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Nouillorque

Nouillorque est une cacographie volontaire du toponyme « New York ». D'abord littéraire, elle a ensuite été reprise par l'argot, notamment sur Internet où l'on trouve également la variante « Niouillorque ».

Le gentilé correspondant est « Nouillorquais », « Nouillorquaise » (pour « New-Yorkais » et « New-Yorkaise »).

Origine et utilisation

Bien que la paternité de cette cacographie ne soit pas certaine, elle est souvent attribuée à René Étiemble, qui a effectivement employé ce terme en 1963[1].

À partir de 1955 et dans Le Ramancheur démanché, elle apparaît de manière récurrente dans l'œuvre de l'écrivain québécois Jacques Ferron[2].

On la retrouve également en 1979 dans le titre d'un court-métrage réalisé par Jakobois : Le Lougarou de Nouillorque[3].

En février 1983, le mensuel de bande dessinée Fluide glacial fait la couverture de son no 80 sur un dessin de l'Américain Neal Adams représentant le personnage de Superdupont volant aux côtés de Superman, accompagné du texte « Superdupont goze tou Nouillorque » (« Superdupont goes to New York », soit en français « Superdupont va à New York »).

De nos jours, les internautes semblent s'être emparés de cette graphie volontairement fantaisiste, puisqu'elle se rencontre couramment dans les clavardages (messageries instantanées) et les forums.

Connotation péjorative

Cette cacographie est peut-être entachée d'une connotation péjorative et d'un certain antiaméricanisme, en partie parce qu'elle ne manque pas d'évoquer l'idée de nouille dans l'imaginaire du locuteur francophone, écornant ainsi le prestige dont bénéficie habituellement la « Grosse Pomme ».

Son emploi sous-entend un refus du franglais. Cette cacographie anglais/français n'est pas sans exemple, tel le « coquetèle » (pour cocktail) attribué à Boris Vian (aussi parfois écrit « coquetel » au Québec). L'usage de cette forme en lieu et place de la graphie habituelle n'est donc pas anodin : on peut parler de figure de style, un peu comme si les Américains orthographiaient Paris comme ils le prononcent : « Pairisss ». On peut noter aussi l'utilisation systématique par Marcel Aymé dès les années 30 de ouiquende (week-end), coquetèle (cocktail), biftèque (beefsteack), de même que chez Alphonse Boudard.

Prononciation de New York

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La graphie « Nouillorque » correspond à la prononciation française de « New York » alors que « New Delhi » est prononcé « Nioudéli ».

Les dictionnaires indiquent que « new » (« nouveau » en anglais) est prononcé « nou » aux États-Unis et « niou » au Royaume-Uni[4].

Formations analogues

Quelques autres variations sur le nom de New York :

Notes et références

  1. Pages 8 et 9 de la préface à l'ouvrage consacré à Crébillon fils dans la collection « Les plus belles pages » édité par le Mercure de France en 1963 (choix de textes présenté et annoté par Jeannine Amoyal, 274 pages)
  2. Jacques Ferron : Liste des titres - ecrivain.net
  3. Le Lougarou de Nouillorque - Allociné
  4. English pronunciation of “new” - Cambridge University Press
  5. « Le village planétaire revu par la publicité »

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