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Notitia Urbis Constantinopolitanae

La Notitia Urbis Constantinopolitanae[N 1] est un registre semblant se baser sur des sources officielles des régions administratives de l’ancienne Constantinople, donnant une liste de ses monuments et édifices civils et religieux ainsi que des fonctionnaires existant vers le milieu du Ve siècle (entre 425 et 430[N 2]) sous le règne de l’empereur Théodose II (r. 402 coempereur; 408 seul empereur; 450). Ce genre de « registre des régions » était assez fréquent à l’époque et on en trouve pour différentes villes dont Rome.

Notitia Urbis Constantinopolitanae
Langue
Genre
Reproduction d’une page de la Notitia avec plan de la ville et énumération des régions.

Le texte et sa publication

Le texte consiste en une préface, une liste des 14 régions administratives de Constantinople, indiquant dans chacune d’elles les principaux édifices publics : églises, forums, palais, théâtres, bains publics, fontaines ainsi que des hauts fonctionnaires en exercice. Il se termine par un récapitulatif indiquant que Constantinople possédait à l’époque 5 palais, 14 églises, 8 bains publics, 153 bains privés, 4 grandes places (fora), 5 entrepôts (horrea), 2 théâtres, 2 théâtres de mimes (lusoria), un hippodrome (circus), 4 citernes, 322 « quartiers » (vici), 4388 « maisons » (domus), 17 ports (gradus), et 5 abattoirs.

Dans certains cas toutefois, il est difficile de savoir précisément le sens précis que l'on doit donner à certains mots. Par exemple, l’auteur mentionne qu’il y avait 4388 « domus » dans la ville, chiffre évidemment inférieur à la réalité si le mot « domus » désigne simplement une maison. Il est probable qu’il s’agissait de villas importantes, puisque les demeures de certaines impératrices sont ainsi désignées, mais différentes des « palais » qui étaient sans doute des résidences impériales. Finalement, on y trouve la liste de certains fonctionnaires existant dans chaque région. Chacune était dirigée par un « curateur » (curator)[N 3] qui avait la responsabilité ultime de la région, un « esclave-policier » (vernaculus), un nombre variable de « pompiers volontaires » (collegiati) et cinq dirigeants de quartiers (vicomagistri) dont la fonction était d’assurer la paix et la sécurité la nuit[1].

Le texte latin de la Notitia Urbis Constantinopolitanae fut publié pour la première fois par Otto Seeck, universitaire allemand, comme appendice de son édition de la Notitia Dignitatum (1876) en se basant sur un manuscrit du IXe siècle (Vindobonensis 162), complété par un manuscrit du XVe siècle de Vienne (Vindobonensis 3103) et un du XVIe siècle de Munich (Monacensis 10,291).

En dépit de l’imprécision de certains termes employés, la Notitia Urbis Constantinopolitanae nous permet de mieux percevoir ce à quoi devait rassembler la ville avant le programme de reconstruction que lança Justinien Ier (r. 527 – 265) après la révolte de Nika (532).

Ces régions commençaient à la pointe de la péninsule où se trouvait le quartier impérial pour se diriger progressivement vers l’ouest jusqu’au mur de Théodose. Seule la treizième région était située de l’autre côté de la Corne d’Or dans ce qui est aujourd’hui le quartier Karaköy d’Istanbul.

