Opération Colombo
L'« opération Colombo » désigne l'organisation par la police politique chilienne, la DINA, de la disparition d'opposants à la dictature militaire d'Augusto Pinochet mise en place au Chili après le coup d'État du 11 septembre 1973. Au sein de la DINA, Raúl Iturriaga, chef du Département des opérations extérieures de l'agence, fut spécialement chargé de cette double opération d'assassinat et de désinformation.
L'Opération Colombo
Les cadavres de 119 membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) chilien furent retrouvés en Argentine et au Brésil en 1975. Selon la version inventée par la DINA, ces personnes auraient été tuées au cours de règlement interne à l'opposition politique. Pour porter sa thèse, elle créa ainsi deux faux magazines au Brésil et en Argentine.
Ă€ la suite des accusations de l'ancien chef de la DINA, Manuel Contreras, selon lequel le gĂ©nĂ©ral Pinochet Ă©tait le donneur d'ordre du massacre, c'est par dix voix contre six que la Cour suprĂŞme du Chili leva l'immunitĂ© du gĂ©nĂ©ral Augusto Pinochet en et chargea le juge Victor Montiglio de l'enquĂŞte au sujet de ses responsabilitĂ©s dans l'« opĂ©ration Colombo ». Les examens mĂ©dicaux pratiquĂ©s conclurent que son Ă©tat de santĂ© physique et mental lui permettait d'affronter un procès mais sa mort en interrompit la procĂ©dure judiciaire. Le juge VĂctor Montiglio appliqua Ă Contreras l'amnistie promulguĂ©e en 1978, mais d'autres agents de la DINA demeurent poursuivis pour cette affaire.
Avec l'enquête de Montiglio, on apprit en 2007 que les militants enlevés avaient été transportés dans des centres de détention de la DINA par des camions de la firme Pesquera Arauco, une entreprise de la Cinquième Région contrôlée par le chef de la DINA, Manuel Contreras[1].
Autres cas d'assassinats maquillés en règlements de compte
La dictature de Pinochet utilisa à d'autres occasions cette tactique, par exemple lors de l'assassinat des communistes Santiago Nattino (juriste), de Manuel Guerrero (professeur) et de José Manuel Parada (sociologue), en 1985[2]. Cette affaire est connue comme le Caso Degollados (affaire des gorges tranchées).
Notes et références
- Jorge Escalante, Calle Conferencia: causa suma 74 procesados, La NaciĂłn, 7 mai 2007
- Familiares y agrupaciones de DD.HH. homenajearon a profesionales degollados en 1985, Radio Cooperativa, 29 mars 2010
Voir aussi
- Opération Condor
- Brigade Lautaro de la DINA qui participa à l'opération Colombo et à l'opération Calle Conferencia