Chambre des représentants (Libye)
La Chambre des représentants (en arabe : مجلس النواب romanisé : Majlis al-Nuwwāb) est, de 2014 à 2016, le Parlement monocaméral de la Libye, dont les 200 membres sont élus le 25 juin 2014. Il est en fonction depuis le 4 août de la même année. En avril 2016, elle devient la chambre basse du Parlement libyen, après la création du Haut Conseil d'État qui fait office de chambre haute.
(ar) Majlis al-Nuwaab
مجلس النواب
Législature de 2014-2023
Type | Chambre basse |
---|---|
Création |
1952 (rétablissement) |
Lieu | Benghazi |
Président | Aguila Salah Issa |
---|---|
Élection |
Membres | 200 membres |
---|
Dernier scrutin | 25 juin 2014 |
---|
Site web | parliament.ly |
---|---|
Voir aussi | Politique en Libye |
La Chambre des représentants s'installe à Tobrouk en 2014, puis à Benghazi en 2019. Dans le contexte de la bataille de Tripoli, une partie des députés décident de tenir des sessions parallèles dans cette ville.
Historique
Sous le royaume de Libye
Sous la monarchie libyenne, la Chambre des représentants était majoritairement représentée par des élus pro-gouvernementaux. Pour assurer leur victoire, les partis politiques étaient interdits et les urnes étaient régulièrement altérés par la police[1].
Élection
Le , le Congrès général national, le Parlement de transition de la Libye post-Kadhafi, décide de convoquer les électeurs libyens le 25 juin suivant afin d'élire un nouveau corps législatif appelé Chambre des représentants[2].
Le , les élections se déroulent dans un climat tendu et sont marquées par un faible taux de participation[3]. En raison des troubles qui affectent le pays, seuls 188 sièges peuvent être pourvus.
Installation et invalidation
En raison de la guerre civile, et en désaccord avec le Congrès général national maintenu, la Chambre s'installe à Tobrouk. Elle se réunit pour sa session inaugurale le en présence de seulement 160 membres sur les 188 élus en juin. Ils procèdent à l'élection de leur président Aguila Salah Issa[4].
Le , la Cour suprême libyenne, qui siège à Tripoli, invalide une disposition de la Constitution provisoire du pays et, de fait, annule les élections du 25 juin précédent. Malgré cela, le Conseil décide de passer outre à ce verdict, considérant que celui-ci a été rendu « sous la menace des armes » des militants islamistes[5].
Le , le Parlement vote une prolongation de ses activités, qui devaient cesser le 20 octobre, à une date indéterminée[6].
Division
En janvier 2018, Jaballah al-Chibani, membre de la Chambre des députés représentant la ville de Tawarga, qualifie la révolution de février 2011 de « catastrophe », ajoutant que ceux qui diraient le contraire seraient « soit des profiteurs, soit des hypocrites », ajoutant que Kadhafi « est plus honnête qu'[eux] »[7]. Ceci conduit à l'ouverture d'une enquête parlementaire à son encontre, puisque tout député est tenu à respecter les « buts de la révolution », tandis que certains de ses collègues profèrent des insultes racistes à son égard, comme « esclave »[7]. Au même moment, malgré la signature d'un accord autorisant les habitants à revenir dans leur ville, les milices de la ville rivale de Misrata, qui ont pillé et brûlé la ville, les en ont empêchés[8]. La signature de cet accord serait l'une des motivations du meurtre du maire de Misrata, Mohamad Echtewi, en décembre 2017[8].
En avril 2019, la Chambre des représentants quitte Tobrouk et s'installe à Benghazi[9].
Le , 42 députés réunis à Tripoli décident de tenir des sessions parallèles. Sadeq el-Kehli est élu à titre provisoire pour 45 jours[10]. Il est réélu en juin 2016 pour six mois supplémentaires[11]. Le 20 février 2020, Hamouda Sayala est élu pour un mandat de six mois à la tête du parlement[12].
En 2020-2021, les députés fidèles à Aguila Salah Issa sont au nombre de 20. Ceux réunis à Ghadamès sont 127. Cependant, Salah demeure le seul président reconnu internationalement du fait qu'aucune nouvelle session parlementaire ne s'est tenue pour élire un nouveau président avec le quorum adéquat.
Réunification des institutions
Le 8 mars 2021, 130 députés arrivent à Syrte sous la présidence de Salah pour voter la confiance à Abdel Hamid Dbeibah.
Références
- The Libyan economy: economic diversification and international repositioning p16
- (en) "Congress votes to replace itself with new House of Representatives", Libya Herald, 30 mars 2014
- « Libye : bilan d’élections législatives sans enjeux », Afrique Inside, 26 juin 2014
- « Dans le chaos libyen, le Parlement se choisit un président », Radio France internationale, 5 août 2014.
- « Malgré l'invalidation de son élection, le Parlement libyen s'accroche », France 24, 6 novembre 2014
- « Libye : le parlement élu prolonge son mandat », Le Figaro, 6 octobre 2015
- « Libye: un parlementaire qualifie la révolution de 2011 de «catastrophe» - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
- « Libye: Tawarga, le retour interdit, sept ans après - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
- Libye : le Parlement basé dans l’Est s’installe à Benghazi, AFP, 13 avril 2019.
- « Libye : pendant le ramadan, les combats continuent », sur Franceinfo (consulté le )
- (en) « MPs in Tripoli agree on six-month term for HoR presidency », sur www.libyaobserver.ly (consulté le ).
- (en) « Tripoli-based House of Representatives elects new Speaker, Deputies », sur www.libyaobserver.ly (consulté le ).