Odette Nilès
Odette Nilès, née Lecland le à Paris 20e et morte le [1] à Drancy[2], est une militante communiste et résistante française, internée au camp de Châteaubriant, célèbre pour avoir été la « fiancée » de Guy Môquet[3] - [4] - [5].
Présidente Amicale de Châteaubriant (d) | |
---|---|
- | |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 100 ans) Drancy |
Nom de naissance |
Odette Lecland |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint |
Maurice Nilès (jusqu'en ) |
Distinction | |
---|---|
Archives conservées par |
Service historique de la DĂ©fense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 349372) |
Biographie
Jeunesse
Odette Lecland naît le à Paris de parents ouvriers ; elle grandit à Drancy. En 1940, son père, syndicaliste et antimunichois, est arrêté. Elle entre aux Jeunesses communistes la même année, à quinze ans[6]. Elle fait également partie du Secours rouge puis de l'Union des jeunes filles de France[7].
RĂ©sistante
Elle participe à une manifestation contre l’occupant allemand le et, une nouvelle fois, le . Arrêtée par la police française lors de cette manifestation, elle comparaît devant un tribunal allemand au ministère de la Guerre[5]. Après que la peine de mort a été requise contre elle, elle est condamnée à une peine d’emprisonnement et incarcérée à la prison du Cherche-Midi puis à celle de La Roquette. Trois de ses camarades jugés avec elle seront pour leur part exécutés par l'occupant[5]. Elle est transférée en au camp de Châteaubriant, puis internée le au camp d'Aincourt[8]. Par la suite, transférée de camp en camp, elle arrive enfin au camp de Mérignac, dans la région de Bordeaux, duquel elle réussit à s'évader lors de la débâcle de 1944[9].
Ayant rejoint le maquis et les Francs-tireurs et partisans, elle se voit confier l'encadrement des Forces unies de la jeunesse patriotique où elle rencontre son futur époux, le jeune commandant FFI et militant communiste Maurice Nilès.
Après-guerre
De retour en région parisienne après la Libération, elle se marie et s'installe avec son époux à Drancy, dont celui-ci sera maire de 1959 à 1997 et député-maire de 1967 à 1986. Odette Nilès milite pour les droits des femmes et, pendant des décennies, témoigne dans les écoles[5]. Elle sera également directrice du patronage laïque de la ville d’Aubervilliers[5] - [6].
En , elle plaide avec Cécile Rol-Tanguy, dans une tribune publiée dans Le Monde[10], en faveur du transfert des cendres de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Marie-Claude Vaillant-Couturier au Panthéon.
Après le décès de son mari en 2001, elle préside l'Amicale de Châteaubriant – Voves-Aincourt-Rouillé[11].
Fin de vie et mort
Odette Nilès termine ses jours dans une maison de retraite de Drancy[5].
Elle meurt à Drancy à l'âge de 100 ans le , jour anniversaire de la fondation en 1943 du Conseil national de la Résistance[2]. Elle est inhumée à Drancy le [12].
Famille
Sa petite-fille, Carine Nilès, est également engagée dans la vie politique. Militante communiste, cheffe de cabinet du maire de Sevran de à [13], elle est conseillère municipale d'opposition à Drancy depuis 2020, à l'issue des élections municipales de la même année[14].
DĂ©corations
- Officier de la LĂ©gion d'honneur (23 mars 2017)[15] - [16] - [17].
- Chevalier en 1983 « pour son action […] de transmission des valeurs de la Résistance aux jeunes générations ».
Publication
- Guy Môquet, mon amour de jeunesse, récit autobiographique en collaboration avec Serge Filippini, L’Archipel, 2008 (ISBN 978-2-8098-0091-3)[18].
Notes et références
- « "Elle a été militante toute sa vie": Odette Nilès, résistante et fiancée de Guy Môquet est décédée à l'âge de 100 ans », sur France 3 Paris Ile-de-France, (consulté le ).
- « Figure de la Résistance en Loire-Atlantique, Odette Nilès est décédée à l’âge de 100 ans », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
- Guirec Flécher, « L’histoire méconnue d’Odette Nilès, « La Fiancée » de Guy Môquet », sur Le Telegramme, (consulté le ).
- Alain Moreau, « Carine raconte sa grand-mère : Odette Nilès », sur Radio 44, (consulté le ).
- « La résistante communiste Odette Nilès est morte », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Renaud Poulain-Argiolas, « Nilès Odette », dans née Lecland Odette, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne).
- « Qui était Odette Nilès, résistante communiste et ‟fiancée” de Guy Môquet, décédée à 100 ans ? » , sur Ouest-France, (consulté le ).
- Marie Persidat, « La petite fiancée de Guy Môquet, l’une des dernières survivantes d’Aincourt : le 5 octobre 1940, les premiers détenus arrivaient dans ce centre d’internement du Val-d’Oise. Ils furent 1 500 au total. Retour sur le parcours d’Odette Nilès, aussi connue comme la petite fiancée de Guy Môquet », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Odette Nilès, "la petite fiancée de Guy Môquet", s’évade du camp de Mérignac », sur L'Humanité, (consulté le ).
- Odette Nilès, « Trois résistantes ensemble jusqu'au Panthéon », sur Le Monde (via Wayback Machine), (consulté le ).
- « Qui nous sommes », sur L'amicale de Châteaubriant (consulté le ).
- Marie Persidat et Anne Collin, « Dernier hommage à Odette Nilès, résistante et « fiancée » de Guy Môquet décédée à l’âge de 100 ans » , sur leparisien.fr, Le Parisien,
- Fiche Linkedin de Carine Picard-Nilès, consultée le .
- Site du ministère de l’Intérieur : résultats des élections municipales à Drancy en 2014 et 2020
- « Décret du 30 décembre 2016 portant promotion et nomination », legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
- « La femme du jour. Odette Lecland-Nilès », sur humanite.fr, (consulté le ).
- « Odette Nilès, symbole de la jeunesse résistante, est morte », sur humanite.fr, (consulté le ).
- Odette Niles,Serge Filippini, Guy Moquet - Mon amour de jeunesse, L'Archipel (lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
- Bande dessinée : Gwenaëlle Abolivier (scénario) et Eddy Vaccaro (dessin), La Fiancée : d'après la vie d'Odette Nilès, l'amoureuse de Guy Môquet, Paris, Soleil Productions, coll. « Noctambule », , 98 p. (ISBN 978-2-302-09091-0)
Presse
- Anne Collin, « Odette Nilès, petite fiancée de Guy Môquet et survivante du camp d’Aincourt, a 100 ans : cette figure de la Résistance, l’une des dernières survivantes du camp d’internement d’Aincourt dans le Val-d’Oise, était entourée ce mardi 27 décembre de sa famille pour célébrer ses 100 ans », Le Parisien,‎ (lire en ligne , consulté le )
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative Ă la vie publique :