Oby Ezekwesili
Obiageli Ezekwesili (populairement connue comme Oby Ezekwesili) est une femme politique et une financiÚre nigériane. Elle est cofondatrice de Transparency International, une organisation internationale se consacrant à la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales . Elle a servi également comme ministre au cours de la deuxiÚme période de la présidence de Olusegun Obasanjo, puis comme vice-présidente de la division Afrique de la Banque mondiale, de à . Elle a aussi participé à une sensibilisation internationale à la suite de l'enlÚvement de 276 lycéennes de Chibok, par ces interventions dans différentes tribunes, et, sur les réseaux sociaux, par le hashtag #BringBackOurGirls (Ramener nos filles), qui est devenu viral.
Minister of Education of Nigeria Second Cabinet of President Olusegun Obasanjo (d) | |
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Chinwe Obaji (en) Igwe Aja-Nwachukwu (en) | |
Minister of Mines and Steel Development Second Cabinet of President Olusegun Obasanjo (d) | |
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Odion Ugbesia (en) |
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100 Women ( et ) OkayAfrica 100 Women () |
Biographie
Née en , elle est titulaire d'une maßtrise en Droit International et en Diplomatie de l'Université de Lagos, ainsi que d'une Maßtrise en administration publique de la John F. Kennedy School of government, à l'Université Harvard.
Elle travaille ensuite et acquiert une expérience au sein du cabinet Deloitte et Touche, obtenant dans ce cadre un diplÎme d'expert-comptable. Puis elle devient une des collaboratrices du Professeur Jeffrey Sachs à l'Université Harvard[1].
Appelée dans l'équipe gouvernementale d'Olusegun Obasanjo, elle y est chargée du suivi budgétaire et du suivi des achats. C'est dans cette position qu'elle gagne le surnom de « Madame Due Process » pour le travail effectué sur l'assainissement des marchés publics et des contrats au niveau fédéral au Nigeria. Au cours de ses six années et demie passées dans le gouvernement, elle est l'architecte du Bureau de la législation sur les Marchés Publics, de l'agence nigériane chargée de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (NEITI), et d'une nouvelle législation sur les Minéraux et l'exploitation MiniÚre, .
En , elle a Ă©tĂ© nommĂ©e ministre des extractions miniĂšres, et dirige, durant son mandat, un programme de rĂ©forme qui conduit Ă le Nigeria Ă une reconnaissance mondiale dans ce domaine. Elle est Ă©galement la PrĂ©sidente du Nigeria Extractive Industries Transparency Initiative (NEITI), qu'elle a crĂ©Ă©e, et dirige la premiĂšre mise en Ćuvre nationale des normes internationales et des principes de la transparence dans le pĂ©trole, le gaz et le secteur minier. En , elle est nommĂ©e cette fois ministre fĂ©dĂ©rale de l'Ăducation, et tient ce poste jusqu'en [2].
En , le président de la Banque Mondiale,Paul Wolfowitz, annonce sa nomination en tant que vice-présidente pour la Région Afrique de cet organisme international, à compter du . En 2012, elle quitte la Banque Mondiale, et y est remplacée par Makhtar Diop[3].
Elle devient cofondatrice de Transparency International[1]. En tant que conseillĂšre Ă©conomique pour l'Open Society Foundation, fondĂ© par le milliardaire George Soros, elle apporte aussi son concours Ă des chefs d'Ătat africains.
Le , l'un des leaders mondiaux de tĂ©lĂ©communications d'entreprise, Bharti Airtel, une entreprise indienne bien implantĂ©e en Afrique, la nommĂ© directrice de son conseil d'administration. Elle est Ă©galement aux conseils d'administration du Fonds Mondial pour la nature (WWF),de l'Ăcole de Politique Publique de l'UniversitĂ© d'Europe Centrale, La Harold Hartog l'Ăcole du Gouvernement et de la Politique, Afrique magazine, Le Centre pour le Leadership Mondial @ UniversitĂ© de Tufts.
En , elle se voit décerner un doctorat honorifique en Sciences (DSC) diplÎme de l'Université de l'Agriculture Abeokuta au Nigeria. Elle a été sélectionnée comme l'une des 100 Femmes influentes au monde, par la BBC en 2014[4].
En , elle prononce un discours lors de l'assemblée nationale du All Progressives Congress (APC), créé en 2013 et devenu rapidement, à l'époque, le principal parti d'opposition du Nigeria, exhortant les participants à approfondir les choix politiques pour les élections de 2015 (remportées par l'APC en définitive, sur le PDP)[5]
à la suite de l'enlÚvement de 276 lycéennes de Chibok par le groupe Boko Haram, mi-, elle utilise le hashtag #BringBackOurGirls (Ramener nos filles) (BBOG) pour attirer l'attention du monde sur le sort des personnes ainsi kidnappées, avec un écho important sur les médias sociaux, à l'échelle internationale. Le , à la cérémonie d'ouverture pour l'UNESCO de l'événement tenu en l'honneur de la ville de Port Harcourt comme Capitale Mondiale du Livre 2014, elle dénonce déjà l'inertie des pouvoirs politiques, au Nigeria et dans le monde, sur cet événement et affirme dans son discours la nécessité de se mobiliser collectivement pour « ramener les filles »[6] - [1] - [7] - [8].