Principaux monuments et édifices publics par région

Carte de la Constantinople byzantine; les régions et les collines y sont énumérées en brun.
  • RĂ©gion I : le Grand Palais de Constantinople, palais de Lausos, palais Placidia, les bains Arcadianas et quinze bains privĂ©s, cent-dix-huit « domus » .
  • RĂ©gion II : la Grande Église (Hagia Sophia), le SĂ©nat de Constantinople (en fait deux Ă©difices), les bains de Zeuxippe, un grand « portique », un théâtre et un amphithéâtre, quatre-vingt-dix-huit « domus ».
  • RĂ©gion III : l'hippodrome de Constantinople, le Nouveau Port (Kontoskalion), un bâtiment semi-circulaire appelĂ© Sigma (près du Konstoskalion), le tribunal du forum de Constantin, quatre-vingt-quatorze « domus ».
  • RĂ©gion IV (ou IIII): le Milion, l’Augusteum, la basilique (la citerne basilique ?), un nympheum (grande fontaine publique), le portique Fanionis, le stade, trois-cent-soixante-quinze « domus ».
  • RĂ©gion V : les bains Honorianas, la citerne de ThĂ©odose, le PrytanĂ©e, les bains Eudocianas, le Strategium et le Forum de ThĂ©odose (anciennement Forum Tauri), un nympheum, trois grands entrepĂ´ts (horrea), le port de Prosphorion, la scala Chalcedonensis (emplacement du port spĂ©cialement rĂ©servĂ© aux habitants de ChalcĂ©doine de l’autre cĂ´tĂ© du Bosphore), cent-quatre-vingt-quatre « domus ».
  • RĂ©gion VI : la colonne de Constantin, le Neorium, la scala des Sycena (emplacement du port rĂ©servĂ© aux habitants de la rĂ©gion XIII de l’autre cĂ´tĂ© de la Corne d’Or), quatre-cent-quatre-vingt-quatre « domus ».
  • RĂ©gion VII : trois grandes Ă©glises : Sainte-Irène, Anastasie et Saint-Paul, la Colonne de ThĂ©odose, le Forum de ThĂ©odose, les bains Carosianas, soixante-et-onze « domus ».
  • RĂ©gion VIII : une partie du Forum de Constantin, la Citerne de ThĂ©odose, le Capitolium, cent-huit « domus ».
  • RĂ©gion IX : deux grandes Ă©glises : Caenopolim et Homonoeam, les entrepĂ´ts (horrea) de ThĂ©odose et d’Alexandrine, la domus de dame Arcadia, les bains d’Anastasie, cent-soixante-dix « domus ».
  • RĂ©gion X : l’église Saint-Acace, la domus d’Augusta Placidia, la domus d’Augusta Eudocia, une très imposante fontaine publique, six-cents-trente-six « domus ».
  • RĂ©gion XI : Ă©glise des Saints-ApĂ´tres, les citernes Arcadiacam et Modestiacam, le Forum du BĹ“uf, la domus d’Augusta Pulcheria, cinquante-trois « domus ».
  • RĂ©gion XII : la Porte d’Or, le Forum de ThĂ©odose, le port d'ÉleuthĂ©rios, trois-cents-soixante-trois « domus ».
  • RĂ©gion XIII : la rĂ©gion XIII Ă©tait situĂ©e de l’autre cĂ´tĂ© de la Corne d’Or et Ă©tait appelĂ©e Sycena (aujourd’hui quartier Karaköy d’Istanbul). On y trouvait les bains et le forum d’Honorius, un théâtre, un port et des installations navales, quatre-cent-trente-et-une « domus ».
  • RĂ©gion XIV : une Ă©glise, un palais, un nympheum, un théâtre de mimes, cent-soixante-sept « domus », deux grands « portiques ».

Bibliographie

  • (en) Kazdhan, Alexander (ed). The Oxford Dictionary of Byzantium. Oxford, Oxford University Press, 1991. (ISBN 0-19-504652-8).
  • (de) Unger, F.W. Quellen der byzantinischen Kunstgeschichte, Vienna, 1878 pp. 102-109.

Notes et références

Notes

  1. On en trouvera le texte en latin dans Livius.org (voir Lien externe).
  2. Sur la date voir Bury dans les liens externes.
  3. Ils étaient treize au total puisque la XIV région n’avait pas de curateur.

Références

  1. Kazdhan (1991) « Notitia… », vol. 3, p. 1496.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

  • (la) Texte de la Notitia Urbis Constantinopolitanae. en ligne
  • (en) Bury, J.B. “The Date of the Notitia of Constantinople”. en ligne
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