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Omar Omsen

Omar Diaby, né à Dakar (Sénégal) vers 1976, dit également Omar Omsen (contraction d'Omar et Sénégal[1]), est un jihadiste français d'origine sénégalaise actif à Nice avant de se rendre en Syrie.

Omar Diaby
Surnom Omar Omsen
Naissance (46-47 ans)
Dakar (Sénégal)
Origine Sénégalais, Français
Allégeance Firkatul Ghuraba
Parti islamique du Turkestan (depuis 2015)
Commandement Chef de Firkatul Ghuraba
Conflits Guerre civile syrienne
Faits d'armes Bataille de Kessab
Bataille d'Idleb
Bataille de Jisr al-Choghour

Biographie

Il arrive avec sa famille, adepte d'un islam traditionnel tidjian, à l'âge de 7 ans à la cité de l'Ariane à Nice. Dans les années 1990, il fait plusieurs séjours en prison pour une affaire de règlement de comptes, puis pour son implication dans plusieurs braquages dont celui de deux bijouteries à Monaco en 2002 et 2003[2] - [3]. Il se serait radicalisé en prison et commence un travail d'enrôlement et conversion à l'islam jihadiste dans son quartier et via des vidéos de propagande réalisées et diffusées sur YouTube[3]. En 2011, il tente déjà de se rendre en Afghanistan et au Yémen avec une dizaine d'acolytes, mais il est arrêté à la gare de Nice le jour de leur départ[1].

En 2012, il travaille à la sandwicherie halal nommée « la Nosra ». Omar Diaby est considéré par les services antiterroristes comme un important recruteur de djihadistes français pour la Syrie et un proche de Forsane Alizza, groupuscule islamiste dissous en 2012 par le gouvernement[4].

« Intelligent, Ă©loquent et manipulateur[5] », il se fait connaĂ®tre comme prĂŞcheur et recruteur, alors-mĂŞme qu’il bĂ©nĂ©ficie d’un rĂ©gime de semi-libertĂ© et passe ses nuits Ă  la maison d’arrĂŞt de Nice. Il entame la rĂ©alisation de la sĂ©rie de vidĂ©os 19 HH, très populaire sur YouTube et les rĂ©seaux sociaux, avec l'aide du Lyonnais Mourad Farès[6]. Dès fin 2012, son propos se tourne vers la Syrie[7]. En 2014, la plus visionnĂ©e, Destination la Terre Sainte, dĂ©passe les 100 000 vues. Soigneusement mises en scène, alternant musique arabisante et hollywoodienne, elles mĂŞlent prĂŞches, images cinĂ©matographiques dĂ©tournĂ©es, souvent issues d'Ĺ“uvres Ă  caractère religieux (Les Dix commandements), conspirationnistes (Matrix) ou messianiques (la sĂ©rie amĂ©ricaine John Doe) pour servir un discours conspirationniste, antisĂ©mite, millĂ©nariste, sectaire et violent. Dans la vidĂ©o d' servant de prĂ©ambule, 19 HH se rĂ©clame du salafisme et du takfirisme[8]. Ces films sont intitulĂ©s : « L’Histoire de l’humanitĂ© » — sur plus de quatre heures — « La VĂ©ritĂ© sur l’islam » ou « La VĂ©ritĂ© sur la mort de Ben Laden ». Ils sont tenus pour responsables de la première grande vague de dĂ©parts de jeunes Français Ă  une Ă©poque prĂ©cĂ©dant la propagande audiovisuelle sophistiquĂ©e de l’État islamique[8].

Il rejoint la Syrie en 2013 pour prendre la tête d'un groupe constitué principalement de jeunes Niçois affilié au Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Son groupe comptera jusqu'à 150 combattants[3], dont son frère Moussa[9]. À partir de fin 2013[10], son groupe souffre de tensions quand il rejette l’État islamique pour rester fidèle au groupe de djihadistes du Front al-Nosra par révérence pour Al-Qaïda[1]. Il part au Sénégal chercher des membres de sa famille mais il se confronte à son ancien ami Mourad Farès à son retour[11].