En , alors qu'elle se prĂ©pare Ă embarquer dans un vol de la British Airways pour Londres, pour participer Ă un programme de la BBC, intitulĂ© HARDtalk, elle est arrĂȘtĂ©e par le service de renseignement du Nigeria, le State Security Service, qui saisit son passeport. Elle est libĂ©rĂ©e quelques heures plus tard, dans la matinĂ©e[9] - [10].
En 2016, elle participe Ă un entretien Ă huis clos entre une dĂ©lĂ©gation des parents des lycĂ©ennes et le nouveau prĂ©sident du Nideria, Muhammadu Buhari, portĂ© au pouvoir par le succĂšs du All Progressives Congress (APC) aux Ă©lections de 2015. Elle dĂ©clare ensuite que le nouveau prĂ©sident a besoin de temps, mais lui reproche sur Twitter sa froideur Ă lâĂ©gard des parents[11]. Des nĂ©gociations sont effectivement menĂ©es entre le pouvoir nigĂ©rian et le groupe Boko Haram. Durant le dernier trimestre 2016, 21 puis 82 autres lycĂ©ennes sont libĂ©rĂ©es[12].
Le , elle se retire de l'élection présidentielle nigériane de 2019, dans le but de choisir un candidat consensuel de l'opposition au PDP et à l'APC[13].
En avril 2020, Oby Ezekwesili, appelle dans une tribune publiée par le Washington Post, les autorités africaines à exiger des compensations à la Chine pour les dommages causés par la pandémie de Covid19 au continent.
«La pandĂ©mie de Covid-19 a gravement compromis les perspectives de dĂ©veloppement de lâAfrique et aggravĂ© la situation de ses pauvres et vulnĂ©rables. Bien quâil y ait des appels Ă une aide internationale volontaire pour soutenir le continent en cette pĂ©riode difficile, câest loin dâĂȘtre la meilleure solution », martĂšle celle qui se prĂ©sente comme activiste.
Dans sa tribune, lâancienne ministre estime que la Chine devrait annoncer immĂ©diatement une annulation complĂšte de plus de 140 milliards de dollars que son gouvernement, ses banques et ses sous-traitants ont accordĂ©s Ă des pays africains entre 2000 et 2017 afin de fournir une compensation partielle aux pays africains pour lâimpact que le coronavirus a dĂ©jĂ sur leurs Ă©conomies et leurs populations[14].
Références
- Jean-Philippe RĂ©my, « Au Nigeria, l'impossible libĂ©ration des captives de Boko Haram », Le Monde,â (lire en ligne)
- (en) « Obiageli Ezekwesili Appointed As Vice President for the Africa Region », Banque mondiale,â (lire en ligne)
- (en) « Makhtar Diop is new World Bank Africa head », Africa Review,â (lire en ligne)
- (en) « Who are the 100 Women 2014? », BBC,â (lire en ligne)
- (en) Ayokunle Odekunle, « 10 things you SHOULD know about Oby Ezekwesiliâs speech at the APC National summit », Naija.com,â (lire en ligne)
- Amandine Sanial, « EnlĂšvement de lycĂ©ennes au Nigeria : une indignation mondiale mais tardive », Le Monde,â (lire en ligne)
- (en) Nadia Nasanovsky, « A global effort to âBring Back Our Girlsâ », Buenos Aires Herald,â 2014. (lire en ligne)
- (en) Emma Howard, « Bring back our girls: global protests over abduction of Nigerian schoolgirls », The Guardian,â (lire en ligne)
- (en) « Oby Ezekwesili arrested, released », Today,â (lire en ligne)
- (en) « #BringBackOurGirls: Oby Ezekwesili detained by SSS officials in Abuja" », Pulse.ng,â (lire en ligne)
- « Nigeria : les parents des « filles de Chibok » reçus Ă la prĂ©sidence », Jeune Afrique,â (lire en ligne)
- « Nigeria. NĂ©gociations pour la libĂ©ration des lycĂ©ennes de Chibok », Ouest France,â (lire en ligne)
- « Nigeria : la candidate Obiageli Ezekwesili se retire de la course Ă la prĂ©sidentielle â JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consultĂ© le )
- « Covid-19: une ancienne ministre nigĂ©riane estime que la Chine doit dĂ©dommager lâAfrique », sur Financial Afrik, (consultĂ© le )
Liens externes
- Entretien avec Obiageli Ezekwesili, Vice-PrĂ©sident de la Banque Mondiale pour la RĂ©gion Afrique. La Banque Mondiale, Novembreâ