerre) ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s de la Sicile en Calabre[2].

Côté Italien

Le général Hube propose au général Alfredo Guzzoni d'évacuer les unités italiennes en premier. Guzzoni souhaite sauver l'honneur de la 6e Armée et ne veut pas que l'on lui impute la défaite. Il utilise ses maigres moyens pour évacuer la Sicile[1].

MalgrĂ© tout, 62 000 hommes, 227 vĂ©hicules et 41 pièces d'artillerie ont Ă©tĂ© acheminĂ©s jusqu'Ă  la pĂ©ninsule italienne. Le navire principal affrĂ©tĂ© pour l'opĂ©ration Ă©tait le ferry Villa de 932 tonnes, pouvant transporter jusqu’à 3 000 hommes par voyage. Les Italiens ont Ă©galement chargĂ© d'artillerie lourde le ferry Cariddi, d'une capacitĂ© de 2 800 tonnes, dans le but de le remorquer Ă  travers le dĂ©troit de Messine. Aucun remorqueur ne pouvant effectuer cette opĂ©ration, il fut par la suite sabordĂ©[3].

Conclusion

Le général Hube a réussi une opération amphibie de réembarquement complexe grâce à une excellente planification et en s'appuyant sur des subordonnées de talent (Baade et Liebenstein). Il a motivé ses hommes en les informant de la manœuvre en cours et en leur assurant qu'ils ne seraient pas sacrifiés comme à Stalingrad[1].

Compte tenu du barrage efficace de l'artillerie anti-aérienne, les pertes italo-allemandes se limitèrent à quelques unités de navires plus petits[2]. Trois divisions ont été transférées et restent opérationnelles (la Hermann Göring, les 15e et 29e divisions de Panzergrenadier) ainsi que des éléments de l'armée italienne.

Le général Hube qualifiera l'opération Lehrgang de « Dunkerque héroïque »[1].

Notes et références

  1. Guillaume Lasconjarias, « Opération Lehrgang », Guerre & Histoire,‎ , p. 58 (ISSN 2115-967X)
  2. « Chronik des Seekrieges 1939-1945: 1943, August » (consulté le )
  3. « Lehrgang | Operations & Codenames of WWII », sur codenames.info (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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