Accueil🇫🇷Chercher

Octave Blondel

Octave Blondel, né à Falaise (Calvados) le et mort à Asnières le , est un homme politique français de la fin du XIXe siècle.

Octave Blondel
Illustration.
Fonctions
Conseiller municipal de Paris
(Quartier des Arts-et-MĂ©tiers)
–
Prédécesseur Émile Chautemps
Successeur Édouard Dubuc
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Falaise (Calvados)
Date de décès
Lieu de décès Asnières
Nationalité Française
Profession Avocat

Biographie

Octave Blondel appartient à une famille d'enseignants. Son père, Victor-François Blondel (1822-1889), fils d'un maître d'école de Landigou et frère de l'instituteur Narcisse Blondel, enseigne tout d'abord au Renouard, puis à Lisieux, Falaise et Avranches, avant de fonder le collège de Flers vers 1860 puis de diriger celui de Domfront. Après la guerre de 1870, Victor Blondel s'installe à Paris, où il reprend l'école de la rue des Quatre-Fils avant de devenir le directeur de l'école Pompée, fondée par le républicain Philibert Pompée à Ivry-sur-Seine[1]. Son beau-frère, M. Deshayes, sera l'administrateur de cet établissement[2]. Son gendre, M. Esnoult, y enseignera la chimie[3] et son fils, Octave, y professera le droit usuel et la littérature[4].

Après avoir étudié le droit à Caen, Octave Blondel devient avocat, inscrit au barreau de Domfront. En 1871, il est l'un des cofondateurs du Progrès de l'Orne, journal radical publié à Alençon, auquel il collabore jusqu'en 1873.

Installé à Paris en , il milite dans les rangs de l'extrême-gauche radicale, en appuyant la candidature de Barodet en 1873, puis en s'opposant aux opportunistes gambettistes[5]. Avant les élections législatives de 1877, il est pressenti pour remplacer Édouard Bonnet-Duverdier dans la seconde circonscription du Rhône[6]. Secrétaire de la rédaction de La Révolution, sous la direction d'Alfred Naquet, en 1876, il collabore par la suite au Radical.

Élu délégué sénatorial sur la liste radicale de l'autonomie communale en [7], Blondel est nommé adjoint au maire du 3e arrondissement par un décret du . Il est chargé du service des écoles[8].

Le conseiller municipal du quartier des Arts-et-MĂ©tiers, Émile Chautemps ayant dĂ©missionnĂ© de son mandat local après son Ă©lection Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, une Ă©lection municipale partielle est organisĂ©e les et . Investi par les partisans de Chautemps, regroupĂ©s au sein du « ComitĂ© rĂ©publicain radical dĂ©mocratique du 3e arrondissement »[9], Blondel accède Ă  leur demande en dĂ©missionnant de son poste d'adjoint[10]. ArrivĂ© en tĂŞte au premier tour, avec 1 510 voix, devant le rĂ©publicain BenoĂ®t-LĂ©vy (861 voix), le boulangiste Boutet (836) et un autre radical-socialiste, Ernest Laurent (511), il l'emporte au second tour, avec 2 262 voix contre 746 Ă  Laurent et 84 Ă  Boutet. Lors de son premier mandat, il s'intĂ©resse tout particulièrement aux questions scolaires. Il fait ainsi voter la crĂ©ation d'un internat primaire et la suppression des bataillons scolaires de la capitale.

Octave Blondel est rĂ©Ă©lu dès le premier tour en 1893, avec 2 509 voix, contre 612 Ă  l'architecte Louis Moser, rĂ©publicain socialiste, et 465 au comptable Lucien Brunswick, socialiste allemaniste. Membre de la majoritĂ© radicale et du groupe des droits de Paris, Blondel obtient la vice-prĂ©sidence du conseil municipal en 1893-1894[11]. Il est Ă  nouveau rĂ©Ă©lu très confortablement au premier tour des Ă©lections de 1896, avec 2 360 voix, contre 704 au radical Dosmond, 326 Ă  Brunswick, 167 Ă  Moser et 122 Ă  l'allemaniste Rohart[12].

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1898, Blondel brigue le siège laissĂ© vacant par la dĂ©mission d'Émile Chautemps, ce dernier ayant Ă©tĂ© Ă©lu en Haute-Savoie l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Il est cependant battu dès le premier tour, avec 4 152 voix contre 9 178 Ă  Louis Puech[13].

