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Offensive du Croissant pétrolier (2018)

L'Offensive du Croissant pétrolier se déroule du au , lors de la deuxième guerre civile libyenne et est lancée par des forces rassemblées autour d'Ibrahim Jadhran pour reprendre le contrôle des terminaux pétroliers à l'autoproclamée « Armée nationale libyenne » (ANL), dirigées par le maréchal Khalifa Haftar.

Offensive du Croissant pétrolier
Informations générales
Date -
Lieu Ras Lanouf et al-Sedra (en)
Issue Victoire de l'Armée nationale libyenne
Belligérants
Drapeau de la Libye Force de libération du croissant pétrolier
Drapeau de la Libye Brigades de défense de Benghazi
Drapeau du Tchad UFR
Drapeau de la Libye Chambre des représentants
Commandants
Ibrahim JadhranKhalifa Haftar
Forces en présence
inconnuesinconnues
Pertes
inconnuesinconnues

Deuxième guerre civile libyenne

Batailles

CoordonnĂ©es 30° 28′ 44″ nord, 18° 33′ 58″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Libye
(Voir situation sur carte : Libye)
Offensive du Croissant pétrolier
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Offensive du Croissant pétrolier

Prélude

En , les milices de l'autoproclamée « Armée nationale libyenne » (ANL), dirigées par le maréchal Khalifa Haftar et affiliées au gouvernement de Tobrouk, s'étaient emparées à l'issue d'une offensive-éclair des régions de Ras Lanouf et d'al-Sedra (en), qui forment le « Croissant pétrolier » libyen[1] - [2]. Cette zone étaient auparavant tenue par la « Garde des installations pétrolières » (GIP), dirigés par Ibrahim Jadhran (en), qui avait défié les différents gouvernements libyens en bloquant pendant deux ans les exportations de pétrole[1] - [2].

DĂ©roulement

Le , près de deux ans après sa dĂ©route, Ibrahim Jadhran rĂ©apparaĂ®t et annonce dans une vidĂ©o la crĂ©ation de la « Force de libĂ©ration du croissant pĂ©trolier »[1] - [2], avec pour objectif de reprendre les sites pĂ©troliers. Les combats dĂ©butent le mĂŞme jour[1] - [2]. La Force de libĂ©ration du croissant pĂ©trolier rassemblerait d'anciens membres des Gardes des installations pĂ©trolières et des combattants des Brigades de dĂ©fense de Benghazi[2]. Le , Ahmed al-Mesmari, le porte-parole de l'ANL, dĂ©clare Ă©galement que 1 000 « mercenaires tchadiens » participent aux combats au cĂ´tĂ© des forces d'Ibrahim Jadhran[3], probablement des combattants de l'UFR[4]. Plus de 1 000 rebelles tchadiens auraient Ă©tĂ© engagĂ©s[4].

L'offensive est lancée alors que l'Armée nationale libyenne est engagée dans la bataille de Derna[2], ce qui pourrait expliquer le timing de l'attaque, qui viserait à faire subir un revers à l'ANL avant que Derna ne tombe et qu'elle devienne la puissance incontestée dans l'Est[2].

Les combats débutent le , au sud des terminaux pétroliers de Ras Lanouf et d'al-Sedra[1] - [2]. Les affrontements touchent ensuite les deux villes[2]. La NOC annonce l'évacuation de son personnel et l'arrêt des exportations dans les ports de Ras Lanouf et d'al-Sedra[1] - [2]. Le porte-parole de l'ANL affirme le même jour que les attaques ont été repoussées, mais les combats se poursuivent[5]. L'ANL a également l'avantage de disposer de forces aériennes, contrairement à ses adversaires[2] - [5] - [6].

L'offensive est condamnée par le Gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli[1]. Fayez el-Sarraj dénonce dans un communiqué « un acte susceptible de menacer la sécurité et la stabilité du pays et raviver la discorde. [...] Cette escalade irresponsable pousse le pays vers une guerre civile »[1]. Le gouvernement de Tobrouk, pour sa part, accuse le Gouvernement d'union nationale d'être « derrière l'attaque » et affirme que les « milices d'Ibrahim Jadhran » ont conclu une alliance avec les Brigades de défense de Benghazi[1]. Les attaques sont aussi condamnées par la Mission d'appui des Nations unies en Libye, les États-Unis et la France[1] - [7]. La tribu des Magarha, dont est issu Ibrahim Jadhran, ne soutient également pas l'offensive[2].