En , il participe avec son groupe à la bataille de Jisr al-Choghour[12]. Il est donné pour mort en août 2015 près de la ville syrienne d'Idleb, mais il réapparaît à l'été 2016 dans un reportage de France 2 diffusé dans Complément d'enquête[3]. Son groupe ne compte alors plus qu'une quarantaine de personnes, dont les plus jeunes sont des Niçois et des djihadistes ouïghours du PIT. Diaby est alors critiqué pour être resté éloigné des zones de combat[13]. Soutenant ne devoir d'allégeance qu'à Al-Qaïda et non au Front Al-Nosra, il est en conflit avec son porte-parole Abou Firas al-Souri (qui sera tué en ) et voit son aura décliner[14].

Bien que se démarquant de l’EI sur le terrain (« ils ont une compréhension de la charia différente de la nôtre (…). Lorsqu’on vient dans un pays qui n’est pas le nôtre, on n’a pas le droit d’imposer immédiatement des lois que le peuple n’arrive pas à comprendre (…). On éduque d’abord la population, on lui fait comprendre et aimer la religion. La charia, ce n’est pas couper des mains, ce n’est pas lapider les femmes ou les hommes adultères »), il ne condamne pas les attentats du 13 novembre 2015 et conseille de voter pour Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2017 car elle aurait promis d'arrêter les frappes militaires françaises[15], même si cette dernière évoquait alors le Mali et non la Syrie[16].

À l'été 2018, des différends opposent Omar Omsen à d'autres djihadistes de la région d'Idleb. Selon Romain Caillet : « Il est notamment reproché à Omar Omsen de s’être accaparé les logements de ses anciens affidés, mais aussi, et surtout, des accusations d’hétérodoxies sur la question des « djinns », des créatures surnaturelles dont l’existence est attestée dans les textes scripturaires de la tradition musulmane. En outre, il serait également reproché à Omar Omsen de s’être auto-proclamé « juge islamique », sans en avoir les compétences ». En août, Omar Omsen est arrêté par Hayat Tahrir al-Cham et placé en détention provisoire à Harim, pour s'être prévalu à tort dans un communiqué d'avoir reçu le soutien d'un tribunal islamique local, après une plainte déposée contre lui par des djihadistes français. Il est cependant libéré au bout de quelques jours[17] - [18] - [19]. Il est de nouveau arrêté par ce même groupe en août 2020[20].

Notes

    Bibliographie

    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • David Thomson, Les revenants : Ils Ă©taient partis faire le jihad. Ils sont de retour en France, Le Seuil, coll. « Les Jours », , 304 p. (ISBN 978-2-02134-939-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

    Références

    1. David Thomson 2016, p. 228.
    2. Émilie Cabot, « Nice avait déjà été la cible d'attentats », lejdd.fr, (consulté le )
    3. « Qui est Omar Diaby, le Niçois recruteur du djihad et placé sur la liste des "terroristes internationaux" par les Etats-Unis? », nicematin.com, (consulté le )
    4. Agence France Presse, « Nice, un terreau de radicalisation djihadiste », lesechos.fr, (consulté le )
    5. David Thomson 2016, p. 229.
    6. David Thomson 2016, p. 232.
    7. David Thomson 2016, p. 231.
    8. William Audureau, « Plongée dans la folie de « 19HH », principal canal français d'embrigadement djihadiste », le monde, (consulté le )
    9. David Thomson 2016, p. 234.
    10. David Thomson 2016, p. 237.
    11. David Thomson 2016, p. 239.
    12. « Complément d'enquête. Jihad : les recruteurs », France télévisions, (consulté le )
    13. David Thomson 2016, p. 240.
    14. David Thomson 2016, p. 241.
    15. Soren Seelow, « Donné pour mort, le djihadiste Omar Diaby fait son retour sur la scène médiatique », lemonde.fr, (consulté le )
    16. « Sa mort simulée, les attentats de Paris, les quartiers de Nice... Ce qu'a dit le djihadiste Omar Diaby à France 2 », nicematin.com, (consulté le )
    17. Romain Caillet, « Omar Omsen emprisonné par les jihadistes syriens », Jihadologie,
    18. « Syrie: le jihadiste français Omar Omsen face à un tribunal islamique », RFI,
    19. Maxime Fayolle, « Le recruteur niçois de djihadistes Omar Diaby arrêté en Syrie », France Bleu,
    20. « Le djihadiste français Oumar Diaby détenu par un groupe rival en Syrie », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
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