DĂ©sormais membre du groupe socialiste du conseil municipal[14], Blondel est candidat Ă  sa rĂ©Ă©lection en 1900. ArrivĂ© en tĂŞte au premier tour, avec 1 794 voix, soit près de 43 % des votants, il devance nettement le radical « dĂ©mocrate-socialiste » Gourel, prĂ©sident de la chambre syndicale des dĂ©bitants de vin (807 suffrages), mais doit affronter un jeune nationaliste antisĂ©mite, Édouard Dubuc (1 330 voix au premier tour)[14]. Par discipline rĂ©publicaine, le socialiste indĂ©pendant Lucien Brunswick (55 voix) et le radical-socialiste Charles VallĂ©e (80 voix) se dĂ©sistent en faveur de Dubuc[15]. Gourel en fait de mĂŞme[16], mais les invectives Ă©changĂ©es entre ses partisans et ceux de Blondel pendant la campagne entravent le report des voix[17]. De plus, l'extrĂŞme droite mène une violente campagne contre l'« internationaliste dreyfusard » Blondel[18], tandis que Dubuc engrange de nombreuses sympathies auprès des petites commerçants, qui tiennent une place importante parmi les radicaux qui ont soutenu Gourel[19]. Blondel est donc battu par Dubuc, avec 1 781 voix (43 % des votants) contre 2 234 (55 %)[20]. Sa dĂ©faite est notamment dĂ©plorĂ©e par Jaurès[21].

Au dĂ©but du XXe siècle, Blondel tente, sans succès, d'obtenir un nouveau mandat. Lors des lĂ©gislatives de 1902, il se prĂ©sente Ă  Niort contre le progressiste Guy Disleau avec l'appui de la « FĂ©dĂ©ration autonome socialiste des Deux-Sèvres et de la Saintonge »[22]. Il n'arrive cependant qu'en troisième position, avec 1 929 voix, derrière Disleau (7 610) et LĂ©on de Lacoste-Lareymondie, conservateur (5 168), mais devant le guesdiste Monnier (1 220)[23].

En 1906, c'est avec le soutien du « ComitĂ© rĂ©publicain socialiste de Clignancourt » qu'il brigue le siège de conseiller municipal laissĂ© vacant par la mort d'Anatole Le Grandais[24]. DevancĂ© au premier tour, avec 3 018 voix contre 4 293 au socialiste unifiĂ© DherbĂ©court, il est battu au second tour, son concurrent ayant remportĂ© 6 214 voix, contre 3 869 Ă  Blondel et 3 284 au nationaliste Charles Bernard[25].

Références

  1. Édouard Le Héricher, « Notice biographique sur M. Victor Blondel », Revue de l'Avranchin, t. IV, 1889, p. 424-427.
  2. Le Réveil républicain, 16 décembre 1894, p. 1-2.
  3. Revue de l'Avranchin, t. III, 1887, p. 35-36.
  4. Le Radical, 2 juin 1893, p. 2.
  5. Le Temps, 17 août 1881, p. 2.
  6. Le Temps, 16 mai 1878, p. 2.
  7. Le Radical, 23 décembre 1884, p. 2.
  8. Le Radical, 22 avril 1890, p. 4.
  9. Le Radical, 17 février 1890, p. 2.
  10. Le Radical, 13 avril 1890, p. 2.
  11. Le Matin, 30 mai 1893, p. 2.
  12. Le Radical, 5 mai 1896, p. 1.
  13. Le Gaulois, 10 mai 1898, p. 1.
  14. Le Rappel, 8 mai 1900, p. 1 et 3.
  15. Le Radical, 12 mai 1900, p. 2.
  16. Le Temps, 10 mai 1900, p. 2.
  17. L'Intransigeant, 14 mai 1900, p. 2.
  18. L'Intransigeant, 12 mai 1900, p. 2.
  19. L'Intransigeant, 14 mai 1900, p. 2.
  20. Le Rappel, 15 mai 1900, p. 1.
  21. Jaurès note que les pertes du Parti socialiste - défaites des sortants Léon-Félicien Blondeau, Octave Blondel, André Lefèvre et Anatole Le Grandais - sont compensées par autant de gains grâce aux élections de Léon Paris, Émile Poiry, Henri Ranvier et Joseph Weber, mais il fait erreur quant à ce dernier (Jean Jaurès, La Petite République, 15 mai 1900).
  22. Le Radical, 18 mars 1902, p. 2.
  23. Le Rappel, 30 avril 1902, p. 1.
  24. Le Rappel, 28 juillet 1906, p. 2.
  25. Le Radical, 22 octobre 1906, p. 1.

Bibliographie

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.