Le , la NOC dĂ©plore des « pertes catastrophiques » après la destruction de deux rĂ©servoirs de la raffinerie de Ras Lanouf[8]. Elle indique qu'après « la perte des rĂ©servoirs de stockage n°2 et n°12 au terminal de Ras Lanouf », la capacitĂ© de stockage de Ras Lanouf, qui Ă©tait de 950 000 barils de brut, est dĂ©sormais rĂ©duite Ă  550 000 barils et que « reconstruire ces rĂ©servoirs pourrait prendre des annĂ©es, surtout dans la situation actuelle d’insĂ©curitĂ©.Cet incident coĂ»tera des centaines de millions de dollars pour la reconstruction et des milliards en termes de perte d’opportunitĂ©s de vente »[8]. La production, qui Ă©tait de plus d'un million de barils par jour, est rĂ©duite Ă  450 000 barils[7]. Selon le TrĂ©sor amĂ©ricain, les combats ont coĂ»tĂ© Ă  la Libye 1,4 milliard de dollars de revenus perdus[9].

Le , les troupes du maréchal Khalifa Haftar lancent une contre-offensive après plusieurs jours de combats intermittents[7]. L'opération est baptisée « Invasion sainte »[6]. En quelques heures, l'ANL reprend l'avantage et annonce avoir repris le contrôle des deux terminaux pétroliers[7] - [10]. Les forces d'Ibrahim Jadhran sont repoussées vers l'Ouest et le Sud[7] - [11], tandis que l'UFR tchadienne se serait repliée vers le sud du pays[4]. Le , l'ANL annonce la fin des opérations militaires dans le Croissant pétrolier[12].

Les pertes

Le bilan total des pertes n'est pas connu. L'hĂ´pital d'Ajdabiya fait Ă©tat de 16 morts dans les rangs de l'ANL le [3].

Conséquences

À la fin des combats, le maréchal Haftar décide cependant de ne pas restituer la production de pétrole à la Compagnie nationale de pétrole (NOC), dont le siège est établi à Tripoli, mais à une branche parallèle, basée à l'Est, allant ainsi à l'encontre d'une entente conclue avec le Gouvernement d'union nationale (GNA)[12] - [13]. Mais l'ONU marque son opposition, de même que les États-Unis et les pays européens dont les entreprises ne sont pas autorisées à signer avec le gouvernement de Tobrouk[14]. Le , le maréchal Haftar fait machine arrière et restitue la gestion des terminaux pétroliers à la NOC de Tripoli[14] - [15].

Le , les États-Unis et le comité de sanctions chargé de la Libye du Conseil de sécurité des Nations unies adoptent des sanctions contre Ibrahim Jadhran avec un gel des avoirs et une interdiction de voyager[9] - [16].

Références

  1. Libye: les combats dans le croissant pétrolier perturbent la production de brut, Géopolis Afrique avec AFP, 15 juin 2018.
  2. Célian Macé, « Libye : Haftar attaqué dans le croissant pétrolier », Libération,
  3. « Libye: les forces de Haftar à la reconquête du Croissant pétrolier », sur AFP, Le Point,
  4. « Tchad: panique à N’Djaména après l’attaque du Croissant pétrolier libyen », TchadConvergence,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « En Libye, nouveaux combats autour de terminaux pétroliers », Le Monde avec AFP,
  6. Frédéric Bobin, « En Libye, le maréchal Haftar à la reconquête du Croissant pétrolier », Le Monde,
  7. AFP, « Libye: les forces de Haftar se lancent à la reconquête du Croissant pétrolier », Le Point,
  8. AFP, « Combats en Libye: pertes « catastrophiques » dans le Croissant pétrolier », La Libre,
  9. « Sanctions américaines contre un chef de milice libyen », VOA avec AFP,
  10. « Les forces pro-Haftar reprennent deux terminaux pétroliers en Libye », France 24 avec AFP et Reuters,
  11. « Libye: les forces d'Ibrahim Jadhran en déroute », RFI,
  12. « Libye: Khalifa Haftar, maître du croissant pétrolier », RFI,
  13. « Libye : le maréchal Haftar remet les terminaux pétroliers aux autorités parallèles », Jeune Afrique avec AFP,
  14. Laurent De Saint Perier, « Pétrole : en Libye, des majors sur la réserve », Jeune Afrique,
  15. « Libye : le maréchal Haftar rend la gestion des terminaux pétroliers à Tripoli », Jeune Afrique avec AFP,
  16. « Libye – Placement sous sanctions d’Ibrahim Jadhran (12 septembre 2018) », France Diplomatie,
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