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Bataille de Birak (2017)

La bataille de Birak se déroule le , lors de la deuxième guerre civile libyenne.

Bataille de Birak
Informations générales
Date
Lieu Birak
Issue Victoire de la 3e Force et des Brigades de défense de Benghazi
Forces en présence
inconnues200 hommes[1]
Pertes
inconnues141 morts[2]

Deuxième guerre civile libyenne

Batailles

CoordonnĂ©es 27° 39′ 14″ nord, 14° 16′ 01,1″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Libye
(Voir situation sur carte : Libye)
Bataille de Birak
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Bataille de Birak

Prélude

Le , Fayez el-Sarraj, le dirigeant du Gouvernement d'union nationale (GNA), et Khalifa Haftar, le chef des forces armées du Gouvernement de Tobrouk, se rencontrent à Abou Dhabi[3]. Les deux belligérants annoncent la publication prochaine d'un communiqué sur un accord[4].

Après cette rencontre, les forces du maréchal Haftar suspendent leur offensive dans le Sud libyen[5]. Depuis fin 2016, l'Armée nationale libyenne (ANL) s'affronte dans le sud de la Libye[1]. Fin 2016 également, l'ANL avait pris la base militaire de Birak aux miliciens de la Troisième Force et l'utilisait depuis pour bombarder leurs combattants dans d'autres secteurs[6] - [1].

DĂ©roulement

Cependant, le , une attaque est lancĂ©e contre la base militaire de Birak par deux groupes armĂ©s : la 3e Force, une des milices de Misrata, officiellement ralliĂ©e au Gouvernement d'union nationale, et les Brigades de dĂ©fense de Benghazi[2] - [6] - [1] - [7]. La base est alors tenue par le 12e bataillon de l'ArmĂ©e nationale libyenne (ANL), mais elle n'est occupĂ©e que par environ 200 hommes, dont une cinquantaine de cadets sortis rĂ©cemment de l’école militaire et des civils[1]. Le Gouvernement de Tobrouk commĂ©more alors le dĂ©but de l'OpĂ©ration DignitĂ©, lancĂ© trois ans plus tĂ´t, et certains soldats sont absents de la base[1]. Selon les dĂ©clarations du porte-parole de l'ANL, Ahmad al-Mesmari, les soldats revenaient d'un dĂ©filĂ© dans l'est de la Libye et la plupart d'entre-eux n'Ă©taient pas armĂ©s au moment de l'attaque[2] - [7].

La Troisième Force prend le contrôle de la base, détruit ses infrastructures, puis se retire au bout de cinq ou six heures[1].

RĂ©actions

Le jour même de l'attaque, le Gouvernement d'union nationale (GNA) et le ministère de la Défense annoncent qu'ils condamnent l'attaque de Birak et qu'ils n'avaient donné aucun ordre pour mener une telle offensive[2] - [6].

La Troisième Force déclare pour sa part avoir lancé l'attaque pour empêcher une offensive de l'ANL contre la base de Tamenhant, alors sous son contrôle[7]. Elle affirme avoir averti le ministère de la Défense[7].

Le soir du 19 mai, le GNA annonce mettre en place une commission d'enquête et décide de suspendre le ministre de la Défense, al-Mahdi al-Barghathi, et le commandant de la Troisième Force « jusqu'à ce que soient identifiés les responsables »[2]. Cependant, le GNA n'a pas de réel contrôle sur les milices locales[2].

Les pertes

Le soir du 19 mai, Ahmad al-Mesmari, le porte-parole de l'ArmĂ©e nationale libyenne, annonce que l'attaque a fait 141 morts, ainsi que plusieurs blessĂ©s et disparus[2]. La plupart des victimes sont des combattants de l'ANL, mais des civils qui travaillaient sur la base ou qui se trouvaient aux alentours figurent Ă©galement parmi les tuĂ©s[2]. Selon Le Monde, le bilan de l'ANL est corroborĂ© par des sources indĂ©pendantes[6]. L'ANL affirme que plusieurs de ses soldats ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s et l'ONU fait Ă©galement Ă©tat d'« informations sur des exĂ©cutions sommaires »[2]. Certaines des victimes auraient Ă©tĂ© Ă©gorgĂ©es[6]. Martin Kobler, le reprĂ©sentant de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MINUL), parle mĂŞme de crime contre l'humanitĂ©[6].

Human Rights Watch affirme pour sa part que d'après un responsable de l'hĂ´pital de Birak, 75 corps ont Ă©tĂ© rĂ©ceptionnĂ©s, dont ceux de 30 soldats[1]. Human Rights Watch fait Ă©galement Ă©tat d'exĂ©cutions sommaires et cite le tĂ©moignage d'un soldat du 12e bataillon : « Ils sont entrĂ©s par surprise par l’entrĂ©e principale, vers 9h30, en ouvrant le feu. J’ai vu les assaillants attraper neuf de mes camarades, qui avaient fui en mĂŞme temps que moi. Ils les ont dĂ©sarmĂ©s, alignĂ©s, et fait s’agenouiller. Ils les ont mitraillĂ©s et, une fois par terre, ils leur ont tirĂ© une balle Ă  chacun dans la tĂŞte »[1]. Selon l'hĂ´pital de Birak, les corps de cinq soldats sur les trente recueillis Ă©taient ligotĂ©s[1].

De son côté RFI indique que d'après des témoignages de Libyens ayant pu se rendre à l'hôpital de Birak, une quarantaine de corps avaient la gorge tranchée ou un trou dans la tête[7]. RFI évoque également la mort d'une dizaine de civils : des conducteurs de camions venus pour ravitailler la base aérienne en prévision du Ramadan[7]. En août, RFI affirme ensuite que le nombre de soldats d'ANL ayant été exécutés après été faits prisonniers est de 72[8].

Suites

Le 25 mai, les forces pro-Haftar contre-attaquent et s'emparent sans rencontrer de résistance de la base de Tamenhant, près de la ville de Sebha, qui est abandonnée par les combattants de la Troisième Force[9] - [2].

Références

  1. Célian Macé, « L'armée du maréchal Haftar ravagée dans le Sud libyen », Libération, (consulté le )
  2. AFP, « Libye: 141 morts dans une attaque contre une base militaire », Le Point, (consulté le )
  3. Le Monde avec AFP, « Rencontre entre les deux principaux acteurs de la crise libyenne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Crise libyenne: Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar se mettent d'accord », RFI, (consulté le )
  5. Source AFP, « Libye : une attaque contre une base militaire fait 141 morts », Le Point, (consulté le )
  6. Frédéric Bobin, « En Libye, des forces liées au gouvernement de Tripoli commettent un massacre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Attaque de Brak al-Shati en Libye: la 3e Force, brigade aux allégeances troubles », RFI, (consulté le )
  8. « L'exécution sommaire, une pratique répandue dans une Libye en plein chaos », RFI, (consulté le )
  9. « Libye : les forces pro-Haftar contrôlent une base dans le sud », L'Orient-Le Jour, (consulté le )
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